Interview : Vincent Vu Van Kha (Original Team Rollerblade)
Vincent Vu Van Kha fait partie de l'Original Team Rollerblade, un regroupement de patineurs de disciplines aux antipodes les unes des autres, de la vitesse avec Tamara Llorens au freeride avec Greg Mirzoyan. Interview d'un virtuose du slalom...
Par alfathor

« Avec l’Original Team, le roller me donne le sentiment d’être un tout ! »
Salut Vincent Vu Van Kha. Tu as vécu une année 2010 assez exceptionnelle avec l’Original Team de Rollerblade. Si tu regardes en arrière, j’imagine que tu vois une multitude de voyages et de rencontres… Alors quel voyage t’a le plus inspiré en 2010 ?
Barcelona ! La grande réunion des sports urbains sur le Movistar était d’une dimension rare, plus que n’importe quelle compétition, plus que l’ISPO. Barcelone est une ville qui se prête bien au roller : le climat bien sûr, l’espace (les routes, les places, le bord de mer), l’attitude sportive et festive des Espagnols. En slalom, c’est une place qui monte : l’Espagne a beaucoup progressé ces dernières années. Barcelone, j’y suis allé trois fois cette année : si je pouvais, j’y serais encore plus souvent !

Quelles sont les rencontres qui t’ont le plus marquées cette année Vincent Vu Van Kha ?
La rencontre du « Original Team » de Rollerblade : Tamara Llorens, Greg Mirzoyan, Rob et Sven Boekhorst. J’avais déjà croisé certains membres sur les événements ou les spots. Simplement, l’idée de Rollerblade de faire rencontrer les différentes pratiques du roller m’a permis de rencontrer ces riders, d’autres façons de rouler, d’autres ambiances. J’en ai tiré un sentiment d’unité de nos sports avec toutes nos différences : engagement, prise de risque, technicité, endurance, attitudes.
Tu es toujours à la pointe de la technique et de l’art sur tes patins. Qu’est-ce qui te donnes le plus de frissons : le fait de réaliser des figures incroyables ou le fait de surprendre ceux qui te regardent ?
Savoir tenir sur une roue, savoir accélérer en avant, en arrière ou de profil. Gagner en ouverture de hanche, coordonner la position du buste par rapport à celle des jambes pour tenir des équilibres… C’est quelque chose de personnel. Des victoires sur soi-même d’abord, qu’on peut partager ensuite. Le slalom a tellement progressé techniquement que les spectateurs ne mesurent plus la difficulté des tricks : ils ne peuvent plus comprendre la technique. Savoir que des rotations sur une roue peuvent s’effectuer en avant ou en arrière, et le voir, c’est naturel pour moi et certains riders, mais c’est impossible pour les spectateurs et des riders de niveau intermédiaire. Le grand public préfèrera la rapidité, certaines techniques qui se voient mieux, le show d’un run calé sur une musique de démo.

Ce qu’on voit, c’est toujours le travail abouti : les slaloms, la souplesse sur les rollers… Mais on n’imagine pas les heures qu’il faut pour aboutir à ce résultat…
C’est effectivement beaucoup de temps. Passer un trick, c’est de la chance. Deux fois de suite, c’est du hasard. Trois fois de suite, c’est de la maitrise. Il faut du temps, il faut un entrainement intelligent, savoir passer par des étapes intermédiaires, savoir arrêter pour mieux y revenir. Il faut de l’émulation également, toujours de l’envie et de la passion.
Pour aller plus loin
www.rollerblade.com
www.vuvankha.com
Texte : Vincent Esnault – Photos : droits réservés
Michael
18 mai 2011 at 14 h 38 minCédric
18 mai 2011 at 9 h 06 min