24 heures du Patin d’or en 1910 – récit d’une course historique

Le Journal l'Auto-vélo du 25 décembre 1910 nous immerge dans l'ambiance d'une mythique course d'endurance du début du 20e siècle : le Patin d'or. Durant cette compétition exceptionnelle, les meilleurs patineurs de l'époque s'affrontaient sur une courte piste, préfigurant à leur manière les derby de Seltzer, avec 25 ans d'avance...

Par alfathor

24 heures du Patin d’or en 1910 – récit d’une course historique
Première édition du Patin d’Or en Vel d’Hiv en 1910

L’article de l’Auto-Vélo du 25 décembre 1910 sur le Patin d’Or

Nous avons fait le choix de vous restituer l’intégralité des deux articles de l’époque parus dans le journal l’Auto-Vélo. En effet, le journaliste L. Manaud a suivi l’intégralité de l’épreuve du Patin d’Or. Nous l’avons enrichi de quelques illustrations des éditions 1910 et 1911. Concernant Jesse Carey, vainqueur de l’épreuve, les articles hésitent entre nationalité Canadienne et Américaine. Une photo avec un drapeau américain autour de la taille laisse penser qu’il est originaire des Etats-Unis.

Le Patin d’Or (24 heures sur patins à roulettes)

Organisé au Vélodrome d’Hiver, les 24 et 25 décembre 1910, sous le patronage de la F.P.R.F., avec le concours du journal l’Auto.

Une lutte magnifique – Le duel Carey-Curtiss – Les 100 kil. en 4 h. 40.

Aujourd’hui, la lutte sera ardente. L’arrivée se fera à 4 h. 15.

Ils sont partis les douze champions de patinage à roulettes qui ont ambitionné de remporter le titre si envié de champion du monde de grand fond. Ils se sont élancés, hier, dans la vaste arène du Palais des Sports, et, dès 4 heures, tandis que les mamans faisaient leurs emplettes en l’honneur de la Noël, eux commençaient leur rude empoignade qui doit durer vingt-quatre heures !

Le spectacle est émotionnant au possible ; il faut avoir assisté à cette lutte formidable pour se rendre compte de l’intérêt indiscutable que présente une épreuve aussi sévère.

Jamais, du reste, on n’avait réuni un tel lot de champions valeureux. Carey, Curtiss, Cookson, Leroy, Léveillé, autant de gloires sportives, douées d’un incroyable courage. Aussi ce fut, dès le début, une ronde infernale, une lutte ardente, qui souleva fréquemment les enthousiastes applaudissements d’un public aussi courageux que. les concurrents eux-mêmes, car à l’heure où j’écris ces lignes tous les spectateurs restent vissés à leurs places.

Le classement des douze champions qui ont eu l’honneur d’être admis à participer au Patin d’Or, a été souvent modifié dès les premières heures de lutte et dès maintenant cinq hommes seulement paraissent capables de triompher : Carey, Curtiss, Cookson, Leroy et Léveillé. Carey et Curtiss, qui, après huit heures d’une lutte terrible, sont toujours ensemble : Cookson seul à un tour, Leroy à quelques tours devant. Léveillé ; mais Cookson et Leroy doivent l’un et l’autre leur retard à de malencontreuses chutes survenues au cours de foudroyants démarrages.

Cookson fut en tête pendant une demi-heure, puis il dut céder sa place à Curtiss et il Carey qui s’adjugèrent les records à tour de rôle.

Cette grande course de fond, il est intéressant de le signaler, n’a été jusqu’à présent qu’une série ininterrompue de démarrages extraordinaires et, très franchement, il serait difficile de ne pas admirer ces athlètes courageux qui nous ont fait assister déjà, huit heures durant, à la lutte la plus variée que l’on puisse imagier.

Le départ du Patin d'Or 1910 - extraite de l'Auto du 25 décembre 1910source : gallica.bnf.fr
Le départ du Patin d’Or 1910 – extraite de l’Auto du 25 décembre 1910 – source : gallica.bnf.fr

Aujourd’hui

Maintenant, c’est l’après-minuit, c’est le froid avec lequel il va falloir compter. C’est l’ère des défaillances qui va s’ouvrir, puis avec le jour renaîtra l’espoir et le public viendra, en grand nombre assister à cette magnifique fin de course dont le résultat est des plus problématiques. L’arrivée, rappelons-le, se fera à 4 h. 15.

Les temps et les records

Voici les performances accomplies hier, pendant les premières heures du Patin d’Or :

  • 10 kil. — Cookson, 25 m. 49 s. 3/5.
  • 1/2 ‘heure. — Cookson, 11 kil. 550.
  • 20 kil. — Carey, 52 m. 12 s. 1/5.
  • 1 heure. — Carey, 23 kil. 50 mètres.
  • 30 kil. — W. Curtiss, 1 h. 19 m. 20 s. 1/5.
  • 1 h. 30. — Carey, 33 kil. 725 mètres.
  • 40 kil. — W. Curtiss, 1 h. 47 m. 10 s. 1/5.
  • 2 heures. — Carey, 44 kil. 450 mèt.res.
  • 50 kil. — Carey, 2 h. 15 m. 48 s. 4/5.
  • 60 kil. – Carey, 2 h. 41 m. 58 s. 4/5.
  • 3 heures. — Carey, 65 kilo 600 mètres.
  • 4 heures. — W. Curtiss, 86 kil. 800 mètres. 100 kil. — Carey, 4 h. 40 m. 7 s. 3/5.
  • 5 heures. — Carey, 106 kil. 100 mètres.
  • 6 ‘heures. — W. Curtiss, 125 kil. 700 mètres. 17 heures. — ,W. Curtiss, 145 kil. 430 mètres.

Le départ

Le départ est donné exactement à 4 h. 15 devant six cents personnes. Quelques défections sans importance sont à noter : Camille de Vautrey qui devait participer à l’épreuve préféra renoncer, trouvant sans doute la compétition trop redoutable. Il fut remplacé par Mallassagne ; puis on dut interdire le départ à l’Allemand Schiesse, qui parut bien inexpérimenté aux commissaires de la course. Ce patineur novice aurait très certainement été la cause de nombreuses chutes.

Départ du Patin d'or 1911
Départ du Patin d’or 1911 – source : gallica.bnf.fr

Les partants du Patin d’Or

Voici la liste des partants :

  1. MALLASSAGNE (Français), sur patins X.
  2. William CURTISS (Anglais), sur patins Mills.
  3. Chartes LEVEILLE (Français), sur patins Brampton.
  4. VERSTRAETE (Belge), sur patins X.
  5. MERPILLAT (Français), sur patins X.
  6. SMIT (Hollandais), sur patins X.
  7. BORDA (Italien), sur patins Brampton.
  8. NICOD (Français), sur patins X.
  9. Jesse CAREY (Américain), sur patins X.
  10. COOKSON (Anglais), sur patins Mills.
  11. LEROY (Français), sur patins Brampton.
  12. LEMPEREUR (Français) sur patin X.

L’amateur Lempereur participe à la course, mais dans un tout absolument désintéressé.

Un patin de vitesse Brampton de 1910
Un patin de vitesse Brampton de 1910 – collection personnelle d’Alexandre Chartier

Le Canadien mène la danse au Patin d’Or

Le départ n’offre rien de bien particulier. Carey, très vite sur ses jambes, mène devant un peloton compact. Les concurrents, qui partent pour une grande distance, ne paraissent pas être très pressés et cela est assez compréhensible. Néanmoins ils marchent à très bonne allure, tandis que le Belge Verstraete se fait doubler tous les trois tours !

Premiers démarrages

Vers le soixantième tour, les premiers démarrages se produisent. Carey, sans se laisser distancer, doit néanmoins céder la première place ! LéveilIé, puis Leroy et finalement l’Anglais Cookson, prennent le commandement.

Les 10 kilomètres

On aborde le dixième kilomètre. Cookson mène toujours, il est bon premier, après avoir accompli la distance en 25 m. 49 s. 3/5.. Le record de Cookson pour la même distance est de 22 m. 36 s. 1/5.

Puis, c’est :

La demi-heure

Cookson mène toujours, accomplissant 11 kil. 550 mètres, ce qui est loin de son précédent record (13 kil. 190). Mais nous avons encore le temps d’enregistrer des chutes de records. Carey, qui marche merveilleusement, ne tarde pas à reprendre le commandement, menant de son allure souple.

Les 20 kilomètres

Ils sont accomplis en 52 m. 12 s. 1/5 (record 45 m. 50 s. 3/5).

Curtiss - sponsorisé par Brampton en 1911
Curtiss – sponsorisé par Brampton en 1911 – source : gallica.bnf.fr

Un fantastique démarrage pour le Patin d’Or

L’heure approche. Les soigneurs stimulent leurs hommes, le train s’accélère, c’est une ronde infernale.

William Curtiss, Carey et Cookson partent soudain à toute allure, en un foudroyant démarrage; abordent les virages en pleine vitesse, avec incroyable audace ; c’est une lutte réellement émotionnante, qui soulève d’unanimes applaudissements. Cette empoignade fantastique se Poursuit pendant plusieurs tours et c’est finalement Carey qui prend le meilleur, accomplissant 23 kil. 50 mètres dans l’heure devant William Curtiss et Cookson.

Le record français appartient à ce même Carey avec 26 kil. 100 m. ; le record du monde est détenu par l’Anglais Hall Berte, avec 28 kil. 430 mètres.

Le Belge disparaît.

Mais le pauvre petit Belge Verstraete, qui amusait les populaires par son inexpérience, est victime de cette ardente lutte. Il disparaît dans un virage ayant à ce moment vingt-six tours de retard !

Cookson, puis Curtiss

La lutte s’anime, les hommes de tête se rapprochent, se livrent de furieuses attaques. Cookson parvient à ravir le commandement à Carey, il mène à toute allure, puis c’est Williams Curtiss qui lui succède, accomplissant les 30 kilomètres en 1 h. 19 m. 20 s. 1/5 ; record par Cookson en 1 h. 9 m. 51 s. 4/5.

Encore Carey !

Mais l’énergique Canadien Carey remonte le peloton et lorsque l’on annonce l’heure et demie, il passe premier après avoir accompli 33 kil. 725 mètres (record Cookson, de 38 kil. 210 m.).

Puis c’est un nouveau démarrage ! Carey, poursuivi par Curtiss, accomplit un tour de piste, 133 m. 33 en 15 s. 4/5 ; l’effort fourni par les concurrents est réellement impressionnant.

W. Curtiss en tête

W. Curtiss se rapproche, il allonge ; son allure est souple, aisée, puissante, et sans effort il accomplit les 40 kil. en 1 h. 47 m. 10 s. 1/5.

La situation après deux heures au Patin d’Or

Les concurrents roulent depuis deux heures ; ils sont tous en excellente condition et paraissent infatigables.

Sont en course en tête du peloton : Carey, Cookson, Curtliss et Leroy.

Viennent ensuite : Malassagne et Charles Leveillé ; puis ceux qui ont été doublés ; Borda, Nicod, Merpillat, à un tour ; Lempereur et Smit, à deux tours.

Carey est en tête aux deux heures, précédant de peu Cookson, après avoir fourni un formidable démarrage. Distance couverte : 44 kil. 450 m.

Après cet effort du Canadien, le train se raIentit un peu. Puis Nicod essaie, mais en vain, de rattraper son tour de retard ; malgré tous ses efforts, il ne parvient pas à décoller le peloton.

Les 50 kilomètres sont parcourus en 2 h. 15 m. 48 s. -4/5 par Carey (record français, Carey, 1 h. 59 m. 58 s. 2/5) ; Cookson et William Curtiss sont second et troisième.

Chutes de Merpillat et Leroy

Merpillat (1911) - source : gallica.bnf.fr
Merpillat (1911) – source : gallica.bnf.fr

Les démarrages recommencent, mais cette fois c’est un lâchage général.

Leroy, en voulant prendre un virage à trop grande vitesse, se heurte durement à la balustrade du virage ; à la sortie du même virage, Merpillat perd l’équilibre et roule sur la tête ; ces doux courageux champions reprennent bientôt la course.

Carey, Curtiss et Cookson continuent à mener à grande allure, et, après un magnifique effort, ces trois athlètes, réellement valeureux, parviennent à doubler Léveillé et Leroy.

Carey, Cookson, Curtiss et Malassagne

Sont donc seuls en tête sans tours de retard ! La lutte s’annonce terrible entre ces quatre patineurs réputés.

Les soixante kilomètres sont accomplis par Carey en 2 h. 41 m. 58 s. 4/5 {record).

Chute de Cookson

Le train s’accentue encore une fois. Cookson en voulant passer et accélérer fait une chute. Curtiss et Carey en profitent pour s’échapper à toute vitesse. Cookson est lâché d’un demi-tour, il s’élance à la poursuite de ses adversaires mais sans succès. Carey et Curtiss bien détachés du lot mènent un train d’enfer.

On annonce les trois heures. Carey est premier ayant parcouru 65 kil. 600. Suivent dans d’ordre : W. Curtiss, Malassagne, Cookson puis Leroy et Merpillat à 2 tours, Léveillé à 3 tours, Nicot à 4 tours, Borda à 5 tours, Lempereur à 10 tours, Smit à 12 tours.

Cookson doublé

Peu après, l’Anglais Cookson, malgré tous ses efforts, est doublé par Carey.

Les 100 kilomètres

Puis, c’est la quatrième heure, et un nouveau et, fantastique démarrage. Cette fois, William Curtiss passe premier, ayant accompli devant Carey 86 kil. 800.

Les 100 kil. sont couverts par Carey en 4 h. 40 m. 7 s. 3/5.

En cinq heures. Carey est toujours en tête, ayant parcouru 106 kilomètres 100 m. ; W. Curtiss est second à quelques centimètres. Le classement est le suivant :

  1. Carey,
  2. W. Curtiss,
  3. Cookson, à un tour ;
  4. Malassagne, à quatre tours ;
  5. Leroy, à quatre tours ;
  6. Léveillé, à cinq tours
  7. Merpillat, à sept tours ;
  8. Nicod, à neuf tours ;
  9. Borda à seize tours ;
  10. Lempereur, à vingt-neuf tours ;
  11. Smit, à trente-cinq tours.

Une belle empoignade

Nous approchons de la sixième heure. Cookson exécute un démarrage dans le but de rattraper son retard, mais Curtiss et Carey s’élancent à sa poursuite. C’est une empoignade superbe pendant vingt tours. Finalement, Curtiss conserve le meilleur, tandis que Mallassagne doit .abandonner le peloton de tête.

Mallassagne (1911)
Mallassagne (1911) – source : gallica.bnf.fr

Le classement est le suivant :

  1. W. Curtiss, 125 kil’ 700 ;
  2. Carey, à deux mètres ;
  3. Cookson, à un tour ;
  4. Leroy, à quatre tours ;
  5. Mallassagne, à cinq tours
  6. Léveillé, à cinq tours ;
  7. Merpillat, à neuf tours ;
  8. Nicod, à onze tours ;
  9. Borda, à dix-huit, tours ;
  10. Lempereur, à trente et un tours ;
  11. Smit. à trente-neuf tours.

Les entraîneurs en piste

A la grande joie du public, les entraîneurs font leur apparition sur la piste. C’est une série nouvelle de démarrages foudroyants. Carey et, Curtiss courent avec un acharnement admirable.

Les défaillances

Mais tandis que Curtiss, Carey, Cookson, Leroy et Léveillé se suivent de près, d’autres concurrents en vue : Borda, Mallassagne et Nicod, doivent se reposer et se faire masser. A la septième heure, le classement est le suivant :

  1. W. Curtiss, 145 kil. 430 mètres.
  2. Carey, à un mètre
  3. Cookson
  4. Leroy, à quatre tours
  5. Leveillé, à cinq tours ;
  6. Merpillat, à neuf tours ;
  7. Lempereur, à trente-deux tours ;
  8. Smit, à quarante tours ;
  9. Borda, à cinquante-six tours ;
  10. Mallassagne, à quatre-vingt-dix-neuf tours ;
  11. Nicod, à 159 tours.

Ces derniers, on le voit, sont plutôt lâchés, mais ils, n’en continuent pas moins courageusement.

Smit (1911)
Smit (1911) – source : gallica.bnf.fr

La huitième heure

Nous approchons de la fin de la huitième heure. La lutte est de plus en plus vive ; les démarrages se multiplient, les lâchages, sont nombreux, c’est un spectacle réellement captivant. Soudain, une clameur s’élève aux populaires : le champion anglais, William Curtiss, s’arrête pour se reposer. Le rival de Carey n’est pas à bout, mais il souffre des pieds et juge plus prudent de se reposer.

Quelques instants après, Cookson s’arrête également, tandis que Carey, infatigable, continue à abattre des kilomètres, sans paraître fournir le moindre effort.

Les éclopés

Je retrouve au quartier des coureurs les deux champions Curtiss et Cookson, qui viennent de se reposer. Curtiss souffre d’une ampoule au pied, ampoule produite par un faux pli de son collant. Cookson se plaint d’une douleur au genou, douleur survenue à la suite de la chute qu’il fit au début de la course.

La huitième heure

A la huitième heure, le classement est le-suivant :

  1. Carey, 169 kil. 166 mètres.
  2. Leroy, à. 6 tours.
  3. Léveillé, à 15 tours.
  4. Merpillat, à 29 tours.
  5. Cookson, à 47 tours.
  6. Lempereur, à 47 tours.
  7. Curtiss, à 57 tours.
  8. Smit, à 92 tours.
  9. Borda, à 155 tours.
  10. Mallassagne, à 162 tours.
  11. Nicod, à 165 tours.

Le tour mesure 133 m. 333.

Au cours de cette huitième heure, Carey a parcouru 23 kil. 733 m. ; c’est tout simplement merveilleux. Leroy paraît, lui aussi, se trouver en excellente position.

Neuvième heure

A 1 heure 15 minutes du matin, le classement est le suivant :

  1. Carey, 189 kil. 200 (record).
  2. Lerov, 188 kil. 400.
  3. Leveillé, 187 kil. 200
  4. Merpillat, 1% kil.
  5. Smit, 176 kil. 363
  6. Lempereur, 170 kil. 699
  7. Curtiss, 168 kil. 533
  8. Borda, 168 kil. 133
  9. Malassagne, 167 kil. 597
  10. Nicot, 166 kil, 666
  11. Cookson, 164 kil. 666

La course est de plus en plus intéressante et tous les hommes en piste disputent leur chance avec ardeur.

L. Manaud

Borda - sponsorisé par Brampton (1911)
Borda – sponsorisé par Brampton (1911) – source : gallica.bnf.fr

Suite et fin : l’article de l’Auto-Vélo du 26 décembre 1910 sur le Patin d’Or

Le Patin d’or (24 heures sur patins à roulettes)

Victoire du Canadien Carey

Carey n’a pas quitté la piste une seconde et ne s’est jamais arrêté.

Le Français Leroy second à 2 kil.

Tous les records battus

Tous les records ont été battus au cours de la fantastique épreuve du Patin d’Or : record de distance, record des spectateurs pour une course de patinage à roulettes ; car cette course originale avait attiré au Vélodrome d’Hiver, et particulièrement hier après-midi, une foule énorme et enthousiaste, qui n’a pas ménagé ses applaudissements aux valeureux champions qui participaient à cette magnifique épreuve.

Comme, nous l’avions pronostiqué, la victoire est revenue au Canadien Carey qui a couvert, sans paraître, accomplir le moindre effort, 476 kil. 933 mètres, devançant son redoutable concurrent Leroy de 2 kilomètres seulement.

La lutte entre ces deux athlètes fut splendide ; toute la nuit, tandis que Curtiss et Cookson, sérieusement blessés, devaient abandonner la course. Carey et Leroy se livrèrent une lutte acharnée ; puis Leroy se rendant compte, sains doute, de la supériorité incontestable de son rival, se contentait de mener le train sans tenter de démarrage.

Pendant que les deux leaders accaparaient l’attention du public, Ch. Léveillé tentait parfois de rattraper son retard, et pourtant le brave Léveillé tombait de sommeil, tandis que l’italien Borda surmontait de pâles défaillances et que Lempereur, les pieds ensanglantés, terminait péniblement., faisant preuve, en cette circonstance, d’un admirable courage !

Mais le véritable exploit, qui suscitera, une admiration stupéfaite chez tous ceux qui savent ce qu’est une course de 24 Heures, en n’importe quel sport, c’est le fait que Carey ne s’est pas arrêté un cinquième de seconde, qu’il n’a jamais cessé de tourner, qu’il n’a pas quitté la piste, depuis le coup de pistolet du départ jusqu’à celui de la 24e heure.

Leroy s’attacha à ses pas, persuadé que son adversaire devrait s’absenter au moins une fois pendant quelques minutes- Or, Carey tourna jusqu’à la fin, sans jamais avoir eu besoin de s’arrêter pour quelque cause que ce fût.

C’est là un exemple d’endurance peu ordinaire.

Tel fut le résultat de cette sensationnelle course de 24 heures ; nous en notons, du reste, ci-dessous, les péripéties, depuis, la dixième heure.

Dixième heure

  1. Carey 210 kil. 666
  2. Leroy 209 kil. 866,
  3. Merpillat 202 kil. 133,
  4. Leveillé 201 kil. 733,
  5. Smit 194 kil. 933,
  6. Lempereur 192 kil. 533,
  7. Borda 189 kil. 066 ,
  8. Mallassagne 187 kil. 733,
  9. Curtiss 186 kil. 400,
  10. Cookson 186 kil. 133,
  11. Nicod 170 kil. 666.
On boit et on mange pendant la course - photo extraite du journal l'Auto du 26 décembre 1910
On boit et on mange pendant la course – photo extraite du journal l’Auto du 26 décembre 1910

Nos gaillards vont toujours superbement, malgré l’heure de la nuit déjà avancée. La lutte entre Carey et Leroy est tout simplement admirable.

Onzième heure

  1. Carey 229 kil. 733 ,
  2. Leroy 228 kil. 933,
  3. Léveillé 220 kil. 800,
  4. Lempereur 211 kil. 600,
  5. Borda 208 kil. 133,
  6. Merpillat 206 kil. 533,
  7. Curtiss 205 kil. 466,
  8. Smit 203 kil. 200,
  9. Cookson 200 kil. 533,
  10. Mallassagne 193 kil. 732.

Nicod est arrêté.

Si Leroy et Carey gardent farouchement la, tête, il faut néanmoins noter un bel effort du jeune Leveillé, qui améliore sensiblement sa position, tandis que Merpillat passe de la troisième à la sixième position.

Douzième heure

  1. CAREY 250 kil. 120,
  2. Leroy 249 kil. 200,
  3. Leveillé 232 kil. 666,
  4. Merpillat 226 kil. 133,
  5. Borda 221 kil. 866,
  6. Lempereur 221 kil. 733,
  7. Cookson 218 kil. 133,
  8. Smit 217 kil. 600.
  9. Mallassagne 212 kil. 266,
  10. Curtiss 211 kil.  733.

Plus de 20 kilomètres, et c’est phénoménal, sont encore couverts par les deux hommes de tête. Carey et Leroy s’assurent à ce moment une telle avance, qu’il ne faut pas chercher autre part que parmi eux le gagnant certain. Lempereur s’arrête et perd deux places ; Leveillé va à petite allure et prend aussi quelques instants de repos.

Treizième heure

  1. Carey 271 kil. 466,
  2. Leroy 270 kil. 666,
  3. Leveillé 251 kil. 733,
  4. Merpillat 246 kil. 800,
  5. Borda 240 kil. 800,
  6. Smit 234 kil. 400,
  7. Lempereur 232 kil. 933,
  8. Cookson 232 kil. 800,
  9. Curtiss 231 kil. 866,
  10. Mallassagne 226 kil. 666.

Quelques puissants démarrages de Carey et de Leroy augmentent encore l’avance acquise par ces deux stayers fameux. Leveillé a repris quelques forces ; Lempereur a perdu une nouvelle place. Les autres vont bien, mais à allure ralentie.

Quatorzième heure

  1. Carey 292 kil. 533,
  2. Leroy 291 kil. 733,
  3. Leveillé 270 kil. 933,
  4. Merpillat 261 kil. 466,
  5. Borda 256 kil. 800,
  6. Lempepeur 249 kil. 333,
  7. Cookson 248 kil. 533,
  8. Smit 239 kil. 200,
  9. Curtiss 232 kil. 133,
  10. Mallassagne 226 kil. 666.

Heure fatale à de nombreux concurrents. Mallassagne la passe tout entière au repos ; Curtiss ne couvre que quelques tours ; Smit n’augmente son total que de cinq kilomètres et perd deux places..

Quinzième heure

  1. 1. Carey 312 kil 133,
  2. Leroy 310 kil. 133,
  3. Léveillé 284 kil. 933,
  4. Merpillat 280 kil.,
  5. Borda 270 kil. 133,
  6. Lempereur 266 kil. 133,
  7. Cookson 252 kil. 266,
  8. Smit 239 kil. 200.

Un arrêt forcé de deux minutes place maintenant Leroy à 2 kilomètres de l’extraordinaire Carey ; Merpillat suit toujours il bonne allure et diminue la distance qui le sépare de Léveillé. Borda et Lempereur vont bien, mais doucement, tandis que Cookson ne couvre que quelques kilomètres et, que Smit prend une heure entière de repos.

Seizième heure

  1. Carey 331 kil. 466,
  2. Leroy 329 kil. 466,
  3. Léveillé 298 kil. 266,
  4. Merpillat 292 kil. 666,
  5. Borda 290 kil. 666,
  6. Lempereur 276 kil. 800,
  7. Smit 244 kil. 800.

Aucun changement parmi les deux hommes de tête, Carey suit Leroy ou Leroy suit Carey, les deux kilomètres d’écart sont toujours là. Pas de changement dans le classement des suivants. A noter seulement l’abandon de Cookson au 255e kilomètre.

Dix-septième heure

  1. Carey 350 kil. 666,
  2. Leroy 348 kil. 666,
  3. Léveillé 311 kil. 733,
  4. Merpillat 307 kil. 600,
  5. Lempereur 294 kil.,
  6. Borda 291 kil. 733,
  7. Smit 266 kilomètres.

Carey et Leroy vont toujours de conserve et à fort belle allure, sans marquer la moindre défaillance. Léveillé, qui faiblit visiblement, paraît devoir être sérieusement inquiété par Merpillat ; Lempereur, toujours régulier, a passé Borda ; Smit, tout à fait remis et en bel état, accomplit une heure fameuse.

Dix-huitième heure

  1. CAREY 369 kil. 733,
  2. Leroy 367 kil. 733,
  3. Léveillé 329 kil. 333,
  4. Merpillat 323 kil. 733,
  5. Lempereur 308 kil. 533,
  6. Borda 305 kil. 466,
  7. Smit 284 kil. 933.

Aucun changement dans l’ordre des concurrents, mais à 10 h. 21…

Merpillat abandonne

Ayant couvert la distance totale de 325 kil. 200. L’homme paraissait d’ailleurs depuis quelque temps en grosse difficulté et les efforts faits précédemment pour conquérir la troisième place sont certainement pour quelque chose dans cette défaillance finale.

Dix-neuvième heure

  1. Carey 387 kil. 866,
  2. Leroy 385 kil. 866,
  3. Léveillé 340 kil. 533,
  4. Lempereur 325 kil. 733,
  5. Merpillat 325 kil. 200,
  6. Borda 319 kil. 466,
  7. Smit 303 kil. 303.

Merpillat figure encore au classement de cette heure à la cinquième place, étant donnée la distance qu’il avait couvert au moment de son abandon, mais nous avons dit plus haut que l’homme n’était plus dans la chasse.

Aussi extraordinaires l’un que l’autre, Carey leur paraît bien fatigué et Leroy vont toujours sans avoir ce qu’est la défaillance ; derrière eux, Lempereur paraît beaucoup plus frais que Léveillé. Borda et Smit vont toujours aussi courageusement.

Jesse Carey en 1910
Jesse Carey en 1910 – source : gallica.bnf.fr

Les 400 kilomètres

Le record de Vaudrey est à l’avance battu, archi-battu et l’on comprend maintenant les raisons du forfait de l’ancien recordman. Il est près de midi, les 400 kilomètres sont accomplis par l’infatigable Carey en 19 heures, 41 minutes, 21 secondes.

Lempereur quitte la piste

Lempereur donne des signes manifestes de défaillance, ses jambes n’en veulent plus ! Son entraîneur le charge sur ses épaules et le rentre au quartier des coureurs. Le champion amateur paraît bien tangué, il souffre horriblement de ses pieds qui sont couverts de cloques.

Vingtième heure

Les concurrents continuent, à rouler à bonne allure, environ 19 kilomètres à l’heure.

Borda, de même que Lempereur, doit s’arrêter pour se faire masser. Carey mène toujours, Leroy le suit stoïquement tandis que Ch. Léveillé continue à rouler à une excellente allure.

Le classement à la vingtième heure est le suivant :

  1. Carey, 405 kil. 733 mètres.
  2. Lerov, 403 kil. 733 mètres.
  3. Ch. Leveillé, 358 kil. 200 mètres.
  4. Lempereur, 336 kil. 533 mètres.
  5. Borda; 331 kil. 732 mètres.
  6. Smit, 322 kil. 133 mètres.

Les défaillances

Smit commence, lui aussi, à donner des signes de défaillance ; à chaque tour il interviewe les contrôleurs, demandant des renseignements sur son retard : c’est mauvais signe et, finalement, il quitte la piste. Pour l’instant, il ne reste plus en course que Carey, Leroy et Léveillé. Mais bientôt Léveillé doit se reposer quelques instants ; il se remet bientôt en piste, ainsi que l’Italien Borda.

Lempereur et Smit font, eux aussi, leur réapparition à midi et demi, mais ils paraissent fatigués l’un et l’autre, ils. n’avancent du reste que péniblement.

Vingt-et-unième heure

Nous abordons la vingt et unième heure. Les concurrents continuent leur ronde infernale avec la même énergie ! Le classement est le suivant :

  1. Carey, 422 kil.
  2. Leroy, 420 kil.
  3. Ch. Léveillé, 374 kil.
  4. Borda, 349 kil. 200 mètres.
  5. Lempereur, 347 kil. 466 mètres.
  6. Smit, 326 kil. 533 mètres.

Mais Smit, sixième, vient déclarer qu’il abandonne ; blessé aux pieds, à bout de forces, il ne peut plus, continuer.

Encore deux heures

C’est la vingt-deuxième heure ! Carey paraît très frais ; Leroy suit bien, mais il paraît fatigué. Borda qui s’était reposé a repris avec ardeur. Leveillé domine des signes manifestes de fatigue. Lempereur, qui suit péniblement, fait peine à voir. Le classement est le suivant :

  1. Carey. 440 kil. 666 mètres.
  2. Leroy, 438 kil. 666 mètres.
  3. Léveillé, 390 kil. 866 mètres.
  4. Borda, 369 kilomètres.
  5. Lempereur, 362 kilomètres.

Carey et Leroy ne se quittent toujours pas ;

Leroy ne paraît pas songer à rattraper son retard. Les 450 kilomètres sont accomplis par Carey en 22 h. 34 m. 17 s.

Première édition du Patin d'Or en Vel d'Hiv en 1910
Première édition du Patin d’Or en Vel d’Hiv en 1910 – source : gallica.bnf.fr

Deux extraordinaires patineurs

Carey et Leroy continuent leur ronde infernale puis nous assistons à quelques tentatives de lâchage ! Leroy, bien emmené par son entraîneur, essaie de s’échapper ; mais Carey ne se laissa pas surprendre, il répond aux attaques et bientôt Leroy en est réduit à mener tranquillement la danse devant Carey qui ne risque rien avec ses deux kilomètres d’avance. Borda avance à grande allure, il a retrouvé toute son énergie ; Leveillé se défend tant bien que mal et, courageux à l’extrême, le pauvre Lempereur, souffrant comme un damné de ses blessures aux pieds, suit péniblement.

Vingt-troisième heure du Patin d’Or

Depuis vingt-trois heures, les concurrents sont aux prises, ils se classent de la façon suivante :

  1. Carey, 459 kil. 066.
  2. Leroy, 457 kil. 066.
  3. Léveillé, 405 kil. 800.
  4. Borda, 384 kil. 133.
  5. Lempereur, 376 kil. 200.

C’est maintenant la course monotone dans toute sa splendeur. Leroy n’ose pas tenter de démarrage ; il mène à belle allure et c’est tout.

Jesse Carey et son manager Hanbon
Jesse Carey, son manager Hanbon et une femme non identifiée – source : gallica.bnf.fr

La dernière heure

Mais voici la dernière heure. La foule est accourue pour applaudir les extraordinaires et courageux athlètes qui participent au Patin d’Or.

Les gradins sont pleins à craquer ; des courses cyclistes sont inscrites au programme. Pendant que ces épreuves se disputent, les patineurs continuent à rouler consciencieusement.

Une demi-heure avant la fin, les courses cyclistes sont interrompues et toute l’attention se reporte sur les patineurs.

Soudain, Ch. Leveillé, qui paraissait; pourtant bien fini, accomplit une série d’enlevages, rattrapant quantité de tours de retard. Le jeune champion français est acclamé, applaudi ; on l’ovationne avec frénésie.

Pendant ce temps, Lempereur suit bien péniblement ; Borda se maintient à belle allure, tandis que Leroy et Carey restent inséparables.

Belle fin de course du Patin d’Or

On annonce les cinq dernières minutes. Carey s’élance à toute allure. Leroy, surpris, reste sur place, mais il ne tarde pas à rejoindre son adversaire. C’est alors, pendant une quinzaine de ,tours, une course folle entre Carey, Leroy, Leveillé et Borda. Finalement, Carey prend Je meilleur; il la couvert 476 kil. 933 m. dans les vingt-quatre heures.

Aussitôt passé le poteau, Carey accélère encore l’allure et accomplit un tour à une vitesse foudroyante, bouquet en main, car les organisateurs ont remis aux deux premiers une superbe gerbe de fleurs.

Voici le classement final

  1. Carey (Canadien) : 476 kil. 933 m.
  2. Leroy (Français) : 474 kil. 933 m.
  3. Ch. Leveillé (Français) : 4-22 kil. 666 m.
  4. Borda (Italien) : 402 k11.
  5. Lempereur (Français) : 388 kil. 66 m.

La moyenne

Carey a été réellement merveilleux de souplesse et de résistance ; c’est un véritable champion du monde et il faut qu’il soit doué d’un réel courage, car il courut vingt-quatre, heures sans arrêt, sans repos, marchant à une moyenne de 19. kil. 872 m. à l’heure, résultat acquis après avoir accompli le nombre colossal de 3,577 tours de piste !

Les temps et les records du Patin d’Or

Voici les performances accomplies au cours de la course du Patin d’Or :

  • 10 kil. — Cookson, 25 m. 49 s. 3/5.
  • 1/2 heure. — Cookson, 11 kil. 550.
  • 20 kil. — Carey, 52 m. 12 s. 1/5.
  • 1 heure. — Carey, 23 kil. 50 mètres.
  • 30 kil. — W. Curtiss, 1 h. 19 m. 20 s. 1/5.
  • 1 h. 30. — Carey, 33 kil. 725 mètres.
  • 40 kil. — W. Curtiss, 1 h. 47 m. 10 s. 1/5.
  • 2 heures. — Carey, 44 kil. 450 mètres.
  • 50 kil. — Carey, 2 h. 15 m. 48 s. 4/5.
  • 60 kil. — Carey, 2 h. 41 m. 58 s. 4/5.
  • 3 heures. — Carey, 65 kil. 600 mètres.
  • 4 heures. — W. Curtiss, 86 kil. 800 mètres.
  • 100 kil. — Carey, 4 h. 40 m. 7 s. 3/5.
  • 5 heures. — Carey, 106 kil. 100 mètres.
  • 6 heures. — W. Curtiss, 125 kil. 700 mètres.
  • 7 heures. — W. Curtiss, 145 kil. 430 mètres.
  • 8 heures. — Carey, 169 kil. 166 mètres.
  • 9 heures. — Carey, 189 kil. 200 mètres.
  • 200 kil. — Carey, 9 h. 29 m. 40 s. 2/5.
  • 10 heures. — Carey, 210 kilo 666 mètres.
  • 11 heures. — Carey, 229 kil. 733 mètres.
  • 250 kil. — Carey, 11 h. 59 m. 38 s. 2/5.
  • 12 heures. — Carey, 250 kil. 120 mètres.
  • 13 heures. — Carey, 271 kil. 466 mètres.
  • 14 heures. — Carey, 292 kil. 533 mètres.
  • 300 kil. — Carey, 14 h. 22 m. 41 s. 1/5.
  • 15 heures. — Carey, 312 kil. 133 mètres.
  • 16 heures. — Carey, 331 kil. 466 mètres.
  • 350 kil. — Carey, 16h. 57 m. 54 s.
  • 17 heures. — Carey, 350 kil. 666 mètres.
  • 18 heures. — Carey, 369 kil. 733 mètres.
  • 19 heures. — Carey, 387 kil. 866 mètres.
  • 400 kil. — Carey, 19 h. 41 m. 21 s.
  • 20 heures. — Carey, 405 kil. 733 mètres.
  • 21 heures — Carey, 422 kil.
  • 22 heures. — Carey, 440 kil. 666 mètres.
  • 250 kil. – Carey, 22 h. 34 m. 17 s.
  • | 23 heures. — Carey, 459 kil. 066 mètres.
  • 24 heures. — Carey, 476 kil. 933 mètres.

A partir du 60e kilomètre, les performances enregistrées sont des records français.

Le Skating est ouvert

Le Skating du Vélodrome d’Hiver, rappelons-le, est ouvert tous les jours, dès aujourd’hui, jusqu’au 2 janvier exceptionnellement de 2 heures à 7 heures et de 8 h. à minuit, comme de coutume. L’orchestre se fera entendre toutes les après-midi et tous les soirs.

L. Manaud

Les résultats du Patin d’Or 1910

Le Radical nous donne le résultats du Patin d’Or.

« Cette épreuve de vingt-quatre heures du nouveau sport, à la mode, le patinage à roulettes, s’est déroulée de samedi à dimanche quatre heures, au Palais des Sports. Dix concurrents avaient pris le départ ; cinq seulement ont terminé, le premier couvrant près de 477 kilomètres dans les deux tours de cadran, et réalisant par conséquent la moyenne coquette d’environ 20 kilomètres à l’heure. »

Le Radical du 26 décembre 1910

Voici le classement :

  1. Carey, 476 kil. 933
  2. Leroy, 474 kil. 933
  3. Leveillé, 422 kil. 666
  4. Borda, 402 kil.
  5. Lempereur, 388 kil. 066.

Pour aller plus loin

Source des informations : Gallica

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Auteur
Alexandre Chartier 'alfathor'

Bonjour à tous, je suis Alexandre Chartier, fondateur et webmaster de rollerenligne.com. Le site a vu le jour officiellement le 11 décembre 2003 mais l'idée germait déjà depuis 2001 avec infosroller.free.fr. Le modeste projet d'étude est devenu un site associatif qui mobilise une belle équipe de bénévoles. Passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne, j'étudie le patinage à roulettes sous toutes ses formes et tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez l'un de ces sujets !

3 responses to “24 heures du Patin d’or en 1910 – récit d’une course historique”

  1. PAUL FOURNIÉ
    26 février 2024 at 13 h 51 min
    Fier de voir mon arrière-grand père dans cette prestigieuse liste, qui plus est à la 2e place ! Mille mercis pour cet article passionnant !
  2. alfathor
    14 octobre 2023 at 10 h 26 min
    Les marques de l'époque ont malheureusement toutes disparu !
  3. Mallory
    6 février 2022 at 10 h 06 min
    je me suis engagé au 24h du Mans en quad cette année (catégorie solo), je suis pas sûr d'en faire autant. je doute même de dépasser les 400km avec des patins récents et de vraies roues... que sont devenues les marques qui les soutenaient?

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