[Santé] maitriser une descente - récit de chute
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- SergeR
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[Santé] maitriser une descente - récit de chute
un petit récit qui peut donner à réfléchir pour certain casse cou
MON PETIT MALHEUR EN ROLLERS
Tout heureux, de participer à une rando rollers RSI pour la première fois, j'aurais justement du être plus large et prévoyant quant à l'estimation du temps que mettrais à trouver une place dans le quartier Bastille. J'ai, comme d'habitude été trop optimiste et suis arrivé au point de rendez-vous avec un petit quart d'heure de retard. Les randonneurs étaient partis depuis cinq minutes environ et je me suis dit que je pourrais les rattraper puisqu'un groupe évolue en général moins vite qu'un randonneur seul… Enfin, sauf si le groupe est d'un bon niveau et le retardataire d'un niveau "moyen bas". Ce qui devait être le cas, car même si cinq minutes d'écart ne se comblent pas en… cinq ni en dix… au bout de trois-quarts d'heure j'aurais du les rattraper ! Ou alors je me suis trompé de chemin dans ce que je croyais être un raccourci que j'ai emprunté pour arriver à la porte des Lilas… Bref, assis sur une barrière aux abords de la place de la "Pantin's gate" depuis cinq minutes, je commençais à trouver le temps long et j'appelais, Christelle / Lafilledavril qui était l'organisatrice de la sortie pour savoir où ils en étaient ! Les aléas de ma course poursuite ne s'arrangeaient pas puisqu'ils abordaient déjà la porte de Bagnolet. Adepte inaltérable de la "positive attitude" je me suis dit : "super, il y a une belle descente pour rejoindre le rond-point de cette porte, je vais tracer sérieusement et les rattraper à coup sûr !" En effet, la dernière ligne droite est bien pentue, trop même par rapport à mon estimation et surtout mon niveau… Quand je me suis rendu compte que j'allais vite - très vite - il était déjà trop tard pour reconsidérer mon schuss improvisé ! Après avoir constaté que sur ce grain de bitume grossier, donc peu adhérent, ma godille serrée ne me ralentissait plus, que mon frein tampon… heu… non ! je l'ai démonté il y a longtemps, que le freinage en "T" se transformait en "TT" ("Trop Tard !)", que le chasse-neige, méthode super efficace en conditions normales, aurait sûrement été plus efficient à La Plagne ! Bref, j'ai du me remémorer les différentes solutions d'arrêt d'urgence que je pensais être en mesure d'appliquer. Elles ont défilé devant moi, vous savez, comme lorsque l'on va mourir et que des moments importants de votre vie apparaissent sous forme de flashes :
1/ Le demi tour. (« Slide pivot »)
Théoriquement la solution la plus simple… à condition que la largeur de la voie (celle du bus) que j'empruntais soit suffisante. Evoluant du côté gauche de la chaussée face à la circulation, j'avais une parfaite visibilité et aucun autobus ne se pointait à l'horizon…las, j'ai vite abandonné cette option puisque si ma vitesse ne m'empêchait pas de tourner, elle m'imposait un arc de cercle qui m'aurait fait sortir de la voie de bus… qui était vide… mais pas la voie des autos ! et plusieurs se dirigeaient rageusement vers moi !
2/ Appui sur une main et transfert du contact des roues à la chaussée vers celui des fesses et du côté des jambes. (en réalité il s’agit du « Freinage compas », qui, maitriser totalement, permet de déraper sur les protèges poignet et sur la platine et au pire sur une fesse et du côté d’une jambe)
J'avais justement pris connaissance de cette méthode lors d'une récente sortie technique avec SergeR (ceux qui le connaissent ne mettront pas en doute ses compétences). Elle consiste à s'accroupir, poser une paume au sol (à condition d'avoir bien sûr des protections… que j'avais !) et faire incliner au maximum les roues pour qu'elles perdent le contact avec le sol et glisser "gentiment" sur les fesses, le côté des jambes et les protections des paumes pour ralentir et s'arrêter. Dans la théorie, cela peut sembler une sage alternative mais applicable, à mon sens, jusqu'à une certaine vitesse. Je ne pourrais pas dire quelle était précisément la mienne à cet instant mais je l'ai vite considérée beaucoup trop élevée pour ne pas risquer de me brûler les fesses au troisième degré ou, pire, de partir en tonneaux !
3/ Echappatoire vers une plate-bande pour passer de roulage à course sur l'herbe et ralentissement progressif…(« Freinage su herbe“)
C'est encore une méthode que j'ai apprise par SergeR et je pensais la maîtriser correctement puisque je l'ai testée en réel à deux ou trois reprises… mais certainement jamais à cette vitesse ! Car courir sur l'herbe, rollers aux pieds, à 15 ou 20 km/h est envisageable… mais peut-être pas à une vitesse au moins double ! Heureusement qu'il n'y avait pas de radar, j'y aurais peut-être laissé un point de mon permis ! C'est donc cette dernière solution que j'ai choisie (sinon il y avait "direct dans le platane" mais cela m'a à peine effleuré l'esprit même si ma tête n'est pas passée loin du tronc !), j'ai donc décidé de me diriger vers cette partie herbeuse du trottoir en me disant que quitte à tomber, mieux valait le faire sur la terre que sur le bitume ! J'ai donc déplacé mon centre d'équilibre vers l'arrière, devinant que le ralentissement allait être assez sec, fléchi les genoux et obliqué à gauche vers la solution de la dernière chance…enjambé le trottoir… posé le roller gauche sur l'herbe… puis le droit…puis… décollage, sans plan de vol, préalable ! et atterrissage forcé sur le ventre, les deux bras tendus en avant, glissade de deux ou trois mètres pour un blocage de ma paume gauche (merci les protections !) sur le rebord béton de la plate-bande, là ou commence la partie bitumée du trottoir. Et là, c'est le drame ! Mon coude a du plier pour instinctivement amortir ce brutal arrêt… mais pas assez pour empêcher la tête de mon humérus de prendre la poudre d'escampette !
Peut-être aurez-vous peine à me croire mais je n'ai ressenti aucune douleur durant les quelques secondes qui ont suivi cet impact, tout juste une petite gêne humérale J'ai nonobstant et de suite réalisé que mon épaule n'était plus à la place préconisée par le manuel technique du "constructeur" ! Désespérément optimiste je me suis dit qu'un grave déboîtage devait être bien plus douloureux et qu'en rabaissant mon bras le long de mon corps, tout allait naturellement se remettre en place… Futile et éphémère espoir puisqu'il n'en fût rien ; d'abord, en tentant cette remise en place, mon bras refusait de répondre à l'ordre que lui donnait mon cerveau. Ensuite, m'étant retourné sur le dos, je tentais de rabaisser mon bras gauche ridiculement dirigé vers le haut à l'aide du droit, resté quant à lui parfaitement fonctionnel… en vain ! C'était bloqué de chez bloqué !!! De plus, en forçant un peu, la première douleur fit sournoisement son apparition… je commençais à réaliser que de rejoindre le groupe, devenait fortement compromis !
Puis tout s'est enchainé ! J'ai entendu un jeune homme quoi courait vers moi me crier : "ne bouge pas monsieur, tu as peut-être la colonne niquée, on va appeler les pompiers ! Là, je me suis dit : "tiens, il fait des vers… mon incident prend une tournure poétique !" Lui répondant que je n'avais mal nulle part et que j'allais me relever, il mima la grimace qui dut déformer à cet instant mon visage quand je tentais de m'asseoir et que mon bras désarticulé semblait ne pas vouloir suivre le mouvement en restant comme collé au sol ! Son portable à la main il me demandait si c'était bien le 17 pour les pompiers, je lui répondais qu'il me semblait que ce devait être plutôt le 18… sa réponse fût désarmante de spontanéité puisqu'il m'apprit qu'il espérait que c'était gratuit ! Voyant qu'il semblait avoir du mal à trouver les touches 1 et 8, je sortais mon mobile de ma poche droite mais entretemps un autre secouriste improvisé et son scooter venaient de stopper à notre hauteur. Il avait déjà son téléphone opérationnel et m'annonçait qu'il appelait le 112. Bon choix ! Il eût une réponse en quinze secondes et cinq minutes après les pompiers venant de la caserne St-Fargeau, très proche (il vaut mieux tomber en rollers à Paris qu'à Montargis, cela-dit il n'y a peut-être pas de chaussées avec une telle pente dans ce chef-lieu du Loiret !), étaient à pied d'œuvre. Une jeune équipe de quatre gaillards très "pro". Ils m'ont posé les questions d'usage concernant d'éventuelles douleurs dorsales, de la nuque, de la tête… alouette ! et aussi du nez : "saigne t'il ?" Constatant rapidement que j'avais la tête sur les épaules, à défaut d'avoir la tête de l'humérus de l'une d'elle en phase avec sa glène (cf. radio ci-dessous), ils semblèrent rassurés et me firent leur conter ma figure certainement dénuée
de style, pour comprendre comment j'avais pu arriver à singer un pratiquant de "demi-hola" statique ! Ils comprirent aussitôt le déroulement de l'action mais beaucoup moins comment un bras à l'épaule luxée pouvait se diriger vers le haut. Fort heureusement, ils n'eurent pas l'idée de disserter longtemps sur la question, m'ôtèrent les protections, les diaboliques "chaussures à roulettes" et remarquèrent en le faisant que la droite était entourée par un câble électrique assez long (sûrement le vestige de travaux récents) qui trainait sur le sol. Ce gros fil assez rigide était sans doute la cause de la quasi-instantanéité de ma chute. Certes, à cette vitesse je serais quand même et certainement tombé mais que mon élan soit encore brisé plus rapidement par un obstacle de ce type, expliquait que je n'eus pas le temps de faire plus de deux pas sur l'herbe avant de m'envoler ! Ils abordèrent ensuite la question du mode de "chargement" d'un blessé mesurant anormalement plus de deux mètres dix, dans leur véhicule rouge. Vous savez, le petit modèle "premiers secours", celui qui est bas de plafond ! Après une rapide simulation de l'un d'entre eux à mon attention pour que je prenne la même posture, l'embarquement se fit sans trop d'encombres.
Je remerciais chaleureusement les deux premiers passants arrivés sur le lieu de mon "saut de l'ange" et nous prîmes, les pompiers et moi, le chemin de l'hôpital TENON dans le vingtième arrondissement, par conséquent tout proche. Amusante coïncidence, le pompier qui me tenait compagnie près de la civière, était lui-même pratiquant de roller et, ramassant quotidiennement des éclopés de randonnées sur roulettes, il m'avoua que mon incident le confortait dans son choix de ne plus se consacrer qu'au slalom…ça se discute mais le voyage était trop court pour entamer un débat.
Les urgences, comme toutes celles des grandes villes étaient bien sûr saturées et l'ordre de passage est relatif à celui de la gravité de l'état des prétendants au salut sanitaire ! Ce temps a été suffisant pour que je prévienne mes proches et certains de mes amis dont Denis (Freckles) qui était prêt à venir me chercher, s'il le fallait, à n'importe quelle heure, Christelle (Lafilledavril) qui pensait que je cherchais toujours à les rattraper alors qu'elle rentrait tranquillement chez elle en métro et semblait ennuyée de me dire que la rando était finie avant que je lui apprenne ma mésaventure. Et aussi mon notaire, mes avocats, mon bras droit (car le gauche était déjà au courant !) et les directeurs de toutes mes filiales dans le monde, mes traders car, apprenant la nouvelle, le titre SKF allait plonger sur toutes les places financières de la planète. Ah oui ! je ne vous l'ai pas dit, je dirige l'entreprise SKF et nous sommes l'un des premiers fabricants de roulements à billes dans le monde… entre autres pour les rollers. Alors, imaginez, la bourse apprenant que le PDG de SKF s'était vautré sur ses propres roulements ferait peur aux gros et petits actionnaires et ils vendraient tous leurs titres.
Nan, j'déconne ! La dose de Di-Antalvic que j'ingurgite encore toutes les six heures me fait quelque peu délirer !
Plus sérieusement, je pense avoir été dans une moyenne acceptable puisqu'une petite heure s'écoulait avant qu'une voix grave surmonte le brouhaha feutré du lieu ; un infirmier hélai mon nom pour m'annoncer que j'allais passer à la radio. Cet agent hospitalier à la stature imposante déplaça mon pesant brancard mobile (les roulettes servent aussi à ça !) avec une facilité stupéfiante comparé aux efforts que semblaient devoir fournir les deux ou trois infirmières (dont une vraiment ravissante et courtoise !) qui m'avaient, durant cette heure, fait visiter malgré elles et moi (par manque de place !), tous les recoins des couloirs des urgences ! Le bourru mais néanmoins sympathique barbu qui me conduisait à la radio me dit à son tour, qu'à première vue, ma luxation était atypique ! Les prises de clichés se firent aux prix d'efforts et de douleurs de plus en plus aigües puisqu'il m'était impossible de me coller correctement sur la plaque prévue à cet effet. Les radiographies étaient donc assez floues et imprécises. Dommage que ce n'était pas un concours de grimaces car des photos de ma face en ces instants m'auraient certainement permis d'enlever le premier prix ! Cette formule de "luxation atypique" employée par l'infirmier barbu fût vite reprise et confirmée par le médecin et le radiologue qui s'attardèrent quelques minutes sur moi avant de tenter une interprétation satisfaisante des radios. En vain… ils n'arrivaient pas à trancher, luxation atypique, certes… mais antérieure ou postérieure ? Je tentais de les aider en leur suggérant la possibilité d'une luxation plus qu'atypique car non encore observée jusqu'à ce jour ! Cela les fit sourire et le radiologue m'avoua que je n'avais peut être pas tout à fait tort ! "J'aurais du être orthopédiste" ! m'exclamais-je. J'aurais, qui sait, peut-être été le roi du diagnostic sans radiographies ! Sur ce, les sourires qu'avaient engendrés ma blague à deux balles se figèrent – surtout le mien ! – dès que le médecin entreprit de me palper les os un peu plus hardiment… ouille ouille ouille !!! Refroidissement des tissus aidant, les nerfs de ceux-ci commençaient nettement à traduire leurs inévitables lésions par des pics de douleurs qui commençaient à me faire perdre ma bonne humeur demeurée jusque là quasi-intacte !
Le verdict fût aussi bref que clair :" votre cas est trop complexe et nous n'avons pas de service orthopédique à Tenon. Nous appelons une ambulance pour vous faire admettre à St-Antoine".
Ce fût l'avant dernière décision que prit ce médecin à mon égard puisqu'il eût la sympathique idée de me faire administrer deux comprimés de Di-Antalvic et de me faire mettre sous perfusion pour prévenir toute déshydratation puisque je ne pouvais pas boire d'eau, consigne immuable que les urgentistes appliquent avant le diagnostic définitif.
L'aventure continuait…
Je fus assez rapidement, une demi-heure plus tard, pris en charge par deux ambulanciers, apparemment habitués des lieux puisqu'ils racontaient les dernières anecdotes du jour aux infirmières. Ces dernières en semblaient friandes et elles étaient toute ouïe en les écoutant. Ce que je compris aisément lorsque l'une de ces histoires d'ambulanciers capta mon attention en me faisant oublier quelques instants, la douleur qui s'était, fort heureusement déjà rendue plus discrète grâce au sédatif. Il s'agissait d'une intervention des pompiers chez un jeune homme de vingt-cinq ans. Souffrant d'un mal de tête très aigu, accompagné de vertiges et de troubles de la parole. L'équipe des premiers secours arrivant sur place, l'homme leur dit qu'il allait mieux, que son mal de tête s'était quelque peu estompé et qu'il parlait normalement. Apparemment heureux d'éviter un voyage de plus à l'hôpital, le chef de la brigade, se contenta de cet auto-verdict et classa l'intervention sans suite. Grave erreur ! Ne parvenant à le joindre par téléphone, sa petite amie, qui avait les clés de chez lui, s'y rendit le lendemain matin et le découvrit allongé au sol… très froid et même très mort ! Une enquête est ouverte…
Désolé que ce genre d'histoire puisse arriver et même si je savais déjà que mon cas était de toute façon bénin ; de l'entendre avait conforté ma capacité naturelle à relativiser toutes les situations. Cela me confirmait aussi ce que j'avais déjà plusieurs fois entendu, les équipes de pompiers, SAMU, ambulanciers et autres services d'interventions sanitaires, ne se portent pas souvent de jugements mutuels très flatteurs.
Arrivant au service des urgences de l'hôpital Saint-Antoine, je constatais aussitôt qu'il semblait moins débordé que celui de Tenon. Les ambulanciers purent rapidement exposer mon cas à l'accueil et me faire enregistrer. Je fus de suite pris en charge par un infirmier un peu speed mais à première vue efficace puisqu'ayant écouté ma version de ce qu'il découvrait en parcourant mon dossier il fit une sorte de pré-diagnostic en regardant mon bras et en déclarant que c'était un cas "très technique". Il s'absenta trois minutes et réapparu, accompagné d'une jeune et charmante orthopédiste qui, elle aussi, découvrait ce type de luxation s'en pour autant s'en affoler ! Elle sortait d'une autre urgence sûrement assez technique elle aussi puisque je l'entendis dire que la femme passée sous le bus s'en sortirait !!! Finalement j'adore les épaules déboîtées… c'est tellement anodin… même lorsqu'elles sont atypiques.
Je me retrouvais en quelques secondes dans un local d'intervention du service et elle m'expliqua fort calmement qu'il était inutile de refaire des radios, que j'étais luxé depuis plus de trois heures et qu'il fallait maintenant intervenir rapidement pour tout remettre en ordre. Comprenant ce que cela signifiait : en gros que j'allais déguster un peu plus dans peu de temps, je tentais de garder une mine enjouée et rassurée… ce que je parvins à faire d'autant plus facilement quand elle me dit que j'allais respirer un gaz légèrement euphorisant pour endormir un peu la douleur. Délicatement, un interne et l'infirmier me firent passer du lit à un tabouret bien moins confortable car je n'avais plus aucun appui pour mon bras fou. Je le tenais tant bien que mal avec la main droite et serrais les dents. A peine assis, l'interne me plaquait sur le visage un masque recouvrant bouche et nez en me demandant d'inspirer bien fort… ce que je fis volontiers. A cet instant, l'ortho me dit que ce gaz peut entraîner le rire. Très sensible à tout ce qui produit des effets inhabituels sur l'organisme, ce fût quasiment immédiat, je me mis à pouffer bêtement accompagné par l'infirmier speed qui riait en disant qu'il ne devrait y avoir que des patients qui réagissent comme ça. Saisissant ce moment où elle devait me trouver assez détendu elle tenta une action ferme mais non brutale ; faire descendre mon bras… il descendit certes de quelques centimètres mais en contrepartie je fis, sous la douleur un bond involontaire et me retrouvais debout puis de nouveau assis, essoufflé de surprise ! Surpris, tant par cette vive douleur que par sa brièveté. En effet, dès que mon bras ne bougeait plus le mal semblait s'envoler. Elle me dit que c'était très bien, que nous avions fait un premier pas positif et que pour continuer encore plus sereinement la morphine serait notre alliée. Sur ces mots, l'interne me raccorda rapidement une seringue de liquide magique à l'aiguille de perfusion déjà bien au chaud dans mon bras. L'effet fût quasi-immédiat et renforcé par une nouvelle inspiration du gaz hilarant. Croyez-moi si vous voulez mais je ne pus réprimer un fou rire ponctué de "arrrggghhh !!! ça fait maaaaallll !!!" Elle agissait pourtant très doucement en m'expliquant qu'elle n'aimait pas le style "tirer un grand coup" qui ne réussissait pas à chaque fois et qui faisait encore plus mal. Pas forcément rassuré, je tentais de me persuader qu'elle avait forcément raison. L'infirmier qui m'avait entouré le torse d'un drap torsadé en lanière pour limiter mes mouvements ainsi que l'interne qui m'appuyait sur les jambes pour m'empêcher de me lever, ont du se rendre compte que même si j'approuvais intellectuellement sa technique, mon corps n'était pas forcément de cet avis. Je compris pourtant que c'était logique puisqu'en déplaçant précautionneusement mon membre en avant, en arrière, en haut, en bas etc… elle tentait de retrouver le chemin que ma tête d'humérus avait emprunté pour se perdre entre la glène (cavité osseuse où toute épaule normale se doit de demeurer…) et les hautes côtes. Je mettais pourtant beaucoup de volonté à l'aider et parvenait à ne pratiquement plus bouger pour ne pas lui compliquer la tâche et en finir une bonne fois pour toute… en vain ! Au bout d'une dizaine de minutes ou peut-être moins mais j'ai eu l'impression que cela avait duré toute la nuit, elle m'annonça que j'étais malgré moi trop tendu et que l'anesthésie générale restait la meilleure alternative ! Voyant mon sourire non feint, elle comprit que cela ne me posait aucun problème. Je dois même reconnaître que j'adore me faire endormir… et sans parler du fait qu'on allait pouvoir me "bricoler" comme il faut sans souffrance aucune ! Ouf ! Heureusement que je n'ai pas vécu avant l'invention de l'anesthésie. Cela dit, celle-ci a du être mise au point vers la moitié du XIX° siècle bien avant les rollers, donc… et tant mieux d'ailleurs, vous imaginez les rando sur des pavés !? Putain ! ça fait quand même un peu délirer ces substances qu'ils m'ont injectées et fait respirer !!!
Direction le bloc, en état second, donc, mais en conservant quelques pensées sensées… c'est d'ailleurs dans l'ascenseur que je suis souvenu que j'avais un ami d'enfance, devenu anesthésiste et qui œuvrait dans cet hôpital. Interrogeant les deux infirmières qui m'entouraient, l'une d'elle me dit qu'elle connaissait effectivement Marc B. mais qu'il était chef du service anesthésie à la chirurgie digestive. Bon, cela me ferait très plaisir de le revoir mais je n'allais pas feindre une affection stomacale rien que pour cela. Et puis je me dis, à raison, qu'il ne devait pas être trop souvent là à trois heures du mat' !
Sagement, je décidais de l'appeler au matin. J'aurais le temps puisqu'il était maintenant certain que j'allais finit la nuit hors de chez moi et passer une bonne partie du jour qui s'annonçait à Saint-Antoine.
Je vous épargnerais la fin de la nuit puisque, et s'il y en a qui en doutent encore, je les implore de me croire : dans le cas d'une anesthésie générale et une fois que l'on se sent "partir"… et bien c'est comme un coma, on ne se souvient absolument plus de rien…mais alors vraiment de rien, aucun son, odeur, douleur, couleur ou goût. Les facultés des cinq sens sont totalement annihilées. Maintenant je ne sais pas s'il en est de même pour ceux qui possèdent un sixième sens et si celui-ci est également hors-service mais je pense que oui. Tiens, il faudra que j'en parle à mon pote Marc, demain…
A mon réveil, l'orthopédiste était là et me rassura : "Tout est en ordre, cela n'a pas été très facile et nous a pris une demi-heure, c'était une très "belle" luxation mais il ne devrait pas y avoir de complication, je passe vous voir en chambre, tout à l'heure." Je fais vraiment confiance à la médecine… surtout quand tout se passe bien !
En brève conclusion, je me contenterais de remercier une fois de plus tous ceux qui m'ont entouré de près ou de loin en cette mémorable aventure dont
- Christelle (Lafilledavril) qui, en bonne organisatrice, s'est inquiétée de mon sort dès le lendemain.
Marc (mon ami anesthésiste) qui a pu me prêter des chaussures et des vêtements pour sortir de l'hôpital sans trop me faire remarquer.
Denis (Freckles) qui serait venu me chercher en voiture s'il n'était pas tombé en panne en sortant de son garage, mais je sais que dans une situation encore plus urgente il aurait fait le maximum pour me secourir.
et Virginie (Tchatchatcha) qui est, à la place de Denis, venue me chercher (sans tomber en panne puisqu'elle était à pied !), m'a offert un café pour écouter patiemment mon histoire et a même porté mes rollers jusqu'à ma voiture.
Mais surtout de rappeler à certains qui comme moi – quoique je le suis beaucoup moins maintenant ! - pensent être relativement à l'aise sur leur roulettes mais n'ont jamais été confrontés à une situation délicate nécessitant une décision salvatrice avant le point de non-retour.
Si parmi ceux qui auront parcouru mon récit; il y a des patineurs, pompiers, ambulanciers, infirmiers et médecins qui auraient des remarques ou précisions à apporter, celles-ci seront les bienvenues.
bruno (erutneva)
MON PETIT MALHEUR EN ROLLERS
Tout heureux, de participer à une rando rollers RSI pour la première fois, j'aurais justement du être plus large et prévoyant quant à l'estimation du temps que mettrais à trouver une place dans le quartier Bastille. J'ai, comme d'habitude été trop optimiste et suis arrivé au point de rendez-vous avec un petit quart d'heure de retard. Les randonneurs étaient partis depuis cinq minutes environ et je me suis dit que je pourrais les rattraper puisqu'un groupe évolue en général moins vite qu'un randonneur seul… Enfin, sauf si le groupe est d'un bon niveau et le retardataire d'un niveau "moyen bas". Ce qui devait être le cas, car même si cinq minutes d'écart ne se comblent pas en… cinq ni en dix… au bout de trois-quarts d'heure j'aurais du les rattraper ! Ou alors je me suis trompé de chemin dans ce que je croyais être un raccourci que j'ai emprunté pour arriver à la porte des Lilas… Bref, assis sur une barrière aux abords de la place de la "Pantin's gate" depuis cinq minutes, je commençais à trouver le temps long et j'appelais, Christelle / Lafilledavril qui était l'organisatrice de la sortie pour savoir où ils en étaient ! Les aléas de ma course poursuite ne s'arrangeaient pas puisqu'ils abordaient déjà la porte de Bagnolet. Adepte inaltérable de la "positive attitude" je me suis dit : "super, il y a une belle descente pour rejoindre le rond-point de cette porte, je vais tracer sérieusement et les rattraper à coup sûr !" En effet, la dernière ligne droite est bien pentue, trop même par rapport à mon estimation et surtout mon niveau… Quand je me suis rendu compte que j'allais vite - très vite - il était déjà trop tard pour reconsidérer mon schuss improvisé ! Après avoir constaté que sur ce grain de bitume grossier, donc peu adhérent, ma godille serrée ne me ralentissait plus, que mon frein tampon… heu… non ! je l'ai démonté il y a longtemps, que le freinage en "T" se transformait en "TT" ("Trop Tard !)", que le chasse-neige, méthode super efficace en conditions normales, aurait sûrement été plus efficient à La Plagne ! Bref, j'ai du me remémorer les différentes solutions d'arrêt d'urgence que je pensais être en mesure d'appliquer. Elles ont défilé devant moi, vous savez, comme lorsque l'on va mourir et que des moments importants de votre vie apparaissent sous forme de flashes :
1/ Le demi tour. (« Slide pivot »)
Théoriquement la solution la plus simple… à condition que la largeur de la voie (celle du bus) que j'empruntais soit suffisante. Evoluant du côté gauche de la chaussée face à la circulation, j'avais une parfaite visibilité et aucun autobus ne se pointait à l'horizon…las, j'ai vite abandonné cette option puisque si ma vitesse ne m'empêchait pas de tourner, elle m'imposait un arc de cercle qui m'aurait fait sortir de la voie de bus… qui était vide… mais pas la voie des autos ! et plusieurs se dirigeaient rageusement vers moi !
2/ Appui sur une main et transfert du contact des roues à la chaussée vers celui des fesses et du côté des jambes. (en réalité il s’agit du « Freinage compas », qui, maitriser totalement, permet de déraper sur les protèges poignet et sur la platine et au pire sur une fesse et du côté d’une jambe)
J'avais justement pris connaissance de cette méthode lors d'une récente sortie technique avec SergeR (ceux qui le connaissent ne mettront pas en doute ses compétences). Elle consiste à s'accroupir, poser une paume au sol (à condition d'avoir bien sûr des protections… que j'avais !) et faire incliner au maximum les roues pour qu'elles perdent le contact avec le sol et glisser "gentiment" sur les fesses, le côté des jambes et les protections des paumes pour ralentir et s'arrêter. Dans la théorie, cela peut sembler une sage alternative mais applicable, à mon sens, jusqu'à une certaine vitesse. Je ne pourrais pas dire quelle était précisément la mienne à cet instant mais je l'ai vite considérée beaucoup trop élevée pour ne pas risquer de me brûler les fesses au troisième degré ou, pire, de partir en tonneaux !
3/ Echappatoire vers une plate-bande pour passer de roulage à course sur l'herbe et ralentissement progressif…(« Freinage su herbe“)
C'est encore une méthode que j'ai apprise par SergeR et je pensais la maîtriser correctement puisque je l'ai testée en réel à deux ou trois reprises… mais certainement jamais à cette vitesse ! Car courir sur l'herbe, rollers aux pieds, à 15 ou 20 km/h est envisageable… mais peut-être pas à une vitesse au moins double ! Heureusement qu'il n'y avait pas de radar, j'y aurais peut-être laissé un point de mon permis ! C'est donc cette dernière solution que j'ai choisie (sinon il y avait "direct dans le platane" mais cela m'a à peine effleuré l'esprit même si ma tête n'est pas passée loin du tronc !), j'ai donc décidé de me diriger vers cette partie herbeuse du trottoir en me disant que quitte à tomber, mieux valait le faire sur la terre que sur le bitume ! J'ai donc déplacé mon centre d'équilibre vers l'arrière, devinant que le ralentissement allait être assez sec, fléchi les genoux et obliqué à gauche vers la solution de la dernière chance…enjambé le trottoir… posé le roller gauche sur l'herbe… puis le droit…puis… décollage, sans plan de vol, préalable ! et atterrissage forcé sur le ventre, les deux bras tendus en avant, glissade de deux ou trois mètres pour un blocage de ma paume gauche (merci les protections !) sur le rebord béton de la plate-bande, là ou commence la partie bitumée du trottoir. Et là, c'est le drame ! Mon coude a du plier pour instinctivement amortir ce brutal arrêt… mais pas assez pour empêcher la tête de mon humérus de prendre la poudre d'escampette !
Peut-être aurez-vous peine à me croire mais je n'ai ressenti aucune douleur durant les quelques secondes qui ont suivi cet impact, tout juste une petite gêne humérale J'ai nonobstant et de suite réalisé que mon épaule n'était plus à la place préconisée par le manuel technique du "constructeur" ! Désespérément optimiste je me suis dit qu'un grave déboîtage devait être bien plus douloureux et qu'en rabaissant mon bras le long de mon corps, tout allait naturellement se remettre en place… Futile et éphémère espoir puisqu'il n'en fût rien ; d'abord, en tentant cette remise en place, mon bras refusait de répondre à l'ordre que lui donnait mon cerveau. Ensuite, m'étant retourné sur le dos, je tentais de rabaisser mon bras gauche ridiculement dirigé vers le haut à l'aide du droit, resté quant à lui parfaitement fonctionnel… en vain ! C'était bloqué de chez bloqué !!! De plus, en forçant un peu, la première douleur fit sournoisement son apparition… je commençais à réaliser que de rejoindre le groupe, devenait fortement compromis !
Puis tout s'est enchainé ! J'ai entendu un jeune homme quoi courait vers moi me crier : "ne bouge pas monsieur, tu as peut-être la colonne niquée, on va appeler les pompiers ! Là, je me suis dit : "tiens, il fait des vers… mon incident prend une tournure poétique !" Lui répondant que je n'avais mal nulle part et que j'allais me relever, il mima la grimace qui dut déformer à cet instant mon visage quand je tentais de m'asseoir et que mon bras désarticulé semblait ne pas vouloir suivre le mouvement en restant comme collé au sol ! Son portable à la main il me demandait si c'était bien le 17 pour les pompiers, je lui répondais qu'il me semblait que ce devait être plutôt le 18… sa réponse fût désarmante de spontanéité puisqu'il m'apprit qu'il espérait que c'était gratuit ! Voyant qu'il semblait avoir du mal à trouver les touches 1 et 8, je sortais mon mobile de ma poche droite mais entretemps un autre secouriste improvisé et son scooter venaient de stopper à notre hauteur. Il avait déjà son téléphone opérationnel et m'annonçait qu'il appelait le 112. Bon choix ! Il eût une réponse en quinze secondes et cinq minutes après les pompiers venant de la caserne St-Fargeau, très proche (il vaut mieux tomber en rollers à Paris qu'à Montargis, cela-dit il n'y a peut-être pas de chaussées avec une telle pente dans ce chef-lieu du Loiret !), étaient à pied d'œuvre. Une jeune équipe de quatre gaillards très "pro". Ils m'ont posé les questions d'usage concernant d'éventuelles douleurs dorsales, de la nuque, de la tête… alouette ! et aussi du nez : "saigne t'il ?" Constatant rapidement que j'avais la tête sur les épaules, à défaut d'avoir la tête de l'humérus de l'une d'elle en phase avec sa glène (cf. radio ci-dessous), ils semblèrent rassurés et me firent leur conter ma figure certainement dénuée
de style, pour comprendre comment j'avais pu arriver à singer un pratiquant de "demi-hola" statique ! Ils comprirent aussitôt le déroulement de l'action mais beaucoup moins comment un bras à l'épaule luxée pouvait se diriger vers le haut. Fort heureusement, ils n'eurent pas l'idée de disserter longtemps sur la question, m'ôtèrent les protections, les diaboliques "chaussures à roulettes" et remarquèrent en le faisant que la droite était entourée par un câble électrique assez long (sûrement le vestige de travaux récents) qui trainait sur le sol. Ce gros fil assez rigide était sans doute la cause de la quasi-instantanéité de ma chute. Certes, à cette vitesse je serais quand même et certainement tombé mais que mon élan soit encore brisé plus rapidement par un obstacle de ce type, expliquait que je n'eus pas le temps de faire plus de deux pas sur l'herbe avant de m'envoler ! Ils abordèrent ensuite la question du mode de "chargement" d'un blessé mesurant anormalement plus de deux mètres dix, dans leur véhicule rouge. Vous savez, le petit modèle "premiers secours", celui qui est bas de plafond ! Après une rapide simulation de l'un d'entre eux à mon attention pour que je prenne la même posture, l'embarquement se fit sans trop d'encombres.
Je remerciais chaleureusement les deux premiers passants arrivés sur le lieu de mon "saut de l'ange" et nous prîmes, les pompiers et moi, le chemin de l'hôpital TENON dans le vingtième arrondissement, par conséquent tout proche. Amusante coïncidence, le pompier qui me tenait compagnie près de la civière, était lui-même pratiquant de roller et, ramassant quotidiennement des éclopés de randonnées sur roulettes, il m'avoua que mon incident le confortait dans son choix de ne plus se consacrer qu'au slalom…ça se discute mais le voyage était trop court pour entamer un débat.
Les urgences, comme toutes celles des grandes villes étaient bien sûr saturées et l'ordre de passage est relatif à celui de la gravité de l'état des prétendants au salut sanitaire ! Ce temps a été suffisant pour que je prévienne mes proches et certains de mes amis dont Denis (Freckles) qui était prêt à venir me chercher, s'il le fallait, à n'importe quelle heure, Christelle (Lafilledavril) qui pensait que je cherchais toujours à les rattraper alors qu'elle rentrait tranquillement chez elle en métro et semblait ennuyée de me dire que la rando était finie avant que je lui apprenne ma mésaventure. Et aussi mon notaire, mes avocats, mon bras droit (car le gauche était déjà au courant !) et les directeurs de toutes mes filiales dans le monde, mes traders car, apprenant la nouvelle, le titre SKF allait plonger sur toutes les places financières de la planète. Ah oui ! je ne vous l'ai pas dit, je dirige l'entreprise SKF et nous sommes l'un des premiers fabricants de roulements à billes dans le monde… entre autres pour les rollers. Alors, imaginez, la bourse apprenant que le PDG de SKF s'était vautré sur ses propres roulements ferait peur aux gros et petits actionnaires et ils vendraient tous leurs titres.
Nan, j'déconne ! La dose de Di-Antalvic que j'ingurgite encore toutes les six heures me fait quelque peu délirer !
Plus sérieusement, je pense avoir été dans une moyenne acceptable puisqu'une petite heure s'écoulait avant qu'une voix grave surmonte le brouhaha feutré du lieu ; un infirmier hélai mon nom pour m'annoncer que j'allais passer à la radio. Cet agent hospitalier à la stature imposante déplaça mon pesant brancard mobile (les roulettes servent aussi à ça !) avec une facilité stupéfiante comparé aux efforts que semblaient devoir fournir les deux ou trois infirmières (dont une vraiment ravissante et courtoise !) qui m'avaient, durant cette heure, fait visiter malgré elles et moi (par manque de place !), tous les recoins des couloirs des urgences ! Le bourru mais néanmoins sympathique barbu qui me conduisait à la radio me dit à son tour, qu'à première vue, ma luxation était atypique ! Les prises de clichés se firent aux prix d'efforts et de douleurs de plus en plus aigües puisqu'il m'était impossible de me coller correctement sur la plaque prévue à cet effet. Les radiographies étaient donc assez floues et imprécises. Dommage que ce n'était pas un concours de grimaces car des photos de ma face en ces instants m'auraient certainement permis d'enlever le premier prix ! Cette formule de "luxation atypique" employée par l'infirmier barbu fût vite reprise et confirmée par le médecin et le radiologue qui s'attardèrent quelques minutes sur moi avant de tenter une interprétation satisfaisante des radios. En vain… ils n'arrivaient pas à trancher, luxation atypique, certes… mais antérieure ou postérieure ? Je tentais de les aider en leur suggérant la possibilité d'une luxation plus qu'atypique car non encore observée jusqu'à ce jour ! Cela les fit sourire et le radiologue m'avoua que je n'avais peut être pas tout à fait tort ! "J'aurais du être orthopédiste" ! m'exclamais-je. J'aurais, qui sait, peut-être été le roi du diagnostic sans radiographies ! Sur ce, les sourires qu'avaient engendrés ma blague à deux balles se figèrent – surtout le mien ! – dès que le médecin entreprit de me palper les os un peu plus hardiment… ouille ouille ouille !!! Refroidissement des tissus aidant, les nerfs de ceux-ci commençaient nettement à traduire leurs inévitables lésions par des pics de douleurs qui commençaient à me faire perdre ma bonne humeur demeurée jusque là quasi-intacte !
Le verdict fût aussi bref que clair :" votre cas est trop complexe et nous n'avons pas de service orthopédique à Tenon. Nous appelons une ambulance pour vous faire admettre à St-Antoine".
Ce fût l'avant dernière décision que prit ce médecin à mon égard puisqu'il eût la sympathique idée de me faire administrer deux comprimés de Di-Antalvic et de me faire mettre sous perfusion pour prévenir toute déshydratation puisque je ne pouvais pas boire d'eau, consigne immuable que les urgentistes appliquent avant le diagnostic définitif.
L'aventure continuait…
Je fus assez rapidement, une demi-heure plus tard, pris en charge par deux ambulanciers, apparemment habitués des lieux puisqu'ils racontaient les dernières anecdotes du jour aux infirmières. Ces dernières en semblaient friandes et elles étaient toute ouïe en les écoutant. Ce que je compris aisément lorsque l'une de ces histoires d'ambulanciers capta mon attention en me faisant oublier quelques instants, la douleur qui s'était, fort heureusement déjà rendue plus discrète grâce au sédatif. Il s'agissait d'une intervention des pompiers chez un jeune homme de vingt-cinq ans. Souffrant d'un mal de tête très aigu, accompagné de vertiges et de troubles de la parole. L'équipe des premiers secours arrivant sur place, l'homme leur dit qu'il allait mieux, que son mal de tête s'était quelque peu estompé et qu'il parlait normalement. Apparemment heureux d'éviter un voyage de plus à l'hôpital, le chef de la brigade, se contenta de cet auto-verdict et classa l'intervention sans suite. Grave erreur ! Ne parvenant à le joindre par téléphone, sa petite amie, qui avait les clés de chez lui, s'y rendit le lendemain matin et le découvrit allongé au sol… très froid et même très mort ! Une enquête est ouverte…
Désolé que ce genre d'histoire puisse arriver et même si je savais déjà que mon cas était de toute façon bénin ; de l'entendre avait conforté ma capacité naturelle à relativiser toutes les situations. Cela me confirmait aussi ce que j'avais déjà plusieurs fois entendu, les équipes de pompiers, SAMU, ambulanciers et autres services d'interventions sanitaires, ne se portent pas souvent de jugements mutuels très flatteurs.
Arrivant au service des urgences de l'hôpital Saint-Antoine, je constatais aussitôt qu'il semblait moins débordé que celui de Tenon. Les ambulanciers purent rapidement exposer mon cas à l'accueil et me faire enregistrer. Je fus de suite pris en charge par un infirmier un peu speed mais à première vue efficace puisqu'ayant écouté ma version de ce qu'il découvrait en parcourant mon dossier il fit une sorte de pré-diagnostic en regardant mon bras et en déclarant que c'était un cas "très technique". Il s'absenta trois minutes et réapparu, accompagné d'une jeune et charmante orthopédiste qui, elle aussi, découvrait ce type de luxation s'en pour autant s'en affoler ! Elle sortait d'une autre urgence sûrement assez technique elle aussi puisque je l'entendis dire que la femme passée sous le bus s'en sortirait !!! Finalement j'adore les épaules déboîtées… c'est tellement anodin… même lorsqu'elles sont atypiques.
Je me retrouvais en quelques secondes dans un local d'intervention du service et elle m'expliqua fort calmement qu'il était inutile de refaire des radios, que j'étais luxé depuis plus de trois heures et qu'il fallait maintenant intervenir rapidement pour tout remettre en ordre. Comprenant ce que cela signifiait : en gros que j'allais déguster un peu plus dans peu de temps, je tentais de garder une mine enjouée et rassurée… ce que je parvins à faire d'autant plus facilement quand elle me dit que j'allais respirer un gaz légèrement euphorisant pour endormir un peu la douleur. Délicatement, un interne et l'infirmier me firent passer du lit à un tabouret bien moins confortable car je n'avais plus aucun appui pour mon bras fou. Je le tenais tant bien que mal avec la main droite et serrais les dents. A peine assis, l'interne me plaquait sur le visage un masque recouvrant bouche et nez en me demandant d'inspirer bien fort… ce que je fis volontiers. A cet instant, l'ortho me dit que ce gaz peut entraîner le rire. Très sensible à tout ce qui produit des effets inhabituels sur l'organisme, ce fût quasiment immédiat, je me mis à pouffer bêtement accompagné par l'infirmier speed qui riait en disant qu'il ne devrait y avoir que des patients qui réagissent comme ça. Saisissant ce moment où elle devait me trouver assez détendu elle tenta une action ferme mais non brutale ; faire descendre mon bras… il descendit certes de quelques centimètres mais en contrepartie je fis, sous la douleur un bond involontaire et me retrouvais debout puis de nouveau assis, essoufflé de surprise ! Surpris, tant par cette vive douleur que par sa brièveté. En effet, dès que mon bras ne bougeait plus le mal semblait s'envoler. Elle me dit que c'était très bien, que nous avions fait un premier pas positif et que pour continuer encore plus sereinement la morphine serait notre alliée. Sur ces mots, l'interne me raccorda rapidement une seringue de liquide magique à l'aiguille de perfusion déjà bien au chaud dans mon bras. L'effet fût quasi-immédiat et renforcé par une nouvelle inspiration du gaz hilarant. Croyez-moi si vous voulez mais je ne pus réprimer un fou rire ponctué de "arrrggghhh !!! ça fait maaaaallll !!!" Elle agissait pourtant très doucement en m'expliquant qu'elle n'aimait pas le style "tirer un grand coup" qui ne réussissait pas à chaque fois et qui faisait encore plus mal. Pas forcément rassuré, je tentais de me persuader qu'elle avait forcément raison. L'infirmier qui m'avait entouré le torse d'un drap torsadé en lanière pour limiter mes mouvements ainsi que l'interne qui m'appuyait sur les jambes pour m'empêcher de me lever, ont du se rendre compte que même si j'approuvais intellectuellement sa technique, mon corps n'était pas forcément de cet avis. Je compris pourtant que c'était logique puisqu'en déplaçant précautionneusement mon membre en avant, en arrière, en haut, en bas etc… elle tentait de retrouver le chemin que ma tête d'humérus avait emprunté pour se perdre entre la glène (cavité osseuse où toute épaule normale se doit de demeurer…) et les hautes côtes. Je mettais pourtant beaucoup de volonté à l'aider et parvenait à ne pratiquement plus bouger pour ne pas lui compliquer la tâche et en finir une bonne fois pour toute… en vain ! Au bout d'une dizaine de minutes ou peut-être moins mais j'ai eu l'impression que cela avait duré toute la nuit, elle m'annonça que j'étais malgré moi trop tendu et que l'anesthésie générale restait la meilleure alternative ! Voyant mon sourire non feint, elle comprit que cela ne me posait aucun problème. Je dois même reconnaître que j'adore me faire endormir… et sans parler du fait qu'on allait pouvoir me "bricoler" comme il faut sans souffrance aucune ! Ouf ! Heureusement que je n'ai pas vécu avant l'invention de l'anesthésie. Cela dit, celle-ci a du être mise au point vers la moitié du XIX° siècle bien avant les rollers, donc… et tant mieux d'ailleurs, vous imaginez les rando sur des pavés !? Putain ! ça fait quand même un peu délirer ces substances qu'ils m'ont injectées et fait respirer !!!
Direction le bloc, en état second, donc, mais en conservant quelques pensées sensées… c'est d'ailleurs dans l'ascenseur que je suis souvenu que j'avais un ami d'enfance, devenu anesthésiste et qui œuvrait dans cet hôpital. Interrogeant les deux infirmières qui m'entouraient, l'une d'elle me dit qu'elle connaissait effectivement Marc B. mais qu'il était chef du service anesthésie à la chirurgie digestive. Bon, cela me ferait très plaisir de le revoir mais je n'allais pas feindre une affection stomacale rien que pour cela. Et puis je me dis, à raison, qu'il ne devait pas être trop souvent là à trois heures du mat' !
Sagement, je décidais de l'appeler au matin. J'aurais le temps puisqu'il était maintenant certain que j'allais finit la nuit hors de chez moi et passer une bonne partie du jour qui s'annonçait à Saint-Antoine.
Je vous épargnerais la fin de la nuit puisque, et s'il y en a qui en doutent encore, je les implore de me croire : dans le cas d'une anesthésie générale et une fois que l'on se sent "partir"… et bien c'est comme un coma, on ne se souvient absolument plus de rien…mais alors vraiment de rien, aucun son, odeur, douleur, couleur ou goût. Les facultés des cinq sens sont totalement annihilées. Maintenant je ne sais pas s'il en est de même pour ceux qui possèdent un sixième sens et si celui-ci est également hors-service mais je pense que oui. Tiens, il faudra que j'en parle à mon pote Marc, demain…
A mon réveil, l'orthopédiste était là et me rassura : "Tout est en ordre, cela n'a pas été très facile et nous a pris une demi-heure, c'était une très "belle" luxation mais il ne devrait pas y avoir de complication, je passe vous voir en chambre, tout à l'heure." Je fais vraiment confiance à la médecine… surtout quand tout se passe bien !
En brève conclusion, je me contenterais de remercier une fois de plus tous ceux qui m'ont entouré de près ou de loin en cette mémorable aventure dont
- Christelle (Lafilledavril) qui, en bonne organisatrice, s'est inquiétée de mon sort dès le lendemain.
Marc (mon ami anesthésiste) qui a pu me prêter des chaussures et des vêtements pour sortir de l'hôpital sans trop me faire remarquer.
Denis (Freckles) qui serait venu me chercher en voiture s'il n'était pas tombé en panne en sortant de son garage, mais je sais que dans une situation encore plus urgente il aurait fait le maximum pour me secourir.
et Virginie (Tchatchatcha) qui est, à la place de Denis, venue me chercher (sans tomber en panne puisqu'elle était à pied !), m'a offert un café pour écouter patiemment mon histoire et a même porté mes rollers jusqu'à ma voiture.
Mais surtout de rappeler à certains qui comme moi – quoique je le suis beaucoup moins maintenant ! - pensent être relativement à l'aise sur leur roulettes mais n'ont jamais été confrontés à une situation délicate nécessitant une décision salvatrice avant le point de non-retour.
Si parmi ceux qui auront parcouru mon récit; il y a des patineurs, pompiers, ambulanciers, infirmiers et médecins qui auraient des remarques ou précisions à apporter, celles-ci seront les bienvenues.
bruno (erutneva)
SergeR
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condoléances ! ... et palme du post le plus log de REL (a vérifier tout de même). Remets toi bien
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"qui ne pète ni ne rote un jour explose" Rabelais
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Bonne convalécance !
Et décidement, on va dégouter le personnel de Tenon du roller...
Jeudi soir on est arrivé à 3 (dont 2 en camion de pompier) aux urgences suite à une belle gamelle collective à Davout (entrainement vitesse). Enfin, rien d'aussi "atypique" pour nous: pizzas et contusions
Le plus marrant, c'est qu'un jeune infirmier ou médecin (je ne connais pas sa fonction) est venu nous voir en salle d'attente pour discuter des 24h du Mans
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Les randos de RSI sont décidément pour les warriors, même quand on y participe pas...
Edit : coutumière des réceptions plus ou moins bien maîtrisées et du kiné. qui vient ensuite, mon épaule gauche compâtit.
Edit : coutumière des réceptions plus ou moins bien maîtrisées et du kiné. qui vient ensuite, mon épaule gauche compâtit.
Modifié en dernier par Pada.c le 09 juin 2008 16:47, modifié 1 fois.
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whouahouuuuuuuuuuuuuuuuu!!!
une luxation comme ça ce doit être fantastique... j'ai pas vu la radio, mais il semble que ce fut spectacle pour les orthopédistes et urgentistes.
Bravo pour le récit aussi précis et bien documenté que captivant.
et merci pour la leçon de l'histoire.
Bonne convalescence au blessé, une épaule c'est long, très long à se remetre et cela necessite toute ton attention. bon courage le temps de l'immobilisation et ensuite pour la kiné rééducatrice
une luxation comme ça ce doit être fantastique... j'ai pas vu la radio, mais il semble que ce fut spectacle pour les orthopédistes et urgentistes.
Bravo pour le récit aussi précis et bien documenté que captivant.
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Bonne convalescence au blessé, une épaule c'est long, très long à se remetre et cela necessite toute ton attention. bon courage le temps de l'immobilisation et ensuite pour la kiné rééducatrice

Carpe ridiem, l'usure de ta roue est ta force, Dunlop rime avec sale hop 

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le puc qui chute ? des noms !arofarn a écrit :Bonne convalécance !
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ce n'est pas moi qui est chuté mais un copain du site OVSquicky a écrit :impressionnant comme recit
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et félicitation pour ce récit à la lecture claire et entrainante, avec une pointe d’humour !

C’est décrit avec un tel réalisme que cela rappel certaines expériences personnelles

Modifié en dernier par Titi95 le 12 juin 2008 14:39, modifié 1 fois.
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Pierrick, il ne faut pas essayer de rattraper le road-runner du PUC alias Go.arofarn a écrit :Et décidement, on va dégouter le personnel de Tenon du roller...
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Prompt rétablissement à Serge.
Anciennement HugoDélire !
Qui est Hot Stuff ?
http://www.classicmedia.tv/harvey/chara ... stuff.html
http://en.wikipedia.org/wiki/Hot_Stuff_the_Little_Devil
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- Alf 15
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- Localisation : Jurassic park
Oulalalalalla cela ne donne pas envie de chute !
En me balladant sur le net j'ai trouver quelque videos de chute je vous les mets
http://www.nothingtoxic.com/media/12015 ... c_Accident
ou
http://www.nothingtoxic.com/media/11754 ... from_Death
ou http://www.nothingtoxic.com/media/11269 ... Blade_Jump

En me balladant sur le net j'ai trouver quelque videos de chute je vous les mets
http://www.nothingtoxic.com/media/12015 ... c_Accident
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http://www.nothingtoxic.com/media/11754 ... from_Death
ou http://www.nothingtoxic.com/media/11269 ... Blade_Jump
- sebela
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- Enregistré le : 29 août 2006 12:22
bien le récit avec une pointe d'humour qui m'a bien plu. Ceci dit, heureusement que tu n'as pas été obligé de l'écrire ce récit car avec le bras en l'air, c'est pas facile d'écrire la feuille collée au plafond.
Bon rétablissement à ce"lui qui est tombé, quoique à ce jour et à cette heure, çà doit être fini maintenant.
Ca fait quand même long à lire t'aurais pu faire un résumé
Bon rétablissement à ce"lui qui est tombé, quoique à ce jour et à cette heure, çà doit être fini maintenant.
Ca fait quand même long à lire t'aurais pu faire un résumé

Y faudrait un distributeur d'apéros dans le mur pour quand ça ferme, pareil que les banques.
- Appache-Zwoofff
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- Enregistré le : 02 févr. 2005 14:11
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Oui joli récit. Ce Bruno, il est écrivain?
Son récit pourrait facilement rejoindre ce post chutes qui me rappelle une certaine scène de l'Arme fatale
Son récit pourrait facilement rejoindre ce post chutes qui me rappelle une certaine scène de l'Arme fatale