Interview : Joris Garderes
Avec un pÚre et une mÚre fortement impliqués dans le roller, on peut dire que la voie était toute tracée pour Joris Garderes. Le jeune patineur vient de s'imposer au classement général du Grand Prix de Flandres 2013. La course a fait office de prélude aux championnats du monde pour de nombreux patineurs...
Par alfathor

Rencontre…
Bonjour Joris, à quel âge as-tu débuté le roller ?
Je suis tombé dans la marmite dès ma naissance. Mon père, patineur, ma mère dirigeante de club, c’était difficile de faire un autre sport bien que j’ai pratiqué le football dans un petit club, pour pratiquer un sport collectif.
Mon père, si pressé que je fasse du roller m’a bricolé mes premiers patins avec des legos, et ma deuxième paire était une petite platine avec des roues stabilisatrices sur les cotés comme pour les vélos. Je crois que l’on peut dire que j’ai appris à patiner en même temps que marcher.
Comment t’es venue la passion du roller ?
La passion du roller : Comment ne pas être passionné quand pendant 10 ans on a un papa a la tête de l’Equipe de France, entraineur et ainsi j’ai pu cotoyer de près les meilleurs du moment ? Comment ne pas vouloir imiter un Pascal Briand, un Thomas Boucher, plus tard un Yann Guyader, vouloir les copier ?
Passionné aussi car j’ai pu vivre dans les coulisses de l’organisation du Mondial à Valence en 2001. Agé de 10 ans, 15 jours supplémentaire de vacances, porte drapeau de l’équipe Argentine lors de la cérémonie d’ouverture, quel honneur ! Et là tu n’as qu’un rêve, un jour, être à la place de ces sportifs, participer un jour à un mondial.
Tu n’en as jamais eu marre ?
Non jamais, même si j’ai eu des coups durs dans ma jeune carrière de sportif : en 2006 catégorie minimes avec une double fracture tibia péroné… et puis cette saison avec une douleur aux jambiers pour laquelle les médecins ne mettaient pas de nom.
Depuis quelques jours enfin, le diagnostic est posé : artère poplitée piégée. Opération ou pas, je ne sais pas encore mais une chose est sûre, je reviendrai pour la prochaine saison surmotivé.
Qu’est-ce qui te plait dans cette pratique ?
Beaucoup d’aspects m’ont séduit dans le roller de vitesse, comme la sensation de vitesse, de glisse lors de chaque entraînement et chaque course. Cette pratique nécessite également le développement d’une tactique, et seule une tactique bien choisie alliée à un bon physique et une bonne technique peut mener à la victoire. J’aime également pouvoir bouger dans un peloton et l’adrénaline qui s’empare de chaque coureur à l’amorce des derniers tours.
Quelles études poursuis-tu ? Qu’aimerais tu faire plus tard ?
J’ai obtenu mon DUT en Réseaux et Télécommunications et je souhaite terminer ma licence informatique.
Au niveau de mon projet professionnel, j’aimerais créer une entreprise avec mes compétences en Réseaux/Télécommunications, Informatique, de préférence dans le milieu sportif.
Bravo pour ta victoire à Oostende. Peux-tu nous dire quelques mots sur cette édition exceptionnelle et sur ta réussite ?
Il est vrai que cette édition du Grand Prix des Flandres avait tout pour plaire : le plateau de patineurs présents, la qualité du complexe et la proximité avec les championnats du monde qui se déroulaient sur cette même piste.
Pour ma part, suite à une saison en demi-teinte à cause de problèmes aux jambiers, j’ai décidé cet été d’axer ma préparation sur des sorties à vélo quotidiennes parsemées de quelques entrainements en roller pour garder les sensations propres à notre sport. L’objectif était de recréer une base foncière, chose qui m’était impossible à effectuer tout le reste de la saison en roller.
Même s’il est vrai que cette solution reste temporaire, cela a plutôt bien fonctionné pour cette compétition et j’en suis très satisfait.
Avec le mondial dans la foulée, qu’as-tu ressenti sur le grand prix de Flandres à Oostende?
La plupart des nations étaient déjà présentes pour le grand prix de Flandres. Sur la ligne de départ, plusieurs futurs médaillés aux championnats du monde étaient donc présents, comme Peter Michael (NZL), Crispijn Ariens (NED), Felix Rijhnen (GER) ou encore Ewen Fernandez (FRA). Pour ces patineurs, il s’agissait d’une répétition générale, c’est pourquoi tout le monde n’a pas pris le départ de chaque courses.
Comment se sont déroulées tes courses?
Ce long week-end a commencé par le 10 km à points. Je partais un peu dans l’inconnu étant donné que je n’avais pas beaucoup couru cette discipline cette année. L’objectif a donc été de prendre quelques points et de terminer cette course qui s’annonçait rapide. J’ai terminé 9ème malgré une chute en fin de course.
Le lendemain matin a commencé le tournoi de 1000 m, épreuve très difficile à gérer car elle peut ruiner tous les espoirs pour le classement général en cas d’élimination prématurée. Au final, je parviens à rejoindre la finale avec Elton de Souza, mon coéquipier sous les couleurs RPM Poli, où nous prenons respectivement la 3ème et 4ème place. La fin de la journée a été marquée par l’arrivée de la pluie, entrainant l’annulation des courses.
Le lendemain, nous avons pris le départ du traditionnel marathon dans les rues pavées de Zandvoorde. Le peloton au départ est imposant, et très vite, 4 hommes se détachent. Ils seront repris à quelques tours de l’arrivée et la victoire se joue donc au sprint. Je termine 3ème derrière Wannes van Praet, vainqueur de l’épreuve, et mon coéquipier Elton.
La dernière course a été un 15000 m à élimination. A cet instant, je suis premier du classement général, et l’objectif est donc de conserver cette place. La fatigue se fait légérement ressentir par rapport à d’autres patineurs qui ont couru moins de courses, mais je parviens tout de même à terminer 9ème de la course, et à conserver ma première place au général.
Quels étaient tes objectifs?
Les objectifs étaient d’obtenir une belle place au classement général ainsi qu’effectuer de belles places sur chaque course face à des patineurs de classe mondiale. Les objectifs sont donc remplis puisque j’ai pu obtenir une 3ème et 4ème place au marathon et au 1000 m, et que je remporte le classement général, avec en plus Elton qui vient glaner la 2ème place du général lors de la dernière course.
Comment tu vois le milieu élite français dans les années à venir ?
Sur le plan national je pense que le regroupement des 2 catégories Nationaux et Élites sera bénéfique pour retrouver un peloton conséquent lors de nos courses nationales. Cela revalorisera également la catégorie Elite.
Sur le plan international : il est évident que les années fastes du roller sont bien loin déjà, les partenaires sont partis ailleurs. Avons-nous raté quelque chose ? De plus, maintenant la crise est là et c’est de plus en plus difficile de monter des projets d’équipe, des organisations de grande envergure. Il ne faut pas se voiler la face, le nerf de la guerre c’est bien l’argent, même dans un sport non majeur.
Pour la crédibilité de notre sport il faut absolument éviter ce qui s’est passé cet été au Mondial, cette suprématie insolente d’une seule nation.
Mais j’y crois, les nations vont certainement rebondir, les pays asiatiques vont se remettre en question, les européens ont certainement les meilleures individualités mais à mon humble avis, il faut que toutes les nations européennes construisent autour d’un groupe, elles ne peuvent se contenter d’un ou deux éléments sinon cela reste trop aléatoire.
Quels sont tes projets pour l’avenir?
Je vais essayer de terminer la saison avec quelques marathons de fin de saison avec comme dernière course le championnat de France marathon à Valence d’Agen. Ensuite, j’aimerais trouver la cause de mes blessures pour effectuer une saison pleine l’année prochaine et ainsi intégrer l’équipe de France sénior.
Merci et bon courage pour la suite !
Fiche technique
Nom: Garderes
Prénom : Joris
Surnom : Jojo
Né le : 22 Juin 1992
Taille : 1m79
Masse : 65 Kg
Pays : France
Né à : Moissac
Vit à : Valence d’Agen
A débuté le roller en : 1995
Catégorie : Senior élite
Etudes : DUT Réseaux et télécommunications, Licence informatique
Points forts : Mental, ma glisse
Points à améliorer : Vitesse d’exécution
Autres sports : Cyclisme, course à pied
Le dernier film qu’il a vu : Iron Man 3
Musique favorite : Un peu de tout: Calle 13 – Muerte en Hawai, Jehro – Master Blaster
Jeux vidéos : Jeux de foot ( Fifa )
Lectures : Inferno de Dan Brown
Aime : L’été, les entrainements au chaud.
N’aime pas : L’hiver, le froid
Qualités : Abnégation, persévérance
Défauts : Vitesse, mise en action
Club : Valence Roller Sports
Team : RPM Poli depuis 2010
Meilleur souvenir : 1er titre de champion de France en poussin au 120m à Loury
Pire souvenir : Chute à 2 tours de la fin aux championnats d’Europe Junior 2011 alors que titre était à portée.
Langues : Français, Anglais, Espagnol
Alcool ou jus de fruit ? Jus de fruit !
Patinage sur glace ou roller-skating ? Roller-skating. J’ai testé le patinage sur glace une semaine sans que ça me donne envie de poursuivre.
Route ou piste ? Piste
Sprint ou marathon ? Marathon
Roues dures ou roues tendres ? Entre les 2
Plage ou montagne ? Plage
Matin ou soir ? Soir
Fromage ou dessert ? Dessert
Rap ou techno ? Aucun des 2 ! Plutôt pop/rock :-)
Football ou rugby ? Football
Simple ou double poussée ? Double
Palmarès
- 17 Titres de champion de France
- 3 fois 3ème championnat d’Europe 2009
- 2 fois 5ème championnat du monde 2009
- 1er en junior : Heerde 2011 (500m – 10000m/pts), 3 pistes 2010 et 2011 (général)
- 2ème championnat d’Europe junior 2011(10000m/pts et 1000m)
- 3ème championnat d’Europe junior 2011 (relais)
- 6ème championnat du monde junior 2011 (15000m/pts éli)
- 7ème championnat du monde 2011 (1000m)
- 4ème en senior à Gross Gerau (général)
- 1er en senior au Grand prix Zandvoorde (Ostende) 2013 (général)
Liens utiles
Page facebook de Joris Garderes
Photos : Joris Garderes
Oostende2013, RSV Blau-Weiß Gera e.V.
pierre compain st jean de la ruelle
11 novembre 2013 at 21 h 35 minliguemp.roller
19 septembre 2013 at 15 h 51 min