Myriam Frelézeau Heydacker, commission freestyle roller street

Maman de deux jeunes riders, Myriam s'investit depuis plus de 4 ans au sein de la commission roller freestyle où elle gère les classements de l'ensemble des compétitions du circuit de la Coupe de France. Portrait de bénévole...

Par alfathor

Myriam Frelézeau Heydacker, commission freestyle roller street

Rencontre avec Myriam Frelézeau Heydacker, bénévole passionnée et parente de riders

Bonjour Myriam, est-ce que tu peux te présenter ?

Bonjour, je suis Myriam Frelézeau Heydacker. Je suis maman de deux jeunes riders : Zacharie 12 ans et Marie 10 ans. Depuis maintenant 4 ans je vis avec beaucoup de bonheur la passion du circuit Street Rampe Bowl, le Freestyle « agressif » de mes enfants : en les accompagnant sur les différentes étapes nationales, en les encourageant bien sûr, les réconfortant évidemment ! C’est génial d’être dans ce partage : leurs émotions, leurs efforts, leur sport.

J’ai suivi un parcours assez atypique : diplômée des Beaux-Arts, j’ai travaillé de nombreuses années, en collaboration avec mon conjoint alors photographe, en graphisme, création, illustration, édition, etc. Simultanément nous avons vécu un passage de création d’une sandwicherie… bref diverses expériences qui ont créé en moi une volonté de ne plus être seulement spectateur.

Je suis actuellement auxiliaire de vie scolaire sur un dispositif ULIS dans une école privée. Je travaille avec des enfants en situation de handicaps multiples, des institutrices spécialisées hors norme, une équipe d’un dynamisme pur : c’est un réel enrichissement personnel quotidien d’avoir cette possibilité d’échange, d’apprendre, de faire apprendre, de pouvoir aider.

Myriam Frelézeau Heydacker et de jeunes riders
Myriam Frelézeau Heydacker et de jeunes riders

Es-tu pratiquante ?

Oh non ! Sincèrement j’ai passé l’âge. C’est déjà assez éprouvant d’assister aux évolutions / révolutions des riders sur les compétitions, mon cœur a parfois du mal à ne pas lâcher ! Je suis (par contre) très assidue à suivre les entraînements hebdomadaires de mes enfants même si, même là, la peur qu’ils (ou quiconque) se fassent mal prend le dessus… cela fait partie intégrante du rôle de parent, et c’est évidement avec le sourire que j’essaye d’être apte à surmonter mes propres peurs ! Je n’y parviens pas toujours…

Myriam Frelézeau Heydacker, qu’est-ce qui te plaît dans le roller ?

L’excellence, voire la facilité des pros bien sûr, les efforts que produisent les plus jeunes pour atteindre le niveau de leurs idoles, l’ambiance, le partage et avoir le bonheur de faire les déplacements : 14.435 km parcourus pour les compétitions l’an dernier : j’adore ! 560 heures de trajet (moins drôle, quoique !), des kilomètres d’autoroute en voiture, en bus, en minibus, en « taxi d’rider » , rester attentive quand le retour se fait de nuit, quand le véhicule devient muet de fatigue !

« C’est aussi avoir cette chance unique de pouvoir profiter de ces instants particuliers partagés en famille, qu’ils soient dans la joie ou dans la déception, peu importe, ces moments sont magiques : la passion, l’implication de mes enfants et de tous les compétiteurs me créent des souvenirs indélébiles. »

Il y a des hauts, des bas, des doutes, de l’angoisse, des pleurs parfois, des sourires, des rires, du bricolage de dernière minute dans une ambiance quasiment toujours conviviale, c’est réellement une expérience que je souhaite à chacun !

Et au delà de tout cela, dans le backstage des compétitions : il y a, au fil des étapes, de belles rencontres avec d’autres parents avec lesquels l’amitié s’installe naturellement ! C’est un réel plaisir commun de se retrouver tout au long de l’année : un peu comme une autre très belle récompense de pouvoir échanger et partager ces moments particuliers.

Rider en compétition de roller freestyle
Rider en compétition de roller freestyle

Qu’est-ce qui t’a motivée à t’impliquer en tant que bénévole au sein de la commission freestyle ?

Une rencontre avec Precy Verdier lors d’un FISE à Canet-en-Roussillon il y a 3 ans maintenant.
Comme beaucoup de parents, et n’étant pas pratiquante, j’avais de nombreuses interrogations par rapport au fonctionnement du circuit, du système d’attribution des points, etc. Suite à une confusion/protestation sur une étape il y a quelque temps, nous nous sommes contactées et je lui ai proposé mon aide. Nous étions à cet instant-là, face au constat d’un manque cruel de bénévoles et d’une absence de bonnes volontés à s’engager personnellement sur l’essor de notre discipline.

En quoi consiste ton travail au sein de la commission ?

Je suis en charge d’établir le classement du Championnat. Cela passe par un contact étroit avec les organisateurs d’étapes pour la collecte rapide des résultats, la vérification des catégories et enfin l’attribution des points de Championnat.

Particularité de cette saison 2020, la Commission Roller Freestyle a souhaité être en mesure de produire un classement provisoire intermédiaire après chaque étape du championnat. Nous avons opté pour une transparence totale par rapport aux résultats, afin que chaque compétiteur puisse consulter aussi bien sa position intermédiaire que les points attribués sur chaque étape. Pour cela je travaille de concert avec Valentin Pouyet qui a développé un site dédié aux résultats, je lui fournis les informations à intégrer, nous vérifions ensemble l’attribution des points, faisons une relecture simultanée avant la mise en ligne définitive.

Je succède à Luc Bourdin sur cette tâche ô combien délicate. Il m’a merveilleusement bien accueillie sur cette fonction et il m’épaule encore de temps en temps quand besoin est, parce qu’il n’y a pas droit à l’erreur, que chaque réclamation, si réclamation il y a, est légitime : il est donc absolument nécessaire d’être en mesure d’apporter des réponses justes et valides en s’appuyant sur notre règlement.

Podium de jeunes riders
Podium de jeunes riders

Est-ce que cela te prend beaucoup de temps chaque semaine ?

Le temps… je ne le compte pas ! En début de saison c’est la vérification systématique des licences, des renouvellements, des éventuelles relances, ensuite viennent les étapes avec la récolte des résultats, toute la partie d’attribution de points en fonction de la place obtenue et du niveau de la compétition, la vérification des catégories et d’éventuels reclassements quand les organisateurs regroupent les compétiteurs ensemble.

Cette année le classement provisoire intermédiaire étant mis à jour après chaque étape la somme de travail est devenue assez homogène contrairement aux deux années précédentes où il nous fallait attendre quasiment la dernière étape pour être en mesure de produire le classement final.

On constate une érosion du bénévolat de façon générale, avec des gens qui s’impliquent sur de moins longue durée et de façon beaucoup plus ponctuelle. Comment expliquerais-tu cela ?

Myriam Frelézeau Heydacker : Je m’interroge énormément sur le bénévolat : dans un monde actuel où le participatif est de plus en plus à l’honneur, avec en même temps malheureusement un égoïsme latent (nous le sommes tous à certains niveaux ;-) ) qui restreint la volonté de s’impliquer personnellement parce que l’on ne s’engage jamais sans conséquence, le bénévolat est et reste malheureusement ingrat !

C’est parfois juste un dialogue, un échange qui permettent d’initier le départ à une implication personnelle : je le souhaite à d’autres ! Même si effectivement c’est sans reconnaissance, dans l’isolement, dans le désintéressement.

Il est peut-être aussi difficile, comme cela a été mon cas, de sortir de sa zone de confort pour s’engager, s’impliquer aux côtés d’autres passionnés, être acteur là où on ne se serait jamais imaginer pouvoir être utile et se rendre compte que sa propre action est bénéfique à tous.

Myriam Frelézeau Heydacker
Myriam Frelézeau Heydacker

Myriam Frelézeau Heydacker, que dirais-tu pour motiver des personnes à apporter leur aide ?

Osez ! Proposez ! Elargissez votre espace : il y a de la place pour toutes les idées, toutes les possibilités. Toutes les actions entreprises peuvent être créatives ! Essayons de faire de notre mieux avec ce que l’on est en mesure de mettre à disposition. Juste nos volontés et du dynamisme !

J’espère pouvoir transmettre à d’autres un brin de cette envie, un zeste d’énergie à s’investir, à participer, à être acteur en ayant le réel désir de valoriser notre discipline.

« C’est la possibilité de réaliser un rêve qui rend la vie intéressante » L’Alchimiste – Paolo Coehlo

Tribune libre : si tu souhaites ajouter quelque chose…

Myriam Frelézeau Heydacker : Eh eh oui ! Carrément merci pour cette tribune !

Outre de rêver aux couleurs de l’olympisme… j’ai en tête une lampe merveilleuse pleine de voeux :

Le vœu que toutes nos catégories, des plus petites aux plus grandes soient représentées sur les étapes du championnat : des U12 à l’élite : qu’ils/qu’elles soient tous présents, accueillis et récompensés avec le même enthousiasme.

Le vœu que les organisateurs puissent ouvrir à maxima les catégories fédérales afin que les plus jeunes filles et garçons soient motivés à venir y participer et à créer ainsi une réelle promotion de notre discipline. Même si cela est compliqué voire impossible, je le sais : le timing à respecter, les dotations, les podiums sont difficiles à gérer, mais offrir un immense sourire à nos jeunes sportifs investis au maximum de leurs performances serait une récompense à la hauteur de leur investissement. Il me semble important de mettre en avant nos futures générations de sportifs parce que je crains qu’à la longue les plus jeunes ne se démotivent et abandonnent le circuit national.

Je formule le vœu que nos Girls soient de plus en plus nombreuses, grandes & petites, petites & grandes : il faut absolument qu’elles soient là : elles représentent l’avenir de notre sport.

Le souhait que se prépare dès à présent une relève féminine. C’est à nous, parents, clubs, organisateurs et bénévoles de faire en sorte que notre discipline les accueillent à la hauteur de ce qu’elles nous montrent. Ainsi, au fil des étapes elles seront de plus en plus nombreuses à participer.
Je redoute que si nous ne mettons pas en œuvre aujourd’hui un réel engagement pour la première catégorie Filles U14, il n’y ait pas de grande catégorie élite Pro Girls dans l’avenir…

J’exprime le désir de voir naître une réflexion constructive et émulatrice sur leur avenir. Même si je sais que ce débat existe depuis longue date, si cette tribune peut encourager les bonnes volontés à agir en ce sens, j’en serai plus qu’heureuse ! 

Beaucoup de trajets à travers la France !
Beaucoup de trajets à travers la France !

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Interview Myriam Heydacker Myriam Heydacker commission roller street roller street
Auteur
Alexandre Chartier 'alfathor'

Bonjour à tous, je suis Alexandre Chartier, fondateur et webmaster de rollerenligne.com. Le site a vu le jour officiellement le 11 décembre 2003 mais l'idée germait déjà depuis 2001 avec infosroller.free.fr. Le modeste projet d'étude est devenu un site associatif qui mobilise une belle équipe de bénévoles. Passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne, j'étudie le patinage à roulettes sous toutes ses formes et tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez l'un de ces sujets !

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