Championnat du monde roller course 2011 à Yeosu (Corée du Sud) : Le Vénézuela
Après quelques étapes en Asie du Sud-Est, faisons nos valises pour l’Amérique du Sud ! Sacré périple : car pour venir de la capitale Caracas jusqu’à Yeosu, les Vénézuéliens ont dû faire étape à Paris, idem au retour ! Rencontre avec les patineurs sud-américains...
Par alfathor

Etape n°7 : Bienvenue au Venezuela !
Quand on sait que le voyage dure entre onze et douze heures pour relier Paris à Séoul, on ne préfère même pas compter le nombre d’heures qu’il a fallu à la délégation vénézuélienne pour se rendre sur les lieux des championnats du monde. Ce fut une véritable première épreuve à surmonter avant le début des compétitions !
La délégation du Venezuela
Le cru 2011 se composait de douze patineurs, dont sept Juniors (parmi lesquels deux filles) et cinq Seniors, dont une fille seulement. Même si les garçons étaient surreprésentés (75% de l’effectif), c’est bien grâce aux brillantes performances de la gente féminine que le Venezuela s’est hissé au dixième rang mondial, juste derrière les Italiens, l’Argentine et la France.
Les coureurs étaient accompagnés d’un kinésithérapeute, d’un médecin (accessoirement Cubain), d’un entraineur et de quatre dirigeants.
La práctica del patinaje en Venezuela
D’après le médecin avec qui nous avons passé l’essentiel de l’entretien, le roller se développe énormément dans le pays et le patinage de vitesse est de plus en plus populaire, même si la discipline n’est pas prête d’atteindre la côte de popularité du sport national qu’est le baseball. Quant au football, le ballon rond est loin d’être le sport favori des Vénézuéliens. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le Venezuela est le seul pays d’Amérique du Sud à n’avoir jamais participé à une Coupe du monde – alors que le roller vénézuélien est, lui, régulièrement représenté aux championnats du monde !
Le Venezuela est divisé en vingt-trois Etats. Dans treize d’entre eux, il existe de nombreux clubs. Cinq pistes et cinq circuits routiers sont parsemés sur le territoire. Et ce sont ces installations qui accueillent chaque année le peu de compétitions (cinq par an) qui se déroulent dans ce pays du Nord de l’Amérique du Sud. C’est pour cette raison que les Vénézuéliens se déplacent régulièrement à l’étranger, chez leurs voisins colombiens, mais également plus au Sud en Argentine ou au Chili, voire même de l’autre côté de l’Atlantique en Espagne ou en Allemagne.
La préparation et la sélection pour le mondial
Les athlètes retenus dans la délégation sont ceux qui ont obtenu les meilleurs résultats lors des différentes compétitions qui se sont courues sur le territoire vénézuélien. Aucun stage de préparation spécifique n’a été organisé dans la mesure où les athlètes de la sélection s’entrainent ensemble toute l’année, au sein d’une structure comparable à celle d’un pôle.
Si les patineurs ne sont pas considérés comme des professionnels, ils perçoivent malgré tout une rémunération mensuelle de leur fédération variant de 100 à 150 US $. Quant à leur déplacement à Yeosu, la fédération prend en charge l’ensemble des dépenses.
Les objectifs à Yeosu
Les espoirs de médailles reposaient sur la Junior Solymar Vivas et sa néo-compatriote Sandra Buelvas, d’origine colombienne et devenue Vénézuélienne. Leurs entraineurs ne se sont pas trompés en prédisant au moins une médaille pour chacune d’elles.
« Les exploits de Sandra ont même été au-delà de nos espérances ! Nous savions que la médaille était à sa portée, de là à parier sur le maillot… je ne suis pas certain que je l’aurais fait ! », affirme l’un des entraineurs. Et pour cause, Sandra l’a fait ! Elle est allée décrocher l’or dans une finale à la composition inédite lors des 500M sur route. Si les paris en ligne avaient été ouverts, la côte d’une telle finale aurait atteint des sommets. Asiatiques et Européennes avaient été évincées lors des demi-finales. Et ce n’est pas tout : pas une Colombienne n’était parvenue à se hisser en finale. Les Sud-Américaines s’étaient imposées en force : au départ figuraient donc la Chilienne Maria Jose Moya, la Mexicaine Veronica Elias, l’Equatorienne Ingrid Factos et bien sûr Sandra Buelbas. C’est cette dernière qui est allée l’emporter en 43’890 devant la Chilienne et la Mexicaine.
Quant à Solymar Vivas, c’est également à l’occasion des 500M sur route qu’elle est allée chercher sa médaille. Mais cette fois-ci, ce sont bien les exceptionnelles Colombiennes Yesenia Escobar (victoire en 43’144) et Magda Garces qui ont trusté les deux premières marches du podium mondial. Le bronze revient à Solymar qui franchit la ligne avec à peine deux dixièmes d’avance sur l’Allemande Laetishia Schimek.
Concernant les garçons, l’objectif était le Top 10, tant chez les Juniors que pour leurs ainés. En Junior, le sprinteur Breiner Flores aura atteint l’objectif à plusieurs reprises en décrochant par deux fois une septième place sur le 300M chrono (en 25’485) et sur le 500M sur piste. Ses compères fondeurs ne sont de leur côté pas parvenus à entrer dans le Top 10 mais s’en sont approchés en se plaçant plusieurs fois onzième ou douzième. Dans la catégorie Senior, c’est le frère de Breiner qui est allé chercher la meilleure performance : Enrique s’est ainsi classé quatrième lors du 500M sur piste, juste derrière un certain Nicolas Pelloquin ! Son ami Juan Jardine a lui aussi rempli son contrat sur le 200M chrono en se classant huitième.
Le retour au Venezuela
Les athlètes médaillés recevront des subventions spéciales de leur fédération. Et comme le roller de vitesse tend à être de plus en plus reconnu dans le pays, les meilleurs athlètes du cru 2011 ont de grandes chances de se faire inviter sur des plateaux de télévision lors de « TV shows » pour parler de leurs exploits… Imaginez Yann Guyader ou Nicolas Pelloquin sur le plateau de Laurent Ruquier ou sur celui de Michel Denisot et vous aurez une petite idée de ce qui attend nos amis vénézuéliens !
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Photos : Daniel Busser