Championnat du monde roller course 2011 à Yeosu (Corée du Sud) : la délégation indonésienne
Bienvenue au sein de la délégation du plus grand archipel du monde : l’Indonésie ! C’est dans le box réservé à cette délégation, situé sur un terrain de sport synthétique surplombant l’anneau de Yeosu, que nous avons pu discuter ensemble du roller en Indonésie, des patineurs et des objectifs principaux de la délégation...

Etape n°4 : Bienvenue en Indonésie !
…Objectifs d’ailleurs qui risquent d’en surprendre plus d’un : les championnats du monde ne constituent pas leur objectif principal de la saison, mais une simple étape dans leur préparation aux SEA GAMES (pour South-East Asian Games) qui se dérouleront au mois de novembre, en Indonésie justement !
Lors de notre entretien, le championnat du monde débutait à peine et les Indonésiens tentaient de récupérer en catastrophe de leurs émotions à la suite d’un problème de visa.
« Nous aurions dû arriver à Yeosu le 26 août, trois jours avant le début des épreuves sur piste. Mais nous avons hélas été retenus en raison de problèmes administratifs : heureusement, ce fut temporaire ! Mais malheureusement, cela nous a privés de la cérémonie d’ouverture et les athlètes ont accumulé de la fatigue inutile » explique celle qui fait office d’interprète au sein de la délégation.
La délégation indonésienne
Ils sont 16 patineurs Indonésiens (8 filles et 8 garçons) à avoir fait le déplacement jusqu’en Corée, accompagnés de trois entraîneurs nationaux, d’un dirigeant et d’un certain Bill Begg. Tous ont donc débuté leur championnat dans des conditions particulières : « ils vont devoir vite oublier cet épisode regrettable et se concentrer sur leurs course, le championnat est lancé désormais, il faut y aller de l’avant » nous précise notre jeune interlocutrice, les pieds sur terre. Il n’y a ni kinésithérapeute, ni médecin dans la délégation. En cas de problème, c’est donc au personnel médical local que devaient être confiés les coureurs.
Le roller en Indonésie
Les patineurs sont très nombreux dans ce pays transcontinental d’Asie du Sud-Est et d’Océanie, mais peu d’entre eux pratiquent en club. « Depuis une dizaine d’années, le roller s’est très largement démocratisé » nous explique l’interprète. Il y a de plus en plus de patineurs, mais aucun pour l’instant ne parvient à sortir du lot pour atteindre un bon niveau mondial.
« Nous sommes encore en queue de peloton et nous ne pouvons pas encore nous comparer à la Corée du Sud ou à Taïwan, mais nous progresserons… » explique Sylvia, l’une des patineuses de cet archipel aux 17000 îles, dont 6000 sont habitées.
Dans ce pays de 240 millions de personnes, le 4ème le plus peuplé au monde, la fédération de roller ne compte qu’à peine un demi-millier de licenciés et une trentaine de clubs, soit un ou deux par province (dans les quatorze plus grandes d’entre elles seulement). Quatre pistes sont parsemées sur le territoire, mais toutes ne répondent pas aux standards internationaux.
Les sports les plus populaires en Indonésie sont le football, comme dans de nombreux autres pays, mais également le badminton. Ils attirent à la fois de très nombreux pratiquants mais également un nombre important de spectateurs. Le roller de vitesse reste en comparaison un sport très confidentiel…
La sélection et la préparation aux championnats du monde
Bill Begg, ex-patineur devenu par la suite entraineur à la réputation planétaire, a été l’entraineur officiel des Indonésiens cette saison. Le Néo-Zélandais, accessoirement père de Nicole, a passé trois mois à Bandung à entrainer les athlètes indonésiens.
Nous n’aurons pas plus de précisions quant aux critères précis de sélection… Peut-être n’y en avait-il simplement pas.
Monsieur Begg, que nous avons croisé ici où là autour de la piste ou à « PartyLand », le self-service où toutes les délégations se restauraient midi et soir, monsieur Begg donc a insisté sur la technique sur piste. Les conditions d’entrainement n’étaient pas faciles car l’anneau sur lequel se sont entrainés les coureurs indonésiens pendant ces trois mois de préparation est minuscule. Il est loin de répondre aux standards internationaux et cela a forcé les patineurs à travailler leur trajectoire des heures durant.
Les sélectionnés à Yeosu sont ceux qui participeront aux SEA Games, objectif principal de cette délégation. Les championnats du monde ne constituent en réalité qu’une étape dans leur préparation à ces Jeux d’Asie du Sud-Est.
La préparation aux Jeux d’Asie du Sud-Est : une priorité !
Les rouges, blancs et noirs (couleurs de leur combinaison) n’ont qu’un objectif en tête : décrocher la première place au classement des nations à l’occasion des South Asian Games qui se tiendront au mois de novembre 2011 à domicile. C’est la première fois que le roller de vitesse est présent à ces Jeux et ce pays aux milliers d’Îles espère se voir pousser des ailes pour aller récolter un maximum de médailles et battre son adversaire le plus féroce, à savoir la Thaïlande. « La fédération exerce beaucoup de pression sur les athlètes pour qu’ils brillent sur la scène Sud-asiatique », affirme l’une des athlètes présente dans le box.
En réalité, il y beaucoup d’argent en jeu pour ces Jeux justement, et la fédération de roller du pays investit pas mal d’argent : c’est pour cela que les patineurs ont la pression. Même s’ils ne sont pas professionnels, les athlètes reçoivent un salaire mensuel de 400 US $ dans le cadre de leur préparation aux SEA Games. Les coaches locaux quant à eux sont payés 650 US $ et le privilégié Coach Begg perçoit pas moins de 3000 US $ par mois. Un véritable investissement ! Pour l’anecdote, à Yeosu, la fédération a versé un complément de 150 US $ par jour pour couvrir les frais de transport, d’hébergement et d’alimentation.
Les championnats du monde de Yeosu constituent la deuxième des trois étapes fixées dans le programme de préparation aux SEA Games. La première étape du programme a eu lieu en juin à Namwon en Corée et la troisième devrait se tenir à Haining en Chine au mois d’octobre.
Reste à savoir si cette deuxième étape de préparation aura été concluante pour les patineurs Indonésiens. Seront-ils parvenus à se confronter à leurs futurs et principaux concurrents de Thaïlande et de Singapour notamment ? Auront-ils eu un véritable aperçu des Jeux à venir ? La suite au prochain épisode avec la délégation de Singapour, et les autres (!)…
Voici quelques mots de conclusion de la part des athlètes présents lors de notre entretien : ils connaissent la France, mais pas vraiment grâce au roller, et pour cause : « Hello, Indonesian skaters gladly will go to France to watch the Tour de France »… Pourquoi ne pas venir aux Trois Pistes avant le Tour ?
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