Rollerenligne.com : Les coulisses du site

RollerEnLigne est un site dont la communauté s’agrandit chaque jour un peu plus. Chacun a ses préférences : infos, reportages, forum... Chacun se connecte à son rythme, intervient régulièrement ou reste simple lecteur. Nous avons donc chacun notre vision du site. Derrière ce portail, se trouvent "Alfathor", le webmaster, et une équipe dévouée au roller. Sans sombrer dans le chapitre ‘people’ ou ‘starification’, j’ai voulu en savoir un peu plus, avoir des réponses sur le fonctionnement du site. Ce fut l'occasion de mettre un coup de projecteur sur un passionné qui n’en aurait jamais pris l’initiative...

Par alfathor

Rollerenligne.com : Les coulisses du site

Rollerenligne.com : Les coulisses du site ROLLERENLIGNE.COM : LES COULISSES DU SITE

Il était une fois rollerenligne : interview d’Alexandre Chartier

Cette interview te surprend ?

J’ai été assez décontenancé par cette proposition d’interview dans un premier temps. Je n’aimais pas bien l’idée d’être mis en avant sur mon propre site. Finalement, je me suis dit que cela pourrait peut être permettre à de nombreuses personnes de comprendre quel investissement peut représenter un site tel que Rollerenligne et quelles sont nos motivations de bénévoles. Avec le recul, je trouve intéressant qu’une personne extérieure se prête à l’exercice de l’interview.

REL (RollerEnLigne) est une évolution d’InfosRoller, tu es l’initiateur du mouvement, quelles étaient tes motivations ?

En fait, il y a eu quelques tentatives assez cocasses avant Infosroller et Rollerenligne. Je m’étais amusé à faire une page perso sur le roller quand j’étais en licence. A l’époque, j’avais bricolé ça sous « Word ». Mes connaissances du langage html étaient, pour ainsi dire, inexistantes. Cela ne ressemblait pas à grand-chose. En maîtrise, j’ai commencé à me pencher sérieusement sur les questions relatives aux rollers. On nous avait demandé de travailler sur un produit sportif de notre choix et de faire l’analyse de son marché, j’ai choisi le roller. Après quelques mois, j’avais rassemblé une belle somme d’informations sur les innovations technologiques du roller que j’ai mis en ligne petit à petit. C’était juste pour le plaisir de faire un site internet. Infosroller est né durant mon année de D.E.S.S. Notre professeur d’informatique nous avait demandé de mettre en place un projet de site Internet. J’ai ressorti mon vieux site perso des cartons, refait une charte graphique, trouvé un nom basique sur free et mis en ligne.
C’est aussi à ce moment là que j’ai commencé à travailler dans la presse sportive. J’ai débuté en stage chez « 220 », un magazine de triathlon. Mon employeur m’a laissé l’opportunité de créer un magazine de roller sur papier sous forme de hors-série : « 220 roller ».
Je me suis véritablement découvert une véritable vocation en créant ce titre. J’ai toujours aimé écrire. Ce fut vraiment une expérience enrichissante, même si le magazine n’était pas à la hauteur de ce qu’il aurait pu être faute de moyens financiers et d’une équipe cohérente.
J’ai ensuite collaboré à « Ridemag », en tant que responsable de la rubrique vitesse, au moment où le magazine est devenu payant.
Je pense que c’est l’ensemble des ces expériences qui m’a donné envie de monter mon propre média. Ma vision de l’information et du monde roller différait quelque peu de celle de mon rédacteur en chef, j’ai donc quitté Ridemag. Entre temps, j’ai appris un peu le html. Petit à petit, j’ai essayé de réunir toutes mes connaissances sur le roller en ligne. La base a rapidement grossi. Infosroller a rencontré un succès croissant. Un an plus tard, j’ai créé rollerenligne.com, le 11 décembre 2003 et depuis, la passion n’a pas tari malgré quelques passages à vide.

Peux-tu chiffrer l’évolution du site ? (dans l’absolu et par rapport aux autres)

Le chemin parcouru est considérable. Du temps d’Infosroller, le nombre de visites uniques journalières avoisinait les 150, ce qui est plutôt bas sachant que quelques années avant, le plus gros site généraliste pouvait atteindre les 1400 visites uniques1 journalières selon son webmaster. Ce chiffre me semblait complètement astronomique.
En quelques mois, Rollerenligne.com a pourtant connu une croissance que je n’aurai même pas imaginé. En 3 mois, le site a atteint les 500 visites par jour. En un an, nous dépassions le millier de visites journalières. Depuis, la fréquentation se stabilise en moyenne aux alentours de 3000 visites uniques par jour. Mai 2005 fut le mois de la consécration pour nous. En une journée, près de 12.000 visites uniques ont été enregistrées et près de 100.000 visites dans le mois !
Il faut dire que nous avons bénéficié petit à petit et un peu malgré nous, de la chute de portails de références tels que roller-skating, le portail français dédié à la vitesse. De plus, il ne faut pas négliger la part importante que représente le forum dans ces chiffres. Aujourd’hui, près de 1200 personnes sont inscrites sur le forum, autant à la newsletter. Les internautes peuvent parcourir près de 1100 articles, 900 news. Le site compte également près de 600 fiches descriptives de roller dans toutes les pratiques (années 2004 et 2005). La rubrique des « spots », avec ses 600 lieux de pratiques référencés, rencontre également un vif succès. Nous avons mis en ligne près de 80 randos populaires. Nous avons également créé une page des shops qui recense environ 80 shops spécialisés. C’est une belle évolution depuis la petite page perso et des milliers d’heures de travail…
A ma connaissance, aucun site de roller n’a remporté un tel succès en France. Je pense que le fait d’être généraliste y est pour beaucoup. Nous attirons un public très éclectique. De nombreuses personnes ont tendance à dire que nous courons après les visites, je crois simplement que les gens vont là où ils trouvent l’info facilement, rapidement, et gratuitement.

Attendais-tu une telle progression ? Qu’est-ce que ça te fait ?

Je ne m’y attendais pas, comme je te le disais, mais j’ai énormément travaillé pour en arriver là. Le hasard n’a pas sa place ici. Si l’on regarde l’offre de sites Internet généralistes dédiés au roller sur le net quelques années auparavant, il existait quand même un vide assez important, que nous avons comblé. Je pense que nos choix de contenu sont assez pertinents et répondent bien à la demande des lecteurs. Pour le reste, c’est un peu comme préparer une compétition. Si l’on s’entraîne dur, les résultats viennent. Il faut juste savoir se remettre en question de temps à autre.
J’ai lancé Rollerenligne seul tout d’abord, pendant près d’un an. Ensuite, l’équipe qui s’est étoffé progressivement. Il ne faut pas se leurrer, c’est la somme des compétences qui apporte la richesse de l’ensemble. A terme, j’aimerai arriver à mobiliser un spécialiste par discipline.
Aujourd’hui, j’ai un profond sentiment de satisfaction par rapport au travail que nous avons fait ensemble. J’ai une grande envie de continuer à faire évoluer le site, que ce soit au plan du contenu ou de la structure. Il s’est créé une véritable communauté, un énorme réseau qui alimente le site.

Le portail, le forum, la galerie, tout cela évolue différemment non ?

Oui tout à fait, mais l’ensemble reste assez cohérent et nous avons maintenant une base assez stable. La structure de la page principale par exemple, n’évoluera plus aussi profondément. Les prochains travaux porteront sur la dimension graphique et les parties dynamiques du site, sans compter toute l’interface de gestion qui reste invisible pour la majorité des gens. Le forum phpBB nous convient très bien pour l’instant, peut être que nous effectuerons une remise à niveau graphique d’ici quelques temps, mais ce n’est pas une priorité.
La galerie photo n’existe que grâce à Sylvain Rouillard, la seconde personne la plus impliquée dans le développement du site. C’est lui qui m’a proposé cet outil et qui le gère. Il connaît aussi un énorme succès avec près de 100.000 visites en quelques mois.
Tout cela serait sans doute plus homogène si je parvenais à me trouver un clone plus orienté sur le développement de l’interface et du graphisme. Quelques amis apportent une aide non négligeable au développement de l’interface dynamique. 2006 sera un énorme tournant pour R.E.L. Le portail devrait devenir de plus en plus interactif grâce à l’utilisation des bases SQL et du php. Les rubriques qui subiront les modifications les plus importantes dans les mois à venir seront notamment : les spots, les shops et les gammes de produits.

Arrives-tu à garder l’esprit que tu voulais donner à ton site ?

Oui, même si l’idée originelle était assez ambitieuse. Je voulais créer un site communautaire qui voit passer dans ses pages les patineurs de toutes les pratiques que ce soit en fitness, agressif, en vitesse… Je souhaitais proposer un outil qui permettrait aux gens de partager leurs connaissances au sens large. Je trouve que nous y sommes assez bien parvenus : si le site possède une forte identité vitesse (près de 30% des visites), la part de l’agressif a beaucoup augmenté (près de 25%).
La rubrique des spots est un bon exemple : les internautes nous envoient les infos sur leurs lieux de pratiques, mais aussi les fabricants de skate parks et les clubs. Même les skateboarders et les BMX viennent chez nous pour trouver leurs spots ! Plus on parvient à mobiliser les différents acteurs d’un milieu autour d’un projet commun et plus celui-ci a de chance d’avancer.

Webmaster, ton rôle a-t-il évolué ? Que fais-tu exactement ?

Mon rôle au sein du site a beaucoup évolué. Au tout départ, il a d’abord fallu structurer le site et le remplir, aller chercher l’information. Actuellement, l’apport de contenu représente l’essentiel de ma tâche mais les missions annexes ont également pris une grande importance. La recherche de partenaires, de sponsors, le démarchage publicitaire, la gestion administrative de l’association « rollerenligne.com » sont autant de missions qu’il est indispensable de remplir et qui prennent de plus en plus de temps.

Tu es aidé dans ce travail ?

Oui, et par de nombreuses personnes (dont vous trouverez les photos tout au long de cet article ; NDLR). Par exemple, le poids de la dimension rédactionnelle s’est réparti progressivement, même si son volume global a augmenté. Au commencement, j’écrivais des articles relatifs à chaque pratique. A ce jour, bon nombre de rubriques ont leurs rédacteurs attitrés : Thomas (Bobor) et Jean-François (J.F.Best) en agressif, Serge Rodriguez (Serge’R) sur l’apprentissage, les randos dans les villes et sur des articles de fond, Sam Nieswizski a validé notre contenu historique, Joachim El Amrani (Tigr’Roue) s’occupe de l’acrobatique, Fabien Caron envoie des informations sur la descente, tout comme toi, Pierre Labaune (8WD), tu as pu le faire. Laura, Aurélien et Christophe ont beaucoup aidé sur les vidéos d’apprentissage… j’en passe.
En ce qui concerne l’interface principale du site, notre logo est né sous les doigts d’Iza. La structure php, quant à elle se voit modifier progressivement par plusieurs personnes. Pierre a fait la base actuelle, Jérôme a corrigé bon nombre de bugs, Snip’ vient de finir un calendrier dynamique des événements, nous restructurons aussi la page des shops qui sera beaucoup plus exhaustive. Au niveau administratif, mon père gère la trésorerie de l’association, et un ami s’occupe du secrétariat. Je remercie tout ce petit monde et désolé pour ceux que je n’ai pas cité. Je le répète une part importante des informations nous est envoyée par les internautes. Nous essayons de mettre leur nom ou leur pseudo en remerciement à chaque fois que c’est possible.

Combien de temps consacres-tu pour faire fonctionner R.E.L. ?

C’est assez considérable. Quand j’étais au chômage, j’y passais 60 à 70 heures par semaines. En ce moment, étant donné que je travaille, c’est « retombé » à 4h par jour environ, et un peu plus le week-end. Ce qui fait environ 30 à 35 heures par semaine. Les journées sont bien remplies.

Matériellement, que faut-t-il pour un tel site ?

Un PC de base, une connexion Internet et quelques logiciels pour la mise en page et les retouches photos. Le site est hébergé à l’étranger pour réduire les coûts. Côté matériel, nous utilisons nos appareils photos personnels. Nous n’avons pas de matériel vidéo.

Si certains voulaient t’aider, le pourraient-ils ? En faisant quoi par exemple ?

Toutes les aides sont évidemment les bienvenues. Notre principale demande réside dans l’alimentation et l’animation des rubriques au sens large. Nous sommes toujours friands de news, d’articles ou d’informations sur l’apprentissage quelque soient les disciplines considérées. Nous recherchons des personnes qui seraient motivées pour développer les rubriques artistiques, hybrides, tout-terrain et hockey notamment. Nous sommes ouverts à toutes les suggestions.

Mais alors, t’occuper de REL tu le vois comme un loisir, un travail ?

Ce n’est pas possible d’envisager cela comme un travail, ou alors on peut éventuellement considérer ça comme un investissement pour l’avenir, voire comme une carte de visite. Je ne connais pas beaucoup de monde qui serait prêt à travailler autant d’heures gratuitement. Non, c’est ma passion, j’en suis presque dépendant.

Beaucoup d’investissements, un grand succès, des utilisateurs satisfaits… financièrement tu ne dois pas être à plaindre ?

On pourrait croire que ce genre de réussite permettrait d’en vivre, mais c’est bien loin d’être le cas ! Il faut remettre ça dans le contexte : Tout d’abord, nous traitons d’une pratique insignifiante comparée à d’autres sports mastodontes comme le football ou les sports automobiles. D’autre part, le marché du roller traverse une crise importante au niveau des ventes : les fabricants se désengagent, les shops ferment… du coup leurs contributions financières se réduisent à une peau de chagrin. Les marques ne nous aident pas financièrement et très peu au plan matériel. J’avoue que j’ai un peu de mal à comprendre pourquoi les grands fabricants nous snobent. Le poids économique du roller doit être bien insignifiant dans leurs revenus. Quelques magasins jouent le jeu et nous ont suivi comme Hawaii Surf, Roll’Brothers, All Mighty ou Ootini.
Le site est gratuit pour les internautes. Le peu de revenus généré par la publicité est utilisé à plusieurs fins : l’hébergement du site, les frais de déplacements sur les compétitions, les frais administratifs. Nous ne faisons aucun bénéfice et j’en suis souvent de ma poche…
Pour résumer, le site me coûte plus qu’il ne me rapporte si l’on s’en tient à l’aspect strictement financier.

Alors tu travailles à coté ? C’est juste alimentaire ? Et comment fais-tu pour cumuler les 2 ‘jobs’, tu bosses 24h/24 ?

Effectivement, je vois mon travail actuel, la conception de jeu vidéo, comme un job purement alimentaire, comme moyen de subsister, faute de mieux. Pour ce qui est de la densité des journées, C’est une question d’organisation et de méthode. L’emploi du temps est chargé. On peut résumer une journée type ainsi : 7h30 : Lever
8h00 : Départ pour le travail à roller, 30 minutes de trajet à travers Montpellier
8h30 à 9h00 : Gestion des mails du site et du forum
9h00 à 19h00 : Bureau dont 1h de modération du site le midi
20h00 à 22h30 : Roller (en ce moment, slalom, vitesse ou descente)
23h00 à 1h30 : mise en ligne des news et des articles

Tout cela laisse peu de temps pour dormir, je me fais donc de petites siestes réparatrices d’une dizaine de minutes dans la journée. Ça ressemble un peu au mode de vie des navigateurs. Le week-end, je m’offre une grasse matinée bien méritée avant de partir sur les événements un peu partout en France.

Le succès de REL doit tout de même te faciliter les choses, par exemple avec les fabricants, ou les organisateurs d’événements ? Les rapports aux fabricants sont très inégaux mais décevants dans l’ensemble. Certains se montrent assez réactifs, mais on a l’impression qu’ils vivotent sur leurs acquis. Je pense que la conjoncture actuelle modifiera peut être un peu la donne. Le meilleur exemple reste nos demandes répétées concernant les essais de produits. Qu’on le croit ou non, en 2005, une seule marque nous a envoyé un produit en test : Rollerblade ! Le reste du temps, nous collaborons avec quelques shops. Sinon, nous nous prêtons les rollers achetés par les potes. Ça la fout mal quand on connaît le poids du site ! Peut-être ont-ils peur que nous ne renvoyions pas le matériel. Nous avons toujours été réglos sur ce point et chacun d’entre nous a déjà suffisamment de paires à son actif. Avec les organisateurs d’événements les choses sont beaucoup plus simples. Nous commençons à être suffisamment connus pour que le site soit fréquemment contacté. Nous commençons d’ailleurs à mettre en place quelques partenariats. Le dernier en date fut le Normandie Roller Tour. D’années en années nous devrions pouvoir couvrir de plus en plus d’événements. En 2005, nous avons été présents sur la quasi-totalité des French Inline Cup, mais aussi sur des événements streets tels que le RI.S.C., le F.I.S.E ou le championnat de France de Bowl à Marseille pour ne donner que ces exemples là, si nos moyens financiers et si les propositions de partenariats aboutissent, nous espérons pouvoir couvrir davantage d’événement dans des pratiques telles que le hockey ou l’artistique en 2006…

On dit que faire de sa passion un travail, c’est tuer sa passion. Tu n’en as pas marre du roller ? Tu as encore le temps de patiner pour toi ?

Ma passion n’est pas encore un travail, j’aimerai évidemment qu’elle le devienne, cela me permettrait de me donner à fond dans ce que je fais. Peut être est-ce une bonne chose, je ne sais pas. Toujours est-il que je n’ai pas encore connu de véritable lassitude. Je ne suis jamais lassé de rouler. C’est probablement dû au fait que je passe d’une pratique à une autre en fonction de mes envies. Le roller a une telle variété d’usages que je ne pense pas être près de m’en lasser. Je patine quasiment tous les jours, grâce aux conditions météo clémentes, et depuis que je suis sur Montpellier.

Vitesse, slalom, descente, rampe tu es passé par tout. Tu te places où maintenant, baggy ou lycra ?

Je passe de l’un à l’autre sans complexe. Je me sens bien dans toutes les tribus. Cependant, étant ancien coureur de fond, mon trip ultime reste quand même la longue distance en solitaire. Tout est question de circonstances, si les gens avec lesquels je roule font du slalom, je ferai du slalom, si un pote vient me chercher pour faire un rail, ce sera du street, si l’on me propose une session tout-terrain ou kite, je suis de la partie. C’est l’image que je me fais d’un véritable rider : une personne capable de passer du crazy, à un top soul, à la double poussée ou de prendre une descente au taquet…

Sur le forum (et dans la vie) on a parfois l’impression que les différentes disciplines sont autant de différentes ethnies ! Tu es polyglotte ?

(Rires) Il existe effectivement différentes tribus roller avec des codes, des normes et des valeurs très distinctives, que ce soit au niveau vestimentaire, en termes de recrutement social, ou de conception de la pratique. C’est un sujet qui me tient à coeur, j’ai beaucoup travaillé là dessus durant mes études. Je ne suis pas encore complètement polyglotte, mais je continue à apprendre mon vocabulaire :-).

Contrairement au contenu du portail, celui du forum n’est pas forcement toujours comme tu le souhaiterais. Tu ne vas pas fermer le forum ?

La gestion du forum est une tâche problématique surtout concernant les parties liées à la vitesse et à l’agressif. Nous avons banni temporairement certains internautes qui ne pouvaient s’empêcher d’injurier ou de casser du débutant. Cela semble avoir porté ses fruits. L’ambiance est redevenue clémente à leur retour.
Le forum le seul véritable endroit où les gens peuvent donner leurs avis et s’exprimer librement. Le souci reste que certains se croient tout permis et dépassent fréquemment les bornes. Ils n’ont pas conscience des conséquences que cela peut engendrer. Ils s’exposent et exposent le site à des poursuites judiciaires. Je suis prêt à donner de mon temps pour la communauté roller, mais pas à payer les pots cassés liés aux écarts verbaux de certains. Roller-skating a déjà fermé pour ces raisons et son webmaster, qui s’était dévoué pour la course en subit encore les conséquences. Je ne souhaite pas cet avenir à Rollerenligne.com. Les finances de l’association ne permettraient pas de s’engager dans une quelconque procédure judiciaire. Nous avons déjà esquivé 3 procès l’année dernière pour des histoires de diffamation, notamment suite à quelques posts malencontreux sur le forum.
C’est pour ces raisons que j’ai demandé aux différents modérateurs d’être fermes et intransigeant depuis quelques semaines. Certains y verront de la censure, j’appelle ça de la modération. Le forum et le site ne fermeront pas tant que les personnes qui le fréquentent sauront se tenir.

Quel regard portes-tu sur ce qui est arrivé à Farf ? Les mêmes maux menacent-ils R.E.L. ?

Le cas F.A.R.F. est assez caractéristique. Le forum avait été conçu dans un but informatif, par Luc Bourdin. A la base, les administrateurs pensaient en faire une base de connaissance. C’est devenu un outil communautaire qui s’est éloigné de sa vocation initiale, ce qui a provoqué le départ des membres fondateurs, il y a un an et demi environ. Avec la montée en puissance du réseau, de nombreux débutants sont arrivés. Le travail des modérateurs est donc passé de la recherche d’information à la régulation : demander aux gens de se présenter, envoyer des messages privés, déplacer des posts. Cela a provoqué un ras le bol de l’équipe qui a mené à la fermeture temporaire après de nombreux appels pour trouver des modos et des admins sans succès. Au bilan, le forum est de nouveau en ligne après un mois de fermeture et un grand nettoyage. Sur Rollerenligne, nous sommes confrontés à un problème légèrement différent. En tant que généraliste, nous sommes plus souples sur les questions des débutants, même si elles ont déjà été posées. Nous leur rappelons gentiment qu’ils peuvent faire des recherches sur le site ou dans les archives du forum avant de poser leurs questions. Le site en tant que tel fait déjà office de base de connaissance.

Le webmaster d’un important site de roller, c’est une star ou un maudit ?

Ni l’un, ni l’autre à mon sens. J’espère ne jamais être affublé de cette étiquette de star, ça me ferait mal d’avoir un quelconque point commun avec les personnes qui peuplent notre univers cathodique (rires). Il faut remettre les choses à leur échelle, on parle d’un site de roller, pas de l’Equipe. C’est agréable d’être reconnu par ses pairs, mais ça s’arrête là. Pour ce qui est de la malédiction, cela peut être vu ainsi à cause du travail sans fin que représente le site. Mais ce n’est pas déplaisant non plus, sinon je ne le ferai pas.
Il ne faut pas oublier que le site est fait par une dizaine de personnes et que tout le monde l’alimente : particuliers, clubs, associations, shops, fabricants…

Quel avenir souhaites-tu pour REL, et pour son webmaster ?

Cela fait un bon moment que je ne me fais plus d’idée sur le fait de pouvoir vivre de Rollerenligne. Ce n’est pas le bon sport, ni le bon pays. Nous allons donc conserver une structure associative, très souple en terme de gestion. De toute façon, je ne pourrai décemment pas me rémunérer et faire travailler mes collaborateurs bénévolement, ce n’est pas l’esprit dans lequel j’ai fondé le site.
Pour l’avenir, nous allons donc garder le cap actuel : Toujours plus d’infos, de reportages et de données diverses que l’on mettra à disposition des internautes.
Nous avons un gros travail à faire sur certaines pratiques qui sont un peu laissées à part. C’est volontaire pour certaines, telles que le slalom, le freeride, ou le hockey. Nous ne voulons pas marcher sur les platebandes de cskroller.com, de rollerfr.net ou de Rollerhockeyfrance. Nous avons d’excellents rapports avec ces gens. Nos échanges sont fréquents. Nous ferons donc des reportages et articles de fond sur ces pratiques, mais nous ne nous étalerons pas sur l’apprentissage de ces disciplines qui est déjà largement abordé chez eux.
Rollerenligne doit absolument continuer à renforcer ou à créer des liens et des partenariats forts avec l’ensemble des acteurs du monde du roller. C’est une tâche de longue haleine.
Pour continuer à se développer le site a besoin de rentrées d’argent. Elles peuvent provenir de la publicité, mais aussi de subventions. C’est le nerf de la guerre. Nous ne pourrons pas envoyer indéfiniment les gens en reportages à leurs frais. Nous essayons d’en indemniser une partie des déplacements mais c’est encore loin d’être la panacée. Je pense qu’il peut se créer un échange gagnant/gagnant avec les shops, les marques ou les partenaires institutionnels. Nous souhaitons rester entièrement gratuit pour les internautes.
Ensuite, nous allons essayer de mettre un spécialiste à la tête de chaque rubrique du site.
Enfin, nous allons continuer à développer l’interface du site, à la rendre plus ergonomique et attrayante. Jusqu’à maintenant, nous avons toujours privilégié le contenu.
En ce qui concerne mon avenir, j’aimerai bien me poser un peu et voir plus loin que la fin d’un C.D.D. Les jobs à droite et à gauche commencent à me fatiguer.

Un mot pour finir ?

Merci à tous ceux qui nous ont soutenus par leurs remarques, leur implication ou simplement par des mails de remerciement, ça nous va droit au cœur et c’est notre plus belle récompense !

Liens utiles

Présentation de l’équipe de rollerenligne.com

Texte : Pierre Labaune (8WD)
Photos : droits réservés

Les coulisses Rollerenlignecom site
Auteur
Alexandre Chartier 'alfathor'

Bonjour à tous, je suis Alexandre Chartier, fondateur et webmaster de rollerenligne.com. Le site a vu le jour officiellement le 11 décembre 2003 mais l'idée germait déjà depuis 2001 avec infosroller.free.fr. Le modeste projet d'étude est devenu un site associatif qui mobilise une belle équipe de bénévoles. Passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne, j'étudie le patinage à roulettes sous toutes ses formes et tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez l'un de ces sujets !

3 responses to “Rollerenligne.com : Les coulisses du site”

  1. master
    19 août 2015 at 15 h 52 min
    ouha tros cool vous ete vraimment tros cool chez vous grace a vous je sais faire des figure en roller masi j'aimmerai bien savoir ses quoi le pseudo de l'admin . /
  2. gonifiole@free.fr
    1 juillet 2008 at 19 h 11 min
    Merci à toi surtout et longue vie à rel
  3. Fenlabise
    8 mai 2008 at 20 h 51 min
    Chapeau et un grand merci pour tout ce que tu réalises,avec le reste de ton équipe,j'ai débuté le roller il y à quelques mois (une fois en retraîte ) tu vois je ne suis pas de première jeunesse !!! et les meilleurs conseils, c'est sur ton site que je les aie trouvé..alors tout est super bonne continuation et merci de nous avoir permis de mieux te connaître..Alfathor..

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