Retour sur le Raid 3×110 Roll’X 2013
La troisième édition du raid ROLL’X a réjoui les 40 patineurs venus ou revenus profiter de 330 km de voies vertes Franc-Comtoises. L’organisation rodée de l’AGFC a su montrer les charmes régionaux, sélectionnant des paysages magnifiques et des ravitaillements gastronomiques... La diversité des participants, nationaux (Montbéliard, Paris, Marseille, Perpignan) ou internationaux (Italie, Norvège) a apporté une richesse supplémentaire, complétée par une agréable parité (40% de femmes). La météo plutôt clémente a achevé de transformer l’événement en un succès.
Par Pierre LABAUNE

Périple en roller à travers la Franche-Comté et la Bourgogne…
Mulhouse-Besançon-Dole, au fil de l’eau
Au matin du premier jour, en voyant les chaleureuses retrouvailles de ceux présents l’an dernier, on comprend vite que ce raid est créateur de liens. Autre évidence apparue dès les premiers kilomètres de cette édition, une certaine homogénéité du niveau des participants. Certes, quelques avions se détachent devant, et d’autres papillonnent à l’arrière, mais globalement le groupe est composé de patineurs habitués à couvrir sans peine ce genre de distance (un peu plus d’une centaine de kilomètre par jour).
L’ASCAP de Montbéliard est en force : 3 garçons costauds (JL. Vandel en tête) et 4 filles redoutables occuperont les avants-postes (menées par C. Champon, tranquille). Des parisiens suivent en nombre, et ripostent par un missile solo (Antoine Lesavre). Parachutés, marseillais, dijonnais ou perpignanais défendent également leurs couleurs au sein de pelotons, souvent emmené par d’inépuisables patineuses. Le groupe des 5 (talentueux) rollerskis a plus de mal a trouver une place : avec leurs longs bâtons, on les préfère à l’arrière, mais en côte comme sur plat, certains se révèlent plus rapides que nous. Nous composerons avec.
Alors que nous sommes encore en territoire alsacien, une première pause arrive assez vite, les organisateurs voulant s’assurer que chacun a trouvé sa place dans un peloton, tout en nous rassurant sur leur présence, leur capacité d’assistance. Et rassurés, on peut l’être : 4 minibus et un camping-car transportent les ravitaillements (et nos affaires). A l’intérieur, une dizaine de staffeurs se tient prêts à sécuriser les (rares) intersections, ou soigner les (impensables) bobos.
Une fois le groupe en route, toute cette organisation se fait discrète, et nous profitons pleinement du cadre merveilleux qu’offrent les voies vertes de la région. Une contemplation facilitée par le fait que le tracé ne présente pas de réelle difficulté. Il s’agit souvent d’anciens chemins de halage, le long du Doubs, qui sont désormais recouverts d’un bitume bien roulant. Leur seul véritable relief, est constitué par le passage de belles écluses ou de ponts centenaires, témoins historiques d’un ouvrage ambitieux. Ces voies sont éloignées de toute circulation automobile, et nous n’y croisons que de rares piétons ou cyclistes. Parcourir ainsi plus de 300 km est stupéfiant de sérénité.
Les pauses déjeuners, préparées par l’AGFC, se font sur la route. Pour la première étape, nous nous abritons dans le gymnase de Voujeaucourt, accueilli par Rolland, maître des lieux ! Au menu : saucisses de Morteau et tranches de Comté ! Coté sucré un « régal de l’écureuil » local (cake noisettes/miel/fruits secs) fait l’unanimité ! Quand à Olivier, patron de Roll’X et parrain de l’événement, il a dès le départ préparé son tablier et les ingrédients pour nous mijoter un menu diots/polenta en récompense du dernier jour !
Seule incertitude qui pouvait échapper aux organisateurs, la météo a joué à nous faire peur, mais sans vraiment nous faire de mal. Avec ses gros nuages noirs, on pouvait craindre le pire. Elle s’est même amusée à balancer des tonnes de flotte la première nuit, pour ensuite regretter son geste et aménager de chaudes éclaircies. Elle devait culpabiliser de nous obliger a rouler sur les routes détrempées ! Il n’y a bien que le dernier jour, en Bourgogne où elle semblait perdue, alternant soleil et averses, dans une relative douceur.
Cluny-Beaune, en bord de coteaux
Avec une première nuit au camping dans de confortables bungalows, l’AFGC nous a mal habitué ! Les deux nuits suivantes se font dans un gite rural un peu décrépi, douches froides et dortoirs sommaires. Au matin du deuxième jour, le réveil est un peu difficile. Cependant pour rejoindre Cluny nous avons une heure de trajet en mini-bus. La grisaille et la pluie permettent à certains de finir leur nuit…
Cette dernière étape est donc bourguignonne, et la voie verte n’a pas pris place d’un chemin de halage mais d’un chemin de fer. Le vestige de quelques gares remplace les écluses, et le relief est cette fois bien présent. Les clochers pointus apparaissent en lieux de ceux en dômes. La verdure sauvage et parfois abrupte des rives du Doubs a laissé place aux coteaux domptés. Un peu comme j’écris, en cette fin de raid, je divague et patine comme un artiste, au grand dam de mes voisins de peloton…
Un peu de sérieux pour finir cet article et ce raid, qui, l’air de rien, n’est pas que balade. Enchainer 3 étapes de 110 km, cela signifie des patineurs rodés, connaissant parfaitement leur matériel et leurs possibilités, en toute condition. C’est aussi gérer son effort et être capable de répondre aux relances d’un peloton, surtout sur ces longues voies désertes où l’on filait parfois bon train, et où le vent condamnait les patineurs isolés. Enfin il fallait garder un peu d’énergie pour le final, longue montée de 5km sous le soleil au dessus de Nolay.
La fin du raid
Une dernière soirée festive au gite, quelques cadeaux, quelques photos, et un grand bravo à l’AGFC pour l’encadrement confortable et sans faille. Pour eux, c’est la délivrance, après une année entière de préparatifs. Epuisés par cette 3ème année d’organisation, Vincent et Pierre nous annoncent la fin de l’aventure. Une secousse à laquelle personne ne veut vraiment croire. La pluie qui tombe nous aide presque à faire les bagages, et nous repartons remplis de l’énergie de ces 3 jours. 3 jours chargés d’images verdoyantes et de rencontres passionnantes. Ces lieux font le bonheur des yeux et des rollers, ils voulaient nous charmer, voila qui est fait.
La vidéo d’Antoine Lesavre
Liens utiles
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Galerie compilé de l’organisateur (835 photos)
La vidéo de Rolland Rothgaenger
Photos : organisation
Relecture : Iggnorance
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