Interview : Otto Bolanos, rider colombien
A l'occasion du Festival International des Sports Extrêmes 2006, nous avons rencontré et interviewé Otto Bolanos. Le colombien fait partie du cercle très fermé des riders capables de rentrer un double-back flip sur une big. Nous en avons profité pour lui poser quelques questions autour d’un verre. De Bogota, à Barcelone en passant par Nantes, il nous livre son parcours. Portrait...
Par alfathor

Rencontre avec Otto Bolanos
A l’occasion du Festival International des Sports Extrêmes 2006, nous avons rencontré et interviewé Otto Bolanos. Le patineur colombien fait partie du cercle très fermé des riders capables de rentrer un double-back flip sur une big. Nous en avons profité pour lui poser quelques questions autour d’un verre. De Bogota, à Barcelone en passant par Nantes, il nous livre son parcours. L’interview s’est faite à la table d’un des nombreux bars qui se trouvait sur le lieu de l’événement. Otto venait de finir 4e de la compétition. Cela ne l’a pas empêché de garder sa bonne humeur, de signer quelques autographes à des gamins venus le voir et de délirer régulièrement en espagnol quand il ne trouvait plus ses mots en anglais…
Bonjour Otto Bolanos, où es-tu né ?
Je suis né en Colombie, à Bogotá. J’ai 23 ans.
Peux-tu décrire ta vie à Bogota ?
Hé bien, la vie y est cool, mais ce n’est pas facile de patiner. C’est pour cela que je vis à Barcelone maintenant. J’y ai ouvert mon propre shop. Il s’appelle Prottottype.

Comment as-tu commencé à patiner là bas Otto Bolanos ?
J’ai commencé sur une toute petite rampe dans mon pays toujours à Bogota. Ensuite, j’ai passé un an à m’entraîner dessus et j’ai réussi à y faire un double-back flip quand j’avais 18 ans. D’autre part, j’ai commencé le roller vers l’âge de 13 ans, cela fait 10 ans maintenant…
La première fois que j’ai quitté mon pays, je suis parti au Brésil pour les Latin X-Games. J’y ai vécu un an avant de venir à Barcelone.
Le Brésil a vraiment été une bonne expérience car j’ai pu rider des rampes avec beaucoup de verticale. J’ai vécu à « Campinès ». C’est une petite ville près de Sao-Paulo. Elle possède un skatepark où je me suis entraîné.
Tu as beaucoup voyagé…
Oui, j’ai fait des compétitions en Allemagne, en Italie, en France, en Espagne, au Brésil, au Pérou.

Tu as passé quelques temps à Nantes : dans quel but ?
Mon principal objectif est de m’entraîner et il n’existe pas de rampe à Barcelone. J’ai donc cherché des endroits où il serait possible de m’entraîner. Je suis tombé sur le site du skatepark Le Hangar à Nantes : je l ai trouvé super. C’est pour cela que je suis passé à Nantes : le skatepark est vraiment super, je suis dans de très bonne conditions pour travailler et m’améliorer.
Quelles ont été tes meilleures places Otto Bolanos ?
En Italie, il y avait le championnat national où j’étais avec le team Rollerblade, j’y avais fait une bonne placé. Je suis malheureusement tombé durant mes premiers X-Games. Aux X-games 2003, j’ai terminé à la 5e place, puis 2e en rampe au FISE Montpellier 2005. Aux Italian Rolling Party Contest Europe, j’ai pris la 1ère place en rampe et la 7e en street. Enfin, au FISE Montpellier 2006, je viens de prendre la 4e place.
Qu’aimerais-tu faire, quels sont tes buts ?
J’aimerai tenter le triple back flip, le double flatspin alley oop , le1260 et beaucoup d’autres tricks. J’aimerais aussi aller aux Etats-Unis. C’est très dur pour un colombien d’obtenir un visa (p… de visa ! ). J’ai essayé trois fois en trois ans. C’est mon rêve.
Est-ce que cela t’arrive de rentrer dans ton pays en Colombie ?
Deux mois auparavant (on était en juillet au moment de l’interview [N.D.L.R.]). je suis aussi rentré en avril pour organiser un événement de best trick, de rampe et de slide.

Est-ce les riders sont célèbres en Colombie ?
A vrai dire pas vraiment, il y a Alejandro Caro, c’est un très bon rider en BMX, mais en roller rien de rien.
J’imagine qu’il y a une référence à ton nom dans le nom du shop : Pro-otto-type ?
Prottottype est divisé en trois parties :
- Pro : professionnel
- Otto : son nom, logique lol !
- Type : un type de
En gros cela veut dire un type, professionnel qui s’appelle Otto, mais ce n’est pas simplement cela. Le mot type implique aussi un « type de personne », une manière d’être, un style différent des autres, un prototype quoi !
Otto Bolanos, parles-nous de ton shop…
C’est vraiment très récent, je l’ai ouvert l’année dernière. Il démarre plutôt bien. Pour cela, je peux remercier mes deux teams en Colombie et en Espagne. Dans ma team en Espagne il faut compter avec :
Arly E. C’est un patineur qui me surprend tous les jours. Il ride de mieux en mieux et je suis très heureux qu’il soit dans ma team.
Robbin H : C’est une machine à patiner ! Il est surprenant tout le temps.
Charly C. est un patineur qui a un style particulier, il peut exécuter des figures très techniques.

Dans ma team en Colombie, on trouve :
Luis : C’est le gagnant du best trick dans la compétition (Le « Best Warrior Best Trick ») que j’ai organisé à Bogota.
Nicolas C. est un patineur incroyable en rampe pour moi. Je pense qu’il a toutes ses chances de faire quelque chose dans les compétitions internationales. Il s’entraîne sur la même rampe que moi et dessus il est capable de faire un Mac Twist 1080. En ce moment il travaille le double flat spin.
Johnanson : Ce gars est totalement fou. Il est capable de faire toutes les figures les plus folles, que ce soit en street en rampe…
Jose P. : il est une combinaison entre la folie et la technique. Il peut faire ce qu’il veut où il veut en rampe et en street, c’est vraiment bon rider.
Carlitos est le nouveau de la bande. Je suis bien content de l’avoir car il a toutes les compétences pour concourir en street au niveau international.
Leur promotion aide beaucoup au développement de mon shop mais aussi au développement du roller acrobatique en général. Bref, je tiens à les remercier pour tout ce qu’ils font pour moi. Prottottype n’est pas seulement un shop, c’est aussi un concept qui a pour objectif de développer le roller acrobatique sous toutes ses formes.
Il te permet de gagner ta vie ?
Je ne fais pas que cela. J’ai acheté le shop, mais je fais aussi des démonstrations, je gagne des prize-money. Bref, j’arrive à gagner ma vie avec mon sport, mais en Amérique, ce serait plus facile. En ce moment je suis a la recherche de sponsors, je suis en train d’élaborer un dossier pour le montrer aux entreprises potentiellement intéressées, mais pour être honnête ce n’est pas facile…
Fiche technique d’Otto Bolanos
- Prénom : Otto
- Nom : Bolanos
- Surnom : –
- Age : 23 ans
- Lieu de naissance : Bogota (Colombie)
- Pointure : 42
- Poids : 70 kg
- Taille : 1,80 m
- Team anciens et actuels : Prottottype & Showtime
- Plat préféré : La nourriture japonaise
- Musique préférée : Hip-Hop et Punk-Rock
- Hobbies : Guitare électrique et accoustique
- Citation préférée : Get da fuck out of my way!
- Meilleur souvenir : Ses premiers X-Games en 2003, le jour de son anniversaire (12 avril)
- Pire souvenir : Les moments passés à l’hôpital après des chutes
- Entraînements : 2 heures par jour, 5 fois par semaine
- Débuts en roller : à 13 ans

Pour aller plus loin
Texte : Alexandre Chartier & Emmanuelle Vaugeois – Photos : Alfathor
dubic hellbunn
15 avril 2008 at 23 h 42 min