Bilan de l’IFSA de Moscou
Les 28 et 29 juillet derniers s’est déroulée la 3e étape IFSA à Moscou. Rollerclub, qui organise l’événement pour sa 3e année consécutive, n’a pas lésiné sur les moyens pour réaliser une compétition grandiose. D'année en année, l'événement devient incontournable, mais une compétition en Fédération de Russie, ça se mérite…
Par alfathor

Moscou 2007 : les petits plats dans les grands
Vous rêvez de la place Rouge, de vodka ou des femmes russes ? Vous admirez Dimitry et ses toupies monstrueuses, Vladimir et sa fluidité, Polina et sa grâce ? Cette compétition est faite pour vous, tout au moins en tant que spectateur où le spectacle est assuré. En tant que compétiteur, le courage est obligatoire.
Moscou, c’est 4 heures de vol et 350 euros depuis Paris, mais aussi un visa à obtenir : les malheureux petits étrangers ont souvent souffert des paperasses à remplir, des attestations d’assurance, des invitations à fournir… le tout bien entendu aux bonnes dates. Le moindre souci, et tout est à refaire, ce qui n’arrange pas l’attente pour obtenir le précieux sésame.
Heureusement, Goga et Sioma, les gérants de Rollerclub, pensent à tout et à tous : ils vous donneront les documents nécessaires, réserveront votre hôtel, viendront vous chercher à l’aéroport, et mettront systématiquement à votre disposition un guide, qui sera chargé de vous conduire, de vous compter et veiller à votre sécurité durant tout votre voyage. Hé oui ! A moins de parler russe, de lire le cyrillique et d’avoir un sang aventurier, vous apprécierez ces précautions !
Le vendredi : la prise de conscience
Le vendredi, juges et compétiteurs sont enfin tous arrivés, sans autre problème que 2 heures de décalage et la fatigue du voyage de la veille.
Le petit guide vient chercher les touristes que nous sommes à l’hôtel, pour une petite visite de la ville : cathédrale du Christ-Sauveur, quartier de Kitaï Gorod, la Place Rouge, le Kremlin ; le GOUM, le Mausolée de Lénine, la cathédrale Bazile-le-Bienheureux, le musée d’Histoire d’Etat, la cathédrale de Kasan, bref, le centre touriste de Moscou, les bâtiments des cartes postales, d’autant plus que le ciel est bleu (et ce sera le seul jour).
Après cette petite balade, nous voici de retour à l’hôtel pour aller chercher les patins : les compétiteurs disposent d’un créneau horaire de 19h00 à 21h00 pour aller prendre leurs marques sur le lieu de compétition.
C’est là qu’on s’aperçoit de l’ampleur de la chose : les affiches partout en ville, qui annoncent un grand rassemblement sportif pluridisciplinaire et le lieu – un complexe construit pour les jeux de 1980 : ça vous donne le vertige ?
Alors que penser lorsque l’on découvre les gradins jusqu’au plafond, la patinoire aux dimensions staliniennes et la centaine de patineurs et de bénévoles qui grouillent déjà sur la piste ?
Ainsi, pendant que les juges préparaient l’aire de compétition, les patineurs avaient la place d’installer une douzaine de lignes pour s’entraîner sur le reste de l’aire.
Après avoir chaussé et distribué quelques sourires, c’est le moment de commencer à rouler. Les locaux observent curieusement les inconnus pendant la file d’attente : la pression, la pression ! Certains préféreront roulotter dans un coin en attendant que ça se calme, d’autres décident de donner tout de suite le ton : le niveau est là, le style impeccable, la technique imparable.
Attention les mirettes, que faut-il faire ? Discuter et regarder curieusement, dans un sentiment instructif, ou se détourner des plus forts afin préserver le moral qui baisse à chaque enchaînement réussi, à chaque figure parfaitement exécutée ? C’est selon, et c’est le moral dans les chaussettes ou gonflé à bloc que l’on est reparti dîner, avant de regagner l’hôtel pour une nuit bien méritée…
Le samedi : les hostilités commencent
Le lendemain matin, branle-bas de combat : la compétition commence avec l’épreuve de slalom-figure femme, avec pas moins de 20 participantes ! C’est le moment de découvrir les inconnues de la veille, et de tester le moral.
L’ordre de passage est défini : les 2 jeunes Italiennes Sara Veronese et Chiarra Lualdi, les françaises Chloé Seyres (team France) et Caroline Lejeune, les Biélorusses et l’Ukrainienne se font noyées par la masse russe.
Les petites européennes n’ont pas fait le déplacement pour rien : Chloé assure son premier run, toujours aussi technique, alors que Clochette s’empare déjà la première place, malgré une fin de run décevante.
Les deux russes favorites, la grâcieuse Polina et Nadezhda font tout de même forte impression, avec un répertoire technique et un style travaillé qui leur assure les applaudissements nourris du (maigre) public, tout disposé à défendre ses championnes nationales. La petite Chiarra, qui a dû interrompre son run à cause d’un problème de musique, aura droit de le refaire, avant de s’éclipser devant son aînée, Sara.
La fin des premiers runs est marquée par la plus jeune compétitrice, un tout petit bout de chou prometteur Sveta Komisarzhevskaja.
Après une pause et un second temps d’échauffement plus tard, les dés sont jetés : se démarquent clairement du lot les deux françaises, les russes Polina et Nadezhda et l’italienne Sara Veronese. Seules les notes de juges peuvent les démarquer, et elles ne feront pas l’unanimité et le bonheur de toutes : 5 styles, 5 répertoires techniques, 5 personnalités, pour seulement 3 places.
Résultats féminins
Le podium sera finalement composé de l’italienne Sara Veronese en 3e position, de la russe Polina en seconde place, et de la française Caroline Lejeune sur la première marche. Chloé, qui a raté son 2e run, et Nadezhda, peut-être trop rapide pour les juges, se retrouve respectivement en quatrième et cinquième place.
A noter également un apport non négligeable du patinage artistique au sein de la population de slalomeuse : le port de tête, le positionnement, le style de patinage et les qualités (travail sur la musique et les attitudes, le sourire, la fluidité) comme les défauts (position des bras, plots évités, peu de figures spécifiques au slalom) se retrouvent facilement chez de nombreuses participantes.
Résultats masculins
Chez les hommes, c’est encore plus corsé : on compte 44 participants ! 7 Français ont fait le déplacement. En Equipe de France on retrouve Igor Cheremetieff, Baptiste Joie, Yohan Fort ou en indépendants Vincent Vu Van Kha et Christophe Flinois pour Rollerblade, Guillaume Barbaz « Skali » pour Powerslide, Olivier Herrero et Walid Nouh. En face on trouve aussi 4 Minskois et un Ukrainien, et bien sûr des Russes, de Moscou, de Saint-Petersbourg et même de … Vladivostok ! Là on se dit : « lui n’a pas de problème de visa, mais juste 6 heures de décalage horaire ».
Pour le déroulement de cette épreuve, on divise le nombre de participants en deux, afin de ménager une pause pour les malheureux juges et un temps d’échauffement pour les compétiteurs du 2e groupe sur l’aire de compétition.
On aurait pu penser que le nombre de patineurs aurait pu rendre la compétition longue et ennuyeuse, même pas !
Le public arrive enfin, il applaudit, il supporte, et il en redemande ! Est-ce la pluie qui l’a fait se réfugier à l’intérieur, une bonne communication, un public rôdé aux longues compétitions de patinage sur glace, ou le niveau exceptionnel des compétiteurs ? Le fait est là, et le reste de la compétition se fera dans une ambiance chaleureuse.
Il serait trop long de décrire les runs de chacun des compétiteurs, mais le niveau général est excellent, et chacun tente de se défendre du mieux qu’il peut : il faut attendre la 13e place pour voir se creuser un écart de plus d’un point sur la note globale entre 2 compétiteurs ! Les places sont chères, très chères, et le manque d’expérience sur la scène internationale se fera sentir chez beaucoup.
On retrouve donc aisément les plus connus : Vincent prend la 1ère marche du podium avec son 1er run presque parfait (il chutera sur le second), puis Yohan Fort (Team France) que son perfect n’arrivera pas à faire grimper plus haut, et enfin Dimitry Milekhin (Team Russia) malgré un nombre important de pénalité.
Igor Cheremetieff (Team France, champion de France en titre) s’empare de la 5e place après 2 runs peu convaincants. Bien connu sous nos latitudes et sur le circuit international, les autres Russes du Team Russia, Vladimir Tkachev, Kirill Ryazantev (Rekil) et Anatolij Gorbatov (Komissar) se placent respectivement 4e, 8e et 12e !
Petit pincement au cœur pour notre Monsieur Style national, Olivier Herrero : de tout évidence, son répertoire technique devrait être remis à jour ; saluons la participation de Walid, unique représentant du quad, petit chouchou de l’organisatrice (Ha forcément, quand on parle russe !) qui nous a régalé avec ses weelings dans les sens et ses rotations (seven, toupie croisées) à faire pâlir n’importe qui…
Dimanche : keep cool
Speed slalom féminin : Forza italia
Après la journée du samedi, le speed slalom arrive comme un soulagement : l’épreuve féminine est rondement menée. Des 11 participantes, on ne garde que les 8 meilleures afin de procéder aux quarts de finales.
Dès le début de l’épreuve, les deux italiennes Sara Veronese et Chiarra Lualdi prennent la tête, talonnées par Chloé Seyres, représentante de la France, et les 2 Russes Julija Isaeva et Nadezhda Zelenova.
C’est sans surprise que le classement se fera, respectant presque scrupuleusement l’ordre des qualifications ! Sara Veronese monte donc sur la 1ère marche, tandis que sa jeune compatriote Chiarra Lualdi finit 2e et Chloé Seyres se hisse à la 3e place, ayant battu Julija en petite finale.
Speed slalom masculin : cocorico !
L’épreuve masculine est plus intéressante : on dénombre 25 inscrits. Les 1/8 et les 1/4 de finales sont cruels : il est toujours malheureux d’assister à un duel où les 2 concurrents sont de même nationalité, voire des amis ! Ainsi Baptiste Joie fait sortir Vincent Vu Van Kha puis Guillaume Barbaz. Kirill Ryazantev doit affronter Anatolij Gorbatov…
Le podium menace tout de même d’être franco-français. C’était sans compter sur Vladimir Tkachev qui mène une lutte acharnée contre Igor Cheremetieff (oui oui n’oubliez pas malgré son nom, il fait partie du team France) en petite finale.
La finale voit s’opposer Baptiste Joie et Yohan Fort, les deux amis d’entraînement : Yohan mettra tout le monde d’accord avec le meilleur temps de la compétition en 5 seconde et 80 millièmes !
Sèche féminine
L’épreuve de sèche vient clôturer cette compétition : d’abord les filles, avec seulement 5 participantes, et qui plus est, toutes russes !
La barre de 85 cm met un frein aux ardeurs, avant que celle des 95 ne laisse plus qu’une seule fille en lice… Olga Fadina ne se démotive par pour autant, puisqu’elle monte sûrement et régulièrement jusqu’à la barre des 112 cm. Cette première place fait l’unanimité auprès du public. Natalija Maslova et Anzhelika Babij se départagent au nombre de barres chutées, et prennent respectivement la 2e et 3e place.
Sèche masculine
Chez les hommes, c’est la foule : 20 participants se pressent sur l’aire de compétition dans le plus complet désordre : pour s’échauffer, il faut jouer des coudes, avant que l’ordre de passage soit donné et remette un peu les choses en place.
Pour cette épreuve, il semble que le maître mot ait été « surprise » : surprise de voir un patineur en 4*100, surprise de voir sauter de nouveau Walid, surprise de voir le petit jeu auquel Kirill se plie avec plaisir avec notre quadeur : ce n’est plus de la hauteur pure, c’est du saut figure sans tremplin ! Mais aussi surprise du talent et de la jeunesse du Sauterelle Thomas Rataud, sélectionné en Equipe de France ou encore (douloureuse) surprise de voir un moscovite parfaitement inconnu pour nous occidentaux, sauter à 145 cm !
Thomas aura beau se démener avec le sourire, il devra laisser ses espoirs de victoire à 140 cm. Courage, c’est déjà pas mal, non ? Voilà une épreuve qui laissera le souffle coupé à tous les spectateurs et les patineurs, qui se presseront dès l’épreuve terminée sur l’aire de compétition, pour se comparer à la hauteur de la barre.
Le podium est donc composé de Dmitrij Podgornyi pour la 1ère marche, Thomas Rataud pour la seconde, et Mihail Smirnov pour la 3e.
Fin de la compétition
Après la remise des prix et une bonne douche, Goga et Sioma nous avaient encore préparé une super soirée, où tous les acteurs de cette compétition étaient invités à se retrouver autour d’un verre et d’une bonne assiette. Ambiance garantie !
La compétition terminée, c’est l’occasion de discuter avec les juges et les concurrents, d’échanger les points de vue et de découvrir l’esprit libéré la capitale de la Fédération de Russie. On se quitte à regret, mais gardez le sourire, une délégation russe avec les meilleurs sélectionnés viennent à Milan pour la finale des Championnats du Monde, qui se déroulent à la fin du mois. De quoi renouveler le spectacle et relever le niveau. Et puis au moins en Italie, il fait beau, il fait chaud, et il n’y a pas besoin de visa… mais l’année prochaine, promis, on y retourne quand même !
Moscou par Guillaume Haensler
Retrouvailles
La Coupe du Monde de Moscou démarre pour l’équipe de France dans la banlieue Parisienne par un stage de préparation. Les uns et les autres se retrouvent à Paris Charles De Gaulle pour manger et récupérer les voitures de location.
On assiste toujours à des retrouvailles sympathiques, même si tout le monde s’était quitté une semaine avant lors de la magnifique étape de Coupe du Monde de Bordeaux. Nous partons en direction de Méry-sur-Oise où le club de l’USM nous accueille gentiment. Merci à Rémy Du Peloux son président pour ces démarches.
Dans un premier temps, on s’installe à l’hôtel. Puis, direction la salle pour nos premiers entraînements. Au rythme de deux fois par jour, en alternant un peu de travail à pied et pas mal de travail en roller, l’Equipe de France composée de Romain Chambord, Igor Cheremetieff, Baptiste Joie, Yohan Fort, Chloé Seyres, Thomas Rataud et Séverine Thomas se prépare dans un grand sérieux pour Moscou.
On fête l’anniversaire du Cow Boy (ou du Marsu), on se fait plaisir, on mange bien… un vrai bonheur.
Certes, Séverine ne nous accompagnera pas à Moscou pour des raisons familliales et Igor est mal en point avec son dos qui le fait souffrir, mais on positive et on attend l’arrivée de la kinésithérapeute pour remettre sur pied Igor.
Mercredi, nous partons pour Moscou après un dernier entraînement.
Arrivée sur les lieux
A Moscou, nous sommes bien accueillis malgré une arrivée tardive. Nous allons prendre nos repères, nous habituer à la vie locale, nous balader raisonnablement et nous entraîner deux fois : Une fois dans un parc magnifique le jeudi soir après des péripéties que nous garderons en mémoire et une autre fois la veille de la compétition sur le lieu même de la Coupe du Monde.
Igor va de mieux en mieux et le vendredi soir, la douleur au dos est un vilain souvenir qui aura eu pour effet de perturber sa préparation.
La compétition
C’est donc impatient que nous attaquons la première journée de compétition. Chez les filles, Chloé est présente, surtout sur son deuxième run. Bien maîtrisé, bien appliqué, il y a juste 3 plots qui viendront gâcher son bonheur.
Mais c’est surtout la performance de Zelena qui marquera les esprits. Beaucoup la donne gagnante. Bon, elle terminera 5ème et Chloé 4ème avec une note de style incompréhensible sur son super 2ème run.
Chez les garçons, Babou en faisant deux perfects se positionne en embuscade. Yohan avec plein de rythme se positionne mieux qu’en embuscade, alors qu’Igor est un peu trop hésitant avec néanmoins beaucoup de technique. Seul Yohan se placera 2ème dans une compétition très relevée.
En speed, avec l’absence de Séverine et face aux Italiennes, ce sera dur. Mais Chloé Seyres viendra chercher une jolie 3ème place. Félicitations à elle. Chez les garçons, bis repetita de Bordeaux. Chambord la fusée n’arrive plus à passer les 1/4. Sans nul doute sa vengeance sera terrible…
Igor malgré de mauvaises qualificationss finit 4ème en perdant la finale de consolation, mais c’est un bon résultat. Par contre les deux jeunes Saint-Médardais font la même démonstration qu’à Bordeaux 15 jours plus tôt et se classent premier (Yohan Fort) et deuxième (Babou Joie).
En hauteur pure pour finir, le jeune Thomas Rataud viendra prendre une jolie deuxième place avec un saut à 140 cm. Le premier était dur à battre. C’est une belle performance pour une première sélection.
Malgré des résultats un peu en dessous des performances habituelles, l’Equipe de France n’a pas démérité. Et surtout, son esprit prend forme, il faudra vraiment compter sur tout ces athlètes à Milan lors du Championnat du Monde.
Guyom
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