Rencontre : Alexandre Lebrun, nouveau président de l’IIDA

L'IIDA (International Inline Downhill Association) est l'association qui régit la descente en roller au plan international. Après une période de flottement, un nouveau président a été élu pour relancer la machine. Rencontre avec le français Alexandre Lebrun...

Par alfathor

Rencontre : Alexandre Lebrun, nouveau président de l’IIDA

Rencontre : Alexandre Lebrun, nouveau président de l’IIDA

Interview…

Bonjour Alexandre, pourrais-tu te présenter ?

Alexandre Lebrun : 2ème place en Coupe du MondeJ’ai 24 ans et près de la moitié de pratique du roller depuis 2000. J’ai débuté par le slalom qui fut une très bonne école pour moi jusqu’en 2005. J’ai fait de la compétition et pu décrocher la 2ème place du championnat de France en speed slalom junior en 2005.
Après une lésion du ménisque et une baisse de motivation dans cette discipline, je me mets à la descente début 2006 grâce à la dynamique des riders lyonnais et via l’association Lyon Riders qui venait d’être créée. Côté compétition, je participe à un maximum d’évènement et suis dans le top 3 du classement général de la coupe du monde depuis 2008 et champion de France depuis 2009. J’intègre le bureau de l’association Lyon Riders en 2007 en tant que trésorier et nous travaillons avec mon président et ami Guillaume Gansert pour atteindre aujourd’hui les 51 licenciés à fin 2011. J’intègre en parallèle l’IIDA en tant que représentant français dès 2009.

Je suis représentant roller au sein de la section descente de la Commission Skateboard de la F.F.R.S. et écrit des articles sur Rollerenligne quand j’en ai le temps (une bonne résolution à garder et approfondir pour 2012 ! ).

J’essaye donc de concilier pratique sportive et associative afin de m’investir un maximum dans la discipline.

Quelle est la fonction de l’IIDA ? 

L’IIDA a pour rôle d’encadrer l’organisation d’étapes de la Coupe du Monde et du Championnat du Monde. Nous sommes reconnus par la FIRS uniquement pour l’organisation du Championnat du Monde de Descente « Inline » qui décerne chaque année le titre incontesté de champion du monde FIRS de descente.
Nous gérons l’établissement d’un classement général de la coupe du monde tout au long de la saison qui sacre le vainqueur de la Coupe du Monde. La pratique est encadrée à travers un règlement principalement axé sur la sécurité et l’éthique du sport.
Il s’agit donc d’une supervision de la discipline sans intervention véritable dans l’organisation des évènements pour lesquels les organisateurs restent maîtres de leurs évènements.

Qu’est ce qui t’a motivé à reprendre la présidence de l’IIDA ?

L’étatisme du groupe d’organisation de l’IIDA. Nous fonctionnions uniquement par e-mail rendant les échanges peu lisibles et les votes quasi inexistants. Par exemple, j’ai proposé en 2009 le changement de notre système de points jugé injuste : en effet, une personne terminant 4 fois 25ème était mieux classée  qu’une autre ayant finit 3 fois première avec un système de point du type 1° 100pts 2° 99pts etc…) avec des scénarios et divers systèmes de points à l’appui. Ce changement n’a pu s’opérer que fin 2010 pour application sur la saison 2011 !
Les réunions organisées en physique sur les évènements ne débouchaient pas non plus sur des décisions ni sur un simple compte-rendu de réunion. 
En établissant des statistiques de participations sur les étapes IIDA, j’ai aussi remarqué que la participation était en net retrait sur l’année 2011. Certes, le contexte économique et le prix des évènements peuvent expliquer une partie du problème mais je pense que notre inaction en était aussi pour quelque chose. J’ai eu peur que notre discipline ne finisse aux oubliettes si nous ne réagissions pas maintenant.
J’ai donc proposé ma candidature, dossier et objectif court / long terme à l’appui, et ai été élu par le comité.

Padova 2011

Quel est l’état actuel de l’IIDA ?  Quels sont les moyens à ta disposition ?  

Côté moyens, un comité de 9 représentants des principaux pays de la discipline, un rulebook (règlement) dont la dernière mise à jour date de 2009, de l’huile de coude et c’est à peu près tout ! Nous ne partons pas de zéro mais pratiquement. L’association n’a pas d’identité juridique ni de compte bancaire, ce qui est invraisemblable et ce qui représente un pré-requis pour tout le reste comme établir des dossiers, trouver des sponsors et récolter de l’argent sur un compte. En terme de moyens humains, les neufs représentants actuels sont plus ou moins actifs (comme dans toute organisation bénévole) selon leur vie familiale, leur engagement dans la discipline et parfois même leur affinité avec l’informatique ! Un gros travail de remise à plat est donc nécessaire.

Comment se porte la descente au plan international ?

La descente est principalement pratiquée en Europe où le circuit est le plus important et le plus dense. Les nations fortes sont la France, l’Autriche, l’Italie ou encore l’Allemagne. Derrière, on retrouve de nombreux pays mais avec seulement quelques pratiquants.
Pourtant, une dynamique existe autour de la discipline et les réseaux sociaux couplés à Youtube permettent de propager l’image de la discipline qui fait rêver plus d’un patineur.
C’est comme ça que l’on voit la discipline pratiquée dans des pays insoupçonnés tel que le Sénégal, le Pérou, l’Argentine ou encore la Corée du Sud. Il y a donc un travail là aussi de recensement et cartographie de la discipline dans le monde afin de pouvoir ouvrir des voies de développement.
Un pays comme l’Angleterre était jusqu’ici absent de la discipline. Avec l’arrivée de Grant Du Plessis (patineur d’Afrique du Sud ayant participé aux évènements descente dans les années 2000) et sa motivation, celui-ci a pu lancer une association (L’I.D.U.K.) des ateliers d’initiation, un site Internet (http://www.inlinedownhill.co.uk) et créer une véritable dynamique ! J’espère que de telles initiatives pourront émerger d’autres pays.

Krembs 2011

Comment fonctionne l’IIDA au plan financier ? 

Nous récoltons des fonds ( 150 € ) de chaque organisateur d’évènement qui souhaite accueillir une étape IIDA. De l’autre côté, nous avons des dépenses liées aux médailles, frais de fonctionnement du site Internet et autres. Le tout reste extrêmement limité et fragile. Autant dire que nous n’avons pas de moyens financiers à l’heure actuelle.

Quels sont tes projets pour l’IIDA ?

Créer une structure officielle et un compte en banque est la première des priorités. Ensuite, remettre à plat l’existant (rôle de chacun, mise à jour de notre règlement) et se professionnaliser (création de dossier sponsor et démarchage, mise en place de package d’organisation etc.).
La route est longue et je suis conscient que la tâche est rude mais j’aime les défis et j’ai heureusement plus de soutiens que de détracteurs dans ma démarche.

Stand rollerenligne.com 2010 au Lugdunum Contest

As-tu quelque chose à rajouter pour conclure ?

Je souhaiterais insister sur un point. Certes la discipline est « extrême » et les vitesses atteintes par les meilleurs peuvent atteindre les 3 chiffres dans des pentes à plus de 12%… mais ceci ne concerne que l’élite de la discipline !
Je pense que beaucoup de gens s’arrêtent à cette première idée reçue avant de penser être capable de pratiquer la discipline. Certes des pré-requis sont nécessaires : un certain nombre de protections et un niveau minimum en roller notamment avec la capacité de freiner en chasse-neige ou T. Mais mise à part cela, nous voyons chaque année des nouveaux venus venant pratiquer pour le plaisir sur des évènements promotionnels de la discipline avec une pente faible et quelques virages afin de pouvoir découvrir la discipline en tout sécurité.

Logo IIDAEnfin, la  discipline est une très bonne école et apprend notamment l’art de la trajectoire et le contrôle de soi. Des qualités qui peuvent s’avérer être un avantage stratégique en vitesse pour partir en échappée juste avant un virage en épingle par exemple (les frères Gambas ayant usé de cette technique plus d’une fois !).

A bientôt dans une pente !

Liens utiles

Site de l’IIDA
Page facebook de l’IIDA

Texte : Alfathor
Photos : Emmanuel Michonneau, Adlkofen Sharks, Dragos Manescu

président International Inline Downhill Association International Inli IIDA roller descente Alexandre Lebrun président IIDA
Auteur
Alexandre Chartier 'alfathor'

Bonjour à tous, je suis Alexandre Chartier, fondateur et webmaster de rollerenligne.com. Le site a vu le jour officiellement le 11 décembre 2003 mais l'idée germait déjà depuis 2001 avec infosroller.free.fr. Le modeste projet d'étude est devenu un site associatif qui mobilise une belle équipe de bénévoles. Passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne, j'étudie le patinage à roulettes sous toutes ses formes et tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez l'un de ces sujets !

5 responses to “Rencontre : Alexandre Lebrun, nouveau président de l’IIDA”

  1. Marjo
    25 janvier 2012 at 16 h 33 min
    Vraiment une super dicipline dommage qu'elle ne soit pas plus populaire ! Alex a totalement raison lorsqu'il affirme que la descente fait peur au gens... C'est dommage je suis qu'il y a moyen de pratiquer a son niveau sans prendre trop de risque.../
  2. Freund
    25 janvier 2012 at 13 h 06 min
    Oui, ateliers d'initiation, évènements promotionnels, il en faudrait partout!
  3. Alligot
    24 janvier 2012 at 23 h 46 min
    Moi jsuis fan de Rollo! ;)
  4. -flo-
    24 janvier 2012 at 10 h 10 min
    Je suis fan de la supercherie de gamin sur le podium...
  5. presidents des descendeurs dla yaute et FRRR
    24 janvier 2012 at 8 h 38 min
    allez rollo...la descente est longue et fatiguante mais ta les cuisses pour ça.vive le président!!!!!

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