Nouvelle réglementation IFSA 2009

Comme chaque année fin octobre, l'IFSA a tenu à Paris son assemblée générale, où elle a pu présenter au public la nouvelle réglementation pour l'année 2009. Et c'est la révolution ! Suite aux nombreuses interventions des compétiteurs durant toute la saison et les propositions qui ont été envoyées par les fédérations nationales, la réglementation fait un bond en avant tel qu'elle l'a rarement fait...

Par alfathor

Nouvelle réglementation IFSA 2009

Nouvelle réglementation IFSA 2009 NOUVELLE REGLEMENTATION IFSA 2009 Comme chaque année fin octobre, l’IFSA a tenu à Paris son assemblée générale, où elle a pu présenter au public la nouvelle réglementation pour l’année 2009. Et c’est la révolution ! Suite aux nombreuses interventions des compétiteurs durant toute la saison et les propositions qui ont été envoyées par les fédérations nationales, la réglementation fait un bond en avant tel qu’elle l’a rarement fait…

Grands changements en perspective

Voilà donc un petit article récapitulatif pour se tenir au courant. En effet, la Fédération Française de Roller-Skating est tenue de se mettre en accord avec le circuit international.
Tout d’abord, commençons par les petits changements simples.

Détente sèche

En free-jump, qui est une épreuve très bien développée en France sous le nom de sèche, ou hauteur pure, on applique la même réglementation qu’en athlétisme. On repasse à trois sauts par hauteur par compétiteurs (au lieu de deux, puis trois uniquement pour les trois derniers en lice) afin d’être plus accessible.
Le seul changement de taille est que la barre de départ (la première) monte chez les hommes à 110 cm et non plus 100 cm : du fait que l’immense majorité des sauteurs font impasse sur cette première base, elle n’est donc pas considérée comme nécessaire.
Cependant, après mûres réflexions, elle reste inchangée pour la catégorie femme, afin ne pas freiner son développement. Les autres règles restent peu ou prou les mêmes. On ne départage plus les ex-aequo que pour la première et la deuxième place. Si cela se produit, le vainqueur est celui qui fait le moins de pénalités à la dernière barre réussie par les deux adversaires, et si cela n’est pas suffisant, celui qui a le moins de barres chutées toutes hauteurs confondues, sur l’ensemble de la compétition. Si ces mesures « théoriques » ne suffisent pas à les départager, on remonte la barre de 2 en 2 cm à partir de la dernière barre réussie, jusqu’à ce que mort s’en suive.

Slalom vitesse

En speed slalom, l’heure est à la simplicité. Sans pourtant tomber dans le flou italien, le travail des juges sera rendu moins fastidieux : toujours 20 plots à slalomer, toujours de la même technique du début à la fin, jusque là, rien de neuf. On rajoute que la « touchette » est éliminatoire (pour le run sur lequelle elle a lieu, il reste toujours un autre run).
La touchette kesako ? C’est le fait de poser le patin de la jambe libre (généralement, le slalom vitesse se fait sur un pied) sur un intervalle plus ou moins long, nettement visible car il est la suite d’un déséquilibre et le compétiteur se tient alors sur ses deux pieds. Il était difficile jusqu’à présent de déterminer avec précision le nombre de plots non slalomés et donc le nombre de pénalités.
Pour renforcer les contrôles de premiers plots régulièrement esquivés, en plus d’une caméra obligatoire depuis 2008, on déplace également un juge de table à la caméra afin de ne pas perdre de temps à la manipulation.

Slalom figure/freestyle slalom

Le gros morceau concerne le slalom figure. Les corps révolutionnaires des patineurs pour la libération des plots ne se sont pas encore tus que leurs représentants syndicaux ont déjà obtenu des mesures exceptionnelles (oui, les révolutionnaires ont besoin de syndicats eux aussi) visant à pallier le déficit stylistique de ces dernières années. Deux petits schémas présentant les deux grosses nouveautés valent mieux qu’un long discours.
Sur le premier tableau, on observe donc :

L’augmentation du nombre de passages par patineurs : on passe de deux runs traditionnels à deux best tricks et un run pour la grosse majorité des patineurs, et un best trick et deux runs pour la crème chantilly bio du haut du tableau.
Et il y aura même quatre petits veinards qui vont rouler 4 fois !
Que doit-on en déduire ? Que ce système de qualif-finale permet de présenter sur un laps de temps court mais intense les meilleurs patineurs : plus visuel pour le public, plus visuel pour les médias.
Dans la poursuite de cet objectif, les notes du premier run seront données immédiatement après le passage du candidat, oui oui, comme en patinage artistique, ce qui permettra une plus grande émulation entre les compétiteurs et des spectateurs plus impliqués. Tout bénéf’ donc.
En plus le best trick est une épreuve simple et conviviale, comme on peut le trouver en street. Le rider passe sur la ligne de son choix (50, 80 cm ou 1m 20), annonce sa figure ou sa transition et dois l’exécuter dans les 15 secondes une fois le premier plot franchi. Ça passe ou ça casse, on se met une tape dans le dos et on en parle plus, sauf si vous avez fait le trick des 10 prochaines années.
Qu’en diront les mauvaises langues ? Que le best-trick est une course à la technique, alors que l’IFSA dit vous avoir compris.
Faux : voir schéma suivant. Le compétiteur qui essaiera au vu de la nouvelle notation de faire une liste à la Prévert de tous les éléments les plus techniques sera un idiot (avant, on aurait pu dire juste nul en anglais, mais là je vais tout vous expliquer en français).

Là aussi, grand chamboulement. Déjà, on passe de 4 notes à 5, mais sans augmenter le nombre de juges : en effet, la petite dernière est un moyenne donnée à partir des notes de chaque juge qui devront évaluer un critère supplémentaire : l’interprétation. Trop classique ? Appelez ça la note de show. C’est une note complètement subjective, vous en conviendrez, d’où l’intérêt de faire une moyenne. Les autres critères changent aussi, alors petit récapitulatif :
-la note de gestion (management) est renommée musique, puisqu’elle y est entièrement consacrée, avec la chorégraphie (respect du rythme et de la mélodie).
-la note de pénalité, la seule négative, comptabilise les plots non slalomés, déplacés ou chutés et tout ce qui n’est pas un patin qui touche le sol. De plus, 5 points sont potentiellement imputables à celui qui réalise un run de moins d’une 1min 20 ou de plus de 1min 40. Enfin, nouveauté 2009, ce critère récupère la diversité : les familles de figures, si elles ne sont pas réalisée, compteront pour un point de pénalité, au lieu de vous en donner deux lorsque vous les faisiez (ce qui ne change pas grand chose du coup).
-la note de style est renommée elle aussi, en « body control ». En effet, ce critère était très controversé du fait que beaucoup faisaient l’amalgame entre « stile » (équilibre, perfection du mouvement, canon d’une figure) et le « staïle » (personnalité et maturité du patinage, caractère du patineur). Dorénavant, ce sera clair pour tout le monde : le juge se consacre essentiellement sur le haut du corps et la jambe libre par exemple (attention, plus de bras qui imitent les ailes d’oiseau)
-la note de technique est certainement la note la plus remaniée. Tout d’abord, la note d’ «impression générale » est supprimée, puisqu’elle faisait souvent doublon. Pour la même raison, les bonus sont déménagés de l’ancien critère de style. Les notations des figures et des transitions se font sans distinction : plus de doublon non plus entre les bonus de style et ceux de technique, et plus de problème pour savoir si telle nouveauté doit être validée en tant que figure ou transition (ce qui peut poser problème puisque les meilleurs techniciens crevaient cette année les plafonds). Mais la révolution n’est pas là, me direz vous. En effet. De tous ces points, il ne sera maintenant plus pris en compte qu’entre les 10 et 15 meilleurs (encore à définir), ce qui donc arrêtera toute course à la technique. Ce ne sera plus la peine de courir entre chaque ligne ou de réfléchir à comment faire rentrer le plus de figures sur une roue dans le run, puisqu’en moyenne, on estime qu’un patineur fait une trentaine de figures ou de transitions ayant une valeur.
Ce relâchement dans la course aux points techniques devrait donc laisser le temps à chacun de faire preuve d’un peu plus de fluidité et de personnalité. Alors, conquis ? Bien entendu, toutes les matrices seront revues afin de réactualiser chaque critère, puisque chaque année, le niveau mondial fait un bond en avant. Ces innovations osées devraient permettre de mieux apprécier le talent des nouveaux patineurs qui commencent à faire leurs premiers pas sur les circuits internationaux. Bien sur, comme tout changement, il y aura des gens pour, des gens contre… mais c’est le débat qui fait avancer notre sport. Le slalom n’est pas encore momifié !

Liens utiles

www.ifsasports.org Texte : Clochette
Schémas : Clochette

2009 nouvelle IFSA réglementation
Auteur
Alexandre Chartier 'alfathor'

Bonjour à tous, je suis Alexandre Chartier, fondateur et webmaster de rollerenligne.com. Le site a vu le jour officiellement le 11 décembre 2003 mais l'idée germait déjà depuis 2001 avec infosroller.free.fr. Le modeste projet d'étude est devenu un site associatif qui mobilise une belle équipe de bénévoles. Passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne, j'étudie le patinage à roulettes sous toutes ses formes et tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez l'un de ces sujets !

2 responses to “Nouvelle réglementation IFSA 2009”

  1. Vincent
    18 novembre 2008 at 16 h 49 min
    Pourquoi n'y a-t'il pas autant d'hommes que de femmes en Run Final (style slalom)?
    Parce qu'elles sont moins nombreuses? Excuse(z) moi de mon ignorance... :D Matthias/
  2. Matgille
    4 novembre 2008 at 18 h 55 min
    Oui c'est exactement pour cette raison-ci.

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