Yann Guyader : une page se tourne avec Powerslide
AprÚs 6 ans de bons et loyaux services, le multiple champion du Monde Yann Guyader a décidé de choisir une nouvelle route. Au crépuscule de sa carriÚre, le français souhaite relever de nouveaux défis. Ils nous dresse un bilan du chemin parcouru avec Powerslide et nous trace les grandes lignes de son avenir sur roulettes...
Par alfathor

Interview…
Bonjour Yann, depuis combien de temps roulais-tu pour Powerslide ?
J’ai signé mon premier contrat avec Powerslide en décembre 2005 il y a maintenant 6 ans.
Comment s’est fait le rapprochement ?
Je patinais à l’époque pour Mariani. Bien qu’étant champion d’Europe et vice-champion du monde en individuel cette même année, je ne rentrais pas dans les plans de Davide Mariani. j’ai démarché les autres équipes du moment et Powerslide qui se lançait dans le grand bain l’année suivante m’a proposé de faire partie de l’équipe satelite Timmerman-Powerslide
Quels étaient tes résultats au moment où PS et vous avez lancé votre collaboration ?
J’étais champion d’Europe et Vice Champion du monde
Comment on négocie avec une marque ? Comment se font les contrats ?
Les négociations se font je pense comme dans tous les autres sports. Un athlète a des prétentions matérielles et financières et le sponsor lui propose une offre qu’il pense être à la hauteur de la valeur de l’athlète. Après il s’agit juste de trouver un point de rencontre entre les deux parties.
Quelles sont les rémunérations / avantages en nature ou autre que l’on peut avoir au sein d’une équipe ?
Les rémunérations dépendent du niveau de l’athlète, mais aussi de son image et de son impact sur les différents marchés mondiaux. Gagner une course ne fait pas de vous un champion au charisme mondial. Il faut se construire une personnalité pour rayonner au niveau mondial et pouvoir négocier sa rémunération. Les contrats ne sont pas des contrats salariés mais des droits à l’image. Chacun donc est déclaré comme travailleur indépendant.
Les avantages d’avoir un sponsor titre sont avant tout matériels mais aussi financiers. La saison ne nous coûte rien et nous permet d’avoir l’opportunité de nous confronter aux meilleurs patineurs mondiaux tout au long de la saison partout dans le monde. Ce qui était réellement le cas avec Powerslide. Ils ont très bien joué le jeu pendant ces 6 années.
Quelles sont les contraintes pour un athlète quand il est lié à une marque ?
L’athlète doit faire la promotion de la marque bien évidemment. Il doit participer aux compétitions prévues par le contrat sous peine de payer une amende. Il doit gagner bien évidemment puisque c’est son job. Il doit faire en sorte que la marque qu’il représente tire les bénéfices de cette collaboration aussi bien au niveau de l’image que du volume de ses ventes. Cela ne peut par ailleurs être fait qu’avec un bon tissage de distributeurs qui eux au niveau local ou national se chargent de la communication et de la promotion, ce qui en France est fait avec brio par Ligne Droite grâce à qui Powerslide est devenu leader incontesté sur le marche hexagonal de la vitesse.
Comment gère-t-on les conflit d’intérêt des marques avec les fédérations nationales ?
C’est sans doute une des choses les plus compliquées à gerer. Je m’y suis vu confronté ces dernières années et il est vraiment difficile de contenter tout le monde. Certains persistent à croire que le roller doit être un sport amateur (problème typiquement Français), mais pour certains c’est leur gagne pain et donc par conséquent, priorité doit être donnée à l’employeur… Cela est d’autant plus vrai que nous n’avons pas de système à la Coréenne ou comme la Chine Taipei où les athlètes lorsqu’ils sont champion du monde ou autre recoivent de très grosse primes. Il faudrait donc, même si le nombre de sponsors diminue, avoir des accords entre ces derniers et les fédérations respectives. Il est quand même trop bête d’empêcher des patineurs de faire des courses internationales pour participer à des courses de moindre importance dans leur pays d’origine parce que la fédération ne leur laisse pas le choix. Cf. Italie et France.
Quels ont été tes meilleurs moments avec PS ?
Je pense que cette collaboration sera dans son intégralité un bon souvenir. Beaucoup de courses un peu partout dans le monde, beaucoup de développement de différents produits et de bons moments avec mes coéquipiers. Mes meilleurs souvenirs restent néanmoins lors la saison 2008 où j’ai tout gagné. L’équipe était vraiment une belle bande de potes. J’avais aussi la chance d’avoir Nathalie Barbotin dans l’équipe, nous sommes amis en dehors des circuits et c’était sympa de voyager ensemble. En plus, cette année là, les filles ont tout gagné ou presque.
Les pires ?
Les différentes désillusions lors des courses ratées, mais elles sont rares.
Rouler avec des athlètes / équipiers de nationalités différentes, comment ça se gère ?
Personnellement pas tant que ça puisque je parle plusieurs langues, la communication n’était donc pas un problème. Il est vrai que parfois cela peut poser problème, mais je pense que plus que les différences de nationalités, ce sont les égos qu’il faut gérer. C’est grâce au bon sens de chacun que les choses vont dans le bon sens puisque tout le monde a intérêt à ce que les choses se passent bien.
Comment choisit-on un leader ?
Naturellement. En début de saison le leader s’impose grâce à son palmarès lors des saisons passées, le leadership pouvant même être inscrit dans les contrats. Après en cours de saison cela dépend de la forme de chacun au sein de l’équipe
Combien d’athlètes avait Powerslide quand tu es entré ?
5 hommes dans le team International, 5 homme dans mon équipe Timmerman et 9 personnes chez Alessi Powerslide (4 filles et 5 gars).
Combien maintenant ?
5 hommes et 4 filles : Felix Rijhnen, Scott Arlidge, Kalon Dobbin, Yen shen liao et moi même chez les hommes. Nathalie Barbotin, Cecilia Baena-Guyader, Kathy rumpus et Sabine Berg chez les femmes.
Palmarès : combien de médailles avec Powerslide ?
J’ai gagné avec Powerslide :
- 4 titres de champion du Monde
- 14 titres de champion d’Europe
2 classements généraux de World Inline Cup
- 2 classements généraux de Swiss Inline Cup
- 1 titre lors des jeux mondiaux
- 2 fois les 24h du Mans avec records du nombre de tours et du tour le plus rapide
- 5 fois les Trois pistes
- 3 fois Gross Gerau
- 1 classement général de French Inline Cup
- 9 étapes de coupe du monde et plus de 25 podiums
- plus de 30 titres nationaux
Voilà dans les grandes lignes nos victoires ensemble !
Qu’apporte un athlète à une marque ?
C’est le meilleur rapport qualité/prix du marché pour la communication et le marketing. C’est beaucoup moins cher que de la publicité et si le coureur gagne beaucoup et a une bonne valorisation de son image alors c’est le Jackpot pour la marque. Aussi bien au niveau de l’image, que des ventes mais aussi et surtout sur l’évolution des produits.
Comment vois-tu l’avenir du sponsoring d’équipe dans le roller ?
EUHHHHHH….Ca dépend de la volonté des différents marques.
Une marque peut-elle se passer de patineurs ?
Non, c’est impossible. Il n’y a qu’à voir l’image des marques qui n’ont plus d’équipes de premier plan. Elles se meurent. Et le cimetière s’aggrandi à vue d’oeil.
Finalement, tu ne pars pas vraiment à la retraite ?
Je n’ai jamais parlé de retraite totale, j’ai parlé de retraite en équipe de France pour les championnats du monde. Je voulais revenir pour montrer que j’étais encore capable de gagner au plus haut niveau. Je l’ai fait et donc n’est plus aucun intérêt à le refaire, mais je reste tout de même en activité pour continuer à me faire plaisir sur les grands évènements autour du monde. En tant qu’ambassadeur de mon sponsor mais aussi du roller Français étant le dernier de renommée internationale.
Quels sont tes principaux objectifs pour l’année à venir ?
Etablir un nouveau record de l’heure, gagner les 3 pistes une 6ème fois, retourner faire une ou plusieurs manche de NSC et gagner de nouveau les 24h du Mans.
Tu peux nous donner des fourchettes sur les rémunérations des athlètes ?
Un athlète de Taipei peut toucher 60 000$ pour une médaille d’or aux jeux Mondiaux. Un Français touche pour la même performance un chèque d’un montant de 0 Euro.
Combien de patineurs vivent du roller dans le monde ?
Je dirais 15 Coréens, 8 Chine taipei, 10 Colombiens, 1 Italien, Un Belge et quelques autres…
Et ton futur proche alors? Quel sera ton sponsor ?
Pour l’instant je m’occupe de finir ma saison en partant pour Cologne en fin de semaine puis à Haining la semaine prochaine. En essayant bien évidemment de gagner les deux. Après je ferai une annonce dans les semaines à venir sur mes choix.
Pourquoi décider de changer de partenaire alors que tout parait rouler comme sur des roulettes?
Je pense que je nous sommes arrivés en bout de cycle. Je suis devenu un champion à leurs côtés, il sont devenus la marque leader du marché grâce à nos nombreuses victoires et donc Powerslide est une entreprise établie dans le milieu. Moi, j’arrive en fin de carrière et pour continuer à avancer j’ai besoin de nouveaux défis. J’ai tout gagné et donc il faut que je trouve la motivation autre part pour continuer dans cette spirale positive. J’avais donc besoin de trouver un projet intéressant, mais aussi sérieux aussi bien sur le plan sportif que financier. J’ai donc décidé de sauter le pas et de m’engager dans cette nouvelle aventure en espérant qu’elle sera couronnée de succès.
Je reste néanmoins lié à Powerslide pour les roues puisque j’ai signé un contrat d’un an pour les roues Matter…
19) un dernier mot pour terminer?
Oui, un grand merci à Powerslide et en particulier Matthias Knoll pour toutes ces années de collaboration fructeuse, et je leur souhaite bonne route. Nos chemins se recroiserons sur les circuits de toute façon.
Liens utiles
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