Interview d’Oscar Briex – moniteur roller chez Rool
Oscar Briex est l'un des moniteurs de la franchise Rool lancée par Pierre Célat. Bordelais d'origine, il oeuvre dans plusieurs clubs aux environs de Toulouse. Oscar est un spécialiste du slalom et du freeride. C'est un patineur polyvalent, touche à tout. Il a découvert la compétition sur le tard mais continue à rouler à un excellent niveau. Rencontre...
Par alfathor

L’interview d’Oscar Briex en vidĂ©o
Oscar Briex est un rider polyvalent. Il exerce la profession de moniteur de roller et continue de pratiquer Ă un excellent niveau la hauteur pure, le slalom vitesse ou encore le skatecross.
Oscar Briex, un moniteur qui Rool
Bonjour Oscar Briex et merci de nous accorder du temps. Peux-tu te présenter ?
Bonjour, je suis originaire de Bordeaux (33). J’y ai patinĂ© pendant longtemps. J’ai dĂ©mĂ©nagĂ© cette annĂ©e Ă Toulouse (31). J’ai dĂ©butĂ© le roller il y a plus de 20 ans.
Comment as-tu découvert le roller ?
J’ai commencĂ© en famille, avec les cousins, en balade. Je n’Ă©tais pas loin des pistes cyclables. j’ai aussi passĂ© beaucoup de temps sur les quais Ă Bordeaux avant qu’ils soient rĂ©novĂ©s comme aujourd’hui. Je suis aussi passĂ© par le street. J’ai dĂ©couvert le skatepark vers 12 ou 13 ans. J’en ai fait beaucoup jusqu’Ă la vingtaine. Ensuite, j’ai bifurquĂ© vers la pratique freestyle slalom, le skatecross et la hauteur pure.

Du coup, quelle est ta spécialité Oscar Briex ?
J’ai un profil un peu touche Ă tout. J’ai l’impression que c’est un peu moins courant maintenant, les patineurs se spĂ©cialisent de plus en plus tĂŽt. Ma spĂ©cialitĂ© est plutĂŽt le patinage urbain et le skatecross. Toutefois, je travaille beaucoup le speed slalom ces derniers temps, la hauteur pure aussi. En revanche, je fais beaucoup moins de skatepark et de street qu’avant.
Est-ce que tu continues la compétition ?
Oui, quand il y en a ! C’est un peu compliquĂ© en ce moment. J’ai un bon niveau national en speed-slalom, en skatecross et en hauteur pure. Je n’ai pas un gros palmarĂšs, mais je suis toujours Ă peu prĂšs placĂ© dans le top 10. J’ai la particularitĂ© d’avoir commencĂ© la compĂ©tition assez tard.
« J’ai dĂ©couvert le freestyle Ă 22/23 ans, qui est plutĂŽt l’Ăąge oĂč les autres patineurs arrĂȘtent la compĂ©tition. »
Pour les bons moments, je me souviens de l’AcrocĂ©an oĂč j’ai sautĂ© 1,43 m en hauteur pure en 2018. Cela reste mon record pour le moment. L’annĂ©e d’avant en 2017, j’Ă©tais allĂ© la demi-finale sur cette mĂȘme compĂ©tition en speed-slalom. En skatecross, j’ai fait ma premiĂšre compĂ©tition internationale en 2020 Ă Caen (Indoor Caen Skatecross). J’ai remportĂ© la demi-finale aux derniers championnats de France Slalom et Skatecross qui ont eu lieu Ă Niort (79).

Oscar Briex, qu’est-ce qui t’a poussĂ© vers le freestyle ?
Ma passion Ă©tait de transmettre, j’ai dĂ©couvert cette vocation assez tĂŽt. J’ai commencĂ© Ă donner des cours assez tĂŽt dans l’association AIR Roller, vers l’Ăąge de 15 ou 16 ans. Cela m’a beaucoup plu. J’ai progressivement passĂ© de plus en plus de temps Ă encadrer. Ensuite, j’ai opĂ©rĂ© une transition professionnelle. En outre, j’ai commencĂ© Ă en vivre vers l’Ăąge de 21 ou 22 ans. J’en ai 28 dĂ©sormais. J’ai passĂ© un diplĂŽme d’encadrement (le CQP). Il me fallait un contrat d’alternance pour ce diplĂŽme. J’ai eu une place grĂące Ă la ligue. La ligue intervenait dans les clubs et c’est comme ça que j’ai atterri aux Rollerbugs de Saint-MĂ©dard-en-Jalles. J’ai encadrĂ© pendant une annĂ©e le freestyle en loisir. A l’Ă©poque, c’Ă©tait une discipline que je ne connaissais pas trop.
Le freestyle est un patchwork de spĂ©cialitĂ©s. J’ai rĂ©cupĂ©rĂ© les compĂ©titeurs l’annĂ©e d’aprĂšs. J’ai coachĂ© l’Ă©quipe pendant 4 annĂ©es. Le club aidait sur les dĂ©placements. J’Ă©tais sur place pour encadrer, j’ai commencĂ© Ă participer. J’ai dĂ©couvert le freestyle comme cela et j’ai pris goĂ»t Ă la compĂ©tition sur le tard.
Oscar Briex, comment le roller est-il devenu une profession pour toi ?
D’abord un besoin de faire, de me mettre au travail. J’ai toujours aimĂ© la pĂ©dagogie. Je suis issu d’une famille de profs. Je me suis vite retrouvĂ© dans cette situation d’accompagner les copains, notamment au skatepark, Ă participer Ă la mise en place des cours. J’y ai pris du plaisir tout de suite, cela m’a beaucoup responsabilisĂ©, dĂšs l’Ăąge de 17 ans. A 22 ans, j’en faisais de plus en plus.
Puis j’ai fait une belle rencontre avec Pierre CĂ©lat, en formation, sur le CQP. Cela a Ă©tĂ© une annĂ©e dĂ©terminante sur le plan professionnel. J’ai pu me rendre compte qu’on pouvait vivre du roller, en faire un mĂ©tier. Cela ne se limite pas Ă donner des cours. On fait du monitorat, de la formation de l’organisation de projet, du coaching. Je me suis donc franchisĂ© dans son rĂ©seau de professionnels qui s’appelle Rool.
Cela m’a bien aidĂ© pour me lancer. Je fonctionne bien avec l’Ă©quipe. Nous constituons un rĂ©seau de professionnels du roller et nous proposons un panel d’activitĂ©s en rapport avec la pratique. Cela peut ĂȘtre des spectacles, de l’Ă©vĂ©nementiel, des stages, des tutoriels en ligne.

« Avec Rool, nous essayons d’apporter notre pierre Ă l’Ă©difice du roller, Ă notre façon. »
Oscar Briex
As-tu une journée type ?
Ma routine sur les cours hebdomadaires (cela reprĂ©sente 60 Ă 70% de mon activitĂ©) : je me lĂšve, je m’entraĂźne, je fais un peu de sport, de la facturation, de la prĂ©paration de sĂ©ance, de la prĂ©paration de projet. La prĂ©paration des sĂ©ances peut prendre 20 minutes Ă une heure et demi selon les moments de l’annĂ©e, les sĂ©ances, les contenus. Les cas sont diffĂ©rents selon les moniteurs de Rool. Personnellement, j’interviens dans des structures de taille moyenne qui ne sont pas encore suffisamment dĂ©veloppĂ©es pour avoir un salariĂ© Ă temps plein et qui apprĂ©cient de s’appuyer sur un indĂ©pendant. Je les aide Ă mettre en place des projets, Ă se dĂ©velopper. Je fais aussi de la prospection, parce qu’il peut arriver qu’il y ait des trous dans les plannings.
Pour l’anecdote, j’ai rĂ©cupĂ©rĂ© la section freestyle d’Acroller, un club de roller freestyle situĂ© en rĂ©gion Toulousaine, Ă Colomiers. En cette pĂ©riode de confinement, il a fallu rĂ©flĂ©chir Ă des solutions pour que les patineurs ne se sentent pas trop lĂ©sĂ©s parce qu’il n’y avait plus de cours.

Est-ce que les clubs viennent te voir avec des demandes et des projets spécifiques ?
Ils attendent de nous d’ĂȘtre force de proposition. Par exemple pendant le premier confinement nous avons prĂ©parĂ© des cours Ă distance. Pierre CĂ©lat et StĂ©phane Luchie ont mis le mĂȘme type d’action en place.
Les prĂ©sidents de clubs peuvent avoir des objectifs, cela peut ĂȘtre du recrutement par exemple. Dans l’une des structures oĂč j’interviens, au Roller du Touch, le club voulait relancer la section. Parfois, certains clubs ne savent pas trop. Nous essayons de nous adapter le mieux possible aux contingences du moment. La situation actuelle est un vrai coup dur. Nous essayons de proposer des choses.
Oscar Briex, est-ce que tu interviens dans les écoles ?
Pour les Ă©coles, c’est particulier, il faut ĂȘtre Ă©quipĂ© d’un parc de patins. Ce n’est pas mon cas. Mon collĂšgue GwennaĂ«l Brault qui intervient aux environs de la Rochelle le fait, Pierre CĂ©lat Ă©galement, Ken Chalot aussi sur le skatepark Le Hangar Ă Nantes.
Tu fais d’autres actions ?
Il n’y a pas que du face Ă face pĂ©dagogique en roller quand tu es moniteur. Cette annĂ©e par exemple, j’ai rĂ©cupĂ©rĂ© un poste de rĂ©fĂ©rent formation au sein de la FFRS : mise en place logistique de face Ă face pĂ©dagogique sur les CQP et DE en freestyle. J’ai aussi mis en place du suivi sportif et de la prĂ©paration physique avec le club Sunride de Saint-Nazaire. Cela se prĂ©sente sous forme de capsules vidĂ©os. J’ai suivi mon premier individuel pendant 2 mois, ThĂ©o AndrĂ©, qui est Ă Thouars (79). C’est un sauteur. Il voulait une prĂ©paration physique spĂ©cifique pour la hauteur pure. Je propose du coaching Ă distance.
Cela se dĂ©veloppe bien, ce ne sont pas des contrats trĂšs rentable, je le fais plutĂŽt par passion. Cela prend beaucoup de temps, c’est difficilement budgĂ©tisable. Si je dois passer quarante heures sur deux mois Ă suivre un patineur, cela fait un tarif horaire Ă©norme. Les missions oĂč il a le plus besoin de compĂ©tences d’encadrement ne sont pas forcĂ©ment celles oĂč il y a le plus de dĂ©bouchĂ©s professionnels. Cela permet surtout de rester en contact avec les clubs.
« Le contexte nous oblige Ă rĂ©flĂ©chir Ă de nouvelles façons d’intervenir, avec de nouveaux outils. »
J’ai mis en place des outils comme Whatsapp, Messenger, Drive. Il y a 5 ou 10 ans, ça n’Ă©tait pas possible.

Quels sont tes projets pour l’avenir ?
PĂ©renniser mon action Ă Toulouse, oĂč j’ai emmĂ©nagĂ© cette annĂ©e. DĂ©velopper la pratique freestyle. Cela me tient Ă coeur. Il y a un club lĂ -bas qui s’appelle Acroller, qui est un peu tout seul. Il doit faire la route jusqu’Ă Bordeaux pour faire sa plus proche compĂ©tition. Malheureusement, il en fait peu parce qu’il es loin de tout. La rĂ©gion a du potentiel, j’aimerais y dĂ©velopper ma structure. Je travaille bien Ă©galement avec le Roller du Touch, ainsi qu’avec l’USC Rando Roller. Je pense y rester encore au moins deux ou trois ans.
Tribune libre…
Avec les collÚgues de Rool, nous avons lancé des tutoriels street dans lesquels nous présentons toutes les figures. Ce sont des figures de glisse principalement. Allez y jeter un oeil ! Merci à REL pour cette interview, à Pierre Célat pour le réseau, et à bientÎt !

Fiche technique
- Nom : Briex
- Prénom : Oscar
- Date de naissance : 30/06/1992
- Lieu de naissance : Bordeaux (33)
- Taille : 1,75 m
- Poids : 70 kg
- Nationalité : Française
- Vit Ă : Toulouse (31)
- Premiers pas en roller Ă l’Ăąge de : 6 ans
- Ătudes : Bac gĂ©nĂ©ral + BAFA + CQP freestyle + DEJEPS freestyle
- Forces : motivé, volontaire
- Faiblesse : exigeant
- Film : Oss 117 Rio ne répond plus
- Musique : Le maloya
- Jeu vidéo : Tony hawk 2
- Livre : la bible de la préparation physique
- Aime : la bonne volonté !
- N’aime pas : le goĂ»t de l’anis
- Qualité : persévérance
- Défaut : perfectionniste
- Langue : anglais, créole réunionnais
- Alcool ou jus de fruit ? PlutĂŽt un Perrier
- Plage ou montagne ? Plage
- Matin ou soir ? Matin
- Fromage ou dessert ? Fromage
- Rap, métal ou techno ? PlutÎt Salsa
- Football ou rugby ? Football, mais en roller :-)