Du roller au vélo : Julien Levrard change de braquet
On entend peu parler de lui, mais il fait son chemin ! Julien Levrard (EO Skates), vient de monter en première catégorie... en cyclisme ! Une performance en soi de réussir à conjuguer vélo, roller et vie de famille...
Par alfathor

Elite en roller et en cyclisme, c’est possible pour Julien Levrard !
Bonjour Julien Levrard, nous avons récemment appris que tu allais rouler en première catégorie en vélo. Félicitations ! Comment arrives-tu à concilier vélo et roller ?
Julien Levrard : Depuis tout petit j’ai toujours préféré les courses de fond. En 3e mes parents m’ont offert mon premier vélo de route car ils voyaient que j’étais également passionné par ce sport. C’est alors que je me suis mis à le pratiquer mais pas toujours de manière compétitive. C’était plus un complément à mon entrainement.

Il semblerait que tu ne fasses quasiment pas de roller l’hiver ?
J’habite une région « la Normandie » où malheureusement il n’est pas facile de pratiquer le roller l’hiver. Pour information, cette saison nous n’avons pas pu patiner sur notre anneau de mi-octobre à début mars et la semaine dernière nous avons eu de la neige alors cela reste compliqué !
Toutefois, je pratique le roller en salle puisque j’encadre le club de roller de Saint-Pierre-Lès-Elbeuf. Nous avons deux créneaux de salle par semaine. Ce ne sont pas des salles dédiées à la pratique de notre sport mais cela permet de patiner un peu.
Julien Levrard, comment fonctionnent les catégories en vélo ?
Il y a d’abord les catégories départementale 4, départementale 3 , départementale 2 , départementale 1 puis la 3e catégorie (régionale) , 2e catégorie (inter-régional ,national) et enfin la première catégorie (nationale, élite). Ensuite au dessus ce sont les pros, c’est à dire qu’il faut être sous contrat.
Lorsque je cours en première catégorie, je me retrouve soit sur des courses toutes catégories c’est à dire le plus haut niveau amateur soit en élite nationale c’est à dire avec des pros.
Pour information, en début de saison j’ai couru deux jours aux plages vendéennes. C’est en Elite nationale, une course de 140 bornes à 44,5 km/h de moyenne. J’ai fini dans le paquet le premier jour et je bâche le deuxième jour.
En première, tu cours avec des gars en Division Nationale 1 ou 2. Des gars qui espèrent et pour certains qui passeront pros. Ils touchent un peu d’argent mais pas tous. Puis, il y a quelques gars comme moi qui sont dans des petits clubs mais qui n’ont pas la même infrastructure. Eux ont des vélos de fonction et participent à des tours ou courses à étapes…
Peux-tu m’en dire un peu plus sur ton passage en première catégorie en vélo ?
J’ai repris une licence de vélo il y a deux ans en départemental et je me suis pris au jeu. Toutefois, je cours beaucoup moins que mes coéquipiers qui eux enchainent les courses puisqu’ils ont entre 30 et 45 courses par saison.
Pour ma part l’an passé j’ai pris le départ de 13 courses et j’ai eu de bons résultats puisque j’ai obtenu trois victoires en deuxième catégorie et deux places dans les 6 premiers en première catégorie. Ces résultats m’ont permis d’accéder à la première catégorie c’est-à-dire le plus haut niveau amateur même si la plupart des gars qui courent dans cette catégorie ne font que ca ou presque.
Julien Levrard, que travailles-tu particulièrement en hiver ?
Je travaille dans un premier temps le foncier puis ensuite je me mets au travail spécifique comme du renfort musculaire, ensuite de l’intervalle long qui deviendra de plus en plus court au fur et à mesure que l’on se rapprochera de l’évènement.
Que t’apporte le vélo pour la pratique du roller ?
La pratique du vélo me permet de garder du rythme, de casser la monotonie de l’entrainement roller et d’avoir une base foncière très importante pour pouvoir encaisser la saison.
Y a-t’il des choses que tu déconseilles en vélo ?
Il n’y a pas de chose que je déconseille mais plutôt que je conseille. Celui-ci se pratique avec un casque tout comme le roller. Une chute est si vite arrivée. C’est sûr que contre une voiture celui-ci va être peu efficace mais vaut mieux l’avoir.
Après, il faut faire attention aux réglages de ses cales car une tendinite au genou peux vite arriver.
Lorsque vous le faites pratiquer aux jeunes (moins de 16 ans), n’abusez pas des gros braquets et accentuez plutôt le travail en vélocité.
Pour la pratique de notre sport, des sorties de 1h30 à 2h00 suffisent amplement ou des séances sur home trainer de 45 min peuvent être très bénéfiques également. Après si vous faites des sorties à 15 à l’heure cela ne sert à rien d’un point de vue entrainement.
J’ajouterai une dernière chose : que l’on soit sprinteur ou fondeur il est important d’avoir un minimum de foncier.
Merci julien et bonne saison 2013 !

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Texte : Alfathor – Photos : AC Sotteville, Christine Dumouchel, ReL et droits réservés