Mans : 24 Heures avec le LOU Roller
Le mythique circuit du Mans accueillait le week-end dernier l'édition 2007 des 24h du Mans Roller. En effet, les 30 juin et 1er juillet 2007, ce n'étaient ni les voitures, ni les motos qui couraient sur le circuit Bugatti (4,180 km), mais bel et bien les Rollers. Voici le parcours du club du Lou Roller...
Par alfathor

Le Mans : comment ça marche ?
Cette épreuve d’endurance suit le principe suivant : réunir 10 coureurs maximum, qui à partir du samedi 16h00 et jusqu’au dimanche 16h00 également se relaient pour engranger le plus grand nombre de tours à leur compteur.
Compétition unique au monde, elle réunissait cette année plus de 550 équipes, venues des 4 coins du globe, créant ainsi une chaleureuse ambiance.
Le Lou Roller
Parmi ces nombreuses équipes, on en retrouve plusieurs de LYON, dont 3 du LOU Roller (Lyon Olympique Universitaire). L’une, composée de personnes habituées aux courses de vitesse et aux résultats plutôt prometteurs, vise le podium (qui compte cette année 5 marches).
La deuxième se spécifie plus pour la randonnée, et compte donc pleinement profiter de la course en tant que loisir. La dernière enfin, concerne une seule louve, une vétérane forgée pour l’endurance, qui relève le défi de faire la course seule.
Le club est désormais rodé à la participation de cette grande manifestation roller : leur expérience de l’année précédente s’était d’ailleurs soldée par une 3ème place. La meute envahit de nouveau le circuit, prête à en découdre. Elle est composée de jeunes louveteaux, forts de leur puissance, mais également de vieux loups de mer, dont l’atout majeur est l’expérience. Ensemble homogène, qui va une fois de plus faire ses preuves !
Peu avant la course
Pour gérer ces 21 athlètes, 9 logisticiens, 600 euros de nourriture énergétique, 12 tentes, 6 chronomètres, 2 P.C. portables et une sportivité à toutes épreuves sont requis !
La troupe débarque au campement la veille de la course, afin de se mettre le plus rapidement possible dans le bain. Signe du destin, bon présage pour le reste du week-end, elle est l’une des premières équipes à planter ses tentes ! Après une revue complète du matériel, le retrait des dossards et des puces électroniques et une dernière plâtrée de pâtes bolognaises, chaque équipe désigne un sprinter pour parcourir les 300 mètres qui détermineront l’ordre de placement sur la ligne de départ. La tension monte, le stress s’accentue, l’adrénaline est présente. L’équipe 1 s’offre une 7ème place pour le départ, l’équipe 2 se réserve la 79ème.
Début de l’épreuve
A 16h00, le décompte est lancé, les 24heures commencent. Les coureurs en chaussettes placés d’un côté de la piste s’élancent pour rejoindre et enfiler le plus rapidement possible leurs patins qui sont restés de l’autre côté. Ce départ original, dit « à la Mancelle » est salué par une ovation des spectateurs, certes moins nombreux que pour les voitures, mais au moins aussi enthousiastes !
On peut observer différentes techniques chez les premiers relayeurs des 573 équipes: certains s’escriment avec leurs lacets, d’autres choisissent de finir le serrage en route et perdent leurs patins dès la première poussée! Les plus rapides (et parmi eux, le représentant de l’équipe 1 du LOU Roller) démarrent sur les chapeaux de roues.
En effet, malgré la longue durée de la course, les places du podium se jouent dès le premier tour et la bataille est féroce : les loups le savent, et les crocs sont sortis !
La ronde des 24heures est lançée
Dans les stands habituellement réservés aux bolides à moteur, 5500 patineurs transitent,se reposent, se restaurent et se préparent pour leurs tours.
Pendant que le premier patineur sue sang et eau, le second s’échauffe, fixe sa puce autour de sa cheville (celle-ci permet le décompte des tours) et se met en position. Pas question de rater son relais, ou de laisser tomber le bâton témoin !
Les relais « à l’américaine » sont autorisés: le coureur finissant son tour saisit son co-équipier déjà lancé par la taille, et lui donne une impulsion en le poussant avec les bras. Ainsi, pas de temps de perdu, et même un peu de temps de gagné !
Et ces précieuses secondes, à notre coureur, lui seront bien utiles, quand il s’attaquera à la fameuse côte Dunlop, réputée pour les maux de dos qu’elle engendre. Arrivé en haut de cette montée, le coureur aura à peine le temps de reprendre son souffle, qu’il lui faudra déjà repartir et se lancer dans la longue descente où les plus rapides dépassent les 60 km/h.
La dernière partie du circuit est en revanche une vraie partie de plaisir : du plat, quelques virages et un bitume manceau roulant à souhait.
Les coureurs du LOU connaissent bien le circuit, et les chronos qu’ils réalisent le démontrent bien: le meilleur de l’équipe parcourera les 4,180 km en 6 minutes et 35 secondes.
Un nouvel adversaire : la pluie
La pluie tombe en même temps que la nuit, au moment même où la fatigue physique et le manque de sommeil se font vraiment sentir. Les roues glissent d’avantage, les chutes sont plus nombreuses, le vent se met de la partie…
Le sportif doit faire preuve de détermination et de force mentale pour s’extirper de son sac de couchage et affronter la nuit, le froid et la pluie sur des roulettes de 100 millimètres de diamètres après à peine 3h de sommeil. Mais les coureurs s’encouragent, se motivent mutuellement, et aucun ne craque. Les chronos sont moins bons, les cernes plus accentués, mais les sourires restent.
Ce temps maussade est quand même largement compensé par les activités que propose le village roller pour ceux qui ne roulent pas, par l’humeur joviale de tous les participants, par la musique diffusée en continu sur tout le circuit bref par l’atmosphère si particulière qu’engendre cette course … A tel point que Dame Nature cède, ordonne la cessation des hostilités pluviales et laisse même filtrer quelques rayons de soleil au cours de l’après-midi ! Seul le vent persiste, mais les patineurs, revigorés par ce net progrès, ne l’écoutent même plus siffler.
Bilan
La fin de la course approche, l’équipe 1 est 4ème depuis les premières heures et n’a pas laissé une seule fois d’autres coureurs s’en emparer. En tournant en moyenne à 32,24 km/h, elle a effectué 189 tours, soit 790 km. Notre leader termine sa ligne droite en brandissant fièrement le drapeau du LOU. Veni, vedi, pas vici mais presque!
Et c’est épuisée mais ravie que l’équipe 1 a hurlé non pas à la mort, mais à la joie, et a grimpé sur la 4ème marche.
L’équipe 2 se classe 152ème, et la louve solitaire a dépassé la barre des 50 tours : succès du LOU sur tous les fronts !
C’est donc un week-end non seulement de sport et de compétition que nous ont offert les organisateurs, mais également de partage, de passion, de convivialité, bref un week-end exceptionnel, à l’odeur d’huile de massage et de boissons énergétiques. Et malgré la fatigue qui en résulte inévitablement, malgré les ampoules, les crampes et les courbatures, la meute a déjà signé pour sa participation à l’édition 2008 !
Solène Bourlier : logisticienne à ses heures
Journaliste et Co webmestre du LOU ROLLER
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Bilan des 24 Heures 2007
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