Roller et types de voies de circulation : où patiner en sécurité ?
Faute de véritable statut, la pratique du roller jongle s'affranchit des règles de circulation. Pourtant, chaque lieu d'évolution est soumis à des droits et devoirs : entre les voies en site propre, les pistes cyclables, les bandes cyclables, les voies vertes, les véloroutes ou encore les routes ouvertes, il y a de quoi en perdre son latin ! Eclairage.
Par Vernon SULLIVAN

A chaque voie ses caractéristiques et des questions pour le roller
Les modes de transports alternatifs se multiplient : vélos, rollers, trottinettes, skateboards, gyropodes…), la cohabitation peut vite devenir compliquée entre les usagers.. Comment trouver sa place et évoluer en toute courtoisie ? Le roller doit trouver sa voie.
Une voie en site propre – un havre de paix pour le roller
On nomme « voie en site propre » un tracé dont l’enrobé est totalement indépendant d’éventuels autres axes avoisinants. C’est notamment le cas des voies vertes qui traversent monts et vaux en pleine nature mais aussi des pistes cyclables. Elles sont idéales pour le roller.

La piste cyclable : une voie uniquement réservé aux cyclistes et pas aux rollers
Une piste cyclable est une section de chaussée spécifique dévolue exclusivement aux cyclistes. Elle s’isole matériellement des voies de circulation des véhicules motorisés, et distincte des trottoirs en ville. À signaler toutefois que dans certaines villes, des bandes blanches matérialisent pistes cyclables sur les trottoirs. Un logotype facilement identifiable les indique.
Ces voies clairement balisées et identifiées disposent du logotype d’un cycliste ( et non pas roller ! ). Elles peuvent être bidirectionnelles ou à sens unique. Un terre plein ou tout autre délimitation physique les séparent de la chaussée. A ne pas confondre avec la bande cyclable.
Ce que dit le droit : Sur une piste cyclable, les piétons et par extension les rollers sont interdits. Même s’ils sont rarement verbalisés ! Les cyclistes sont prioritaires. A noter, qu’en cas d’accident, cette interdiction risque d’être invoquée pour établir une responsabilité.
Le stationnement des automobiles et autres véhicules reste interdits sur les pistes cyclables.

La bande cyclable – praticable en roller mais théoriquement interdite
« La bande cyclable est une voie contiguë à la chaussée, réservée aux cyclistes. Elle est délimitée par des bandes blanches peintes au sol. Cette signalisation pouvant être complétée par des pictogrammes « vélo » et des flèches indiquant le sens de circulation. Une « bande cyclable » fait partie intégrante de la voie à laquelle elle est accolée. Elle en constitue simplement une file de circulation supplémentaire. »
Contrairement à une piste cyclable, la bande se sépare de la chaussée que par une limitation immatérielle. Il s’agit d’une fine ligne de peinture qui ne vous protègera en rien des écarts d’un automobiliste imprudent.
Tout comme sur la piste cyclable, les vélos sont prioritaires et le rollers y sont théoriquement interdits.
Les voies et couloirs de bus – interdits aux roller mais souvent pratiqués
En théorie, la loi n’autorise pas les couloirs de bus aux cyclistes, sauf en cas de présence d’un marquage sous forme de logotype. Ils peuvent l’être sur décision de l’autorité locale. Tout comme les chaussées ou les voies cyclables, le roller ne peuvent normalement pas les emprunter.
Les voies vertes : un des rares équipements autorisé aux patineurs
Selon Wikipedia, on nomme Voie Verte une :
« voie de communication autonome réservée aux déplacements non motorisés développée dans un souci d’aménagement intégré valorisant l’environnement, le patrimoine économique et industriel, et la qualité de vie, et réunissant des conditions suffisantes de largeur, de déclivité et de revêtement pour garantir une utilisation conviviale et sécurisée à tous les usagers de toute capacité. »
L’essentiel des Voies Vertes françaises utilise l’emprise d’anciennes lignes de chemin de fer désaffectées. La déclivité ne dépasse donc jamais les 3% et on bénéficie en général d’une largeur de 2,5 à 3 m.

Elles font partie des rares équipements en site propre où les rollers ont trouvé une place à part entière. Les rollers y évoluent de plein droit au même titre que les cyclistes, les piétons, les cavaliers, les fauteuils roulants et autres engins non motorisés. Aucun usager n’a la priorité sur un autre, il convient de circuler en bonne entente, en prenant soin de respecter les autres : freiner avant d’arriver sur eux, prévenir de votre arrivée, ralentir aux abords des intersections.
Soyez vigilants au moment de croiser les routes : avoir la priorité n’implique pas que la voiture va la respecter. On trouve d’ailleurs fréquemment des céder-le-passage à ces endroits pour éviter les accidents.
Les véloroutes : des zones de circulations ouvertes aux voitures et aux vélos
Si l’on se fie à Wikipedia :
« Une véloroute est un itinéraire cyclable de moyenne ou longue distance, continu (sans interruption, y compris dans les villes), jalonné et sécurisé. Les véloroutes empruntent tous types de voies sécurisées dont les voies vertes. »
Dans la pratique, les véloroutes alternent les portions en site propre et les routes ouvertes. La signalisation prévient les automobilistes que les cyclistes empruntent l’itinéraire. Ainsi, la vigilance s’impose. Les mêmes contraintes que sur route ouvertes s’appliquent aux rollers qui circuleraient sur une véloroute. Hormis si une portion de la véloroute est une voie verte.
Les routes ouvertes – dangereuses en roller
Le terme de route ouverte s’emploie pour les voies ouvertes à la circulation automobile. Autrement dit, vous vous y engagez sous votre propre responsabilité. Les rollers, à l’instar des piétons, ne peuvent emprunter la route que s’il n’existe pas d’espace prévu pour les piétons.

Cette autorisation ne vaut (évidemment) pas pour les autoroutes et les voies express. Le code de la route oblige théoriquement les piétons à avancer face à la circulation s’il n’y a pas de trottoir. Vous vous rendrez vite compte à la vue des appels de phare qu’en roller il est préférable de suivre le flot à la façon des cyclistes !
Et quelle est la place des rollers sur les trottoirs ?
On allait les oublier ! Les rollers peuvent emprunter les trottoirs dans le respect des piétons. En effet, seuls les piétons sont censés utiliser les trottoirs. Toutefois, les rollers peuvent théoriquement circuler à moins de 6 km/h. Aucun agent ne peut les verbaliser au motif qu’ils le font. Dans de nombreux cas, le trottoir reste un des endroits les plus sûrs.
Le trottoirs sont interdits aux cyclistes, scooters et autres envahisseurs trop rapides. Mais dans la jungle urbaine, chacun cherche à grappiller sur le territoire de l’autre !
Mais sur quelle voie pratiquer le roller alors ?
Tout dépend du contexte ! Dans la mesure du possible, évitez les routes ouvertes. Si vous n’avez pas le choix empruntez de préférence les départementales plutôt que des nationales ou des deux voies :-) C’est le bon sens qui doit vous faire choisir.
Quand vous avez la possibilité d’inclure une piste cyclable ou une voie verte dans votre tracé faites-le ! Si vous circulez sur le trottoir, ne tentez pas d’y battre votre dernier record de vitesse.
Bref, adaptez vous aux circonstances. Tant que le roller n’a pas de véritable statut, il peut aller à peu près n’importe où pour peu qu’il soit respectueux des autre.
Le patinage à roulettes sur la chaussée : un jeu un regard de la loi ?
Une ordonnance du 25 juillet 1862 interdit les jeux dangereux sur la voie publique. Il n’est cependant applicable qu’à Paris et ne s’applique pas inconditionnellement aux patineurs selon une jurisprudence du 7 février 2001. Au plus, vous risquez une amende de 4 € de la part des agents de la maréchaussée.
La loi assimile le roller aux piétons avec leurs droits et leurs obligations
Le statut ou plutôt l’absence de statut du roller dans le code de la route joue à la fois comme un avantage et comme un inconvénient. Cette situation s’avère peu adaptée à leur pratique, notamment du fait que la vitesse des rollers s’avère très supérieure à celle d’un piéton standard. Un trottoir n’est pas une voie pour le roller.
N’abusez cependant pas de ce vide pour faire n’importe quoi, l’acceptation du roller par l’ensemble des usagers et par les autorités nécessite de conserver une attitude responsable dans toutes les situations. C’est pourquoi nous vous recommandons de constamment réguler votre vitesse, de surveiller les autres usagers, de porter un casque et des équipements réfléchissants si nécessaire et bien sûr de rester courtois !
Remarque : Le législateur devait théoriquement éditer un décret en faveur des patineurs courant 2009. Il devait modifier le statut des patineurs pour les autoriser à rouler sur la chaussée sous certaines conditions. Malheureusement, il reste à l’état de projet.
Si vous cherchez un lieu où pratiquer le roller, rendez-vous sur spotland.fr !
Pour en savoir plus
Définition d’une voie verte sur Wikipedia
Une véloroute sur Wikipedia
Définition des aménagements cyclables sur Wikipedia
Site de l’Association Française des Véloroutes et Voies Vertes
Lire l’article du code de la route relatif à cet article
www.legi-roll.net
Merci à Pada.C pour les corrections – Photos : rollerenligne.com et droits réservés
Wee
8 juillet 2022 at 11 h 56 minalfathor
11 juillet 2022 at 8 h 38 minriton
29 novembre 2010 at 21 h 49 minMoi
29 novembre 2010 at 19 h 37 minHub
29 novembre 2010 at 17 h 44 mincpt_caverne
28 novembre 2010 at 11 h 16 minEnfin de mémoires, me semble que les trottoirs c'est environ 8km/h max. Donc pas non plus super adapté aux rollers. ;)