Les 24 Heures du Mans solo 2015 de Claude Viltard (2/3)
REL vous propose de revenir sur le circuit Bugatti avec la seconde partie du récit de Claude Viltard. Il revit avec nous sa victoire aux 24 Heures du Mans Roller 2015. Première moitié de course...
Par alfathor

24 Heures du Mans Roller
15h30
Boum, boum, boum dans ma poitrine… Je chausse mes Marathon 125 équipés de roue LTE F1. Hé oui, en mettant des mono-densité, j’ai fait le choix de privilégier le roulage au confort. Une décision que j’ai mis 2 mois à prendre, deux mois et un coup de téléphone à Philippe Poirier. Il m’a raconté une anecdote à propos de Franck Peyron qui, sur une course, a amené un stock incroyable de roues. Il en a testé et retesté. Rien ne lui convenait. Philippe lui a dit que lui avait les meilleures. Philippe n’est venu sur cette course qu’avec un seul jeu. Franck a pris les roues de Philippe et a gagné son 500 m ! Ce que veut me dire Philippe, c’est que quand tu es prêt, quand tu es bien et que tout ce passe sans accroc, c’est le bonhomme qui gagne et personne d’autre. Quand tu perds, c’est le matos ! ça c’est de moi :-)
Je veux absolument faire le départ avec ma Soso. Je la cherche et je la trouve dans son stand. Elle est étonnamment seule ! Sallanches Ultra Roller n’est pas là pour le départ ? Je tiens à elle plus qu’a tout. Je la rassure. Elle a la pétoche ou est-elle agacée ? Les deux je pense. On va ensemble sur la ligne de départ avec Christophe Evart. Mathias passe devant nous . Il nous dit qu’il nous attendra au sommet de la Dunlop. Boum, Boum, mon cœur fait Boum, Boum… Je regarde mon cardio.. 90 pulsations, ce n’est pas énorme. Là, à cet instant, je repense à la conversation que j’ai eu avec Edgar Grospriron au téléphone. On parlait du doute d’avant course. Il m’a dit que le doute devait être avant la compétition, pendant les entraînement ou les compétitions de préparation. Il m’a dit qu’il a envoyé plusieurs fois tout balader durant des stages de préparation, allant même jusqu’à aller se cacher dans sa chambre d’hôtel.
« Et en 1992, quand tu étais au sommet de la piste en finale, tu doutais ? »
« Non… je savais que j’allais gagner. C’est moi le plus fort. »
Aussi facile que cela puisse paraître de le dire aujourd’hui. Sur la ligne de départ des 24 heures du Mans 2015, je n’ai pas de certitude quant à l’issue de la course mais je me sens plus fort que jamais. Je sais que j’ai une bonne chance de gagner. J’ai tout fait pour. Je ne suis plus Claude Viltard, mais un autre. Je suis métamorphosé. La patte de Nathalie et de Christophe Audoire.
16h00
Le départ est donné. Je traverse la piste en trottinant. Ce n’est pas là que la course se gagne mais c’est là qu’elle peut se perdre. Une chaussette trouée et on prend un tour dans le nez. Je mets mes patins avec le plus grand soin. Soso a déjà chaussée et file comme une fusée. Je regarde Christophe, il m’a prévenu qu’il mettait du temps à mettre ces roller mais là ! 4 ou 5 minutes ont vite passé. C’est simple tout le monde, les solos qui ont le choix de partir en fond de grille nous passent devant. Je le regarde faire et refaire ses lacets et enfin nous partons… comme des balles ! Je me suis dit : Christophe veux que l’on rattrape le temps perdu. Il me fait un montée de la Dunlop à froid et au taquet. On slalome entre les patineurs dans la montée pour récupérer Mathias et Jérôme Rocha. Je ne vous ai pas parlé encore de lui ? Que dire : super généreux, un régal à suivre. Il nous a rejoint au-pied-lévé avec zéro entraînement. Bref, du costaud. Ca part très vite. Je sais que l’on est au-dessus de ce que l’on avait prévu.
Après 3 tours, je regarde mon chrono 8’20. Et les tours s’enchaînent entre ces 8’20 et 8’40… Mathias me demande ce qu’il faut faire. je lui réponds qu’il faut rejoindre le peloton des solos, celui où se trouve Coussy. Après ça se calmera… je n’ai pas besoin de regarder mon cardio. Je sais que je suis bien. Un peu haut au sommet de la Dunlop mais je redescends vite. Je vois enfin le peloton des solos.
Incroyable. On roule bien en dessous de 9 minutes et je vois un peloton d’une bonne vingtaine de patineurs. C’est du jamais vu. Tout le monde roule très vite. Ce que je vois me faire peur. Il y a beaucoup trop de monde … Un bon peloton, c’est 5 ou 6 solos qui se relaient tour par tour pas 3 qui se tapent le vent et 17 qui roulent au chaud pépère. Je dis à Mathias : » On le double mais de façon virile » . Ce que l’on fera vers le ravito en eau. On apprend que peu après. Il y une terrible chute due à une poubelle qui a traversé la piste à cause du vent. Un patineur est venu la heurter de plein fouet. Il reste très longtemps sur le carreau. Cette chute nous a tous marqués. Je sais maintenant que ce patineur, après un séjour à l’hôpital, a pu rentrer chez lui…
Quelques tours après, notre peloton est constitué de Christophe, Gilles Sartori, Igor, Philippe Coussy pour ceux que j’ai pu reconnaître et moi. ça roule toujours aussi vite.
Soldes d’été sur les sacoches…
Et ce que j’appréhendais arrive à grand pas. Tout le monde pense que les 125 sont dures et énergivores en montée. Ce à quoi je réponds oui, très énergivores les gars, continuez de rouler en 110… Alors tous les tours, ça attaque dans la montée du Dunlop. Bon pas des attaques franches, nous sommes des solos. Juste des montées viriles ou très viriles. Pour couper toutes velléités, je prend le relais sur la ligne droite des stands pour faire la Dunlop en tête. Mais ça ne marche pas. Celui qui m’aura fait le plus mal, c’est Gilles Sartori. Pour respecter mon plan de course, je ne veux pas monter trop vite. juste la passer sans y laisser des plumes. Je vais me la faire plus de 130 fois, ça je le sais, alors autant en garder sous les pieds… Du coup, à prendre le relais devant mon staff, je finis par me faire engueuler par Philippe Poirier ! Je prends trop de relais ! Grrr, il faut les tenir les gamins derrière, ai-je envie de lui répondre… Je reste calme en me disant que ça peut pas continuer comme ça 24 heures. La nature va faire son œuvre irréversible. Les avortons irrespectueux vont claquer !
Hé bien non, pas tout de suite… je reste autant que possible en seconde ou troisième position du peloton. Mais si c’est plus dur que de rester aspiré plus loin, c’est pour moi indispensable pour ma sécurité. J’ai fait sept 24 heures avant ce Mans et je ne compte plus les 6 heures. j’ai vu des chutes et j’ai failli partir plusieurs fois a la gamelle car j’étais noyé dans le peloton. En 2ème ou 3ème position, je peux voir ce qui se passe devant et au Mans c’est important. Il y a les patineurs qui veulent profiter du peloton pour se mettre a l’abri. Ils y rentrent comme ils peuvent et n’ont pas toujours une technique rassurante. Je les appelle les Pimpins. Plus d’une fois j’ai dû paraître arrogant, mais tant pis. Dés que je vois un Pimpin entrer dans le peloton ou essayer de le faire je lui crie.
« Oh tu es dans le peloton des solos de tête là, alors tu passes derrière si tu veux mais tu be viens pas foutre le B… » en général ça marchait.
Coup dur
Mathias est venu me ravitailler et me donner les consignes du Staff, et les siennes aussi. Je regarde souvent Christophe Evart, mais depuis un petit moment, je ne le vois plus. Je le crois en queue de peloton. Mathias me dit que Christophe a craqué… et il me demande quoi faire. Je ne sais pas. Je veux savoir où il était et ce qu’il avait. S’il a juste décroché pour un problème technique ou une chute. Puis, il me dit qu’il s’est arrêté.
« Merde » dis-je a vois haute. Un an que l’on prépare notre Mans ensemble que l’on échange presque tous les jours. Une douche froide s’abat sur moi. Je repense à 2012. Alors j’ai une pensée pour lui et hop, fini. « Merde » dis-je à voix haute. Coussy me demande ce qui se passe. Je lui explique. Il me dit : » C’est toi qui va être dans la merde quand Christophe va revenir, il va vous botter les fesses… »
Je mets de la musique et je suis agacé, très agacé… et Gilles qui remet ça. C’est quelqu’un que j’apprécie. Un très bon baroudeur, costaud et ne comptant pas ses relais. Mais là, nous somme au Mans ! J’ai envie de lui dire : « arrêtes tu vas te cramer ! « . Il est fort. Mais il en fait de trop. De toute façon, il ne sait pas faire autrement. Il est généreux dans l’effort. Je ne suis pas inquiet pour lui, il passera les 500 km, il a un bon staff. Laurent Jasserand a fait 3eme l’an dernier et c’est lui aussi qui m’a staffé lors de mon premier podium au mans en 2013. Gilles est entre de bonnes mains. Mais il m’agace là… C’est un ami, mais je vais devoir le calmer, sinon il va finir par penser que je n’ai pas de marge. Aussi, je le laisse faire la Dunlop au rythme qu’il souhaite (là c’est fort, il me l’avouera après la course). Je me colle derrière lui comme pour lui dire « Aller vas-y fais-moi voir comment tu peux la monter cette satané colline ! « .
4ème pour l’instant
On roule toujours sous les 9′ au tour, voire même bien moins que ça. Le vent s’est un peu levé. Je le laisse faire ses 3 tours tout seul en tête de peloton. Dans un de ces tours, Philippe m’annonce que je suis 4eme. Je lui demande de me répéter : Oui, 4 et devant il ya Nico solo, Pat solo et Karine… » Pardon ? « lui dis-je, on roule comme des avions et je suis 4eme ? et Karine est devant ? Elle est en tête Claude. Mais pas de panique me dit-il. Nico, tu connais, ça va pas durer ! Pat solo a l’air d’être un client et Karine ne t’inquiète pas non plus.
Je ne m’inquiète pas ! Non mais je n’ai pas envie de me faire enfiler des tours non plus ! Dès que je sens que je suis un peu dans le gaz, je prends un relais que j’appuie un peu. Pas de trop, mais juste un peu. Je fais rouler mes 125 qui ne demandent que ça. Je n’aime pas entendre parler dans un peloton surtout si c’est moi qui suis devant. Bon là, c’est le silence complet. J’entends juste les patins des autres taper le sol. Je pars en petite double poussée juste pour me faire plaisir… puis je me retourne et ne voit plus que Gilles et un mec en blanc.. Je ne sais pas qui c’est. Il n’a pas une grosse technique mais il grimpe bien et il est toujours là. Je regarde, plus de Philippe Coussy !
J’apprends peu après qu’il s’est arrêté pour démonter ses fameuse platines 115/125/115 révolutionnaires super abouties, l’arme absolue. Et j’ai bâché un peu après. Je n’en veux pas à Philippe. Il ne m’a jamais fait de cadeau, m’a toujours rentré dans le lard dès qu’il en avait l’occasion. Il a été quelque fois trop loin, mais juste aussi d’autre fois. Philippe Coussy reste la référence en Ultra. Il nous a montré comme faire pour gagner. Mais bon Philippe, si tu lis ça. Et tu vas le lire… tu m’as vraiment blessé et pas qu’une fois.
Christophe Evart m’appelle : une grosse blessure l’a contraint à l’abandon. Je suis désolé pour lui. Presque 20 ans après son record solo, son record aurait été magnifique sur le podium du Mans. Ce sera pour 2016. je lui dis que sans lui j’oublie les 600 km. il me dit : « tu le gagnes et tu fais une perf ».
La nuit tombe
Après 6 heures de course, ça se calme un peu. Il y a toujours Karine en tête des solos et Pat solo. Nico fait le Yo-yo. On le double, il accélère, nous mets quelques centaines de mètres, on le redouble, etc. Par contre, Pat solo m’inquiète. Il est devant et toujours devant. Mon staff n’arrive pas à l’identifier. On cherche le dossard 64 ! Et on ne le trouve pas. Je ne sais pas quoi faire. Accélérer pour le reprendre et voir à qui j’ai affaire ? Ou attendre ? Je n’aime pas les incertitudes. Je pense gérer les autre solos qui sont avec moi mais celui-ci m’intrigue. On rattrape un mec avec la célèbre combi rose. Mathias nous rejoint et demande « qui est le dossard 64 ?? »
« C’est moi » répond donc Pat Solo…
« Et bien on pourra dire que tu nous as fait tourner en bourrique toi ! ça fait un moment que l’on te cherche ! »
» Ben cherchez plus je suis là et je vais pas tarder a m’arrêter je suis défait ». Je le regarde et lui dit
» Mais tu as fait une grosse connerie là ? tu es parti trop vite et seul en plus ? «
« C’est a cause de la chute, j’ai eu peur de rouler en peloton et oui j’ai fait une connerie j’ai roulé comme sur un six heures. » Il me dira aussi qu’il vient du vélo et qu’il en fait tu roller que depuis un an… bravo Pat !
Il ne reste plus que Karine devant. On la voit de temps en temps. Toutes seule en position de recherche de vitesse.
Le peloton ronronne tranquillement aux alentours de 10′ au tour, parfois moins mais souvent plus. Je pense que tout le monde est content de voir Mathias et Jérôme nous tracter à ce rythme. On récupère de ce 6 heures de folie. Je ne suis pas au mieux non plus. Ces 6 heures ont été très longues. Je pense à me ravitailler et quand j’oublie, c’est Mathias ou Jérôme qui me rappellent à l’ordre. Quand je passe devant Philippe, je ne le regarde plus. Je suis dans le dur et je ne veux pas qu’il le voit. Pfff, il le sait… On roule comme ça jusqu’à ce qu’une grosse envie de soulager ma vessie me rappelle à l’ordre. Je préviens Gilles et je lui demande s’il a besoin aussi. « Non » , me répond-t-il. Bon et bien je fis ce que je fais tous les ans au même endroit , une pause pipi au sommet de la Dunlop. 3 minutes de perdues mais je ne suis pas inquiet. Le peloton va se débrouiller tout seul sans l’aide de Mathias et de Jérôme. Ce n’est pas plus mal de les faire bosser un peu. Nous n’allons pas les conduire tranquillement jusqu’à la fin non plus. On approche des 4 heures du matin.
Arrêt technique
Sans bien sûr prévenir, je décide de m’arrêter. J’ai du mal et supporter les LTE 125 mono-densité. Très bon roulage mais ça vibre pas mal et mes pieds me demandent un peu plus de confort . La tête de Philippe quand il me voit arriver vaut son pesant de cacahuètes !
» Qu’est ce qu’il y a ? «
« T’as 5 minutes pour me changer les roues, on passe en F0 « .
Je m’assois. Youb arrive, me parle doucement comme à son habitude, et me dit : « Il est pour toi ce Mans ».
Je lui réponds « On en est pas encore là ».
Il faut démonter les roues des Fila et les mettre sur les Marathon. En un clin d’œil c’est fait. Je mange un truc. J’en bois un autre et en 5 minutes je suis reparti. Je me sens vraiment mieux, un homme tout neuf, mais bien sûr, ça ne dure pas.
« Sois sage, ô ma Douleur, et tiens–toi plus tranquille. »
Je commence à avoir mal aux pieds, aux jambes. D’après l’expérience que j’ai acquis sur les 24 heures, la douleur atteint son plus haut seuil vers les 8 heures de course. Nous en sommes à 12 heures et je viens d’atteindre ce seuil. La douleur sera ma compagne pour les 12 prochaines heures. Je la laisse m’envahir et elle prend le contrôle de mon Mans. Je vis avec cette compagne et c’est moi qui lui donne la place qu’elle doit occuper. Je dois la supporter et ne pas me faire submerger. Dès que je pose mon patin je ressens cette douleur. Alors je me concentre sur ma course : Qui est devant, qui est derrière, depuis combien de temps je n’ai pas bu, manger ? A quelle vitesse faut-il que le roule ? Et surtout mon patinage.
Plus on est fatigué, plus on se laisse aller. Non ! On ne doit accepter aucune dérive. Si le patinage est propre, on ne génère pas d’autres points de douleur, d’ampoules, de tensions tendineuses et musculaires. L’homme n’est pas fait pour rouler. Il est fait pour marcher et courir. Même si on dispose d’un physique hors norme, on ira toujours moins vite et moins loin qu’un patineur maîtrisant une bonne technique et ayant une condition physique normale. Mieux on patine, moins on souffre. Alors que je suis concentré sur mon patinage,C’est la stupeur les F0 ne réagissaient pas comme les LTE. Les LTE pardonnent toutes les défauts de patinage mais pas les F0 avec lesquelles on est planté dans le sol. Dès que je pose mon patin, ils se barre en vrille, à un tel point que je pense avoir une platine de travers. Non, ce n’est pas la platine mais moi qui patine comme un crabe. Je me concentre. Je me mets dans la roue de Mathias, je le copie. Je pose, je roule, je pousse…. Je pose, je roule, je pousse. Et je fais gaffe à la façon dont je pose surtout. Après 30 a 40 km je retrouve mon patinage. Je peux reprendre de la carre avec plaisir. Et je prends plaisir a patiner. Il est 6 heures, je suis avec Jérôme. Je lui parle du lever de soleil sous l’arche de la Dunlop. Rien que ça, cela vaut le déplacement. Les photographes sont là. A chaque tour, le décor change. Les sourires remplacent les grimaces sur le visage des patineurs. Il fait beau. On a fait le plus dur… Euh non, il arrive là… Je partage ce moment avec Jérôme. Il semble apprécier.
Qui ça ?
Je suis toujours derrière le peloton, on m’annonce 2ème. Balbatruc est devant. Quoi ? Vous vous foutez de moi là ? Balbatruc ? C’est qui ça ? Balbatruc… On sait pas, il est en blanc. Il est comment ? Il roule pas mal. « C’est un client » me dit Philippe. « Il est devant à 3 minutes, reste tranquille, mais à 9 heures tu te le fais. » Il est 8h.
Je suis avec Mathias , je lui dit : « On accélère. Y a Balbatruc devant et ça énerve Poirier ! on accélère comment ? « .
On passe la Dunlop à vitesse « normal », puis le plat et on envoie les poneys… Et ça roule, j’adore. Je passe mon temps à regarder devant lui pour être sûr que l’on va pas se prendre un Pimpin, mais je ne me suis jamais senti en danger derrière Jérôme.
Et ça roule. Mathias me dit un moment : » Euh on est a 38km/h là ça va toujours ? »
« Oui pousse, t’inquiètes pas, je te dirais. Il faut juste que les relances soient douces pour la vitesse de pointe ».
Il n’y a pas de problèmes, les progrès techniques que j’ai fait me le permettent. J’ai de la marge. A 38km/h je suis à 135 pulsations après 16 heures de course. Je repère Balbatruc. Je donne une consigne simple : « On le pose mais viril , je ne veux pas qu’il nous prenne les roues. Je ne sais pas ce qu’il a encore dans les pattes ».
Et on le pose gentiment. Je ne le reconnais toujours pas. Gille je l’avais dépassé un peu avant. Il se trouvait dans un peloton où il y avait Sixties, Laurent Zerr ( 4ème a vie au Mans, pardon Laurent ). Je suis donc 1er. 1er des 24H du Mans ! En tête ! Je reçois un appel de mon pote de boulot, Pascal et là je pleure comme un con. Il sait, il a vu ce que j’ai fait pour en arriver là et ceci avec un boulot dur. Il m’encourage. La course n’est pas finie. Mais je me sens très bien. Je me relâche. Balbatruc est derrière. Avec ce que je lui ai mis, il devrait pleurer sa mère et lâcher l’affaire. Pfff, Je ne l’ai toujours pas reconnu. On reprend un rythme de croisière. Je pense aussi que Matias et Jérôme en avaient besoin….
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Les 24 Heures du Mans Solo 2015 de Claude Viltard (1/3)
Galerie photo des 24 Heures du Mans Roller 2015 par Colin Morin sur mediaskates.com
Relecture et mise en page : Sanglier76, Alfathor et Iggnorance
Photos : Loic Cousin et Colin Morin – mediaskates.com
Xixili
17 août 2015 at 23 h 43 minRphil
14 août 2015 at 19 h 56 minCliomike
14 août 2015 at 18 h 18 min84only
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