West Coast Contest n°4 – l’année de l’envol
C’est l’heure du bilan pour la 4ème édition du West Coast Contest, le désormais célèbre événement roller street Bordelais. On peut déjà parler d’une année millésime pour les participants qui ont profité d’une ambiance et d’un niveau exceptionnels...
Par alfathor

Retour sur le contest
Cette année marque un tournant dans l’histoire de cet événement tant les différents efforts des organisateurs pour s’élever ont payé…
Un skatepark amélioré
Afin d’offrir de la nouveauté, de créer ponctuellement de nouvelles possibilités de figures ou de trajectoires, et de réduire les inégalités entre les locaux utilisateurs du park au quotidien et les autres, les organisateurs ont appliqué pour la première fois une recette éprouvée sur d’autres grands contests : construire un module éphémère, la « Calou box » pour les intimes. Il s’agit en fait d’un ledge fixé sur la table de saut du park, réalisée par Calou (Pascal Naudin) et son équipe. Il a été graphé aux couleurs de l’événement et a été le théâtre de figures qui n’avaient donc jamais été vues sur ce skatepark. Le fait que les pros aient choisi principalement ce module pour se clasher lors de leur finale alors que tous les modules du site leur étaient accessibles résume bien le succès de cette initiative.
Vous avez un n° de licence ?
Chacun a eu son lot de bonnes surprises lors de ce nouvel opus, et les quelques licenciés ayant participé en font partie. Ils ont pu profiter de l’intégration du contest en tant qu’étape du championnat de France pour marquer des points dans la course au titre, qui sera remis à la fin de la 11ème date du circuit, les 21 et 22 septembre à Nantes.
En effet, la Commission Freestyle de la FFRS a changé le format de son championnat en ce début d’année : au lieu des quelques étapes au règlement identique, la commission a choisi de s’appuyer sur des organisations récurrentes, comme le west coast et son règlement singulier.
Suivez le lien pour plus d’infos sur le circuit fédéral.
Do you speak french ?
Est-ce du fait de la renommée du contest qui porte ses fruits, de la communication abondante sur les réseaux sociaux ou d’avoir proposé un règlement spécifique à chaque catégorie ? Peut-être un peu de tout ça, toujours est-il que les compétiteurs sont venus de partout cette année ; pas moins de 8 nations étaient représentées (Australie, Angleterre, USA, Pays bas, Pologne, Dannemark, Belgique et France), faisant passer la portée de cet événement régional à celui d’un open international. Pour l’occasion, la maison des Derrien s’est transformée en gîte 3 étoiles pour skaters.
Des skaters aux petits soins
Parmi les partenaires de l’événement, il y en a un qui sort du lot, qui contribue à garder de bons souvenirs de Bordeaux (et ce n’est même pas un de ses vignobles) : l’école d’Ostéopathie… Durant les 2 jours, tous les riders ont pu se faire masser gratuitement par des étudiant(e)s en ostéopathie ; du bonheur pour les uns, un service bien pratique pour terminer la compétition sur ses 2 jambes pour les autres.
Un parcours semé d’embûches
Et pourtant, toutes les conditions n’ont pas été si idéales, de nombreux obstacles ont dû être surmontés pour en arriver là :
A J-3, à la demande de la mairie, le fabricant (funramp) est intervenu pour remettre le skatepark en état, mais la plupart des réparations n’ont pas tenu la journée ! Par chance, c’est dans les bowls qu’elles n’ont pas résisté, et la Calou Box a détourné l’intérêt des skaters qui les ont globalement très peu utilisés.
Le samedi matin, le bureau de contrôle qui devait certifier le module éphémère n’a pu arriver qu’à l’heure du début des trainings, décalant d’autant l’accès au skatepark pour les compétiteurs. Passé le stress du risque de devoir le démonter en cas de non-conformité à la norme (le module, pas le contrôleur), la satisfaction de pouvoir enfin profiter du ledge a pris le dessus sur tout autre sentiment.
Après des qualifications bien spécifiques au west-coast (à l’image d’une session quotidienne, les compétiteurs avaient chacun 3 mini-runs de 20s, dans des poules de 4 skaters, pour montrer leur créativité, leur capacité à s’approprier le park et réaliser des lignes originales), sans encombre pour les jeunes (16 ans et moins), les filles et les amateurs (17 ans et plus), c’est la pluie qui s’est invitée durant le passage des pros. Après quelques tentatives de reprise entre deux averses, la décision de reporter la suite au lendemain s’imposa. Le concert prévu à la suite subit également un changement de programme, et se téléporta dans le pub Irlandais en face du skatepark, où chacun pu se remettre de cette première journée.
Le dimanche matin, le soleil était de retour, les pros à l’heure pour se clasher sur les 3 spots dévoilés la veille (le rail en kink, la table et son nouveau ledge, et le double plan incliné), mais le juge arbitre et référent fédéral (Luc Bourdin) choisit bien malgré lui ce moment pour entrer en collision avec un des skaters les plus imposant de la compétition : Hadrien Bastouil. Résultat, trauma crânien, clavicule luxée et quelques frayeurs pour le staff… Mais c’est aussi à ça qu’on reconnait une organisation solide, ou chanceuse dans son malheur : après ¾ d’heure de flottement, Baptiste Urbain, un autre référent fédéral en poste depuis quelques semaines pris le relai de son collègue aux côtés des 2 autres juges (Oscar Gus et Lowik Vergez), et du speaker (Yacine, l’homme au leggin) pour mettre fin tous les quatre à cette série noire.
And the winner is…
Chez les espoirs, c’est Martin Barrau (Pessac) qui s’est imposé en finale, le rapprochant ainsi d’un titre de champion de France de street qui manque à son palmarès. Un jeune à surveiller de près, hyper polyvalent (déjà membre de l’équipe de France de freeride pour ses performances en skatecross), qui a pris beaucoup de niveau depuis un an, très à l’aise dans les airs, ses rotations avaient beaucoup d’amplitude, un vrai régal pour le public toujours plus impressionné par le côté aérien de la discipline que par la technicité des grinds.
Chez les filles, C’est Manon Derrien qui s’impose à domicile, et signe la première médaille du team Seba, devant Charlotte Citérin (Rouen), Marta Sitkowska (Pologne) et Cassandra Condon (USA).
Chez les amateurs, si Charly Gringos (Aix en Provence) gagne avec un transfert en 450 sweatstance (ou outspin 360° sweety) sur la nouvelle box, les spectateurs retiendront sans doute beaucoup plus le duel sur le rail de sécurité qui longe le bowl et le ledge en kink, entre Victor Daum (Chelles) et Fred Buckowski (Team Seba). Le public ne pouvait pas être plus proche du spectacle, et le top acid to back savanah de Victor a clairement marqué tous les esprits, lui offrant la seconde marche du podium.
Chez les pros, CJ Wellsmore (Australie, team Seba) fait l’unanimité et emporte la victoire devant Stephen Swain (UK, team Kaltik), Antony Pottier (Belgique, team Seba) et le local Guillaume Legentil (team Adapt). La liste des tricks réalisés est imprononçable, les vidéos à venir seront beaucoup plus parlantes !
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Photos : Frogart & organisation