Interview du patineur freestyle Tiziano Ferrari (Italie)
Ce rider italien est probablement le plus asiatique des freestylers européens lorsqu'il s'agit de style. Tout au long de la saison 2008 il s'est fait remarquer sur toutes les compétitions auxquelles il a participé, en accédant de plus en plus fréquemment aux finales de Battles, et en présentant des runs individuels dynamiques et pleins de vie. Rencontre...
Par Chloé SEYRES

Tiziano Ferrari, spécialiste du roller freestyle
Le patineur italien Tiziano Ferrari s’est fait connaître pour son style en slalom freestyle. En effet, ce rider est probablement le plus asiatique des freestylers européens. Tout au long de la saison 2008 il s’est fait remarquer sur toutes les compétitions auxquelles il a participé, en accédant de plus en plus fréquemment aux finales de Battles, et en présentant des runs individuels dynamiques et pleins de vie. Rencontre…
Il n’y a pas qu’en freestyle slalom où il se débrouille (#7 au WSSA World Ranking de Mars 2009) : il a aussi fait ses preuves en speed slalom : en remportant les championnats d’europe WSSA en Speed Slalom à Moscow (mars 2009), il devient numéro #1 au World Ranking en speed-slalom !

Fiche technique de Tiziano Ferrari
- Nom : Tiziano Ferrari
- Date de Naissance : 4 décembre 1989
- Nationalité : Italienne
- Job : Employé de banque
Bonjour Tiziano Ferrari, une petite définition personnelle du freestyle ?
Le freestyle… c’est quasiment tout pour moi. C’est une partie de ma vie, de mon mode de vie : c’est pas seulement un sport, c’est un moyen d’extérioriser ce que j’ai en moi.
Depuis combien de temps fais-tu du roller ? Et du freestyle ?
J’ai commencé à 8 ans, après j’ai fait du hockey, un peu de street, et en 2003 je me suis mis au freestyle.
Tiziano Ferrari, comment as-tu découvert le freestyle ?
Je me souviens, c’était un samedi soir et ma mère m’a proposé d’aller faire un tour en roller… moi j’ai pensé « Cool ! »… et après ça j’ai acheté mes premiers patins ! Mais je peux pas vous dire la marque (rires) Ma mère a aussi essayé de me trainer à des leçons d’artistique, mais c’est vraiment pas pour moi , ne vous inquiétez pas !
Mon coach de l’époque, Piero, a commencé à se déplacer sur quelques contests, comme Lausanne, la Rollercup, etc. Il m’a appris le Mabrouk, l’essuie-glace, et d’autres tricks de base et j’ai fait mon premier contest en 2003 à Savona, près de Gènes, où j’ai gagné mon premier titre en slalom freestyle. Après cette compétition je n’ai rien gagné jusqu’en 2004.
T’es-tu entraîné tout seul, ou en groupe ?
J’ai commencé le slalom freestyle avec des italiens, mais j’étais le plus jeune du groupe et la première année personne ne m’a aidé. Après, en 2004, mon coach m’a pas mal boosté.
Cette même année, j’ai eu l’occasion pour la première fois de voir les top-riders du moment (Sébastien Laffargue, Olivier Herrero, et d’autres) et de voir ce que les meilleurs riders pouvaient faire m’a permis d’améliorer mon patinage, et mon style personnel.
Est-ce que les médias ont joué un rôle dans ton apprentissage ?
Bien sûr, Internet a joué un grand rôle : j’ai appris des tricks, des combos grâce à ça… et je me souviens être tombé sur des riders asiatiques aussi.
Mais je pense que le meilleur truc c’est de rouler avec d’autres personnes : c’est le moyen le plus efficace pour s’amuser et s’améliorer.

Une chronologie des moments-clé de Tiziano Ferrari
Mes moments-clé…
2004
- La Rollercup, où j’ai fini 4e derrière des slalomeurs français, et j’étais le premier italien
- puis Lausanne, où j’ai pu observer d’autres types de patinage. J’ai beaucoup appris
2005-2006
Les Rollercups 2005 et 2006 où j’ai tout raflé en Italie. J’étais le meilleur italien du moment en slalom freestyle…
2007
Mais l’un des meilleurs moments pour moi reste la Coupe du Monde IFSA de Bordeaux 2007, un contest international, où j’ai gagné contre les meilleurs riders européens… Si bien que maintenant les italiens savent qu’ils peuvent aussi être bons sur ce type de competition !
2008
- Et bien sûr j’ai passé de très bons moments en 2008, comme à Paris pour le PSWC où j’ai fini 3e : c’était un grand honneur ! D’ailleurs le PSWC était mon meilleur contest de la saison 2008… j’ai adoré cette compétition ! Et j’ai rencontré énormément de riders.
- Battle UK III était super aussi.
- Mais la meilleure expérience c’était Singapour, pour les championnats du monde WSSA 2008. J’ai pu rencontrer mes idoles : les riders asiatiques ! Je n’ai pas fait un classement exceptionnel, mais je me suis vraiment éclaté et pour ça je remercie tous les gens qui étaient là-bas !
- Et j’oublie pas non plus Mönchengladbach pour les Roller Days 2009.
Je voudrais remercier spécialement Powerslide : ils m’ont énormément aidé… et maintenant j’ai de très bons patins, un bon team, et je suis plus connu que quand j’étais un simple rider indépendant. Ce sponsoring a été la meilleure chose qui me soit arrivée.
J’ai été sponso par Roxa en 2006 aussi. Et je voudrais également remercier Gianluca, le gérant du shop Freemove pour m’avoir fourni en rollers, roues, roulements, fringues… en tout !
Les compétitions et entraînements de Tiziano Ferrari
Des choses que tu es fier d’avoir accomplies en roller ?
Pour moi le plus important reste de garder plaisir à patiner et s’amuser ! Mais il ne faut pas oublier que pour les grosses compétitions, les titres et les classements sont très importants… et plus important encore que les titres, on devrait toujours pouvoir se dire « j’ai fait de mon mieux » pour ne rien regretter et tout prendre comme un jeu !

Tu participes à la fois aux épreuves Classiques et aux Battles. Qu’est ce que ces deux formats de compétition t’apportent ? Tes pours et contres ?
Je peux pas vous dire quel est mon format préféré… j’aime les deux !
En Classique on peut s’exprimer, on a notre musique, nos tricks et notre chorégraphie, mais on doit être vigilant et éviter les pénalités, et puis se rappeler de son run (rires).
En battle on peut faire quasiment ce qu’on veut, comme à l’entraînement… si bien que (pour moi) ce n’est pas stressant, je suis plutôt relax, mais on doit s’adapter à plein de styles de musique différents, et par exemple il y a des riders qui ont besoin de bon son pour bien rouler (Xuan Le, moi, etc.) mais vraiment j’adore l’atmosphère conviviale du battle.
Tu as récemment explosé en Speed slalom aussi ! Et en gagnant les championnats d’Europe WSSA à Moscou (Mars ’09), tu as atteint la place de numéro #1 mondial au WSSA World Ranking… une victoire doublée et confirmée par celle du Speed à la PSWC à Paris (Mai ’09). Quelles sont tes impressions ?
J’adore aussi faire du speed slalom, et je travaille pour améliorer mes temps.
J’ai travaillé si dur en 2007 quand j’étais le dernier italien au ranking en speed slalom… et maintenant je suis #1 au WSSA World Ranking.
Oui, maintenant je suis au top et je ne peux pas décrire combien je suis heureux : c’est un super résultat pour moi !
Le plus dur est d’y rester… il y a beaucoup de riders rapides qui peuvent m’en déloger. J’espère juste faire de mon mieux le reste de la saison, et je vais avoir besoin d’un peu de chance !
Est-ce que le roller t’offre des opportunités ?
Les voyages ! J’ai voyagé aux quatre coins du monde pendant tout 2008. Je remercie Powerslide, le Team Italie, ma mère, et tous les riders qui m’ont invité aux compétitions ! Voyager a été une bonne occasion pour goûter plein de plats bizarres (Singapour). Et j’espère que je pourrai augmenter ma popularité en Europe et en Asie, comme Igor, Rudy, KSJ, et plein d’autres.

A quoi ressemble une session de slalom typique chez toi ?
En ce moment je m’acharne pas mal sur le style asiatique, je travaille beaucoup les fake wheelings et les spins… La musique, c’est le point essentiel : tout d’abord pour faire un run je choisis la musique, un bon truc comme du jazz ou une musique de film… n’importe du moment que les gens se disent « je connais cette musique ! » ; après j’écoute, et j’imagine des tricks, des combos, des blocs… Mais interdit de copier, c’est ma méthode ! (*blague*)
Quand je m’entraîne pour du battle, les gens sont très importants, et en général je roule avec des bons riders pour progresser ; mais quand je prépare un run, je préfère être seul avec ma musique.
Quels sont les aspects que tu préfères dans le slalom ?
Toutes ces facettes comme la liberté, l’expression du corps, ou le challenge technique… mais ça dépend du challenge. Peut-être que le côté underground m’attire moins… sinon ce que je préfère c’est le challenge de style.
Quels sont tes types de tricks préférés ?
Les sevens et les fakes en wheeling, mais il faut que j’améliore ma technique pour faire des meilleurs tricks, peut-être en 2009…
Quels sont tes buts pour la saison 2009 ?
Le prochain palier pour la saison 2009 c’est de passer toe wheeling to toe wiper to back wheeling, et l’autre truc ça serait de tenter quelque chose comme un record de wheeling… mais c’est top-secret encore ! c’est une surprise…
Sinon j’ai deux buts pour 2009 :
Le premier : battre au moins un des meilleurs slalomeurs !
Le deuxième : se faire un énorme dîner comme à Singapour, avec tout le monde !
Tu fais d’autres trucs en roller à part le freestyle ?
A côté du speed slalom, je fais aussi souvent des courses les mardis et jeudis, et j’adore le hockey.
Et sinon, d’autres passions?
J’ai une passion pour les moteurs et ma voiture… j’adore! Et les motos aussi… et (faut que je le dise si je veux pas mourir). J’aime ma copine Alice (rires) ! Bon… maintenant vous savez tout de moi… c’est fini l’interview ?
Des choses à rajouter ? Des remerciements ?
Merci à toi pour l’interview ; merci à tous les riders qui m’ont aidé et appris des trucs ; merci à tous les membres du Team Italie, Davide, Barbara, Luca, Savio, Andrea, Sara, Chiara, Enrico S., Enrico P., Piero, Andrea P. Et les organisateurs pour tous les bons moments que j’ai passé avec eux, et j’espère en connaître plein d’autres…
Liens utiles
May.09: Break on Stage 2009
Fev.09 Mönchengladbach (ger) Rollerdays 2009 Battle Consolation Final
Dec.08 WSSA World Slalom Championship in Singapore Individual Run
Dec.08 WSSA World Slalom Championship in Singapore Battle
May.08 PSWC
PSWC 2008 final
WSSA World Ranking
Texte : Close Yr E’s
Photos : droits réservés