Episode 1 et 2 : le Portugal et le Royaume-Uni

L’Italie, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et la France : ces pays sont de grosses nations du roller européen. Pourtant, même si l’essentiel des médailles sont glanées par leurs athlètes, il arrive aussi et heureusement que d’autres coureurs européens viennent déjouer les pronostics en se hissant sur les podiums européens...

Par alfathor

Episode 1 et 2 : le Portugal et le Royaume-Uni

BRÈVES DE BORD DE PISTE : LE PORTUGAL ET LE ROYAUME-UNI

Rencontre

Royaume Uni et Portugal au championnat d'Europe 2011

Les délégations nationales peu connues et présentes à Heerde et ZwolleCertains n’y parviennent pas, mais tous représentent fièrement leur nation avec leurs objectifs et leur motivation, des moyens financiers, matériels et humains qui varient et des conditions de préparation souvent très inégales. Petit tour d’horizon chez nos voisins européens…

Episode 1 : les Portugais aux championnats d’Europe !

Martyn Dias, ce nom vous dit peut-être quelque chose, était l’un des Portugais à s’être illustré dans la catégorie Elite lors de la finale des 3 Pistes à Gujan-Mestras. Il est l’un des dix athlètes Portugais présent cette semaine aux Pays-Bas, et c’est clairement sur lui que reposent tous les espoirs de médailles. Le jeune Martyn court dans la catégorie Junior A et espère bien décrocher au moins un métal, peu importe la couleur, car cela lui ouvrirait les portes des championnats du Monde en Corée du Sud le mois prochain… Il a terminé quatrième (pour quelques millièmes) de la finale du 1000m…

La délégation portugaise a fixé des objectifs différents selon que les patineurs courent en Junior ou en Senior. Chez les Juniors A (homme), il faut ramener quelques médailles et un titre ; pour les Seniors, il faut rentrer dans le top 10.
Tous, sauf un, ont déjà participé au moins à un championnat d’Europe, et la motivation de chacun est immense. Ce qui est certain, c’est que le suspens aura été entretenu par les entraineurs nationaux puisque la sélection officielle n’a été révélée aux athlètes que dix jours avant le coup d’envoi de ces championnats d’Europe. Même s’ils donneront tout, les athlètes portugais ont confessé avoir des craintes sur la piste. En effet, la plupart d’entre eux sont assez peu coutumiers des courses sur piste. Cela est probablement dû au peu d’anneaux, seulement cinq, dont deux véritablement en état d’utilisation, qui existent sur ce territoire du Sud-Ouest du Continent.
Concernant les moyens, qu’ils soient financiers, matériels ou humains, il est certain que toutes les délégations ne sont pas logées à la même enseigne ! Les Portugais ne sont pas les moins bien lotis, même si des difficultés financières les ont privés cette année de leur encadrement médical, habituellement un kinésithérapeute -, d’un des deux coaches ainsi que d’un délégué de la fédération portugaise. Cette dernière prend par ailleurs en charge tous les frais des patineurs sur place (inscriptions, hébergement, transport, nourriture, équipement vestimentaire). Les jeux de roues restent toutefois à la charge des patineurs. Un stage de préparation a également été organisé par la fédération à Pampelune en juin dernier avec les athlètes pouvant prétendre à une sélection.

Une autre athlète emblématique de cette nation, Marta Nunes, espère briller sur les épreuves de sprint. Elle est l’une des plus expérimentée de l’équipe (elle a 28 ans) et ne fait pas partie de celles qui découvrent la piste. En effet, Marta vit depuis un an aux Pays-Bas après avoir passé plusieurs années en Belgique. C’est dans le Nord de l’Europe qu’elle poursuit sa carrière d’athlète sur le bitume et même plus récemment sur la glace. Marta a atteint la finale du 300m chrono sans parvenir à entrer dans le top 10. Souhaitons-lui d’entrer dans ce top 10 sur la route pour le 200m !

Royaume Uni et Portugal au championnat d'Europe 2011

Episode 2 : la délégation d’Outre-Manche aux championnats d’Europe

Si le sport moderne trouve ses sources en Grande-Bretagne et en particulier en Angleterre, cela ne fait pas pour autant de cette grande et vieille nation d’Europe une grande et vieille nation du roller ! Et ce n’est pas peu de le dire. En effet, la délégation britannique aux championnats d’Europe se compose de trois athlètes : George Kirkman (Junior), Max Rothwell (Junior) et Dan Ibbotson (Senior). Notons que Dan, en plus de courir, est également le coach officiel de la délégation cette semaine. Cette semaine seulement, car le vrai coach, dont c’est le métier, n’avait pas les moyens financiers de faire le déplacement… Et les filles ? « There is none » ont répondu les athlètes en cœur… Il semblerait que la marathonienne Ghizlane Samir ne soit pas parvenue à exporter son sport favori sur sa nouvelle terre d’accueil à Londres. Il existe toutefois probablement un certain nombre d’autres raisons…

Les Britanniques ici présents aux Pays-Bas n’ont pas vraiment d’objectifs. Les trois garçons voudraient finir leurs courses et battre leurs records personnels. Les courses sur piste se sont révélées être compliquées, d’autant que comme les Portugais, ils ne bénéficient que de très peu de structures permettant de s’entrainer correctement : il n’existe que deux anneaux de vitesse en Grande-Bretagne et aucun circuit routier strictement dédié au roller. « Nous nous entrainons sur des parkings, mais la plupart du temps, la police vient nous chasser et nous menace de nous donner des amendes : on change donc souvent de lieu d’entrainement » confesse Max avant que son collègue et entraineur ponctuel ajoute que « sur l’un des parkings, des barrières ont même été installées pour empêcher les patineurs de s’entrainer ». Incroyable ! Tous ne s’entrainent pas dans les mêmes conditions, c’est une certitude ! Et c’est sans surprise que l’on apprend que cette petite délégation n’a pas fait de stage de préparation particulier pour les championnats d’Europe. Les courses sur la route sont malgré tout attendues par ces trois coureurs, car la route est moins exigeante d’un point de vue technique.

Comment expliquer cette situation ? Le manque de moyens financiers ! Tous les frais sont à la charge des athlètes et de leur famille. La fédération de Grande-Bretagne prend en charge les inscriptions et prête également une combinaison, une veste thermique et un survêtement à chaque coureur. « I’ve got to work hard for him » s’est confiée la maman d’un des deux jeunes Juniors ! Et pour cause, pour ces Anglais, tous licenciés à Nottingham, dans l’un des cinq clubs du pays, le roller représente un coût conséquent dans le budget familial. Aucune aide extérieure n’est versée aux clubs ou à la fédération, ni de l’Etat, ni des collectivités locales ! « Cela est dû au fait que nous ne sommes pas un sport olympique, qu’il n’y a pas de paris sportifs dans le monde du roller et qu’aucun de nos coureurs n’est dans le top 10 mondial » nous fait comprendre l’entraineur de Nottingham, présent à Heerde de façon non-officielle.Si nous étions un sport olympique, cela changerait-il vraiment la donne ? « Certainement ! Sur la glace par exemple, il y a presque aussi peu de patineurs qu’au roller, mais s’agissant d’un sport olympique, ils ont des subventions de l’Etat ! Notre sport est considéré comme un loisir, un hobby» a-t-il ajouté. Mais dans le roller, c’est un cercle vicieux, pour former les jeunes et entrainer les athlètes, il faut un minimum de moyens. Pour se mesurer à d’autres patineurs, il faut voyager. Or, cela représente toujours un coût. Et si pour avoir des subventions, il faut des résultats mais que pour avoir des résultats, il faut des subventions, alors, on tourne en rond ! « Il importe donc de replacer les choses dans leur contexte » insiste Dan, qui dès lundi prochain, sera de retour au travail.

Alors où ces jeunes anglais trouvent-ils la motivation de participer à toutes les courses de ce championnat d’Europe ? Ce qu’ils veulent, c’est « battre quelqu’un » ! C’est difficile, c’est compliqué. « On ne veut pas être ridicule, donc on donne tout quand même ! ».

Pendant ce temps, des patineurs charismatiques Anglais comme Sutton Atkins, alias « double mètre » et le sprinter Vincent Henry attendent toujours la relève…

D’autres épisodes prochainement avec notamment la Suède, la Pologne et bien d’autres encore…

Royaume Uni et Portugal au championnat d'Europe 2011

Liens utiles

Episode 10 : une valse viennoise à trois pas
Episode 9 : 4 copains norvégiens aux championnats d’Europe de roller
Episode 8 : pas de révolution copernicienne en Pologne…
Episode 7 : La délégation du pays Magyar
Episode 6 : Une délégation slovène en petite forme…
Episode 5 : Les Danois (ou plutôt le Danois) aux championnats d’Europe
Episode 4 : La délégation tchèque aux championnats d’Europe
Episode 3 : la délégation du Royaume de Suède aux Europe
Episode 1 et 2 : le Portugal et le Royaume-Uni

Texte : Léà Réguer-Petit
Photos : Daniel Busser

Brèves bord de piste patineurs Royaume-Uni championnats d'Europe 2011 portugal rencontre
Auteur
Alexandre Chartier 'alfathor'

Bonjour à tous, je suis Alexandre Chartier, fondateur et webmaster de rollerenligne.com. Le site a vu le jour officiellement le 11 décembre 2003 mais l'idée germait déjà depuis 2001 avec infosroller.free.fr. Le modeste projet d'étude est devenu un site associatif qui mobilise une belle équipe de bénévoles. Passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne, j'étudie le patinage à roulettes sous toutes ses formes et tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez l'un de ces sujets !

6 responses to “Episode 1 et 2 : le Portugal et le Royaume-Uni”

  1. Thierry
    4 août 2011 at 22 h 57 min
    Super art
  2. SebCrac
    4 août 2011 at 14 h 10 min
    Pour info, le Portugais Martyn Dias a décroché ce matin son billet pour les championnats du monde qui se tiendront à Yeosu en Corée du Sud le mois prochain. Il a en effet remporté une belle médaille de bronze lors du 10KM à points ce matin derrière un certain Guillaume de Mallevoue et le Suisse Livio Wenger. Martyn a donc rempli son contrat !
  3. sans
    4 août 2011 at 10 h 13 min
    Je pense qu'il serai judicieux pour la FIRS d'aider ces fédérations et les autres dans la même situation (dans le monde) à développer les infrastructures et faire réellement démarrer le nombre de licenciés. Car un des points qui compte dans une qualification comme discipline olympique c'est le nombre de pratiquants au niveau mondial
  4. Léa RP
    3 août 2011 at 17 h 39 min
    J'aime ce genre d'articles. Très intéressant
  5. João
    3 août 2011 at 14 h 07 min
    J'adore cet article, merci Lea de nous faire mieux connaître la façon dont notre sport se développe dans des pays où la culture du roller de vitesse est encore moins une évidence que chez nous. Respect à tous ces athlètes, entraîneurs, juges, dirigeants!!

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