Dans l’ambiance des skating rinks des années 1900 aux Etats-Unis
Le début du 20e siècle marqua l'avènement des skating rinks aux Etats-Unis. Les équipements fleurirent à travers tout le pays pour le plus grand bonheur des pratiquants. REL vous dévoile avec quelques anecdotes savoureuses...
Par alfathor

L’ambiance des skating rinks au début du XXe siècle
Il arrive fréquemment que l’on évoque les temps passés en parlant du « bon vieux temps ». Cette phrase clichée pourrait bien se craqueler avec un coup d’oeil jeté à l’ambiance des skating-rinks du début du 20e siècle aux Etats-Unis. Les skating-rinks sont de grandes patinoires à roulettes, généralement couvertes qui devinrent une composante de la culture américaine à partir des années 1920.

Le jour des dames
Aux Etats-Unis, l’Arcadia Roller Rink de Détroit était un lieu de patinage extrêmement populaire en 1904. Pour 35 cents seulement, les clients accédaient à la patinoire et louaient une paire de patins à roulettes.
Le jeudi soir était le jour des dames. Elles pouvaient entrer gratuitement. Des « skate boys » leur étaient entièrement dévoués. Ils avaient pour mission de fixer les patins réglables (clamp skates, littéralement « patins à pinces ») aux pieds des clientes à l’aide de pinces rares et si particulières. Ces modèles étaient très répandus jusque dans les années 1930. Gare à la chute en cas de mauvais réglage !

Avec les « clamp skates », une règle stricte vit le jour dans la plupart des skating rinks des années 1900. Alors qu’hommes et femmes pouvaient patiner ensemble, ils n’avaient pas la possibilité de s’asseoir côte à côte pour chausser leurs patins. Un reliquat de l’époque victorienne héritée d’Angleterre ?
Cachez cette cheville que je ne saurais voir !
Les jupes de l’époque descendaient sous la cheville. La bienséance considérait donc que les femmes devaient être plavées d’un côté de la patinoire afin de ne pas être gênées de relever leurs jupes au-dessus de leurs chevilles pour ajuster leurs patins.

Musique « live » de rigueur !
De nombreux établissements engagaient des orchestres de 5 à 7 musiciens pour jouer en direct une partie de la nuit. Les rinks les plus aisés pouvaient embaucher jusqu’à 20 musiciens hommes ou femmes ! La plupart des skating rinks ne pouvaient cependant pas se permettre de telles extravagances. Au lieu de ça, ils proposaient un accompagnement par des orgues calliopes. Le son était produit par l’envoi d’un gaz ou d’air comprimé, à travers des sifflets, à la façon des sifflement d’une locomotive.
Il existait fréquemment des bars au sein des skating rinks. ils étaient bien plus fréquents que les snack bars. La plupart des rinks proposaient des bières et des boissons non alcoolisées aux patineurs assoiffés.

Des rinks ambulants
Si les modes vestimentaires, les équipements et le fond musical ont changé au fil des décennies, rien n’a plus évolué que les skating rinks eux-mêmes.
Au début du XXe siècle, les surfaces d’évolution ne vont cesser de s’étendre et de s’améliorer, notamment avec l’utilisation du parquet pour les sols. L’une des structures les plus populaires des Etats-Unis était un rink ambulant, qui voyageait à travers le pays, à la façon d’un cirque. Le convoi s’arrêtait dans les petites villes qui n’avaient habituellement pas la possibilité de faire découvrir l’activité du patinage à leurs habitants. Le plancher était en général monté pour une durée d’environ un mois, voire plus. Plusieurs entrepreneurs misèrent sur ce concept et les rinks démontables ont rencontré le succès, tout en s’avérant profitables pour leurs propriétaires. Pourtant, lors de la seconde Guerre Mondiale, les skating rinks itinérants disparurent progressivement du paysage.
Les modes passent
Avec le passage du temps, la musique jouée par orchestre a progessivement fait place à de la musique enregistrée. Les patins à chaussure fixe ont fait leur apparition et relégué les « clamp skates » au rang d’antiquité. Le plus grand conflit de l’histoire moderne marqua la fin d’une ère pour le patinage et les skating rinks.

Pour aller plus loin
L’Impérial ou l’histoire tragique d’un skating rink de Vancouver (Canada)
Livre : The Allure of the Rink par Sarah Webber
Tous nos remerciements à Xavier Penou