A 26 ans, Julien Sourisseau raccroche les patins
A 26 ans, Julien Sourisseau raccroche ses patins de course pour se consacrer pleinement à sa vie professionnelle. Nous avons voulu en savoir plus sur sa carriÚre et les raisons qui l'ont poussé à tourner la page...
Par alfathor

Interview de Julien Sourisseau
Bonjour Julien Sourisseau, tu achĂšves ta carriĂšre sur roulettes Ă 26 ans seulement… mais Ă quel Ăąge as-tu dĂ©butĂ© ?Â
Bonjour, je suis Julien Sourisseau. La premiĂšre fois que jâai chaussĂ© une paire de patins je devais avoir 6 ans, mais il aura fallu attendre 3 ans de plus pour me voir fouler la piste de lâIle aux Sports, au Mans, oĂč jâai rĂ©ellement effectuĂ© mes premiers tours.
Peux-tu nous raconter tes débuts en roller ?
Jâai dĂ©butĂ© en club Ă lâĂąge de 10 ans, dans la catĂ©gorie poussin. Je me suis immĂ©diatement passionnĂ© pour cette discipline et tout ce qui lâentourait. Jâai passĂ© un an au club des Sablons (Le Mans) puis jâai souhaitĂ© rejoindre un club avec davantage de possibilitĂ©s pour progresser et jâai signĂ© Ă Coulaines pour ma rentrĂ©e chez les benjamins. Ainsi, jâai obtenu ma premiĂšre breloque aux championnats de France sur le 120 mĂštres Ă Grenade-sur-Garonne. Jâai ensuite obtenu davantage de mĂ©dailles chez les minimes, en vitesse et fond puis intĂ©grĂ© lâĂ©quipe de France jeune.

Comment es-tu arrivé à la vitesse Julien Sourisseau ?
LâĂ©cole de patinage de la ville du Mans avait la chance dâorganiser ses cours sur une piste relevĂ©e de 200 mĂštres. Il mâarrivait de devoir y rester aprĂšs les sĂ©ances et lĂ je pouvais admirer les compĂ©titeurs Ă lâentraĂźnement. JâĂ©tais Ă©merveillĂ© chaque fois que je les regardais et Ă©videmment jâai eu envie de troquer mes rollers en plastique contre une paire de patins de vitesses (les fameuses Risport rouges, pour les amateurs).
Tu as testĂ© d’autres pratiques sportives ou d’autres pratiques du roller ?
Avant de dĂ©buter le roller, jâai pratiquĂ© le football pour ĂȘtre avec les copains les mercredis et samedis aprĂšs-midi. Jâai vite compris que le sport collectif nâĂ©tait pas fait pour moi, ayant dĂ©couvert trĂšs tĂŽt que je ne souhaitais pas que mes performances dĂ©pendent des autres, mĂȘme si en murissant on comprend quâil faut savoir fonctionner Ă plusieurs.
Pour ma prĂ©paration en roller, je faisais beaucoup de cyclisme sur route et de la course Ă pieds (rendue plus intensive Ă partir de 2007, sous lâimpulsion de Matthieu Boher, mon coach pour trois saisons).
Jâai pratiquĂ© le squash derniĂšrement mais simplement dans un esprit de gentille camaraderie (quoique ça dĂ©pend de lâadversaire) et jâai eu la chance lorsque jâĂ©tais en pĂŽle de monter Ă bicyclette sur le vĂ©lodrome de Bordeaux, Ă plusieurs reprises.
Pour les autres pratiques du roller: un peu de slalom dans les pelotons, un mĂ©lange dâacrobatique et un soupçon dâartistique pour les chutes. Ah et aussi du hockey avec des cross de rink dans le gymnase de Talence. En somme pas vraiment dâautres discipline du roller Ă proprement dit, mĂȘme si jâai toujours voulu apprendre Ă freiner comme un descendeur.

Quel sera le meilleur moment pour toi sur ces années de patinage Julien Sourisseau ?
Jâai quelques victoires qui me viennent Ă lâesprit et de nombreux moments de partage. Si je ne devais en retenir quâun ce serait mon premier titre de champion de France (14 juillet 2001) obtenu sur la course Ă Ă©limination Ă Valence dâAgen. CâĂ©tait la premiĂšre fois que je ressentais une telle joie, quand on est gamin, câest dâautant plus fort et indĂ©lĂ©bile. CâĂ©tait de plus avec le maillot de Coulaines, mon club de (presque) toujours.
Quel est ton principal regret ?
Bien sĂ»r on aurait toujours pu faire diffĂ©remment pour obtenir de meilleurs rĂ©sultats. Evidemment on pouvait continuer de rĂȘver Ă plus de mĂ©diatisation et de reconnaissance pour le roller. Certaines dĂ©cisions en sĂ©lection mâauront laissĂ© un goĂ»t amer. Cependant je ne peux pas avoir de regrets, jâai profitĂ© au maximum de tout ce quâavait Ă mâoffrir cette discipline. Je me suis exprimĂ© et illustrĂ© dans un sport, ça aura Ă©tĂ© une superbe Ă©cole de la vie, quant au travail, Ă lâinvestissement et Ă lâautodiscipline. Je suis satisfait de mon parcours et je me sens armĂ© pour la suite, câest ça qui est important.
Quels sont les facteurs qui t’ont fait arrĂȘter la compĂ©tition ?
Jâai rĂ©ussi tant bien que mal Ă mener carriĂšre sportive et universitĂ© de front. Jâai eu la possibilitĂ© dâavoir une pratique de haut niveau et de prĂ©parer en mĂȘme temps un master en Ă©cole supĂ©rieure de commerce et je savais que lorsque ce pourquoi jâavais Ă©tudiĂ© devrait commencer, la cloche aurait sonnĂ©. Je sais dĂ©sormais que câest difficile dâexceller dans deux domaines Ă la fois, et quâon nâest pas toujours au maximum dans lâun ou dans lâautre. Je souhaite aujourdâhui rĂ©ussir ma reconversion et mây investir Ă 100%.
Les chutes et les blessures ne vont pas me manquer non plus. Je nâaurais pas vraiment Ă©tĂ© Ă©pargnĂ© durant mes annĂ©es sĂ©niors et un problĂšme au mĂ©nisque survenu fin 2011 nâaura fait que davantage motiver ma dĂ©cision de mettre un terme Ă ma carriĂšre.
Julien Sourisseau, on te reverra sur les rollers en loisir ? Au Mans peut-ĂȘtre ?Â
Le roller en loisir, je nâai jamais essayĂ© Ă vrai dire et je pense quâil serait difficile pour nâimporte quel compĂ©titeur de haut niveau de lâaborder ainsi. Cependant le roller est un super moyen de dĂ©placement (un peu sauvage, certes) qui est relativement efficace surtout pour des patineurs expĂ©rimentĂ©s.
Pour ce qui est du Mans il nâest pas impossible que je refasse une apparition aux 24 heures, surement plus pour le fun cette fois (avec des chronos jamais sous les 7 minutes en dâautres termes).

Julien Sourisseau, quels sont tes objectifs professionnels ?
Ils ne sont pas encore trĂšs clairs, rappelez-vous, jâai mis 3 ans avant de me mettre au roller. Jâai besoin quâil sâagisse dâun mĂ©tier qui me passionne et dans lequel je puisse exceller. Si jâai un master en finance, je nâai aucune expĂ©rience professionnelle car Ă aucun moment ça nâaurait Ă©tĂ© compatible avec le sport de haut niveau. Je dois faire de ce handicap un atout malgrĂ© cela car le temps nâa pas Ă©tĂ© utilisĂ© Ă mauvais escient, bien au contraire.
Qu’est ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?
Que tout continue dâaller comme sur des roulettes, mĂȘme sans roller aux pieds.
Merci Julien, bonne continuation !
PalmarÚs éclair
- Champion d’Europe de la course Ă points
- Champion d’Europe relais
- Champion de France marathon
- Double vainqueur de la Trans’roller
- 2Úme au Classement Général de la French Inline Cup 2007 et 2009
- Vainqueur des 100 km de New-York
- Vainqueur des 24 heures du Mans Roller
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Interview : Alexandre Chartier – Relecture: Iggnorance
Photos : FFRS & droits rĂ©servĂ©sÂ