Guyader : J2 Blue Ridge Challenge et NSC (2/2)
Au programme ce soir-là pour moi, un 13 tours et un concours de tours lancés. Je ne peux pas faire la finale "GRAN CHAMPION" qui regroupe les 3 meilleurs fondeurs et les 3 meilleurs sprinteurs sur une course ONE SHOT de 8 tours parce que j'ai perdu tout espoir la veille avec la disqualification au 1.000 m et ma chute en finale du 16 tours...
Par alfathor

En soirée : le NSC
Le programme pour moi est donc relativement léger. Bien qu’émoussé de cette longue journée, j ai les crocs.
Course 1 : série du 13 tours… dur dur !
Etant un peu touché après cette longue journée, je décide de ne pas mettre les mêmes roues que la veille avec beaucoup de grip mais avec lesquelles il faut être frais. J’opte pour des roues plus dures qui roulent beaucoup mieux mais qui sont très différentes en virage.
En effet, les roues de la veille sont de bi-dureté et fonctionnent avec une bande de polyuréthane plus molle au centre comme une certaine marque bien reconnue pour ces roues de piste. Les roues que je vais utiliser sont quant à elles convertibles mais sans bi-dureté. Il faut donc être beaucoup plus souple dans le patinage sous peine de voir le patin décrocher, la roue étant sensiblement plus rigide. Bien mal m’en a pris puisque je me rends très vite compte que cela n’est pas du tout adapte à mon patinage moi qui pousse fortement et prends beaucoup d’angle. Je suis en perdition toute la course et n’arrive pas à remonter au fil des tours. Je finis même par sauter du groupe de tête et finis péniblement à la 3ème place de ma série en doublant miraculeusement deux personnes dans les deux derniers tours.
Cette mauvaise série aura en fait un effet plutôt positif. Me croyant à la rue, je me dis que de toute façon, avec ce niveau, je n’ai rien à perdre en finale et que donc toute opportunité sera bonne à prendre.
Course 2 : tours lancés
Contrairement à la veille, ayant fini dans les 10 premiers, je m’élance dans le deuxième groupe, ce qui me laisse le temps de voir les autres passer avant moi. Dès le début, on note que la piste est moins rapide que la veille, le « roll on » est moins frais et accroche moins après tous les passages et les organismes sont fatigués. Les patineurs passent régulièrement 2 à 3 dixièmes plus lentement que la veille. Je me dis alors qu’après avoir fait 8.85 la veille, finir en dessous de 9.0 serait déjà pas mal.
Apres avoir change mes roues et remis le même modèle que la veille, je m’élance pour mon tour. Contrairement à la veille, je me dis que cette fois je vais tout tenter pour ne pas avoir de regret. Je m’élance donc à fond dès la ligne droite opposée à la ligne de départ. J’arrive donc beaucoup plus rapidement sur la ligne et passe un très bon premier virage.
Problème, je ressors de celui-ci complètement mort et mes jambes me disent stop !
J’entame péniblement la ligne droite opposée et me demande comment je vais réussir à prendre le virage avec une telle pression dans les jambes. Ne me laissant pas déboulonner, je décide d’attaquer le virage le plus vite possible. Arrive ce qui devait arriver : complètement « lactifié », je me laisse déporter petit à petit dans le virage et je ressors beaucoup trop extérieur pour pouvoir patiner en ligne droite. Je lance vainement le roller et termine péniblement en 8.98. Le temps me parait modeste mais me permet d’être 4ème avec 6 coureurs à passer derrière moi.
Je finis finalement au 9ème rang, ce qui prouve bien que finalement je suis plutôt à ma place sur l ensemble des deux tours lancés. La veille je me suis classé 10ème. Il me manque tout simplement un peu de vitesse pure me permettant de me mêler à la bagarre avec les meilleurs pour gagner 1 ou 2 dixièmes de seconde.
Mon tour lancé terminé, il ne me reste plus qu’une course avant la fin de mon aventure Américaine en Salle.
Complètement lessivé, et ressemblant plus à un sachet de thé après usage qu’à un réel athlète fin prêt pour sa finale, je décide de lancer le peu de force qui me reste dans la bataille.
Course 3: Finale du 1.300 m
Etant la dernière course de fond qualificative pour la finale “GRAN CHAMPION” tout le monde est à la recherche d’un bon résultat. La course est très nerveuse. J’essaie donc de partir le premier… N’étant pas un grand spécialiste du départ, je me fais attraper en voulant voler le départ. Je me retrouve, système non métrique oblige, 4 pieds derrière les autres.
Je prends un départ correct. Je me retrouve 5ème. Le feeling est nettement meilleur qu’en série avec ces roues plus souples. Même si le train est très élevé, 9.2-9.3 au tour, je suis sans peine.
A 7 tours de l’arrivée, le trou est fait. Nous voilà comme la veille 5 en tête avec les mêmes forces en présence. Alors que Michael Cheek est 4ème devant moi, il tente de dépasser deux personnes dans la ligne droite d’arrivée : Jarett Paul et Harry Vogel. Ca passe pour le premier mais le second finit par terre de la même façon que Cheek m’a striké la veille, dans le même virage qui plus est.
Devant Stelly a profité de la confusion et semble s’en aller vers une victoire facile. A 4 tours de l’arrivée, je réussis à doubler les deux patineurs. Me voila 2ème, il ne faut surtout pas penser à la peur de bien faire parce que derrière ça pousse fort. Je me dis donc que plutôt que de préserver ma deuxième place, je vais essayer d’aller chercher Stelly, même si cela parait plutôt utopique. En attendant, cela me permet de ne pas me focaliser sur ce qui se passe derrière.
Je finis dans la roue de Stelly sans pour autant avoir une vraie opportunité de le passer. Je termine donc à une deuxième place bien méritée qui est pour moi le meilleur résultat auquel je pouvais de toute façon prétendre. La victoire n’était honnêtement pas réellement à ma portée encore sur cette course là.
Bon bilan pour cette journée
Mon aventure Indoor qui avait pourtant si mal commencé se termine fort bien avec une dernière journée couronnée de succès, ce qui démontre ma faculté d’adaptation à un environnement totalement différent et non moins compétitif. J’ai donc soif de revenir me mesurer aux meilleurs du monde et d’essayer de nouveau de pouvoir les chatouiller et pourquoi pas devenir le premier étranger à m’imposer en NSC. Toutefois lucide, je reste conscient qu’il me faudrait gagner en constance notamment techniquement pour pouvoir rivaliser tout au long d’un week-end de compétition, sans commettre d’erreurs comme j ai pu les multiplier au début. L’apprentissage de la salle s’avère assez dur. Il faut savoir se remettre en question constamment sans vouloir forcement utiliser ce que l’on pense être juste. C’est primordial dans l’adaptation à cette pratique. Elle constitue presque un nouveau sport comme pourrait l’être la différence entre long track ou short track en glace.
Dans les prochains articles, je ferai un bilan de l’organisation et je dresserai une comparaison avec notre pratique de l’indoor en France en montrant le chemin qu’il nous reste à faire pour un jour espérer rivaliser avec eux. Enfin, je noterai aussi tout ce qui ne m a pas plu dans les formats de course américains…
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Vidéos du Blue Ridge Challenge de février 2011
Photos : droits réservés
youlbrenner@yahoo.fr
11 mars 2011 at 18 h 38 minEncore merci pour ces récits, parfois arrosés de notes d'humour qui marquent ton réalisme.
Bienvenue pour ton prochain retour au pays du camembert (qui pue), du vin rouge (qui tache) et de la baguette, dont on est si fier !
Continues à nous concocter ces articles avec ta plume personnelle et ton ressenti.
A bientôt sur notre site, et MERCI à rollerenligne pour en être le relais !/
chris.rtg
6 mars 2011 at 20 h 53 mina+
Arnaud
6 mars 2011 at 15 h 27 min