Episode 4 : La délégation tchèque aux championnats d’Europe
Couvert à 95% de collines et de montagnes, ce pays de l’Est de l’Europe récemment entré dans l’Union européenne (en 2004), est le paradis des skieurs, des randonneurs, des grimpeurs ou des amateurs de VTT. Pas sûr qu’il le soit pour les patineurs de vitesse... Pourtant trois d’entre eux, les meilleurs du pays, sont présents cette semaine aux Pays-Bas...
Par alfathor

Les patineurs originaires de la ville aux mille tours et aux mille clochers
La sélection des coureurs s’est faite au fur et à mesure des courses de l’année, à travers des compétitions comme Gross-Gerau (Allemagne) ou les Trois Pistes, et bien sûr à la suite des championnats nationaux. Lorsque l’on demande au coach où sont les représentantes de la gente féminine de la sélection, celui-ci explique que « les filles de 12 ou 13 ans qui patinent sont nombreuses, mais elles arrêtent rapidement ». Il ajoute avoir de l’espoir en l’avenir. Notons cependant que le deuxième entraineur de la sélection est… une femme ! Les entraineurs femmes sont si peu nombreuses sur le bord du circuit ! Au moins, de ce côté-là, la délégation tchèque montre l’exemple !
Les athlètes tchèques et leurs objectifs
Les trois patineurs et leurs deux entraineurs sont tous originaires de Prague, capitale du pays et ex-capitale du Royaume de Bohême, du Saint Empire romain germanique et plus récemment de la Tchécoslovaquie. Pour ces trois garçons, les objectifs étaient clairs : le sprinteur Matej Pravda (Junior) se devait d’accéder aux finales des chronos, et la mission a été accomplie puisqu’il s’est classé 10ème au 300 m sur la piste à Heerde et 9ème au 200 m sur la route. Quant à Matej Krupka et Onderj Suchy (Seniors), l’objectif était d’accéder à un Top 15 sur les courses de fond : c’est chose faite depuis ce jeudi matin puisque Matej s’est classé 14ème lors du 10 km à points sur la route. Onderj n’est pas loin de son objectif puisqu’à l’issue de cette dernière course, il a pris la 16ème place.
Les moyens de la fédération tchèque
Certes, la République tchèque est le pays, avec les Pays-Bas, où le taux de pauvreté est le plus faible en Europe. Mais cela ne fait pas de la fédération tchèque de roller-skating l’une des plus riches en Europe. En effet, cette dernière est en fait assez peu structurée et dispose de faibles moyens financiers, ce qui explique en grande partie la petitesse de la délégation nationale. Concernant la prise en charge des patineurs sur ce championnat, la fédération n’a payé que les inscriptions aux courses et a fourni les équipements vestimentaires aux patineurs (dont une partie n’a été que prêtée aux athlètes).
L’équipe nationale n’a pas de sponsors non plus. Il n’est donc pas facile de développer le roller dans ces conditions. « Ici, le plus difficile, c’est de former des entraineurs, des éducateurs pour assurer la formation des jeunes patineurs dès le plus jeune âge. Les entraineurs tchèques sont des « self-made-men », ils se débrouillent seuls pour se former et transmettre leur savoir en lisant des ouvrages et en s’inspirant des méthodes des autres entraineurs rencontrés à l’occasion de compétitions internationales. Il n’y a que six clubs dans le pays. C’est peu, trop peu pour espérer élargir le vivier de patineurs. », explique l’un des deux coaches. En termes d’équipement, le pays compte deux anneaux de 166 mètres et trois à quatre circuits routiers à son actif.
Pour assurer une bonne préparation à ces championnats d’Europe, les athlètes se sont retrouvés pendant une semaine dans leur pays peu de temps avant le début de la compétition. Les trois patineurs étaient impatients de pouvoir se mesurer aux autres coureurs européens. Ils ont beau être les meilleurs tchèques, ils sont conscients que leur niveau n’est pas celui de leurs homologues belges, néerlandais, italiens ou français ! C’est d’ailleurs dans cette idée de comparaison et de confrontation avec les autres que les trois athlètes reconnaissent trouver leur motivation.
Et pour la Corée et les championnats du monde ? Le déplacement coûte hélas bien trop cher. Les championnats du monde auront donc lieu sans nos amis tchèques cette année. « Quand les championnats du monde sont en Europe, nous faisons le maximum pour y participer » nous affirme l’entraineur. Cela tombe bien, Monsieur, car en 2012, même si ce n’est pas à Londres que les patineurs se retrouveront pour participer au rêve olympique, c’est bien en Terre européenne et plus précisément en Italie que les championnats du monde devraient avoir lieu !
Dommage qu’il n’y ait pas de courses de 1000 tours aux championnats d’Europe : les Pragois auraient sûrement été inspirés pour faire honneur à leurs mille cloches…
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Photos : Daniel Busser
Corindon
6 août 2011 at 17 h 02 min