La traversée des Landes 2005 : d’Arcachon à Anglet en roller (220 km)
La Traversée des Landes : Arcachon / Anglet en roller soit 220 Km en 2 jours les 21 et 22 mai derniers. Pour certains, ce fut une nouvelle édition et pour d'autre, un première ! Dans tous les cas, le troisième rendez-vous donné par Jean-Jacques Braud organisateur de l’évènement, moniteur et meneur du Labenne Roller Club fut une belle aventure !
Par alfathor
220 km de roller sur deux jours…
Samedi 21 Mai
Tous les participants se sont rejoints place Thiers à Arcachon. La plupart porte fièrement les couleurs de leur club (Lourdes, Bergerac, Toulouse, Labenne), d’autres sont plus anonymes mais on apprendra plus tard qu’ils viennent de Mérignac, Sanguinet, Bordeaux…
9h approche : la pression monte, l’excitation et l’impatience sont aux premières loges lorsque le départ est donné. Le flot de patineurs se déroule d’abord lentement pour réveiller les corps et prudemment pour sortir de la ville.
Dès la sortie d’Arcachon, avec l’attaque par la piste des « collines du Pyla » les groupes de niveaux se forment. Les pelotons de tête, qui aiment la vitesse et les prises de risque, se lancent et commencent « à envoyer » à 30 Km/h en moyenne. Certains frôlent les 65km/h dans les descentes. On verra toujours en figure de proue les mêmes meneurs des clubs de Lourdes, Labenne et Bergerac. Les pelotons se suivent et les relais s’enchaînent.
Ceux-ci font les championnats de France et sont très présents, tout au long de l’année sur les courses et les podiums bien entendu. Ceux-là ont moins l’esprit de compétition, de niveau technique et physique moins élevé. Ils se sont entraînés sur plusieurs mois pour préparer cet évènement et relèvent le défi. Car il ne faut pas s’y tromper, la « traversée » n’est pas une course mais bien une randonnée sportive. L’objectif n’est pas de faire le meilleur temps mais de parcourir ensemble les 220km. Des points de ralliement sont d’ailleurs planifiés tous les 15/20km. Pour les ravitaillements c’est tous les 30/40 km. Les premiers attendent les derniers. Cependant, si les patineurs qui ferment la marche dépassent les temps programmés, ils doivent monter dans une des 3 voitures balai, jusqu’au prochain point.
Dès les 25 premiers kilomètres arrivent les premières chutes sur la piste cyclable qui sillonne la forêt de pins. Il n’y en aura pas moins de 4, dont les 2 plus impressionnantes de tout le week-end, à peine à 2 minutes d’intervalle. 2 pelotons sont éclatés. 5 puis 7 personnes se retrouvent à terre. Deux rollers qui se touchent et la sanction pour l’un d’entre nous est sans appel : clavicule cassée et arrêt de la traversée. Pour les autres petits bobos seulement. Merci aux casques et autres protections. Bilan : peau brûlée, contusions, combinaisons et maillots déchirés puis la piqûre de rappel de Jean-Jacques pour sensibiliser les patineurs aux consignes de sécurité : «On calme la fougue, l’objectif est de faire TOUTE la traversée ! »
Il fait bon et frais, le temps est couvert mais il ne pleut pas, idéal.
Les kilomètres s’enchaînent et ne se ressemblent pas… Les paysages d’abord : nous empruntons les pistes qui sillonnent les forêts. Elles se composent de pins le long de la dune. En s’enfonçant vers les terres, les pins font place aux feuillus. La végétation est mitigée, plus dense. Le terrain plus vallonnée. On pousse sur les cuisses – jusqu’au lac de Biscarosse.
Côté revêtements, avec l’alternance entre les bitumes de velours, les enrobés lisses et propres, les patineurs sont aux anges. La glisse est parfaite. On en oublie la fatigue et les kilomètres déjà parcourus. Un vrai plaisir à l’état pur. Oublié également les revêtements de graviers grossiers qui accrochent, minés de trous, de bosses et de crevasses diverses, mais aussi les branches, les pignes et autres pièges à roller. Nous emprunterons plusieurs portions de pistes de ce type, 15km, de-ci, de-là, pas plus large parfois que 50 cm. Elles font souffrir les corps des patineurs et rêver d’une région qui se vante d’entretenir avec excellence son réseau de pistes cyclables au nom du développement local !
Nous empruntons des portions de routes, sur lesquelles nous devons rouler groupés et encadrés par les motards qui sécurisent et régulent la circulation. Les pistes cyclables permettent à chacun de prendre un peu de liberté, de la vitesse en solo ou en peloton, de satisfaire son plaisir, et de repousser ses limites.
A partir de Parentis, se trouve une portion de 17km de route qui semble sans fin mais qui nous donne des ailes. Les pelotons se lancent, les pas s’allongent. La matinée se termine sur une note de fluidité. La formation arrive avec ¾ d’heures de retard suite aux chutes à Pontenx les Forges. Les bénévoles nous attendent avec un délicieux buffet froid à la fraîcheur de la fontaine. Nous savons que nous avons fait la partie la plus difficile : 70km. Il ne reste plus que 150km ! Dans une ambiance chaleureuse, tous se restaurent, prennent le temps de faire quelques étirements, d’aérer et de détendre les pieds, pour certains même de panser les premières ampoules et autres zones d’échauffement. Les patineurs échangent leurs impressions et anecdotes sur cette matinée, rient, font rire, parlent courses et entraînements…les clubs commencent à se mélanger…
C’est avec sourire et envie que nous rechaussons un peu avant 15h pour avaler la deuxième partie de cette randonnée : 60km sans difficulté apparente. On se lance sur route jusqu’à Mimizan, les pelotons se panachent. La surprise de l’après-midi c’est la piste cyclable de Lespecier que l’on attaque au 87ème kilomètre. C’est une de ces micro-pistes truffées de mines anti-patineurs. 17km à travers la forêt qui semblent interminables et qui se chargent de fatiguer sérieusement les muscles, même des plus entraînés.
Durant les 28 derniers kilomètres sur route de la journée, les encouragements sont devenus indispensables. Chaque point de ralliement est l’occasion de se motiver les uns les autres. On peut lire la fatigue sur chaque visage… la satisfaction aussi. Nous abordons enfin l’arrivée. Il est presque 19h lorsque la formation atteint le camping Eurosol de Saint Girons. Les dernières côtes ont terminé de cuire les adducteurs et les dernières descentes de nous griser. Tous s’applaudissent et chacun rejoint le bungalow qui lui est affecté. Au menu du soir : massages, Pasta-party avec projection des vidéos et photos de la journée puis gros dodo.
22 mai 2005 : Deuxième jour
Le Road Book indique 90km pour la journée, c’est dire un amuse-gueule comparé au gueuleton de la veille. De plus 60km sont déjà le terrain de jeu de la plupart des participants, les pistes qu’ils parcourent tout au long de l’année, entre Léon et Tarnos. Le parcours du coeur.
Nous sommes tous impatients de rechausser et nous attaquons dès 9h par une piste, à travers les résineux, du même acabit que la surprise de la veille, parfait pour un échauffement ! Le ciel est chargé et la pluie ne tarde pas à se montrer.
Le cadeau bonus n’est autre que la pluie qui s’abat sur nous durant toute la matinée, parfois battante, sur environ 40km. Couverts de boue, des roues à la ceinture, trempés du casque aux chaussons, mais déterminés, nous ne faiblissons pas devant l’intempérie. Un bon rythme est maintenu et les horaires sont respectés jusqu’à Capbreton où notre déjeuner est déjà servi à 13h. Tous s’épongent, se changent, car les nuages denses se dispersent…
Plus que 26km ! Nous savons tous que nous avons déjà remporté le pari. L’ultime départ approche, tous s’équipent de protections et des rollers détrempés, c’est le double effet « fraîcheur » de la journée. Après 13 Km de piste à bonne allure et le dernier ravitaillement, les fauves sont lâchés pour la dernière fois sur la voie de contournement entre Tarnos et Bayonne : une 2 voies, un enrobé de velours, les pelotons de tête roulent à plus de 40km/h. Le plaisir est toujours au rendez-vous.
Sur les 5 derniers kilomètres, de l’entrée de Bayonne à la patinoire d’Anglet, la formation restera en pelotons serrés, encadrés de près par les 3 voitures balai et les 5 motards. A 16h, nous atteignons le 220ème kilomètre. L’arrivée triomphante se fait sous un soleil éclatant. Nous sommes accueillis chaleureusement par nos proches et les bénévoles qui nous ont accompagnés pendant ces deux jours. Les kilomètres s’enchaînent et c’est déjà fini…
Le cocktail de clôture avec remerciements et félicitations retarde un peu le blues de l’après Traversée. Baskets aux pieds, air satisfait, tous se donnent rendez-vous pour l’édition 2006 et finissent par se séparer.
Photos
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Photos : Merci aux participants
henri
22 juin 2008 at 18 h 36 min