Charles Choubersky et les patins bicyclettes (1835-1891)

Charles Choubersky a marqué son époque par la diversité de ses inventions. Cet ingénieur dans les chemins de fer a initié le grand virage des patins bicyclettes à la fin du XIXème siècle. Biographie...

Par alfathor

Charles Choubersky et les patins bicyclettes (1835-1891)
Patin Choubersky de 1896

Charles Choubersky : ingénieur, inventeur et homme d’affaire

Charles Choubersky (1835-1891) a réalisé la première paire de « patins bicyclettes« . Cet inventeur curieux de nature a l’idée de placer les roues de part et d’autre de la chaussures pour rabaisser les patins. Il peut ainsi utiliser des roues de grand diamètre, plus confortables et plus roulantes, tout en gardant un centre de gravité plus bas. Ses diverses inventions l’ont rendu célèbre à travers le monde entier.

La jeunesse de Charles Choubersy

Né en 1835 à Toula (Russie), il était ingénieur et spécialiste des chemins de fer, tout comme son père. Dès l’age de 10 ans, il se passionnait pour les problématiques de mouvement perpétuel. Son père l’envoya au Lycée impérial de Saint-Pétersbourg puis le transféra à l’Institut du Corps des Ingénieurs en Communication. Il fut alors major de sa promotion durant quatre années, avant d’obtenir son diplôme d’ingénieur en 1855. Par la suite, il s’élèva au rang de lieutenant.

Patins Bicyclettes en 1905
Patins-bicyclettes en 1905

Choubersky : un ingénieur avant tout

Alors qu’il était encore à l’Institut, il inventa une nouvelle méthode de conception des ponts, qu’il publia dans le « Communications Journal » en 1855. Suite à cette parution, le Directeur des Communications et des Bâtiments Publics l’envoya à l’étranger pour étudier la construction de chemins de fer, en particulier sur les pentes abruptes. Il s’intéressa aussi à la fabrication de locomotives. C’est au cours de ce voyage que l’idée du « Makhovoz » lui est vint à l’esprit. Il devait ensuite la mettre en pratique, avec malheureusement un succès limité et de nombreuses polémiques. Le but de cette invention : emmagasiner de l’énergie lors des descentes pour la restituer dans les montées. Il observa attentivement tous les équipements ferroviaires étrangers et s’en inspira pour les améliorer. Il travailla même comme monteur ordinaire à l’usine de locomotives Maggei à Munich pour maîtriser toutes les techniques.

Une carrière toute tracée dans les chemins de fer

De retour de l’étranger, Charles réalisa une étude pour une voie de chemin de fer reliant Varsovie à la frontière prussienne. Il étudia ensuite les lignes Oryol-Gryozi, Azov et Rostov-Vladikavkaz. Puis, il travaille de nombreuses années dans les chemins de fer. Mais au début des années 70, à la mort de son père, il décida de changer de direction. Ce dernier lui ayant laissé un héritage confortable, il refusa une promotion de son gouvernement pour partir à l’étranger et créa une société afin de développer ses projets.

Charles Choubersky se perfectionne à travers l’Europe

Il vécut d’abord à Vienne, puis à Bruxelles, et ensuite à Paris. Charles créa un certain nombre d’inventions différentes, notamment un réchaud portatif, connu sous le nom de poêle Choubersky. Ce dernier lui apporta alors une large publicité et de vastes profits. En outre, il construisit lui-même un grand atelier à Paris, avec une section spéciale pour ses inventions. Il y dépensa beaucoup de temps et d’argent pour diverses expériences. D’ailleurs il engagea parfois des dizaines de milliers de francs dans ses projets. Des sommes faramineuses pour l’époque ! Pour lui, l’argent n’existait que pour être dépensé. Chaque année, il dépensait jusqu’à 100.000 francs dans la promotion de ses inventions, au moyen d’articles, de notices, de photos et de journaux illustrés.

Le succès

Il ouvrit trois belles boutiques à Paris et y vendit ses inventions. Peu avant sa mort, il en construisit même une quatrième sur le boulevard Montmartre. Elle était remarquable par son élégance et sa beauté. Il confia les détails de décoration, les bronzes ou encore les cheminées à des artistes et des architectes de renom, parmi lesquels Garnier, architecte du nouvel Opéra de Paris.

Affiche des Patins Bicyclettes Richard Choubersky
Affiche de Roumain Jean de Paleologu avec les patins de Charles Choubersky

Le chant du cygne

La dernière des inventions de Charles fut « l’armoire-lavabo », qui se répandit à Paris après sa mort. Le public appréciait particulièrement deux caractéristiques de cette nouvelle invention : les petites dimensions et la modeste dépense d’eau. Au cours de ses dernières années, Charles s’attacha surtout à perfectionner les objets les plus simples, après avoir affirmé que les grandes inventions sont généralement moins profitables que l’amélioration des objets de la vie quotidienne.

Charles Choubersky : une reconnaissance internationale

Les inventions de Charles lui valurent une renommée à Paris, mais aussi à l’échelle mondiale. La liste des célébrités parisiennes contemporaines le fit apparaître dans  » l’Histoire du siècle : 1789-1889″, sorti à Paris pour l’Exposition internationale de 1889.

Une fin tragique

Cependant, ni la popularité ni le confort matériel ne satisfaisaient Charles Choubersky. Il paraissait souvent malheureux de vivre, surtout durant les dernières années de sa vie. Il se suicida à l’arme à feu en 1891, à l’âge de 57 ans. Malgré tout, ses patins restent encore connus aujourd’hui, plus d’un siècle après sa mort. Notamment grâce à l’affiche ci-dessus réalisée par le peintre illustrateur et affichiste Roumain Jean de Paleologu. Ses patins furent utilisés durant la période de 1870 à 1914.

Des courses sont mêmes organisées en France par des journaux sportifs aux alentours de 1898 avec des patins cycles de marque Richard-Choubersky qui ressemblent à des ski-roues. A Paris, elles ont eu lieu au Bois de Boulogne et sur le parcours Paris-Versailles.

Patin Choubersky - collection personnelle de Christophe Audoire
Patin Choubersky – collection personnelle de Christophe Audoire

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Notre rubrique consacrée à l’histoire du roller

Source de l’article (en anglais)

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Auteur
Alexandre Chartier 'alfathor'

Bonjour à tous, je suis Alexandre Chartier, fondateur et webmaster de rollerenligne.com. Le site a vu le jour officiellement le 11 décembre 2003 mais l'idée germait déjà depuis 2001 avec infosroller.free.fr. Le modeste projet d'étude est devenu un site associatif qui mobilise une belle équipe de bénévoles. Passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne, j'étudie le patinage à roulettes sous toutes ses formes et tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez l'un de ces sujets !

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