Championnats de France route à Angers
« Une difficulté n'en est plus une à partir du moment où vous l'affrontez » comme disait Baden-Powell. La barre de la sélection en équipe de France est certainement une difficulté. Certains l'ont affronté avec succès ce week-end à Angers. Pour d'autres, il faudra encore patienter un peu...
Par alfathor

Des titres et les premières sélections
Quoiqu’il en soit, tout le monde aura passé un week-end ensoleillé dans la capitale des ducs d’Anjou, à peine assombri par une petite averse dimanche midi – qui plus est pendant la pause. Sur un circuit très long (400 m, autant qu’à Gujan-Mestras) et qui n’offrait presqu’aucun répit (succession de virages droite-gauche, un long virage à gauche avant l’arrivée, une assez courte ligne droite), les plus forts ont gagné. Forcément ! Les championnats de France route se sont déroulés pratiquement sans pause. Le programme, très chargé, incluait en effet des courses Vétérans et des courses Minimes (un critérium national pour cette catégorie). Voilà quelques années que les Vétérans se battent pour obtenir leur championnat de France. Une fois cette victoire acquise, ils se sont également battus sur l’anneau du parc des Sports de la Baumette, souvent avec une hargne de Cadet ! Nous reviendrons plus tard sur les résultats de cette catégorie. Pour toutes les autres, l’enjeu d’Angers était de taille : quatre sélectionneurs nationaux les yeux rivés sur les performances des uns et des autres, une sélection en ligne de mire. Qui l’a décrochée ? Qui peut encore espérer ? Le point avant les championnats de France piste de Valence d’Agen…
Une densité intéressante chez les Elites hommes
Que ce soit en vitesse ou en fond, les talents ne manquent pas chez les Elites hommes. A commencer par nos deux sprinters nationaux, Nicolas Pelloquin (CPR Mouilleron) et Gwendal Le Pivert (RS Guingamp) ! L’un et l’autre sont vraiment très proches et semble-t-il complémentaires, comme ils l’avaient déjà laissé entendre à Grenade-sur-Garonne (première CJS de l’année). Ils l’ont démontré lors du 200m chrono, s’adjugeant les deux premières places qualificatives en déroulant après le virage et allant chercher l’or et l’argent en passant sous les 17 secondes en finale. Nicolas Pelloquin, un brin plus véloce, se succède à lui-même au palmarès du 200m (16’55 contre 16’626 pour Le Pivert et 16’766 pour Elton De Souza). Le Vendéen filait vers un nouveau titre en finale du 500m : toujours en tête dans la dernière courbe, il semblait en mesure de contrôler la course jusqu’à la ligne. Mais Gwendal Le Pivert, à l’affût en seconde position, est allé chercher une trajectoire difficile dans la ligne droite. Le Breton, assez élastique et puissant pour relancer, a décroché son titre devant Pelloquin. Un partout chez les sprinters, mais aussi deux qualifiés pour les championnats d’Europe. Déjà, sur les épreuves de vitesse, on voyait poindre le nez de quelques fondeurs, comme par exemple Brian Lépine (AL Saint-Sébastien). Le Ligérien aurait tout aussi bien pu prendre l’or en finale du 500m, même si Le Pivert et Pelloquin font figure d’épouvantails. Il est « passé à côté » sur les courses de fond alors que les événements auraient pu lui sourire, tant lors du 10km à points que lors du 20km à élimination… Samedi, lors de la course à points, Lépine s’échappait pratiquement dès le début avec Yann Guyader (Métallo Sport Chantenaysien), Elton De Souza (Roller Provence Méditerranée) et Ewen Fernandez (Bouaye). Sur un circuit qui n’offrait que très peu de répit, il devait décrocher le premier du groupe d’attaquants, puis abandonner. Dimanche, il se trouvait légèrement en retrait dans le sprint final de l’élimination et devient « seulement » vice-champion de France.
Yann Guyader chute… et abandonne
Seulement ? En fait, depuis le début de saison, Brian Lépine est l’un des plus sérieux prétendants à une place en équipe de France : bon finisseur et excellent rouleur, il a démontré lors des CJS et des marathons de la Coupe de France qu’il avait une carrure « tout-terrain ». Champion de France l’année dernière à Mouilleron, il avait déjà fortement impressionné. Mais à Angers ce week-end, il est tombé sur deux « os ».
Le premier s’appelle Elton De Souza. Le néo-Bordelais est allé conquérir le titre qu’il voulait, celui de la course à points. Il ne faut pas aller chercher le tournant de cette course longue (10km, soit 25 tours) et pleine de rebondissements dans l’échappée très tôt partie, mais bien aux alentours du dixième tour. Yann Guyader chutait presque sur la ligne en essayant d’aller remplir son escarcelle déjà bien remplie… La victoire semblait tendre les bras au meilleur marathonien du monde en 2010. Guyader se relevait, tentait de relancer la machine pour revenir sur le peloton qui venait de le doubler, encouragé par les spectateurs. C’était peine perdue : il abandonnait un tour plus tard…
Le vent des indoors
La voie était donc libre pour De Souza. Mais celui-ci n’a pas vraiment pu se reposer sur ses lauriers. Il a fallu qu’il bataille dur pour aller chercher son titre ! Car ni Ewen Fernandez, ni Nolan Beddiaf (RIL Lamballe), qui n’a jamais ménagé ses efforts, ni Thomas Boucher (CPR Château-Gontier), revenu du diable-vauvert en fin de course, ni enfin Valentin Joyaux (ASTA de Nantes), remis en course grâce à son coéquipier Maxime Provost, ne lui ont laissé la piste grande ouverte ! On percevait d’ailleurs que, jusqu’à la fin, rien n’était joué : le paquet s’étirait, des pistoleros attaquaient et des trous se formaient, avant de se combler… C’était un peu à qui flancherait le premier. Elton De Souza a donc été très fort (22 points), mais Ewen Fernandez (14 points) et Valentin Joyau (6 points) ont été assez combatifs et rusés pour venir prendre les deux médailles restantes. De Souza, Fernandez et Joyau : sur le podium final, on sentait comme le vent des indoors de cet hiver souffler sur la cité des ducs d’Anjou…
En l’absence de Yann Guyader, la course à élimination était un peu plus ouverte. D’autant plus qu’il s’agissait d’un 20km, soit 50 tours : autrement dit, il y avait largement la place pour s’exprimer. Avec 30 tours à vide, on aurait pu penser un instant que le peloton allait temporiser. C’était sans compter sur les velléités de quelques uns, à commencer par Matthieu Barrault (Levallois Sporting Club) : le coach du Pibrac RS alignait les patineurs dans un premier tour mené tambour battant. Pas le temps de tergiverser : presque immédiatement, Jean-Bernard Péridy (POL Longjumeau) filait à son tour. Trois patineurs suivaient, notamment Julien Despaux (RS Grenade-sur-Garonne) qui en remit une couche… Le peloton, encore vigilant, revenait cependant. Nous en étions à trois tours et Péridy insistait. Parti d’abord seul, il se faisait rejoindre par Vincent Esnault (LSC) : les deux allaient commencer un « contre-la-montre » de plus de 15km avec le peloton à leurs trousses.
Sprint houleux à l’élimination
Le duo de tête enchaînait les relais à un rythme de 36 secondes au tour, laissant les hommes forts s’expliquer à un demi-tour environ. Il fallait bien qu’ils réagissent, et à neuf tours de l’arrivée, l’échappée se faisait avaler. Les sept derniers tours allaient encore se révéler très indécis. Nolan Beddiaf, qui avait fait beaucoup d’efforts pour aller chercher les fuyards, se faisait éliminer très tôt, à la dixième position. Thomas Boucher tentait un coup de Trafalgar pour s’immiscer parmi les finalistes, mais il se trouvait encore un peu juste pour le podium. En fait, un trio se détachait dans les derniers hectomètres, et bien malin qui pouvait prédire l’ordre d’arrivée. Brian Lépine semblait le moins bien placé dans la course au titre : il était en troisième position. Mais on connait son finish… Elton De Souza collait au short d’Ewen Fernandez, prêt à sauter sur la ligne… Un véritable embouteillage en perspective !
Alors que Fernandez filait plein centre, De Souza pointait le bout de son nez sur sa droite et Lépine essayait de remonter sur sa gauche. Dans l’action, Fernandez se rapprochait de De Souza, semblant lui fermer la porte. Difficile à juger : à pleine vitesse, on a tous ressenti cette force qui rapproche deux concurrents – qu’on appelle communément la force d’attraction. Manquant de place, sauf à rouler dans l’herbe, De Souza se relevait. Brian Lépine, qui avait trouvé son chemin à l’intérieur, aurait pu en profiter, mais il était trop juste. Ewen Fernandez, qui courait après un titre national depuis quelques temps, s’imposait donc (enfin) !
Avec quatre vainqueurs en autant de courses, l’équipe de France Elite pour les championnats d’Europe se dessine petit à petit. Pelloquin et Le Pivert en sprint (mais tout aussi capable d’aller « dépanner » sur des courses de fond ou les relais), De Souza et Fernandez sur les longues distances. Ces deux derniers affichent des statistiques très intéressantes de véritables patineurs polyvalents, puisqu’ils sont sur les podiums nationaux et internationaux depuis cet hiver ! 2011 s’annonce en effet comme un bon cru pour le Girondin du team RPM Poli, qui aligne un titre aux indoors, une troisième place aux 3 Pistes et donc ce titre sur route. Idem pour le « road captain » du team Powerslide, Ewen Fernandez, médaillé aux indoors, au France Marathon sur le contre-la-montre et donc au France route. Il reste néanmoins des places à prendre dans cette équipe de France, et on pense bien sûr à Yann Guyader (double champion de France à Pornichet), mais aussi évidemment à Brian Lépine, très régulier depuis le début de l’année. Il reste également un championnat de France à Valence d’Agen, donc les jeux ne sont pas encore faits !
La « Halbout connection » sous la bannière tricolore
La sélection prend forme également chez les Elites femmes. Evacuons cependant d’emblée une problématique : celle de Marie Poidevin (RAC de Saint-Brieuc). La Bretonne est surclassée Elite, mais elle devrait courir avec les Juniors A aux Pays-Bas pour les prochains championnats d’Europe Absolus. Elle en a l’âge en tout cas, puisqu’elle est même Junior B d’après son acte de naissance… Autrement, elle répond parfaitement aux critères de sélection du niveau au-dessus. Avec deux titres à Pornichet et un autre acquis samedi sur le 200m chrono, d’un souffle (1/10ème de seconde) sur Cindy Etonno (CPR Château-Gontier), elle est en tout cas la plus tricolore de la catégorie reine en 2011 !
Par le passé, l’équipe de France Elite a déjà eu l’habitude d’ouvrir ses portes à des fratries. On se rappelle des frères Grandgirard au championnat du monde de Valence d’Agen en 2001. Sylvie et Pascal Gravouil ont marqué de leur emprunte (de pied) les années 80 – et Sylvie marque encore aujourd’hui de son emprunte de coach le club de Château-Gontier. Les années 2010 verront-elles la « Halbout connection » s’installer chez les Elites femmes ? Une chose est sûre, l’une comme l’autre sont allées chercher leur ticket pour les championnats d’Europe. Et tout s’est joué dimanche. Clémence a pris le titre en finale du 500m, alors que sa sœur Justine terminait quatrième, à la lutte pour le bronze… Cette dernière s’imposait proprement l’après-midi dans la course à élimination, au terme d’un autre sprint houleux qui a malheureusement vu Cindy Etonno terminer par terre alors qu’une médaille lui tendait clairement les bras. Dans cette course, Clémence rafle la médaille de bronze, alors que Laetitia Le Bihan parvient à s’immiscer entre les deux sœurs pour prendre l’argent.
Le Sud-Ouest se fait la belle chez les Elites femmes
La sélection n’est toujours pas assurée pour Le Bihan d’ailleurs. Elle qui fut sans doute la meilleure Française en 2010 sur les courses traditionnelles, mais elle va devoir patienter jusqu’à Valence d’Agen pour savoir si oui ou non elle ira aux Pays-Bas, et peut-être en Corée du Sud dans la foulée. Car dans la course à points, et comme la plupart des autres concurrentes, elle s’est fait voler la vedette par deux « jeunettes » aux dents longues, Juliette Pouydebat (Pibrac RS), 19 ans, et Lucie Peruzzetto (AL Valence d’Agen), 20 ans. Les deux patineuses du Sud-Ouest se sont fait la belle pour aller ramasser les points (20 pour la première nommée et 16 pour la seconde), en laissant à distance le peloton. La seule qui a pu vraiment réagir, Laetitia Le Bihan justement, n’a pris « que » 14 points – ainsi que la médaille de bronze.
Peu à peu, la prochaine équipe de France féminine s’esquisse à son tour. Outre les sœurs Halbout, Juliette Pouydebat est donc sûre d’en faire partie. Lucie Peruzzetto, qui revient d’une période de méforme, s’annonce comme une redoutable prétendante. Mais d’autres patineuses d’expérience patientent sur le perron : Le Bihan bien sûr, mais encore Aurélie Duchemin (ALC Bouguenais), Cindy Etonno ou encore Aurore Schiro (Valence RS) en vitesse. Les jeux ne sont pas encore faits…
Pierre-Yves Péridy n’est plus un outsider
La catégorie Junior semble définitivement relancée. Tant mieux ! L’année dernière, Joris Gardères (Valence d’Agen RS) l’avait survolée de la tête et des épaules sur le territoire national, mais la concurrence semblait inexistante. Cette année, il n’en est rien. Gardères domine encore, mais pas toujours. Il a cependant conforté son statut en prenant la victoire lors de la course à élimination samedi devant Aurélien Roumagnac (Pibrac RS) et Guillaume De Mallevoue (2APN Avon). Comme il avait déjà deux titres dans son escarcelle à la suite du France Marathon, Guillaume venait en conquérant sur les terres angevines, sa sélection pour les championnats d’Europe déjà en poche. Darren De Souza (RPM) est allé fort logiquement décrocher sa place en pliant la finale du 200m chrono dans un temps digne de ceux des Elites (16’908). Quant à Benjamin Pierre-Jean (Bouaye), encore blessé, il a annoncé son retour à Valence d’Agen : nul ne doute qu’il aura la niaque pour faire trembler les chronos lui aussi !
Il restait toutefois encore des places à prendre pour compléter l’équipe. Et quatre sérieux prétendants en lice : Tomy Lépine (AL Saint-Sébastien), champion du monde à Guarne en 2010, Aurélien Roumagnac, vice-champion du monde à Guarne également, ou encore Pierre-Yves Péridy (POL Longjumeau), champion d’Europe 2010, semblaient sur le papier les plus sérieux pour se positionner. Pierre-Yves Péridy est, parmi les six cités précédemment (Benjamin Pierre-Jean inclus), le seul avec Joris Gardères qui n’appartient pas à un Pôle. Cette différence peut sans doute le faire passer pour un outsider, étant donné qu’il doit suivre un cursus scolaire « normal », sans aménagement horaire. Mais après ce week-end, il faudra bien se rendre à l’évidence qu’il n’en est rien.
Donné logiquement perdant en finale du 500m (face à Darren De Souza, difficile de faire autrement), Péridy s’est littéralement arraché pour sortir de sa quatrième place dans le dernier virage et lancer sa roue (bien au sol évidemment, car sinon, c’était l’égalité parfaite avec De Souza…) vers l’or. Changement de tactique sur la course à points : le Francilien a clairement pris les devants, s’extirpant d’un paquet quelque peu apathique avec Léo Baudouin (OC Saint-Herblain), pour aller remplir son escarcelle de 24 points. Il relègue Baudouin à 10 points et Guillaume De Mallevoue, qui a bien finit la course, à onze longueurs. Surtout, en faisant la course pratiquement entièrement en échappée, il a donné à son deuxième titre du week-end une dimension supplémentaire. Décidemment, Pierre-Yves Péridy n’est plus un outsider !
Philippe Poirier médaillé en National
La catégorie Nationale est souvent présentée comme l’antichambre de la catégorie Elite. Entre ceux qui préparent leur montée et ceux qui « encaissent » leur descente, on assiste souvent à des courses enlevées avec pas mal de suspense. Chez les hommes, le suspense était à son comble sur la course à points. Fait rarissime, les trois médaillés ont fini avec le même total de points, à savoir 10 chacun. L’ordre sur les marches du podium a donc été déterminé à l’issue du sprint final, et c’est Pierre-Emmanuel Hardy (RS Dijon Bourgogne) qui a décroché le gros lot. Mais notons tout de même que son second, Philippe Poirier (VSF La Ferté-Bernard), aurait tout aussi bien prendre le maillot tricolore. C’aurait été un drôle de clin d’œil de l’histoire : le Sarthois (d’origine) a en effet fait le choix de courir avec les Nationaux alors qu’il pourrait s’aligner avec les V1. Mais avec lui, il faut dire que c’est un peu plus compliqué… Car Philippe a montré qu’il peut tout aussi bien suivre les Elites ! Voilà franchement un patineur incroyable, au plus haut niveau depuis… aller, on ne donnera pas le nombre exact d’années : on dira juste qu’il lui en reste au moins autant à arpenter les circuits de roller !
Patrick Lausdat (ROBB), troisième du 10km à points, prend quant à lui un titre sur le 20km à élimination devant Mickaël Beddiaf (RIL Lamballe) et Florian Cormier (JS Coulaines). C’est Pierre Laurent (POL Longjumeau), entre deux concours d’entrée aux Grandes Ecoles, qui vient logiquement remporter la finale du 200m chrono et Sébastien Hector (AL Saint-Sébastien) qui s’adjuge celle du 500 m. Quatre patineurs pour quatre titres : encore un commerce équitable !
Chez les Nationales femmes, le partage a aussi eu lieu. On n’attendait pas forcément Marlène Boulait (CPR Château-Gontier) sur la plus haute marche du 200m chrono : ce fut donc une bonne surprise pour la Mayennaise. Laura Fourcade (Grenade RS) a pris deux titres, l’un sur le 500m, l’autre sur la course à élimination : il faut savoir varier les plaisirs entre le fond et la vitesse ! Camille Cochet, pour finir, inaugure sa collection de maillot(s) grâce à la course à points : appliquant une tactique à la Pierre-Yves Péridy ou à la Juliette Pouydebat, la Francilienne s’est en effet échappée avec Chloé Levin (Roulettes Herbretaises) et a pris 10 points pour l’or. Cette dernière a cependant pris l’ascenseur inverse, puisqu’avec 5 points au final, elle ne termine « que » quatrième… Laure Guillard (JS Coulaines) termine deuxième avec 7 points et Laura Fourcade troisième avec 5 points, mais une meilleure place au sprint final que Levin.
Raphaël rafle tout !
Au moins, du côté des Cadets, tout est simple. Un seul nom suffit pour résumer la situation : celui de Raphaël Planelles (Les Fous Volants de Villetelle). Le Provençal a tout raflé, du chrono aux courses de fond. Insatiable, il est allé chercher un quatrième titre (sur quatre possible) à l’élimination, presque en dilettante – s’il est possible de le dire de cette façon ! Se sentant en sécurité dans le dernier virage avant l’arrivée, il s’apprêtait à fêter dignement son score parfait. C’était sans compter sur Kévin Duguet (ROBB), qui déclenchait son sprint sur l’extérieur. Planelles relançait donc juste ce qu’il faut pour tenir Duguet à distance, c’est-à-dire sur une belle deuxième place quand même !
L’effort – et les titres – ont été très partagés chez les Cadettes au contraire. Enfin, partagé, c’est beaucoup dire en réalité : car le partage n’a concerné que deux filles, à savoir Ysia Clausses et Déborah Marchand (ALC Bouguenais). Ysia Clausses (Pibrac RS) s’impose sur le 200m chrono avec un temps de 19’631 et en finale du 500m. Déborah Marchand prend pour sa part les deux titres dans les courses de fond, même si la Pibracaise n’est jamais très loin (deuxième à chaque fois). Pour les sélections, ça reste cependant compliqué : Lyse-Anne Planchenaud (CPR Château-Gontier), Flavie Balandras (LOU Roller), Polixeni Zissis (RAC Saint-Brieuc), voire encore Julie Ouvrard (Roulettes Herbretaises) sont sur la liste des postulantes !
Gus avait les clés du paradis pour Saint-Pierre !
Ah, les Vétérans ! On leur a fait une place spéciale à Angers. En 2014, ils courront le championnat du monde du marathon avec les autres catégories, y compris les Elites. Alors autant qu’ils soient reconnus officiellement dès maintenant. Dans la catégorie V1, certains ont encore des jambes de 20 ans : on les voit très véloces, agiles sur leurs rollers, virage à gauche ou virage à droite, qu’importe ! D’autres sont un peu courts, mais ils s’accrochent. Les V2 sont plus sages, mais ils se battent aussi comme des lions pour les médailles ! Ils ne lâchent rien et après tout, c’est bien normal : il s’agit d’un championnat de France, non ?
Commençons par les V2, une fois n’est pas coutume. Si Olivier Heuzé (USM Villeparisis) a bien gagné la première course (un 1000m), il s’est en revanche fait voler la vedette par Custodio Alvès E Silva (RS Saint-Pierre), alias Gus pour les intimes. Avec sa glisse impeccable et son style plein d’assurance, il a pris trois titres sur quatre possibles (le 500m et les deux courses de fond), envoyant ses supporters du club haut-normand directement au paradis ! Gageons qu’à son retour dans sa patrie, il va même re-convertir ses deux grands garçons au roller… Outre Olivier Heuzé et Gus, Jacques Houssais (ASTA de Nantes) a gagné deux podiums sur le 5km en ligne ainsi que sur le 10km en ligne (médaille de bronze à chaque fois). Philippe Chapuis (ROCS) et Elhadi Beddiaf (USMV) ont pris la troisième place respectivement du 1000m et du 500m.
Cathy Coustès (RS Pibrac) n’a pas fait de détail chez les femmes : quatre titres sur quatre possibles, 100% de réussite. Brisons un instant les codes de la rigueur mathématique et poussons la barre jusqu’à 150% ! En gagnant tous ces maillots devant son fils, madame Coustès a certainement fait naître un futur champion : il voudra sans aucun doute faire aussi bien que sa maman… dans quelques années ! Pour compléter les podiums, on a pu compter sur la régularité de Nathalie Dictus (POL Longjumeau), quatre fois vice-championne de France, mais aussi sur Nathalie Poujol (TUE Saint-Germain), trois fois bronzée !
Des Dijonnais insatiables en V1
Du côté des V1, le chef, c’est Eric Weinbrenner (Strasbourg RS). L’Alsacien sait s’économiser et lancer un sprint hyper véloce dans les derniers 100m, l’essentiel pour faire la différence. Il s’arroge les deux titres en fond et celui du 1000m. Weinbrenner a cependant dû baisser pavillon face aux assauts répétés des fougueux Dijonnais Thomas Dauvergne et Cédric Faron (AM Sports). Le premier cité aurait certainement pu aller décrocher le titre suprême, mais il a joué la course d’équipe et il rentre en Bourgogne avec deux médailles autour du cou (argent sur la 1000m, bronze sur le 5km et le 10km). Son acolyte a finalement pris l’or au moment où ils s’y attendaient probablement le moins, en finale du 500m. Quoiqu’il en soit, nous allons leur tirer un grand coup de chapeau, car depuis le début de la saison, tous les deux ne ménagent pas leurs efforts pour durcir la course et prendre le vent ! Ils méritaient bien ce titre et ces médailles ! Comme les championnats du monde Masters se courront sur leurs terres le mois prochain, on peut d’ores et déjà imaginer le meilleur… et le leur souhaiter à l’avance !
La catégorie V1 est celle d’un très bon mélange entre deux ingrédients. D’un côté, les « vieux de la vielle », des patineurs qui ont connu le quad (qu’on appelle aussi le patin traditionnel), les shorts de tennis, voire même les roues en bois. On peut ranger dans cette catégorie le fameux Nordine Saïdou (MSC), champion d’Europe au milieu des années 80, qui n’avait pas hésité à ressortir le maillot « vintage » en laine et le casque d’époque ce week-end. Jean-Marie Coustès (AL Valence d’Agen), qui s’est battu comme un beau diable pour aller chercher une médaille au 500m et une autre sur le 5km, Olivier Péru (RS Caen), qui n’a pas eu de chance dimanche, Cédric Mondet (Bischheim Speed Skating), qui a décroché sa médaille de bronze en finale du 500m, ou encore le local – il habite à 1 kilomètre du circuit – Romaric Geslot (Intrépides Angers Roller) font aussi partie de ce lot-là. Les autres, à côté, font office de petits jeunes. Ils ont débuté avec des patins en ligne, mais ils ont vite progressé et tiennent la dragée haute à leurs aînés. Comme on ne peut pas tous les citer, il va falloir faire jouer le favoritisme… Alors, par exemple, Olivier Grizot et Hervé Anthoine (ROBB) ont énormément progressé en quelques années de pratique. On les a vus attaquer et manquer d’un rien le bon groupe, celui qui se battait pour le podium. Comme quoi, on peut être V1 et manquer d’expérience !
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cedrix
25 mai 2011 at 12 h 27 min..
25 mai 2011 at 9 h 56 min