Conseils pour s’entraîner en roller derrière les cyclistes

S’entraîner en roller avec les vélos / cyclistes, c’est possible !

Il arrive que les vélos s’entraînent derrière un scooter pour travailler leur survitesse. Les rollers / patineurs de vitesse peuvent s’entraîner de la même façon derrière un cycliste ! Mais quelle est l’utilité de ce type d’entraînement ? Il permet notamment d’améliorer sa glisse à vitesse élevée, car l’augmentation de la vitesse et la fatigue font ressortir les défauts techniques. C’est donc une occasion de se perfectionner. Reste encore à trouver des partenaires d’entraînement…

Si vous avez la chance d’habiter dans une zone où la culture du roller de vitesse est très présente, tant mieux pour vous, vous pourrez trouver des partenaires d’entraînement ! Si ce n’est pas le cas, vous pouvez toujours essayer de vous rapprocher des clubs cyclistes de votre région pour prendre leur roue de temps en temps…

L’incrédulité des cyclistes vis à vis de la vitesse des patineurs

Pour beaucoup de personnes, le roller est un jeu pour enfant et pas vraiment un sport. A ce titre, le fait de dire que l’on pratique le roller de façon sportive laisse souvent vos interlocuteurs sceptiques :

Ok, tu fais du roller, mais c’est quoi ton sport ?

Ils sont tout aussi incrédules quand vous leur expliquez que vous êtes capables d’atteindre qui dépassent les 40 km/h sur vos petites roulettes. Hé oui ! Même avec des roues de 100, 110 ou 125 mm, on peut venir « sucer » des roues de 700 ! (comme on dit dans le jargon).

Donc quand vous rencontrez des cyclistes que vous ne connaissez pas, il y a quelques règles à respecter pour se faire accepter plus facilement.

Le petit jeu du chat et de la souris : réactions imprévisibles

Chacun d’entre nous a au moins essayé une fois de prendre la roue d’un vélo ou de le doubler. Les réactions des cyclistes vis à vis des rollers peuvent parfois être imprévisibles : certains sursautent, d’autres montent les braquets et appuient fort sur les pédales pour vous distancer, d’autres réagissent brutalement, d’autres encore sourient, surpris et engagent la conversation.

Chose capitale si vous rejoignez ou doublez un groupe de cyclistes : prévenez-les poliment de votre arrivée et prenez assez large pour ne pas les percuter. Si vous avez l’intention de rester avec eux un moment, restez plutôt à l’arrière pour ne pas déranger leurs propres mouvements de peloton.

Courtoisie de rigueur entre roller et vélo

Un brin de politesse vous permettra certainement de faire un bout de chemin avec des cyclistes. Rares sont ceux qui ne vous interrogeront pas un peu sur le type de matériel que vous utilisez, sur les vitesses que vous pouvez atteindre ou sur le fait qu’il existe des courses de roller.

Créer le contact, c’est déjà être partiellement accepté.

S’intégrer dans la durée à un groupe de cycliste quand on est patineur

Si vous avez l’intention de rouler régulièrement avec un groupe de cyclistes, pourquoi ne pas commencer par les accompagner à vélo ?
Cela vous permettra de mieux connaître les différentes personnes qui le compose, de déceler leurs habitudes et de mieux vous faire accepter. Ainsi, plus tard, vous pourrez leur demander si cela ne les dérange pas que vous les suiviez en roller.

Les choses à faire et à ne pas faire

Quand des cyclistes voient un patineur débarquer au milieu d’un groupe de vélos, ce n’est pas toujours rassurant. Il faut donc être prévisible et éviter quelques comportements à risque :

• Ne changez pas constamment de place ou de vitesse
• Evitez de freiner de façon intempestive
• Gardez toujours garder un oeil sur la route afin d’anticiper les trous, les montées, les descentes, les freinages
• Privilégiez une place en queue de peloton pour ne pas gêner les cyclistes
• Au départ, garder 2 mètres de marge avec le vélo derrière lequel vous vous placez.

D’autre part, être placé à l’arrière vous permettra d’avertir le groupe de l’arrivée d’un véhicule. C’est toujours bien de sociabiliser.

Rouler derrière un vélo en roller pour optimiser son aspiration

Rouler derrière un vélo force le patineur à travailler à des vitesses supérieures à celles d’un entraînement en solo. Avec la vitesse, une bonne prise d’aspiration est donc indispensable. Obligez-vous à bien vous placer, proche du vélo, et à travailler votre position de course.

Un autre conseil avant de laisser la parole aux champions : ne roulez pas trop et pas systématiquement derrière quelqu’un, cela peut créer du surmenage. D’autre part, il faut aussi apprendre à rouler seul face au vent pour travailler technique et cardio.

Avis de champions sur l’entraînement en roller derrière un vélo

Le conseil de Jean-Stéphane Sierra : réguler sa vitesse

J’emploie souvent l’entraînement derrière vélo pour finaliser ma préparation. Ce type de sortie permet de travailler le rythme et la technique. On recrée les sensations de vitesse et de peloton de la course. Par la suite, on se sent ainsi plus à l’aise à grande vitesse.
Je conseille fortement de rester derrière le vélo. La plupart du temps, les cyclistes n’ont pas l’habitude d’être derrière des patineurs. On a vite fait de passer un patin sous la roue avant du vélo et de faire faire un magnifique soleil au cycliste ! C’est trop dangereux.
D’autre part, les cyclistes ont des accélérations plus violentes que les rollers. Rester derrière un vélo permet de travailler les relances et de progresser dans ce secteur.

Enfin, les vélos sont en général plus réguliers que les rollers dans leur allure. On peut donc travailler à une vitesse donnée sans à coup. Cela peut aider à rouler régulièrement dans un peloton. Il faut éviter d’accélérer et de se relever quand on rattrape le cycliste car on va alors perdre de la vitesse et ré-accélérer pour combler le trou qui se creuse à nouveau. C’est très utile en course pour économiser son énergie. Fini le yoyo ! « 

Yann Guyader : travailler sa survitesse

La survitesse est un facteur de plus en plus important avec l’avènement des 110 mm sur le circuit. On peut travailler de deux façons :
– soit en faisant des sorties de fond derrière un petit groupe de vélos pour atteindre une vitesse moyenne de 35 km/h sans trop forcer pour reproduire l’effet de peloton en course,
– soit faire des séances de fractionné, par exemple des 1.000 m derrière vélo avec 6 minutes de récupération. On peut ainsi rouler à plus de 45 km/h et avoir un patinage très propre.

Astuce : portez un collant long !

Nous vous conseillons de rouler avec un collant long. Pourquoi ? Il est fréquent qu’en voulant rester au plus près du vélo, et la fatigue aidant, on se frotte malencontreusement contre la roue qui fait alors une belle brûlure !

Pour aller plus loin

Patiner derrière un vélo (article d’InlinePlanet – anglophone)

Photos : J.S. Sierra et droits réservés – Tous nos remerciements à Yann Guyader et Jean-Stéphane Sierra
Article du 31 mars 2008 mis à jour le 1 février 2025