Critérium international Gross-Gerau 2011 : un-Bart-able !
Le roller skating de vitesse a encore une fois démontré qu'il était un sport en tous points remarquable et spectaculaire. Évidemment, cela étant dit, il reste à le démontrer. Ceux qui se sont déplacés à Groß-Gerau (près de Francfort en Allemagne) ce week-end sauront certainement vous en convaincre....
Par alfathor

Bilan des courses
Des courses de vitesse et de fond qui s’enchaînent à un rythme élevé, des patineurs venus d’Europe, mais aussi d’Amérique du Sud ou encore de Nouvelle-Zélande, parmi les meilleurs du monde. Un suspense incroyable dans presque toutes les catégories, sauf chez les Elites hommes, mais nous y reviendrons… Et au final, des champions d’exception sur les podiums !
Cette année, le critérium international de Groß-Gerau est aussi la deuxième étape de l’Euro Cup : il s’agit d’une coupe d’Europe qui réunit six étapes en tout, de Bologne (Italie) à Heerde (Pays-Bas), en passant par Valence et Gijon (Espagne), et donc l’Allemagne. Les patineurs courent avec leur combinaison de club ou de team, mais peuvent aussi représenter une sélection nationale. A ce titre, la France avait envoyé trois équipes Juniors à Groß-Gerau : une chez les femmes et deux chez les hommes.
Quatrième victoire pour Marie Poidevin en 2011 !
La catégorie Junior est en fait une catégorie à conquérir depuis cette année. Grâce au travail d’influence de la FFRS, et notamment de notre DTN Hervé Lallement, une plage spéciale est réservée aux athlètes sortant de la catégorie Cadet, avant qu’ils n’entrent chez les grands. La France a su saisir cette opportunité en demandant à la plupart des Cadets de 2010 de rester Junior cette saison. Résultat : trois sélections officielles à Groß-Gerau et une victoire au général pour Marie Poidevin.
La Briochine de club a parfaitement mené son critérium, terminant troisième du 500m, remportant le 5000m à points et s’adjugeant une quatrième place au 5000m à élimination, en manquant de peu la victoire au lancé de patin. Après Lille et Pornichet (x2), Marie accroche donc une quatrième victoire à son palmarès en 2011. En fait, les courses féminines se sont résumées à un duel franco-transalpin, Giulia Buongiorno terminant à la deuxième place du général. Mais Marie n’a pas couru seule ! Déborah Marchand, surclassée pour l’occasion, et Margot Pouydebat se sont également très bien défendues : elles terminent notamment deuxième et troisième du 5000m à points, dans le sillage de leur aînée.
Les Juniors hommes se distinguent également !
On sent donc les médailles poindre à l’horizon des championnats d’Europe chez les femmes. Egalement chez les hommes, où Joris Gardères ne passe pas très loin de la victoire : ce sont les 500m qui ont en quelque sorte ruiné ses espoirs (il termine dixième), alors que sur les courses de fond, il monte à chaque fois sur le podium (troisième et deuxième). Pour l’occasion, il était affublé de Pierre-Yves Péridy (qui se classe cinquième du général) et de Guillaume De Mallevoue (qui, malgré sa chute de samedi en finale A et sa descente forcée en finale B le dimanche, est parvenu à se hisser à nouveau en A en remportant sa finale B pour soutenir ses équipiers dans l’ultime course du week-end !). La deuxième équipe de France était composée de Tomy Lépine (huitième), Aurélien Roumagnac (dixième) et Darren De Souza (dix-huitième).
Cecilia Baena est certes un épouvantail chez les Elites femmes : la Colombienne, multi-médaillée des championnats du monde et plusieurs fois vainqueur de la World Inline Cup, est toujours LA patineuse à surveiller. Mais ce week-end, elle semble s’être mise dans une position d’attente. Bien épaulée par ses coéquipières de Powerslide, elle termine finalement à la deuxième place du général. On pourra peut-être dire que sa septième place au 500m lui a été préjudiciable. Mais pas seulement…
Samedi, sur la course à point, elle a d’abord clairement montré ses intentions, s’échappant dès le début de la course avec Mareike Thum. Mais laisser partir deux Powerslide dans les premiers hectomètres d’une course à points, c’est trop dangereux : le peloton a vite réagi, et même bien plus, puisque le duo à peine repris, un contre se formait rapidement avec Elma de Vries (Cado Motus), la Belge Nele Armée (RSC Heverlee) et Tina Strüver (Turbine Halle). Bizarrement, alors que le team Powerslide n’était pas représenté à l’avant, mais surreprésenté à l’arrière, le team « noir et blanc » ne parvenait pas à s’organiser correctement.
Nele Armée craque
Mareike Thum, Cecilia Baena, Laetitia Le Bihan (RPM Poli) ou encore Jana Gegner (Cado Motus), pointaient le bout de leur nez de temps en temps, sans que l’écart ne se réduise véritablement. Et c’est de l’échappée qu’allait venir le renversement de situation : Nele Armée finissait par craquer quelque peu, obligeant de Vries et Strüver à ne plus relayer qu’à deux seulement. Pas suffisant pour rester hors de portée du paquet, et suffisant pour remotiver la meute ! A deux tours de l’arrivée, cette échappée se faisait reprendre. Elma de Vries avait cependant marqué assez de points pour remporter cette première manche, tandis que Cecilia Baena prenait la deuxième place. A noter que Laetitia Le Bihan avait gardé suffisamment de forces pour aller décrocher des points dans les deux derniers sprints et finir à la septième place.
Elma de Vries d’un fil chez les Elites dames
On prend les mêmes et on recommence le lendemain. Entre Powerslide (quatre patineuses) et Cado Motus (quatre également), un presque équilibre arbitré par deux RPM Poli et deux représentantes du RS Pibrac… Mais cette fois-ci, la tactique semblait plus claire : Jana Gegner en tête de paquet abattait un énorme travail pour Elma de Vries, leader du provisoire mais qui n’hésitait pas non plus à relayer. Cecilia Baena, bien dans les roues de ses coéquipières, attendait son heure. A quelques tours de la fin, de Vries se faisait éliminer : la Néerlandaise sur le côté, Gegner se devait d’assurer. C’est elle qui lançait le sprint final, et elle était encore en tête dans le dernier virage. Mais dans son ombre, Cecilia Baena commençait déjà à la décaler. La Colombienne, intraitable, lançait le patin et prenait la victoire. Une victoire sur un fil, mais insuffisante. De Vries, bien que sixième de cette élimination, remportait le général sur l’autre bout du fil, pour deux petits points !
Hommage au « roi » des Belges
Alors certes, il faut rendre hommage et quel hommage, à Bart Swings : souvent seul contre cinq Powerslide, il a tout simplement été royal. C’est lui qui s’est montré le premier, ou presque, sur la course à points, s’envolant avec Scott Arlidge (Powerslide) dès le deuxième sprint. La course venait à peine de commencer, mais le peloton n’a jamais réussi à véritablement s’organiser pour mener la chasse. Les autres Powerslide protégeaient peut-être Arlidge… Et d’ailleurs, ils en ont doublement profité, puisque le duo allait au bout et que Kalon Dobbin terminait troisième de cette course, suivi par l’Allemand Felix Rijhnen quatrième. Mais devant, Arlidge ne pouvait rien face à la maestria de Swings : ce dernier, dans une ultime accélération, déposait littéralement le Néo-zélandais et le laissait avec une bonne longueur d’avance derrière lui à l’arrivée ! Même sanction le lendemain sur la course à élimination : alors que les Powerslide étaient en surnombre dans la course, ils ne purent empêcher Bart Swings de prendre la poudre d’escampette à la mi-course. Bien qu’il se soit fait reprendre, le Belge ne devait pas encore s’en laisser compter. A trois tours, il était seul contre trois Powerslide, dont Yann Guyader à peine remis de blessure : a priori, ce n’est pas la situation la plus confortable… Pourtant, ne laissant paraître aucun signe de fébrilité, c’est encore Swings qui abattait ses dernières cartes à 1,5 tour de l’arrivée.
Kalon Dobbin avec ses jambes de 20 ans
Le public de Groß-Gerau était alors en folie. Dans ces moment-là, on a toujours tendance à supporter celui qui semble le plus faible… Les apparences sont parfois trompeuses ! Car le champion du monde de la distance en 2010 en avait encore largement sous la pédale : il déposait littéralement les pointures que sont Dobbin, Guyader et Arlidge, et qui semblaient filer vers l’or, et leur ouvrait un trou de 100m en quelques 400m de distance ! Un véritable gouffre !
En s’imposant dès le premier jour du critérium, Bart Swings avait en quelque sorte déjà tué le suspense : on sentait bien ses adversaires trop courts pour lui disputer la victoire finale… Et celui qui surnage dans ce tsunami, c’est encore Kalon Dobbin. Grâce à un bon tournoi de vitesse (il termine troisième du 500m) et à d’excellentes courses de fond (troisième et deuxième), le trentenaire de Palmerston North inscrit son nom au deuxième rang du palmarès. Toujours présent au plus haut niveau international depuis plus de douze ans (il faisait partie de la première équipe Rollerblade sur le circuit), Kalon revient au devant de la scène après une saison 2010 en demi-teinte : souhaitons-lui le meilleur pour 2011 !
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Site du criterium de International Gross-Gerau
Photos AM SPorts – Gross-Gerau 2011 – Groupe Course
Photos AM SPorts – Gross-Gerau 2011 – Cérémonie d’ouverture
Photos AM SPorts – Gross-Gerau 2011 – Samedi
Photos AM SPorts – Gross-Gerau 2011 – Dimanche
Photos : Bildimpressionen, AM Sports, Nathalie Planelles
toox
21 avril 2011 at 23 h 17 minrollersisters
21 avril 2011 at 20 h 28 mingo
20 avril 2011 at 11 h 16 minFrancki44
19 avril 2011 at 17 h 04 mincoachasphalte
19 avril 2011 at 11 h 57 min