Joaquim Peixoto à l’assaut du col du Galibier en roller

En quête d'un défi personnel, Joaquim Peixoto s'est lancé à l'assaut du Galibier en roller, un col de montagne hors catégorie bien connu des cyclistes. Récit...

Par COMMUNIQUE DE PRESSE

Joaquim Peixoto à l’assaut du col du Galibier en roller

L’ascension 

Joaquim PeixotoJe m’appelle Joaquim. J’ai 47 ans et j’habite dans l’ouest parisien, dans, le 95, à Courdimanche, à la limite du Vexin. Avant toute chose, et avant de retracer ce périple sportif, il faut dire qu’on ne se réveille pas un matin en se disant « Tiens, je vais monter seul un col en Roller ». Il faut un élément déclencheur, une motivation. La mienne était simple, un défi !

Début janvier, dans le cadre d’une association, 2 collègues (Pierre et Guillaume) se sont engagés à faire la Grande route des Alpes en vélo, environ 700 km sur 5 jours ; ils faisaient cela pour eux et pour cette association. Suite à cela, l’idée a été lancée de faire un défi à mi-chemin le mercredi 28 juin 2017 et de le proposer à toutes nos relations.

Le défi : faire la montée du col du Galibier à vélo, à pied, à cheval ou en roller

Et quel défi ! Le Col du Galibier, situé entre la Savoie et les Hautes-Alpes est un col classé « Hors Catégorie » de par sa difficulté, son altitude, son pourcentage de pente etc. Celui-ci est d’ailleurs traversé par le Tour de France 2017.

Ayant fait du roller pendant quelques années avec le club de Cergy « Zone 4 Roller » que je salue au passage….. Je me dis : « Ok, je tente le coup, l’occasion est trop belle de rechausser et se lancer un défi personnel. »

Je commence par faire des recherches approfondies sur internet pour trouver des vidéos, des témoignages, des conseils sur l’ascension des cols de hautes montagnes en roller, ceci afin d’avoir des recommandations qui me permettront de réussir ce challenge… mais à part quelques vidéos et de petits articles dans les forums, sur l’Alpe D’huez ou le mont Ventoux en Roller, il n’y a rien de rien, internet est très pauvre sur le sujet.

C’est parti pour l’entrainement

Je me lance donc en février dans ma préparation, je ressors mes vieux rollers rouges Fila M100 et l’entrainement commence avec Rachel, ma moitié, qui me suit en vélo.

En parallèle, je lis tout ce qu’il faut lire et savoir sur le fameux et mythique Col du Galibier, dénivelé, difficulté, etc. sous l’angle vélo uniquement n’ayant rien d’autre à me mettre sous la main. La motivation est là, je passe donc à la préparation.

Changement de matériel

Après plusieurs sorties en roller dans ma région et quelques jours lors de vacances à Argeles-sur-Mer, je décide en avril de changer mes rollers, ayant une pratique en longues randos plutôt sportives. Mon choix se porte sur des Bont Jet 110 bas en carbone. Sur les forums, certains préconisent des roues de petites tailles 80, 90 ou du 100 max mais rien de véritablement tranché…. certains ayant fait l’Alpes d’Huez en 3×125 :-)… je reste sur mon plaisir personnel et j’achète les Bont Jet 110. Je les thermoforme pour les ajuster à mes pieds mais malgré tout, les premières sorties sont très douloureuses.

Bont Jet 110

Méthodologie d’entrainement

Ampoules aux piedsEn termes d’entrainement, je décide de monter progressivement en charge en 2 approches, l’une en roller avec des sorties, pour commencer, de 13 à 15 km avec de petits dénivelés jusqu’à finir à 28 km dans le Vexin où on rencontre quelques belles côtes (petites distances mais je cherchais plutôt du dénivelé positif).
Et l’autre approche avec l’elliptique dans le même esprit, mais surtout pour poursuivre l’entrainement pendant les jours de pluies. Simulations de montée de côtes et distance maximum de 18 km. Je tenais à reproduire la distance de l’épreuve Valloire => le Col du Galibier.

Pour suivre mon entrainement, j’utilisais ma montre Cardio GPS M600 de Polar qui est largement suffisante quand on n’est pas des champions à courir les chronos…

En termes de préparation : jamais plus de 2 jours d’entrainement par semaine elliptique + roller et/ou 30 mn de piscine occasionnelle en complément, mon objectif étant de laisser reposer mon corps 5 jours entre chaque nouvel entrainement.

L’approche du grand jour arrive, le dimanche précédent, je fais juste une petite sortie de 13 km avec Rachel pour entretenir la motivation, le physique et surtout trouver le bon rythme. Ma crainte depuis le départ étant de vouloir partir trop vite et de me « cramer » dès les premiers kilomètres.

Le jour J-1

J’arrive en TGV la veille au soir à Valloire dans un charmant hôtel. Il fait encore beau et chaud et la température est agréable. Je décide de faire une petite marche à pieds pour m’acclimater à la région, environ 2,5 kilomètres, suivie d’un resto équilibré. Et enfin, retour à l’hôtel.

Je prépare tranquillement mes affaires pour le lendemain : 2 barres de pâtes de fruits, 1 tube de gel rapide, 2 litres d’eau dans la gourde de mon sac à dos, 2 paquets de biscuits aux céréales, mon casque, protections, roller avec les protèges chevilles, et un sac à laisser à l’accueil de l’hôtel avec une tenue chaude, des gants et d’autrec choses pour mes collègues qui passeront les récupérer en voiture car ils arriveront après moi à l’hôtel. Ils auront fait le col du télégraphe en vélo avant d’arriver et je pars seul avant eux.

J’en profite pour tout mettre à charger : portables, Polar M600 et en Back Up la montre GPS Keymaze au cas où.

Le jour J

Les Verneys

Je mets des pansements à tous les endroits « sensibles » de mes pieds dans mes rollers en carbone, roller, casque, protections, cardio. Départ devant l’Hôtel Le Pulka qui se trouve à Les Verneys (Commune de Valloire à 1550 mètres d’altitude) et c’est parti ! Je m’élance seul. Mes collègues passeront d’ici 30 à 45 minutes.

Premières sensations : il y a encore quelques habitations et je patine tranquille. Je cherche un rythme. L’emplacement de mon départ est stratégique car pendant quelques kilomètres le pourcentage de dénivelé de la montée va osciller entre 3, 4 et 5 %, ce qui me laisse le temps de m’acclimater à l’effort et surtout me chauffer les muscles, gérer ma respiration, et me préparer mentalement à l’effort.

Arrivée vers 1600 mètres, les premières bornes annoncent les premiers vrais pourcentages élevés qui arrivent finalement assez vite 7, puis 8%. Pour le moment j’en ai sous les roues, mais ça ne ressemble pas aux petites côtes du Vexin ! Le paysage est magnifique, la route est correcte et je croise quelques cyclistes qui me dépassent.
Rouler en roller ici est magnifique… De plus, j’ai tout mon temps, je ne fais pas une course de vitesse, mon seul objectif est d’arriver en haut du Col du Galibier en roller.

Je suis entouré de montagnes où il reste encore de la neige ce qui me donne l’envie d’avancer. Au hameau de la Rivine, je passe au-dessus d’un petit torrent qui descend des montagnes. La végétation est encore bien verdoyante. Premier panneau indiquant le col du Galibier à 13 kilomètres, pas de problème de pieds dans mes rollers, je patine au bon rythme.

Y pas à dire… ça monte ! Le torrent qui coule tranquillement est maintenant sur ma droite en contrebas puis vient à mi-chemin avant Plan Lachat (mon premier repère), une grosse montée, quelques habitations, mais dur, très dur, je ne perds pas mon rythme.
Je décide d’utiliser les « éléments », c’est à dire d’utiliser le profil de la route, dans les virages et tout au long du chemin parfois pour rechercher une glisse en contrebas de la chaussée et me laisser glisser/porter vers la pente et ainsi aller plus loin avec un effort moindre.
Dans ma tête, je décide de faire l’inverse, de ne pas trop forcer dès que le pourcentage atteint 8% mais au contraire de me reposer en patinant tranquillement, lentement sûrement pour récupérer et faire descendre mon cardio que je surveille.

Il n’y a plus grand monde mais chaque cycliste ou moto qui me double m’encourage, beaucoup d’étrangers m’adressent des bravos, « Amazing », « Good », « splendide », et beaucoup de pouces levés par les motos et vélos qui descendent face à moi. Je croise à mi-chemin entre Valloire et Plan Lachat, 4 superbes voitures arrêtées sur le bas-côté pour une pose photo, Ferrari, Aston Martin entre autres et dont les conducteurs et passagers m’encouragent au passage.

Pluie

La pluie s’invite malheureusement, j’avais dit « s’il pleut j’arrête ! impossible de monter en roller sous la pluie », mais l’aventure en haute montagne en roller est bien trop belle. Je ne suis pas assez couvert, mon sac est loin derrière avec mes collègues. Je décide de trouver une solution pour être moins mouillé, je m’arrête sur le côté, je mets mon gilet fluo imperméable et mon tour de cou et je repars sans trop tarder pour ne pas perdre le rythme sous cette pluie fine mais constante.

La route est glissante surtout avec mes roues 110 jaunes Matter Super Juice F1, géniales pour la vitesse, très bonne dureté, mais tenue délicate sur sol mouillé et sous la pluie.

Bientôt 1.800 mètres d’altitude. Le paysage se change en sol lunaire sur le versant opposé de la montagne dans des teintes grises mais il y a encore de la verdure sur les bas-côtés de la route. Dur, dur… les kilomètres de montée et la pluie se font sentir sur le moral.

Seul, j’aligne les kilomètres et je décide de réfléchir pour optimiser l’effort, et là je me dis « avec des roues « dures » qui glissent une route mouillée, utilise l’eau à l’image de l’aquaplanning, laisse toi glisser puis pousse glisse vers la pente puis laisse toi glisser puis pousse vers la pente », la pluie devient mon accompagnatrice du moment.

J’aperçois Plan Lachat. Je sais qu’à ce moment-là il me reste environ 8 kilomètres à parcourir. La pente s’adoucit un peu. Le premier panneau m’indique D902 Col du Galibier à 8 Kilomètres. Le froid commence à se faire sentir entre la transpiration et la pluie, mais pas question de faire une pause.

Je passe devant le petit restaurant d’étape de Plan Lachat. Ça monte légèrement. J’ai presque l’impression que la route est plate… je passe à nouveau au-dessus du petit torrent par un pont de pierre, le paysage est fait de pierres de roche noire et grise, et un peu de verdure autour de cette rivière. La pluie a stoppé pour me laisser une légère accalmie et là en face de moi, juste après le virage derrière ce petit pont se dresse, immense, une montée interminable à perte de vue… Vue d’ici la montée est impressionnante, on est presque à 2.000 mètres d’altitude.

Ça monte vraiment beaucoup avec des 8, 9, 10%. Je suis rejoint par la voiture suiveuse à la fin de cette longue montée. Elle se gare sur un léger recoin, je récupère à la hâte ma veste chaude que j’enfile, je remets mon gilet jaune, j’enfile mes gants et je repars. Tout cela n’aura duré que quelques secondes.
L’ascension se poursuit. Au détour d’un virage, un photographe professionnel me prend en photo et me glisse sa carte au passage… bien vu :-)

Je passe quelques cyclistes amateurs garés sur le bas-côté, des allemands, nous échangeons quelques mots en anglais et la montée continue.

Joaquim Peixoto

Dans le dur

A plus de 2.300 mètres d’altitude et à environ 4 kilomètres du Col du Galibier, je commence à avoir une légère crampe sur le devant de la cuisse gauche. Mon pied gauche me fait mal, certainement une grosse ampoule malgré les pansements préventifs, mes rollers commencent à être « lâches » à force de rouler en montée et toujours avec le même patinage, mais impossible de m’arrêter et de les resserrer. Il faut du mental et souffrir pour gagner ce défi.

Dans les 2 ou 3 derniers kilomètres, je suis rattrapé par mes collègues Pierre, Guillaume et Stéphane (un autre collègue qui les a rejoints), ils ne sont plus que 3 sur leur vélo, les 2 autres qui s’étaient lancés dans ce défi ayant abandonné en cours de montée.
Pierre s’arrête, me félicite, m’encourage et repart rejoindre les 2 autres déjà quelques mètres plus haut.

Là, coup au moral, mon patinage est moins bon, la fatigue se fait sentir, ils viennent de passer devant et la montée est de plus en plus dure, on est à plus ou moins 9% de pente.

Dernier virage et intersection entre le tunnel pour les voitures à droite et à gauche derrière la barrière levée, pour signaler que le col du Galibier est ouvert, la fameuse montée du dernier kilomètre. Je me lance, puisant dans mes dernières forces. Je m’arrête à peine 150 mètres plus loin, je me suis lancé trop vite, l’euphorie du dernier kilomètre… Elle est vraiment difficile en roller cette dernière montée, ce dernier kilomètre après bientôt 2h30 de montée depuis Les Verneys-sur-Valloire ne laisse aucune place au doute et le mental est important à ce moment-là.

Je continue mètres après mètres, avec une légère pause pour reprendre mon souffle tous les 300 mètres, l’altitude, la fatigue, le patinage devenu difficile avec mes rollers trop lâches et ma blessure au pied gauche, puis enfin j’aperçois un peu plus haut le col du Galibier, les voitures garées, les cyclistes, les touristes. Il fait froid. Il y a une légère brume, de la neige sur les bas-côtés.

Joaquim Peixoto

Enfin l’arrivée !

Plus que 50 mètres de montée, je donne tout ce que j’ai ! et voilà c’est FAIT, c’est FAIT ! J’y suis ! La montée du Col du Galibier à 2 642 mètres d’altitude, seul en roller depuis Valloire/Les Verneys est dans la poche ! Quel bonheur, quel plaisir, quelle joie d’avoir réussi !

Des sourires pour les photographes, pour les photos, je me sens bien, j’ai réussi à gérer l’effort, le patinage, la pluie, maîtriser des rollers montés en roue de 110, le froid, la douleur… mais dommage, le temps est couvert et on ne verra pas au loin sur les photos le Mont-Blanc.

Bilan

Finalement, les rollers avec des roues de 110 se prêtent bien à un tel challenge avec mes 1m82 et 74 kilos, j’ai pu les emmener sans trop de problème. Je n’ai pas ressenti le manque d’oxygène dans l’effort ou en tout cas je ne m’en suis pas rendu compte car j’étais concentré.

Quelques détails de ce périple en Roller grâce à mon cardio GPS Polar M600 : conditions plutôt difficiles surtout sur la deuxième partie du parcours quand la pluie pas trop dense mais régulière et le vent de face par moment sont venus m’accompagner.
Départ sortie de Valloire/Les Verneys en face de l’hôtel Le Pulka jusqu’au Col du Galibier en 2h55 minutes sans pause, 16 kilomètres parcourus en montée non-stop, 168 de bpm moyenne, 181 de bpm max, 5,4 km/h de moyenne, petite pointe sur le début à 15,5 km/h de vitesse max, 5% de graisse et 3.056 calories de brûlées et une arrivée à 2.642 mètres.

Arrivée en haut du col du Galibier

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Photos : Coco photos Valloire
et droits réservés

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Auteur Coupure de presse sur l'équipe du Burdigala
COMMUNIQUE DE PRESSE 'Press Release'

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