Interview : Philippe Renard sur les chapeaux de roues
Philippe Renard a remporté la French In Line Cup 2003 en catégorie "nationale" après une seconde place en 2002. C'est un de ces coureurs capables de tenir la dragée haute aux élites. Après seulement deux années de compétition, le voici qui flirtent régulièrement avec les plus hautes marches des podiums. Portrait...
Par alfathor

Entretien avec Philippe Renard
Bonjour Philippe Renard, à quel âge as tu commencé le roller ?
Bonjour, je suis Philippe Renard. J’ai débuté le roller à l’âge de 25 ans. Auparavant, je faisais de la moto en compétition en 125. Je faisais de bon résultats mais une saison coûte très cher. J’ai également fait du vélo en cadet et en junior.

Comment es-tu venu au roller ?
Une fois, alors que je faisais du vélo, je me suis fait doubler par un gars à roller alors que je roulais à 30km/h. C’était un staffeur de « Pari Roller ». J’ai eu envie d’essayer parce que ça allait plus vite qu’un vélo. Plus tard, j’ai appris que ce patineur venait de lâcher une voiture…
Peux-tu faire un résumé de ta carrière ?
J’ai commencé le roller en 1997. Au départ, j’effectuais des distances de 20 km comme Paris-Vigneux environ deux fois par semaine. En 1998, je faisais les randos « Pari Roller » et « Rollers et coquillages » comme staffeur. J’ai fait partie du bureau de « Rollers et coquillages ».
En 2000, j’ai commencé à faire de plus longues distances comme Paris-Meaux, Paris-Orléans en solitaire. Je participe alors au 2e marathon du Val d’Oise en quatre roues et en jean. Je termine en 1h35. Ghizlane Samir passe alors la ligne en 1h40.
Ensuite, je suis passé en cinq roues parce que j’avais envie de doubler les autres patineurs en cinq oues et les mobylettes. Un vendredi soir, Philippe Boulard m’a grillé au sprint alors que j’étais le staffeur le plus rapide. Cela m’a alors motivé pour m’équiper. Ainsi, j’ai commencé à m’entraîner sérieusement pour le Marathon du Val d’Oise. Je roulais alors en Rexton. En 2001, je fais 1h23 en jean et je termine 97e.

A quel moment arrivent les résultats, Philippe Renard ?
En 2002, je perds mon boulot et ma copine dans le même mois. Du coup, je m’entraîne tous les jours. Après l’entraînement, j’écume les bars… Au Grand Fond, je termine 11e à ma grande surprise. J’aurai pu faire mieux, je suis dernier du peloton et je n’ai pas disputé le sprint.
A Nice, je termine 4e national et 20e au scratch. La même année, je finis second de la French Inline Cup. C’est la surprise à toutes les courses : je fais 10e au scratch aux Herbiers devant Franck Cardin, Pascal Briand, Tristan Loy, Sergent… Mais je suis toujours dernier du peloton. A Pontarlier, je suis premier devant les élites, mais je me trompe de route ! Le parcours est mal indiqué. Personne ne comprenait ma tactique, je n’en avais pas. J’étais toujours ravi à la fin des courses.
En 2003, il y a eu plus de pression, tout le monde m’attendait. Certains me voyaient Champion de France de Grand Fond et premier de la French Inline Cup. J’ai été leader toute la saison mais j’ai pris moins de plaisir que l’année précédente à cause de cette pression constante.
Tu es abonné aux gamelles, pourquoi ?
Je suis « jusqu’au boutiste ». Quand on roule, on n’est plus très conscient et on a parfois de mauvais réflexes. Il est arrivé qu’il y ait des personnes qui voient que je ne suis pas à l’aise et qui en ont donc profité pour faire de mauvais coups.
Tu préfères les efforts longs ou courts ?
Le long, c’est une question de nature, de résistance, de volonté.
Quels sont tes points forts ?
J’ai de la résistance, de l’endurance et une volonté d’enfer.
Quels sont les points à améliorer ?
Le sprint, la technique, les virages, les placements en peloton, et j’en passe…

Comment expliques-tu ta réussite ?
L’année dernière c’était plus simple. En effet, cette année il m’a fallu gérer la pression, que ce soit celle des coureurs ou celle des sponsors, ou du team PUC/ Powerslide. De plus, le Paris Hockey Club ne me demandait rien. En 2002, en revanche, tout s’était joué sur les dernières courses. Quand il y a quelqu’un en tête, tu te donnes à fond tout le temps pour le rattraper. Cette année, à partir de la course de Pontarlier, tout était mathématiquement joué. Je calculais donc durant les courses, c’était moins amusant.
Quels sont tes objectifs pour la saison à venir ?
Je vais essayer de monter en élite et de maintenir mes résultats. Ensuite, je dois peaufiner ma technique et bien choisir les courses, me faire plaisir. Je ne sais pas si j’aurai des sponsors l’année prochaine. Je vais privilégier les marathons routiers. J’apprécie moins les circuits tels que les parcours de Rennes, Dijon, Nice, Lille, même si je fais des résultats. Tout dépendra de mes moyens financiers.
Le calendrier est chargé : Quelles sont les courses que tu vas privilégier ?
Je vais faire du long, notamment la « one eleven » (111 km). Ensuite, si j’arrive à trouver des partenaires financiers, je ferai les courses en Suisse, les 100 km de New-York ou encore Athens-Atlanta.
Comment vois-tu ta carrière dans quelques années ?
Ça va passer vite. J’ai une bonne marge de progression technique, mais le physique risque de décroître. Je ne sais pas lequel a le plus d’importance, mais je préfère miser sur mon physique.

Comment se passe une de tes journées ?
Aucune journée ne ressemble à une autre. Je me lève entre six et sept heures du matin et je me couche entre minuit et une heure. Je m’entraîne deux fois par jour hors saison (midi et soir) et une fois par jour durant les périodes de compétitions.
Fiche technique de Philippe Renard
- Prénom : Philippe
- Nom : Renard
- Surnom : « Phi Phi » ou « Phil Fox »
- Age : 33
- Pointure : 42
- Poids : 69
- Taille : 1.69 m
- Team anciens et actuels : PUC/Powerslide
- Situation matrimoniale : En concubinage
- Plat préféré : Carri Poulet
- Musique préférée : Techno/trance
- Hobbies : A part le roller… je ne vois pas
- Citation préférée : « C’est dans la tête… »
- Ce qu’il aime : Déconner, la bière
- Ce qu’il n’aime pas : La compétition, les examens
- Meilleur souvenir : La « One eleven » de 2002 où il s’est échappé et à terminé 25ème.
- Pire souvenir : Ne regarde jamais en arrière
- Entraînements : 1 à 2 par jour selon la saison
- Débuts en roller : En 1997 à 25 ans
- Titres les plus prestigieux : 25 à la « One eleven » de 2002 ; 2ème national de la FIC en 2002 et 1er en 2003.
Photos : richard.mury/rik.art et PUC (dernière)
DamionKutaeff
23 mars 2008 at 8 h 51 minAlfathor
23 mars 2008 at 8 h 47 min