Slalom freestyle : Interview de Rudy Op’t Veld (Allemagne)
Passé inaperçu à la Paris Slalom World Cup '07 (mai) en catégorie amateur, Rudy Op't Veld marque nettement plus les esprits lors de Battle UK II : Attack of the Cones à peine six mois plus tard (octobre ‘07), en finissant 2ème du Battle Freestyle. Pas mal – et plutôt prometteur – pour un gars qui s'est mis au patin seulement un an auparavant...
Par Chloé SEYRES

L’interview de Rudy Op’t Veld par Chloé Seyrès
La révélation Battle de la Saison 2008
Passé inaperçu à la Paris Slalom World Cup ’07 en catégorie amateur, Rudy Op’t Veld marque nettement plus les esprits lors de Battle UK II : Attack of the Cones à peine six mois plus tard (octobre ’07), en finissant 2e du Battle Freestyle. Pas mal – et plutôt prometteur – pour un gars qui s’est mis au patin seulement un an auparavant…
Une progression impressionnante
Est-ce utile de préciser que la progression est quelque peu fulgurante ? Rudy s’impose tout au long de la saison 2008 sur le circuit des World Slalom Series, arrivant en finale de toutes les battles auxquelles il participe : il finit 4ème à Battle Moscou (mars), 2ème au Paris Slalom World Challenge (mai), et remporte les Inline Games d’Hanovre (août)… si bien qu’au dernier WSS World Ranking (du 5 août 2008) il double Kim Sung Jin (KOR, #4) et se hisse à la 3ème place derrière Igor Cheremetieff (FRA, #1) et Guo Fang (CHI, #2) !

Close Yr E’s l’a interviewé afin de percer son secret, ou au moins pour lui extorquer un ou deux petits trucs… ne serait-ce que le secret de la potion magique… hélas, pas de recette miracle, hormis un acharnement inhumain – mais bien sûr, c’est un extra-terrestre, la voilà la réponse !
1. Veuillez décliner votre identité !
- Nom : Rudy Op’t Veld
- Date de naissance : 14 novembre 1984
- Nationalité / origines : Allemand / Néerlandais
- Job : salarié
2. Toi et ta discipline (freestyle slalom) : évolution personnelle
Close Yr E’s : Une petite définition personnelle ? Quelle est ta vision du slalom Rudy Op’t Veld ?
Pour moi, le freestyle slalom c’est bien plus que juste rouler sur une ligne de plots : c’est plutôt un nouveau style de vie, un moyen de s’exprimer avec son propre style. C’est l’opportunité qui permet de s’évader du quotidien.
Le freestyle slalom est une discipline pour laquelle on doit trouver un équilibre entre fluidité, rythme, vitesse, langage du corps et tricks techniques. L’élément « langage du corps » en particulier amène un bon paquet d’éléments dansés dans le sport.

a) La genèse – depuis combien de temps pratiques-tu le freestyle ?
2005, c’était ma première année sur les patins. Mais je ne faisais que du fitness, rien de spécial en fait… et j’ai commencé le slalom en 2006.
Comment as-tu découvert le freestyle Rudy Op’t Veld ?
Je suis tombé sur la vidéo de Sébastien Laffargue « Influences » sur internet, et rien qu’après la première minute de visionnage, je savais que je voulais essayer ce truc-là.
Quel est l’aspect / la spécificité qui t’a attiré de premier abord ?
Je pense que c’était la touche personnelle que chaque rider apporte à son propre style. La première fois que j’ai vu du slalom, je me suis demandé comment il était possible d’être aussi fluide et d’enchaîner des tricks de fou, comme des toupies sur une roue… ça me paraissait vraiment incroyable.
b) La progression – Quelles sont tes influences : T’es tu entraîné seul, avec d’autres ? Quelle importance ont joué les médias (internet, sites, vidéos) dans ton apprentissage du roller ?
J’aime m’entraîner avec mes amis : il y a une bonne ambiance, on partage nos idées sur des nouveaux tricks, ou on travaille sur des duos. Donc on peut dire que mes influences sont nombreuses, mais depuis le premier jour, je cherche avant tout à trouver mon propre style et à créer mes propres tricks et combinaisons.
Au début, les vidéos pédagogiques sur internet m’ont beaucoup aidé pour comprendre les mouvements de base, et toujours aujourd’hui, il m’arrive de m’inspirer de certaines vidéos pour essayer des nouveaux trucs.
Paliers de progression… Quels ont été les moments-clé de ton évolution ?
Ma première rencontre avec les riders de Cologne pendant l’été 2006 a été décisive ; c’était mon premier contact avec de « vrais » slalomeurs ;-)
Les événements qui ont suivi aussi ont été très importants, particulièrement Battle Moscou ’08 – parce que c’était mon premier voyage avec le Seba Team, et que c’était l’opportunité de voir d’autres styles de patinage (les russes, Kim Sung Jin). Ca a été un weekend de grande inspiration.

c) …au final – Les titres qui te tiennent à cœur ? Tu viens de gagner la deuxième édition des Inline Games ’08 (Hanovre) devant Igor Cheremetieff – encore jamais battu en battle jusqu’alors. Quelles sont tes réactions ?
Yesss, les Inline Games ’08 étaient un super événement. Après le premier round j’ai su que c’était une bonne journée, et après ma contre-performance à Battle Italia (Rome) je voulais faire mieux ;-) Mais j’ai pas pensé une seule seconde que je pouvais finir premier : il y avait tellement de bons riders… et ma seule préoccupation était de présenter une bonne perf et de m’amuser. Et je me suis éclaté ! Surtout en finale, à rouler tous ensemble avec Igor (Cheremetieff), Luca (Ulivieri) et Martin (Sloboda)… là on a fait le show.
Après les résultats j’étais plutôt surpris, j’avais un sentiment assez bizarre… je peux pas vraiment le décrire, mais le plus important pour moi c’était cet échange entre tous les riders, et puis tu vois… les résultats ne sont que des résultats !
Tu te concentres essentiellement sur le Battle. En quoi cela t’attire plus que l’individuel ?
Rudy : Quand je me déplace sur un événement, et que je roule sur une compète, je cherche à m’amuser. Et j’apprécie particulièrement les battles parce que tu te retrouves en comparaison directe avec tes adversaires. Alors là tu peux te dire « ok, là si je tente un de mes meilleurs tricks peut-être que je passerai au round suivant », c’est super excitant.
Les deux modes de compétition ont leurs points forts, mais personnellement, je préfère les battles.
Quelles opportunités t’offre la pratique du roller ?
Pas mal de choses ont changé dans ma vie depuis que j’ai commencé le roller. J’ai rencontré tellement de gens cool. Et c’est une opportunité de voir des endroits du monde. Avant que je commence à patiner, jamais j’aurais pensé aller un jour à Moscou ou à Nottingham. Je suis quelqu’un de très simple, qui veut seulement être heureux. Et rouler m’aide à être heureux :-)
Comment se déroulent tes sessions-type d’aujourd’hui ?
Ça dépend du spot où on roule. En ville, quand il y a beaucoup de gens qui regardent, je fais du style – juste des tricks faciles et des combinaisons standards.
Mais la plupart du temps, on roule dans un endroit tranquille ou dans notre hall, et là on ne fait que de l’entraînement technique, on crée des nouveaux tricks, ou on travaille sur des combinaisons difficiles.

Quels sont les aspects que tu préfères dans ta discipline ? Quels types de tricks préfères-tu ?
Héhé.. je crois qu’on me connaît surtout pour mon côté slalomeur technique… mais ça, c’est seulement pour les compétitions. Je n’aime pas vraiment la façon dont je roule en compétition mais je pense qu’il est important de montrer des trucs techniques, parce que ça fait avancer notre sport. Normalement j’enchaîne des tricks plus simples avec seulement un ou deux gros tricks dans la ligne.
Mes tricks préférés en ce moment c’est tous les trucs en wheeling et toupies. Au début je voulais faire plein de tricks assis, mais au bout d’un an j’ai commencé à apprécier de plus en plus les wheelings.
Tes projets dans ta progression personnelle ? Tes projets autres ?
Je déteste shooter des plots, alors dans l’avenir je compte assurer mes tricks difficiles. Je dois aussi travailler sur mes tricks assis, parce que pour l’instant c’est un peu ridicule *rires*.
Sinon en ce moment, je suis dans l’organisation de notre événement à Mönchengladbach (février 2009) ; j’espère que ça marchera aussi bien que l’année dernière. Inutile de préciser que tout le monde est invité :-)
3) à côté – D’autres passions Rudy Op’t Veld ?
Non, rien de spécial… j’aime regarder des films, sortir avec les potes, lire des bouquins, surfer sur internet, écouter de la musique, glander… et même les trucs typiquement chiants :-)
Est-ce que tu cloisonnes tes différents centres d’intérêts ? Ou est-ce que tu réutilises ce que l’un peut t’apporter pour un autre ?
Wow, c’est difficile comme question, j’avais jamais pensé à ça… je pense que le côté roller m’aide à mieux gérer les autres facettes de ma vie, et à trouver un bon équilibre personnel. Mais en général je préfère séparer mes centres d’intérêts.
Quelque chose à rajouter Rudy Op’t Veld ? Des remerciements ?
Merci aux gens de 4wheelfreestyle, au gens du Seba Team, à the Apache :-), à Seba, à Dete, et à tous ceux qui soutiennent notre sport :-) …et bonjour d’Allemagne à ceux qui liront ceci *rires* !
A plus !

Pour aller plus loin
www.4wheelfreestyle.de
worldslalomseries.com
Texte : Close Yr E’s – Photos : Droits réservés – Traduit de l’anglais par Close Yr E’s