La fratrie Abiven et le rink-hockey – portraits croisés

Dans la famille Abiven, le rink-hockey occupe une place essentielle, Manon, Yvane et Eliaz en ont fait leur passion. Ils nous la font partager à travers ces portraits croisés...

Par Jean LASSUEUR

La fratrie Abiven et le rink-hockey – portraits croisés

Le weekend sera très rink pour la famille Abiven ! Samedi, Eliaz va jouer avec Plonéour la demi-finale de la Coupe de France contre La Vendéenne à 17h00. Ce sera une première pour le club des Diables Rouges, à Ploufragan. A deux pas de là, à Saint-Brieuc, le dimanche matin à 10h30 dans le cadre d’une journée féminine, le RAC Saint-Brieuc dont Yvane est la capitaine va rencontrer le SA Mérignac dont la gardeinne n’est autre que sa soeur Manon ! Une fin de semaine incroyable pour la famille, surtout aussi si Plonéour venait à se qualifier pour la finale du dimanche.

Portraits de Manon Abiven par Yvane, d’Yvane par Eliaz et d’Eliaz par Manon

Manon, « la grande sœur » par Yvane

Manon AbivenManon et moi avons débuté le patinage ensemble, formées par papa dans la salle omnisport du « bourg », avec une paire de rollers que grand-mère avait gagné au loto. Puis nos parents nous ont inscrites à l’école de patinage de l’A.L. Plonéour-Lanvern. À l’époque, nous faisions de la danse et de la gym… Mais les grands qui jouaient avec leur crosse et leur balle nous ont vite attirées. Ce sera le rink-hockey. Junior nous y rejoindra quelques années plus tard. Papa et maman tombent également dans la marmite.

Le principal événement qui, je crois, confirme notre passion pour le rink-hockey, est le Championnat de France Féminin des Régions de Clermont-Ferrand, au début des années 2000. À cette occasion, nous sommes toutes les deux gardiennes de l’Equipe de Bretagne Poussin. Les qualités de Manon sont vite repérées. Elle persiste encore quelques années comme joueuse de champ alors que notre équipe féminine engagée en championnat, le mythique CD29, compte déjà une gardienne.

Finalement, c’est en retournant jouer avec les garçons au club de l’A.L. Plonéour-Lanvern, que la carrière de Manon en tant que gardienne prendra son envol. Gardienne régulière de la sélection Bretagne lors du Championnat de France des Régions, la grande sœur se sédentarise dans les buts en Cadet.
Quelques années plus tard, c’est le début de la gloire : première sélection en Equipe de France Féminine pour l’Euro 2008, organisé à Cestas. Toute la famille est du voyage pour supporter sa star ! La France remporte une belle deuxième place et Manon est conquise par « l’aventure Equipe de France ».

Malheureusement, les soucis de santé viennent compliquer les plans sportifs et personnels de Manon. La « maladie du gardien de rink-hockey » n’échappe pas à notre star. Son genou lui empêche de partir au Brésil où l’Equipe de France Féminine décroche la médaille d’or aux Mondiaux 2012 de Recife. En parallèle, Manon s’engage dans des études en Ecole d’Infirmière. Soigner son genou devient donc une double priorité.
Bien consciente de sa faiblesse, la grande sœur mettra tout en place pour ne plus laisser son genou lui gâcher ses rêves, sesplans d’avenir et être rétablie à l’échéance des Mondiaux de Tourcoing en 2014. Pour sa deuxième compétition internationale en France, Manon décroche sa deuxième médaille d’argent au sein d’une Equipe de France Féminine qui maintient le cap après le titre de Recife, sous les yeux de papa, maman et de la petite sœur, fidèles supporters.

La saison 2015/2016 marque un nouveau cap : Manon obtient son diplôme d’infirmière en juin 2015 et plie bagages pour s’installer à Bordeaux où elle espère trouver un travail et ainsi allier profession et passion. En effet, la grande sœur a quitté les féminines du R.A.C. Saint-Brieuc à l’issue de la saison 2013/2014 pour rejoindre l’équipe de Mérignac toute nouvellement formée. Pour cette saison 2014/2015, la N1 Féminine du S.A.M. décroche une quatrième place et un billet pour le Championnat d’Europe des clubs pour la saison 2015/2016.

À l’heure actuelle, l’aventure européenne est terminée pour les féminines du S.A.M., battues par Manlleu. Cependant, elles sont bien accrochées à la deuxième place du championnat français et ont même longtemps été en lice pour la première place qu’elles disputent à leurs voisines Coutrillones.

La grande sœur est bel et bien lancée. Avec une petite armée familiale derrière elle ! … Même si les confrontations R.A.C. – S.A.M. sont impitoyables !

Yvane, alias « le cerveau de la bande » par Eliaz

Photo de groupe

Yvane, la seule de la famille qui a hérité d’un cerveau à la naissance et pas des moindres. Vous l’aurez deviné, je ne parle pas de Manon, mais bien d’Yvane (Vanille pour les intimes) !! :p

Vanille est la seconde de la fratrie. Elle se caractérise par son intelligence et sa joie de vivre. Bien qu’elle soit haute comme trois pommes, elle ne se laisse pas faire. Vanille ne lâche jamais rien, elle se donne toujours à fond et est très combative. Par contre, elle peut aussi être une vraie petite peste et une emmerdeuse (quand je l’arbitre et que je siffle un penalty contre elle, par exemple) !

Yvane est très avenante et communique énormément, que ce soit en français, en anglais ou en chinois (haha). Elle a toujours le sourire et respire la joie de vivre.

Elle a commencé le patin avec Manon à l’âge de 5 ans. Ensuite Yvane a gravi les échelons un à un. Elle a commencé le rink-hockey, avec la grande sœur et les parents toujours derrière. En passant par toutes les équipes jeunes des Diables Rouges (l’A.L. Plonéour-Lanvern) ainsi que toutes les catégories en Sélection Bretagne Féminine et à chaque fois en décrochant le titre ou une médaille aux Championnats des Régions. Ensuite est venue l’Equipe de France Jeunesse et le Championnat d’Europe à Darmstadt, dont je ne sais plus la date.

Les études sont venues perturber son parcours sportif. Dès la seconde, elle s’est concentrée sur ses études. Ça se saurait si on gagnait bien sa vie en joueur professionnel de rink-hockey !! Vanille a fait un Bac Général ES avec option européenne et chinois. Après avoir décroché le Bac avec mention très bien (excusez du peu !!), Vanille réussit le concours d’entrée à Sciences Po Paris, Campus Europe-Asie du Havre. Elle passe ses deux premières années d’études supérieures en Normandie, puis part pendant un an à l’autre bout du monde, à Taiwan, pour perfectionner son chinois et faire du tourisme !!! :p Après cette année, Vanille rentre en France, à Paris, où elle poursuit ses études au sein du Master Communication de Sciences Po. À l’issue de son M1, Vanille prend une année de césure pour pouvoir réaliser deux stages dans la communication entre la France et la Chine. Depuis son retour de Taïwan, Vanille a rechaussé les patins et s’entraîne une fois par semaine sur Paris. Elle joue en féminines à Saint-Brieuc où elle est capitaine de l’équipe du R.A.C., mais son cœur reste quand même rouge et blanc.

Eliaz, schtroumpf à double facettes : farceur et grincheux (ou plutôt rageux) par Manon

Le petit dernier, pas n’importe quel petit frère : un petit merdeux super-attachant qui a la rage de vaincre.

Eliaz a grandi près du terrain de hockey de Plonéour, suivant les entraînements de patin et de hockey de ses 2 grandes sœurs le mardi après l’école. C’est donc tout naturellement qu’il a débuté le rink-hockey à cinq ans, soit l’âge minimum demandé à l’A.L. Plonéour-Lanvern. Tous les mardis après l’école, Eliaz et trois copains d’école (eux-mêmes petits frères ou cousins de hockeyeurs) se rendaient avec impatience à l’école de patinage. Ensuite, Eliaz a commencé le rink-hockey au sein d’une équipe de copains qui a réussi à atteindre les finales des championnats de France des clubs dans plusieurs catégories. Ils ont ainsi été champions de Bretagne de rink-hockey et « des bêtises en tout genre » en poussin et benjamin.

Arrivé en benjamin, Eliaz a également été surclassé en minime pour jouer dans l’équipe de sa grande sœur Yvane et être coaché par son papa, Yves. Ce surclassement a permis au petit de participer à d’autres championnats de France avec les grands. Pour réussir à avoir un bon niveau, Eliaz a toujours été un acharné de travail, ne ratant aucun entraînement, mais ne manquant pas non plus une seule occasion de faire le pitre.
Ce travail acharné lui a permis d’être appelé en sélection Bretagne plusieurs années et de ramener de nouvelles récompenses. Cette expérience lui a permis de perfectionner son jeu.

Que ce soit sur un terrain ou en dehors, Eliaz a toujours aimé aider les autres, c’est la personnalité la plus sociable de la famille. C’est donc tout naturellement qu’il s’est lancé dans des études d’éducateur spécialisé. Nous avons vu Eliaz grandir et s’épanouir au cours des différents stages effectués lors de ces formations. Nous aurons donc, à l’aube de 2019, un jeune éducateur dans la famille.

Parallèlement à son épanouissement professionnel, Eliaz a commencé à jouer en Senior lors de la saison 2013-2014. Il a alors intégré l’équipe N3 de l’A.L. Plonéour-Lanvern, participant activement à la montée de l’équipe en Nationale 2. L’année suivante, Eliaz a évolué avec ses coéquipiers en N2 où l’équipe s’est battue toute la saison collectivement pour se maintenir, nous livrant souvent de magnifiques matches. Eliaz était le plus jeune joueur mais il n’en était pas moins très intégré dans l’équipe. Sur le terrain, Eliaz donne toujours son maximum, mouillant son maillot pour toute l’équipe, parfois trop : son fort caractère et sa tendance à être beaucoup trop exigeant envers lui-même le font parfois s’énerver sur le terrain et lui ont valu le doux surnom de « grincheux ». En résumé, parole de grande sœur, ce garçon est « mignon mais un petit peu con » :p

Eliaz use également de cette diplomatie et de ce caractère social en tant qu’arbitre. Ainsi, il lui arrive fréquemment de suivre des équipes de jeunes du club de Plonéour pour les arbitrer ou les coacher. Quand il ne joue pas, il officie également lors des matches de championnats de la ligue de Bretagne Senior.

C’est cette saison qu’Eliaz a atteint l’élite du championnat français en intégrant l’équipe de N1 de son club de formation. Malgré peu de temps de jeu en championnat, Eliaz a acquis de l’expérience et de l’assurance en se confrontant à des joueurs internationaux, en ne lâchant jamais rien. Le week-end du 16-17 avril, Eliaz défendra les couleurs des Diables Rouges qui se sont qualifiés pour le Final 4… Toute la famille sera derrière lui !! Je peux vous l’assurer, entre le rink-hockey et ce petit bonhomme, l’histoire n’est pas près de s’achever !

Les soeurs Abiven

Une passion familiale : des parents premiers supporters et soutiens

Cet article porte sur la fratrie Abiven, mais l’histoire serait incomplète sans rappeler le rôle occupé par les deux « vieux ».

C’est notre mère, désormais fervente supportrice des Diables Rouges, qui a donné le feu vert quand ses filles qui pratiquaient jusque-là la danse et la gymnastique lui ont annoncé qu’elles voulaient faire du rink-hockey. Nous sommes alors allés voir notre premier match à Plonéour. Ce match fut particulièrement disputé et physique, mais malgré ses craintes, maman nous a laissé pratiquer ce sport les uns après les autres. Elle y a très vite pris plaisir jusqu’à devenir une des figures emblématiques des tribunes plonéouristes, donnant énormément d’énergie et de voix lors des matches et suivant ses enfants dans toutes les compétitions, tant que faire se peut. À Plonéour, tout le monde s’accorde à dire que ses rares absences lors des matches à domicile se font sentir ! Elle est l’actuelle vice-présidente du Club des Supporters de l’A.L. Plonéour-Lanvern et s’est même essayée durant plusieurs années à la pratique du patin et du hockey.

Papa est le tacticien de la famille. Durant de nombreuses années, il a été le coach des équipes jeunes de l’A.L. Plonéour-Lanvern et surtout celle de la génération 93-94 (Vanille, Léo Le Berre, Pierre Lucas, Ewen Lefebvre et autres célébrités locales ont été formées à la dure), les suivant de la catégorie de benjamins à celle de cadets. Par la suite, il a officié en tant qu’arbitre national durant quelques années, tout en occupant la place de vice-président puis de co-président du club de Plonéour. Tout comme notre mère, il n’a pas hésité à nous suivre dans nos déplacements dès qu’il le pouvait.

Cet article est également l’occasion pour nous trois de les remercier pour ce soutien et cet engagement sans faille. Clairement, nous n’en serions jamais arrivés au point où nous en sommes aujourd’hui sans eux. Eh oui, chez les Abiven, le rink hockey est une histoire de famille et de partage qui est loin d’être finie !

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Auteur
Jean LASSUEUR 'Jean'

Après avoir fait son apprentissage de spectateur lors de Coupes des Nations jouées à l'ancien pavillon de Montreux, suivi les évolutions du club du bout du lac il y a quelques décennies, s'être perdu longtemps dans un autre sport, a finalement retrouvé sa lucidité-rink à l'occasion de l'Euro U17 de Genève en 2011.

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