Championnat du monde roller course 2011 à Yeosu (Corée du Sud) : la délégation sud-africaine

Après deux premières étapes en Inde et au Pakistan voisin, faisons nos valises pour l’Afrique du Sud, direction le haut des tribunes, au-dessus de la ligne d’arrivée dans un petit coin d’ombre pour découvrir la délégation sud-africaine et ses ambitions...

Par alfathor

Championnat du monde roller course 2011 à Yeosu (Corée du Sud) : la délégation sud-africaine

Etape n°3 : Bienvenue au pays de la vuvuzela, en Afrique du Sud !

La délégation sud-africaine à Yeosu aux championnats du Monde

Nous retournerons en Asie un peu plus tard, à la rencontre des Iraniens et des Japonais notamment. Les jaunes et verts, pour ceux qui ne les auraient pas vu, auront au moins été entendus. Ce n’est pas tambours battants qu’ils ont pénétré dans l’arène de la cérémonie d’ouverture, mais c’est en soufflant dans de belles vuvuzelas aux couleurs de leur drapeau, qu’ils ont salué le public coréen !

La composition de la délégation Sud-Africaine

Parmi les huit coureurs de la sélection du pays de Mandela, on décompte uniquement deux Seniors et deux femmes (en Junior). Aucun d’eux n’est professionnel, ni même semi-professionnel, même si un des seniors bénéficie d’horaires aménagés pour s’entrainer grâce à un employeur compréhensif (en l’occurrence la fédération de roller du pays).

Les patineurs sont coachés pour la première année par un certain… Wouter Hebbrecht, champion du monde et d’Europe, de nationalité belge, immigré en Californie, et donc désormais entraineur officiel de la délégation Sud-Africaine ! Il est accompagné de Wendy Gila qui, pour l’occasion, a troqué son costume d’entraineur au niveau local contre son costume de dirigeante. Quoique, cela n’est pas tout à fait exacte puisqu’elle a quand même pour mission annexe de conseiller les deux frères Autrichiens Tristan et Jakob Ulreich, que leur entraineur habituel (qui n’est autre que Mathieu Grandgirard) lui a confiés. La délégation compte en outre une autre dirigeante ainsi que trois juges !
« Il est vrai que nous effectuons un gros travail en ce qui concerne la formation des juges en Afrique du Sud, c’est une volonté des instances fédérales. Nos trois juges sont à Yeosu pour poursuivre et affiner cette formation au plus haut niveau. Selon nous, il est fondamental d’avoir des juges internationaux compétents, au courant des dernières évolutions en termes de réglementation ».

Les patineurs d'Afrique du Sud en action

Le développement du roller en Afrique du Sud

Le roller est de plus en plus connu dans le pays, il ne se développe pas seulement de façon localisée, mais un peu partout sur le territoire.
« Nous assistons actuellement à un véritable boom et la reconnaissance de notre sport ne cesse de croître », précise Wendy. Bien sûr, le roller n’a pas la popularité de tous les grands sports du pays que sont le rugby, le football, le cricket et dans une moindre mesure la natation. Il existe toutefois une bonne vingtaine de clubs et plus de 1000 licenciés.

Néanmoins, il n’existe que peu d’infrastructures spécifiquement dédiées au roller : une piste à Pretoria dans le Nord et un circuit routier à Mandela Village à Hammanskaal.
Pour s’entrainer ailleurs, « nous faisons comme ce qui se fait dans presque tous les autres pays en roulant sur des parkings ! » explique Wendy, comme si c’était une évidence.

La préparation des athlètes et les critères de sélection

Les athlètes se sont préparés tout au long de l’année en participant non seulement aux peu de compétitions locales (championnats de chaque province et championnats nationaux), mais surtout à des courses en Europe, et en particulier à trois étapes de l’European Cup (en Hongrie, aux Pays-Bas et en Allemagne) ainsi qu’à un Grand Prix en Belgique au mois de juin.  Ils ont par ailleurs participé aux championnats d’Afrique qui ont rassemblé cinq nations : l’Afrique du Sud (pays d’accueil), le Kenya, le Ghana, le Nigéria et l’Ouganda.
« Cela faisait des années que ces championnats n’avaient pas eu lieu ! Cela témoigne de l’évolution du roller en Afrique. En plus, deux autres nations auraient dû participer mais ont dû se désister au dernier moment », raconte Wendy.

La sélection pour le mondial s’est faite en deux temps : une pré-sélection a d’abord été effectuée à la suite des championnats nationaux qui se sont déroulés au mois de mars. Seuls les médaillés lors de ces championnats ont pu accéder à la deuxième étape de la sélection. Cette dernière était basée sur la réalisation de minima, en fonction des spécialités de chacun. La sélection est donc connue relativement en avance ce qui permet aux athlètes retenus de participer à un entrainement hebdomadaire commun pendant une bonne partie de la saison, et ce, en plus des sessions habituelles effectuées au sein de leurs clubs respectifs.
« C’est pour cette raison que nous n’effectuons pas de stage de préparation plus spécifique : nos athlètes s’entrainent régulièrement ensemble, des stages ne se justifient donc pas nécessairement, même si un long stage a été encadré au mois de janvier par Wouter », explique Wendy.

Les moyens de la délégation Sud-Africaine

S’il y a bien une délégation nationale qui a su dégoter le sponsor en or,  c’est celle-ci. Le sponsor officiel n’est autre que la NLDTF (National Lottery Distribution Trust Fund), autrement dit, il s’agit de l’équivalent de la Française des Jeux qui, en France n’a noué des partenariats qu’avec des sports à la fois connus et reconnus (fédérations françaises de rugby, basket-ball, handball, tennis et volleyball).

La NLDTF couvre l’intégralité des déplacements des patineurs. Sans cela, ils seraient condamnés à ne courir qu’en Afrique du Sud. Par exemple, à Yeosu une partie importante du déplacement est financée par ce sponsor, le reste l’est par le Ministère des sports via la fédération.
« Grâce à cela, les membres de la délégation n’ont pas à débourser un sou pendant les championnats, même les glaces et les cookies sont payés » s’exclame Wendy !

La délégation sud-africaine à Yeosu aux championnats du Monde

Particularité : aucun patineur n’est propriétaire de ses rollers !

C’est une volonté de la fédération nationale de roller, et c’est elle qui est à l’origine de la mise en place de ce système. C’est d’ailleurs à elle qu’appartient l’ensemble du matériel. Les rollers sont en fait prêtés par la fédération aux athlètes, puis échangés entre les patineurs selon les besoins de chacun. « Je pense que nous sommes le seul pays à procéder ainsi » s’esclaffe à nouveau Wendy. Le système fonctionne bien, alors pourquoi arrêter ?

Les objectifs à atteindre en Corée du Sud

Il faudrait entrer un maximum de fois dans le top 10. « Cela constituerait une véritable progression » explique Wendy. Cela tombe plutôt bien, car il semble que certains athlètes soient à la hauteur des espérances de leurs entraineurs. C’est le cas notamment du Junior Karabo Molepo qui a atteint cet objectif à l’occasion du 200 m chrono sur la route en allant chercher une belle 8ème place avec un temps de 17’014, soit à peine 6 millièmes de plus que le Français Benjamin Pierre-Jean (7ème en 17’08).

D’un point de vue strictement financier, même si l’un des coureurs décrochait une médaille, cela ne lui apporterait aucun bénéfice direct et personnel. Aucune subvention ne serait versée, ni par l’Etat, ni par les provinces.
« People like good news, and sponsors, too ! », explique finalement Wendy. In fine, il y aurait des conséquences financières évidentes, mais au service de la collectivité et non du ou des seuls athlètes médaillés ».

Il reste encore deux jours aux athlètes Sud-Africains pour atteindre un nouveau top 10. Souhaitons-leurs le meilleur !

En attendant, l’Afrique du Sud vous donne rendez-vous l’an prochain, en mars 2012, pour participer à une compétition internationale organisée sur son territoire !

« We have some good friends from France and I would like to invite all the French skaters to our competition in South Africa in March 2012 ! »

Wendy Gina

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Texte : Léa Réguer Petit
Photos : Léa Réguer Petit

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Auteur
Alexandre Chartier 'alfathor'

Bonjour à tous, je suis Alexandre Chartier, fondateur et webmaster de rollerenligne.com. Le site a vu le jour officiellement le 11 décembre 2003 mais l'idée germait déjà depuis 2001 avec infosroller.free.fr. Le modeste projet d'étude est devenu un site associatif qui mobilise une belle équipe de bénévoles. Passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne, j'étudie le patinage à roulettes sous toutes ses formes et tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez l'un de ces sujets !

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