Globe Rollers : trois fois plus « raid »
David nous emmène pour 800 km d'un triple raid façon Globe Rollers composé d’un Marseille-Genova, d’un Genova-Milano et d’un Lausanne-Villeurbanne. Un parcour totalement improvisés quelques jours avant et vécu sur ses rollers de hockey. Une aventure entre la France, l’Italie et la Suisse… passant par Monaco...
Par alfathor

Voyage à la première personne…
Aux pieds, une paire de rollers de hockey montée en Hi-lo (80×2 derrière et 76×2 devant ). David a malheureusement été obligé de réduire le temps de plaisir à cause d’une nouvelle mésaventure…
Un combiné pour plus de décors…
Le combiné est une idée que j’ai eue par simple logique. Comme j’ai eu un créneau d’une petite dizaine de jours, et que je tenais à effectuer un voyage complet, j’avais le choix entre une boucle comme l’an dernier sur Cap Schengen ou enchaîner plusieurs raids de moyenne distance grâce aux trains. Cela m’a permis de voir plus de décors en un seul voyage, un combiné de raids.
Pour les destinations, j’aime imprégner de symboles les raids que je fais. Cela a commencé par Paris-Marseille.
Parcourir la côte d’Azur pour atteindre l’Italie m’a semblé évident. Un point de passage obligatoire, toute ma culture vient de là. J’ai des origines Italiennes aussi… et Monaco est tellement au cœur de l’histoire de la côte que c’est incontournable. Genova a été si brillante par le passé… enfin, inutile de préciser le rêve que je viens de réaliser en effectuant ce raid quelque part sur les terres du berceau de notre histoire !
Milano, c’est parce que j’aime cette ville et pour remonter dans les terres et varier les paysages.Quant à Villeurbanne, c’était pour rendre visite au créateur du logo Globe Rollers qui vit près de Lyon. Je me devais de le faire un jour, comme un clin d’œil à la petite histoire de Globe Rollers.
Au départ de Lausanne c’était surtout pour le côté historique de la relation entre cette ville et le roller, ma passion, une ville que tout fan de roller se doit de voir à roller un jour !
« La côte d’Azur dans les gènes » et les conditions
Marseille-Genova est extraordinaire ; des cols, des gorges, des ports, des plages, la corniche de l’Esterel (un des plus beaux passages de ce raid), des rencontres géniales, des vues sur la mer en tous genres, toutes époustouflantes.
Puis, l’idée d’avoir visité toutes ces villes tant aimées par les vacanciers et les locaux et même visiter à rollers le deuxième plus petit état au monde (Monaco). Un petit plus que j’ai adoré ! J’ai eu énormément de montées, de descentes, de routes granuleuses…
La chaleur insupportable a été un facteur très difficile à surmonter surtout avec un sac sur le dos, pas lourd mais imposant (4,5 kg), et des rollers hockey, mais bon, c’est voulu, toujours ma recherche des conditions les plus rudimentaires, qui frisent le danger, qui m’obligent à me dépasser chaque jour, chaque kilomètre un peu plus.
J’avais comme objectif de faire ce raid en 5 jours, pour donc environ 100 km/jour, j’ai été surpris d’y parvenir car la chaleur était très haute, jusqu’à 38°c, et parce que les difficultés pour trouver où dormir tout au long de la côte m’ont forcé à passer des nuits très peu récupératrices. Sur la fin de ce premier raid il m’est arrivé une mésaventure qui m’a amoindri les moyens financiers et j’ai du raccourcir l’aventure. J’ai sacrifié le deuxième (Genova-Milano) pour être plus raisonnable.
Pourquoi raccourcir le raid ?
Je n’avais plus assez d’argent. J’avais prévu 200 € pour 10 jours, et environ 1000 km. J’avais aussi prévu pour me rendre de Milan à Lausanne puis de Lyon à Marseille en train 120 € pour les trains, j’avais donc sur moi un peu plus de 300 €.
Mais à la plage de Vado Ligure, à 60 km de Genova, j’ai été victime d’un racket, encerclé par des hommes dans un coin un peu à l’écart. Je lavais et je laissais sécher mes habits pendant une longue pause. Ils se sont emparé de l’argent que j’avais en poche. Je n’ai rien pu faire. Il ont clairement montré que si je ne les laissais pas me vider le portefeuille j’aurai des ennuis plus graves. Heureusement, j’en avais à différents endroits et ils ne m’ont pris que (si je puis dire) 90 €.
Je n’avais donc plus que l’argent pour les billets de train et quelques 50 €. J’aurais mangé insuffisamment pour les 6 jours d’aventure restants. J’ai donc décidé d’annuler le 2eme raid, parce que je mettais une priorité sur le Lac Léman, comme je connais déjà Milan et les plaines.
J’ai passé la nuit un peu plus loin, à Albissola Marina, très jolie ville d’ailleurs, sous une barque en bord de plage. Le lendemain, Genova a été un enfer, très grosse ville, un boucan d’enfer et du béton à perte de vue ! De là, après quelques heures de visite, toujours rollers aux pieds, j’ai fraudé pour aller à Milan en train régional et économiser un peu. De là, après une petite visite, j’ai pris un train pour Lausanne où je suis arrivé le soir vers 21h00.
Nouveau dépaysement en Suisse
Les vues sur le Lac avec les Alpes en fond m’ont déjà émerveillé. Je me prends une claque, comme à chaque magnifique décor que j’ai pu voir jusque là sur la côte. Arriver de nuit à Lausanne, avec un sac et les rollers aux pieds m’a obligé à trouver un coin à la sortie de la ville.
Dès le lendemain je longe le Lac Léman, un plaisir unique. De plus, les infrastructures Suisses sont parmi les meilleures que j’ai pu rouler : beaucoup de lisse, de pistes pour les vélos.
L’apothéose de cette journée parsemée de rencontres exceptionnellement « revigorantes » a été Genève, que je ne connaissais pas mais dont je suis tombé amoureux.
L’arrivée en France par la Haute-Savoie m’a rappelé aux « bons » souvenirs de nos routes granuleuses et m’a apporté les dénivelés qu’aucun raideur ne rêve. Bref, après le lisse, le Lac, toujours aux abords des Alpes je retrouve le « gratton », la campagne et les côtes.
Villeurbanne par Lyon, 2 ans après…
Déjà avant d’atteindre Lyon j’ai beaucoup galéré jusqu’en Isère. J’ai évité certains cols mythiques mais c’était du costaud la Haute-Savoie, dans les montées je désespérais et dans les descentes parfois c’était digne du bon downhill, bien flippant !
A partir de Bourgoin-Jallieu les routes sont nettement plus agréables et plus plates, de plus je longe le Rhône, les décors sont différents mais si beaux aussi ! Avant d’arriver à Villeurbanne, j’ai dormi chez mon ami, Valéry, le créateur du logo Globe Rollers que je n’avais plus vu depuis le lycée à la Réunion. Inutile de dire que la plus grande joie dans ce raid a été nos retrouvailles !
Le lendemain j’ai achevé ce raid, en passant par Lyon mais venant de son sud. Cela m’a rendu très nostalgique de mon premier raid, mais je réalise aussi le chemin parcouru depuis… que j’espère encore durer très longtemps !
Ce qui m’a marqué durant cette aventure
Sans hésitation la diversité des paysages ! En 8 jours sur 800 km j’ai pris des gifles chaque jour ! Les décors changent tellement, le dépaysement est total, à couper le souffle tellement c’est beau. Sur certaines vues je ne pouvais plus rouler tant j’ai été estomaqué par le spectacle. Je n’en suis pas revenu d’avoir grandi dans le sud et d’avoir l’impression de ne l’avoir jamais vu !
En 8 jours, se baigner dans toutes les plus belles plages de la Méditerranée des plus huppées aux plus discrètes, le Lac Léman, le Rhône, voir les étendues d’eau en tous genres comme décors, les montagnes, les plaines, les rases-campagnes, les pins, les chaînes, les platanes, la lavande, des plaques d’immatriculations de toutes la France, Monégasque, Italiennes, Suisses !Rencontrer tous ces gens qui voyagent à vélo, certains qui viennent et/ou vont très loin ! Et le plus surprenant, recevoir les encouragements non plus de simples curieux mais aussi de gens qui m’ont déjà vu, lu ou autre (A Marseille, la Peine-sur-Huveaune, Toulon, Nice, Vintimille, Lausanne, Lyon, pour certains lecteurs de ReL, je vous remercie du fond du cœur !)… C’est tellement flatteur, mais tellement bonifiant pour continuer la route en oubliant quelques heures les douleurs ! Pour toutes ces raisons ça a été l’aventure la plus folle et riche que j’ai connue.
Les plus grosses difficultés
En arrivant en Suisse j’avais omis que l’Euro n’avait pas cours là-bas ! J’ai eu de la chance qu’il y ait des changes automatiques, mais avec peu à changer et le prix de la vie là-bas, j’y ai perdu au change ! Sinon, comme d’habitude trouver un coin où dormir la nuit est difficile mais alors là, ça l’a été 10 fois plus ! Avec le monde dans les villes de bord de plage jusqu’à très tard, il m’a fallu rentrer encore plus dans la peau d’un SDF, à errer pour trouver un coin en sachant que ces villes là regorgent de gens du voyage et de SDF, cela m’a obligé à dormir très tard et me lever tôt, j’ai eu beaucoup de mal, les nuits étaient très inconfortables et courtes !
J’ai eu aussi encore plus de mal avec la chaleur cette année sur la côte, ça a été avec les dénivelés aux abords des Alpes, en Haute Savoie et à l’entrée de l’Italie le plus dur à gérer. Sans parler de l’odeur de mon sac. Me laver dans les gares a été plus délicats aussi, car énormément de monde. Mais au final, plus c’est dur, plus j’en reviens heureux, parce que l’aventure ça ne doit pas être facile, je pense. L’aventure, c’est un peu la guerre à ses propres capacités, c’est un enchaînement d’évènements imprévus, alors moins je prévois de choses plus je me sens aventurier…mais j’apprends l’aventure à chaque nouveau raid ! Alors j’espère apprendre encore longtemps…
Mes projets rollers
Ils seront plus rares pour 2012 je pense car j’ai eu beaucoup de changements dans ma vie et en aurai plus dans ma vie intime même si je ne pourrai pas me priver à 100% de ce besoin. Il y en a un de prévu, qui sera dur à organiser, pas pour la distance car il ne sera pas d’une très très longue distance mais parce qu’il sera en groupe… je ne peux pas en dire plus, on en est à l’esquisse d’un projet. Pour ma part, j’aimerais le Sud-ouest, j’ai déjà plusieurs idées en tête… mais de toute façon, j’aimerais avoir du temps déjà, et ça ce n’est pas gagné !
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gui_gui
17 octobre 2011 at 12 h 24 mingloberollers
10 octobre 2011 at 11 h 56 min