Criterium de Gross Gerau 2008

Environ 900 patineurs représentant 25 nations ont participé à la 30ème édition du critérium de Gross Gerau du 25 au 27 avril. C'est l'événement européen majeur avec le trophée des Trois Pistes, en dehors des championnats européens et des marathons. Bilan de l’épreuve...

Par alfathor

Criterium de Gross Gerau 2008

Roller de vitesse : Le Criterium de Gross Gerau 2008 CRITERIUM GROSS GERAU 2008 Environ 900 patineurs représentant 25 nations ont participé à la 30ème édition du critérium de Gross Gerau du 25 au 27 avril. C’est l’événement européen majeur avec le trophée des Trois Pistes, en dehors des championnats européens et des marathons. Bilan de l’épreuve…

Une belle épreuve… perfectible

Le critérium de Gross Gerau se déroule sur un anneau routier. Comme chaque année, il est précédé par la Sprint Cup, qui se dispute sur la piste centrale et fait l’objet d’un classement séparé.
Le plateau était très relevé en seniors, avec notamment la présence des colombiens dans cette catégorie. Si cela y a compensé l’absence de la plupart des italiens, ce n’a pas été le cas dans d’autres catégories, notamment en cadets et minimes, où l’on regrettera qu’il n’y ait pas eu une forte équipe italienne comme en 2007.
Nous vous proposons de commenter les principaux résultats et de tirer le bilan de cette 30ème édition.

Résultats de la Sprint Cup

Chez les dames la surprise vient de la troisième place de Sabine Berg en 28.70, derrière la colombienne Jennifer Caicedo, championne du monde du 200 m, première en 28.32, et très près de l’italienne Erica Santoro (28.63).
Dans l’année de ses 18 ans, elle fait une entrée très remarquée en senior confirmant sa victoire aux Trois Pistes, et gardant la polyvalence sprint-fond qu’elle avait chez les jeunes. La meilleur française est Sophie Beaujot, 9ème en 29.40.
La vedette colombienne du championnat du monde junior à Cali, Pedro Causil, s’impose en 25.88 devant deux colombiens. Florian Lefèvre n’est pas loin, 4ème en 26.11.
Chez les cadettes les allemandes réalisent un joli triplé en quelques dixièmes (Mareike Thum en 29.05, puis 29.12 et 29.13), devant la française Ophélie Carrère en 29.42.
Elton De Souza s’impose en cadets en 26.74 devant l’espagnol Roger Valverdu en 26.86 et Brice Catelin en 27.05.
Il faut toutefois mentionner que les résultats de cette Sprint Cup ont été faussés par un problème d’organisation. Les patineurs ont cru courir une série qualificative pour une finale à disputer ensuite, et face au manque de temps il leur a été annoncé après leur course qu’il n’y aurait pas de finale et que le classement serait celui des qualifications.

Résultats du critérium

En seniors la compétition est atypique puisque le résultat final prend en compte à la fois les 500 m et les courses de fond (points et élimination).
Si les résultats du fond sont primordiaux, il n’en reste pas moins que les fondeurs peuvent être repoussés loin au général par une série difficile sur 500 m, par exemple la chilienne Catherine Penan ou Julien Sourisseau.
En seniors il y avait les colombiennes et les autres. Le classement final reflète à la fois la totale domination des colombiennes sur route (sur piste il y a les coréennes) et la progression observée à Cali chez les juniors européens : Sabine Berg, championne du monde junior (élimination sur route), s’intercale en troisième position au milieu de cinq colombiennes.
Et ce n’est pas faire injure à ces colombiennes d’écrire que pourtant ce ne sont pas les plus titrées de leur pays, la plus connue (mise à part la pure sprinteuse Jennifer Caicedo qui n’est pas dans les cinq) étant Carolina Upegui (1ère) pour ses titres en juniors.
Laetitia Lebihan et Aurélie Duchemin se classent 9 et 10ème.
Chez les hommes le duel entre Yann Guyader et l’excellent colombien Jorge Cifuentes tourne nettement à l’avantage du français lors des courses de fond. Le belge Kwinten Tas complète le podium et Thomas Boucher est 4ème.
Chez les cadettes, l’allemande Mareike Thum domine à chaque course la vedette italienne Francesca Lollobrigida (championne du monde junior sur marathon). Marine Jordy et Caroline Flick sont 4ème et 5ème derrière l’australienne Brooke Lochland.
Il faut toutefois préciser que l’impression donnée par les courses est qu’il y a trois patineuses assez proches, sûrement compétitives au niveau mondial, Mareike Thum, Francesca Lollobrigida et la française Lucie Peruzzetto.
Chez les cadets l’absence des italiens, seuls capables de rivaliser collectivement avec les belges, s’est fait sentir. Ils réalisent un triplé qui reflète leur domination (Bart Swings, Wannes Van Praet, Jore Van den Berghe) et la bonne surprise française est la 4ème place de Guillaume Demallevoué, là où l’on attendait l’excellent portuguais Diogo Marreiros (5ème).
La catégorie minimes filles a connu des grosses chutes collectives comme en 2007. L’allemande Katharina Rumpus sortira en état de patiner de la dernière et l’emportera nettement en ayant gagné toutes les courses devant sa compatriote Alisa Guthermut. La première française est Meggan Perray (4ème). Agnès Peruzzetto, qui était également bien placée, n’a pu reprendre après la dernière chute.
Les minimes garçons sont dominés par l’italien Matteo Melis, impressionnant de puissance. Les premiers français sont Mathias Musslin et Erwann Boivin 14ème et 15ème.
Dans les catégories plus jeunes on retiendra la 3ème place en poussines d’Eva Quintili.

Le bilan sportif pour les français

La France présentait une équipe en seniors et en cadets. Il convient avant tout de remarquer qu’il n’est pas demandé aux patineurs d’être au sommet de leur forme à Gross Gerau fin avril mais à l’été pour les championnats d’Europe et du monde.
Cette réserve étant faite, les courses ont montré que l’équipe de France est solide en seniors hommes et que des individualités manifestent leur potentiel dans les autres catégories, par exemple Elton De Souza en vitesse ou Lucie Peruzzetto en fond.

Une organisation victime de son succès

L’organisation de Gross Gerau était reconnue pour son sérieux. La chambre d’appel et la rapidité d’enchaînement des courses ou l’organisation des secouristes restent des modèles pour toute compétition.
Mais il faut bien reconnaître que cette année le succès remporté lors des inscriptions a posé aux organisateurs des problèmes qu’ils n’ont pas su résoudre, et qu’ils n’ont pas su évoluer pour adapter leur formule.
Le problème de la Sprint Cup a déjà été mentionné.
Mais aussi de graves problèmes de classement ont été rencontrés et la formule s’est avérée totalement inadaptée au nombre de participants en senior hommes.
Pour faire simple regardons le résultat de cette formule : près des deux tiers des patineurs, parmi lesquels de bons élites français, n’ont couru qu’une série de 500 m et une série de course à points le samedi et rien le dimanche. En effet la finale de course à points ne concerne que 50 coureurs et la course à élimination du dimanche est réservée au top 50 du classement combiné 500 m – course à points.
Ainsi à moins d’être un spécialiste du 500 m ou d’aimer la loterie du tirage au sort des séries, puis d’être capable de marquer des points en série de courses à points, le déplacement à Gross Gerau dans ces conditions d’organisation n’a pas d’autre intérêt que de voir le spectacle pour la majorité des seniors. Spectacle fort intéressant, certes, mais qu’ils viennent pour voir de l’intérieur de la course.
Il ne nous paraît pas correct de faire venir autant de coureurs seniors de si loin pour leur proposer si peu.
Précisons à nouveau que ce problème ne se pose pas de la même façon pour les autres catégories.
Il convient aussi de mentionner les problèmes de classement : aucun classement de course n’a jamais été affiché, empêchant toute vérification et réclamation éventuelle.
De plus, le classement général des courses du samedi pour les seniors hommes, servant à définir le top 50 participant à la course à élimination, a été totalement bouleversé le dimanche à 11h30 sans aucune explication, changeant profondément la composition de ce top 50 et faisant peser des suspicions sur la fiabilité des résultats.

Gross Gerau doit rester une référence

Ne nous y trompons pas, les seuls bémols sont une évolution indispensable pour les seniors hommes et un retour à la rigueur et la fiabilité des classements.
Cette course est exceptionnelle, tout comme lesTrois Pistes. Ceux qui ont la chance de pouvoir s’y rendre ne seront jamais déçus par le spectacle et le niveau des courses auxquelles ils participeront.

Texte : Michel Terrien
Photos : Michel Terrien

2008 Critérium Gross Gerau
Auteur
Alexandre Chartier 'alfathor'

Bonjour à tous, je suis Alexandre Chartier, fondateur et webmaster de rollerenligne.com. Le site a vu le jour officiellement le 11 décembre 2003 mais l'idée germait déjà depuis 2001 avec infosroller.free.fr. Le modeste projet d'étude est devenu un site associatif qui mobilise une belle équipe de bénévoles. Passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne, j'étudie le patinage à roulettes sous toutes ses formes et tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez l'un de ces sujets !

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