Bonjour,
Tout d’abords, ce Grisy-Suisnes – Deauville fut mon premier raid, il s’agissait pour moi de savoir ce que j’étais capable de faire par jour, savoir ce que mes muscles pouvaient supporter sur plusieurs jours, savoir si mes pieds n’allaient pas se transformer en une grosse ampoule
et enfin tester mon matériel (le jogger, les rollers et la charge).
Avant de partir, j’ai tracé mon parcours sur google map et je me suis aidé de google earth pour repérer les pistes cyclables en région parisienne.
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Mon équipement :
* Un jogger acheté sur ebay : Grosse poussette trois roues avec un frein à l’avant.
J’ai adapté deux freins sur les roues arrières, un compteur de vélo, une gourde vélo. J’ai également adapté deux lampes à l’avant, une lampe fixe à l’arrière et une lampe clignotante à l’arrière gauche.
J'ai aussi fixé un retro de moto, accéssoire ABSOLUMENT indispensable pour se sentir en sécurité.
Je roulais avec un gilet fluo, mon casque et mes rollers nine 100
* Une pompe à vélo
* De l’huile en bombe pour les rollers
* Une tente décathlon 1 place ½ qui se déplie toute seule
* Un tapis de sol, un duvet
* Une popote de camping, un réchaud, un briquet
* Une boite de ravioli, des barres vitaminées. (je n’avais pas l’intention de me faire à bouffer)
* Des fringues, lunettes de vue et de soleil et de quoi se laver
* Un nécessaire pour les ampoules.
* Un GPS etrex vista avec les plusieurs piles 1,5V, un baladeur MP3 (autonomie 40 heures)
* Cartes IGN top 100 (7 et
* De l’eau
Départ prévu le lundi 7 mais reporté le mardi pour cause de mauvais temps.
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1er jour , je décolle mardi 8 vers 9h00 avec pour objectif de rejoindre Versailles soit 55 km selon mappy. Je me dis…petite étape pour mon premier jour
Ma première erreur… faire confiance à mon GPS. En effet, le tracé était bien enregistré dans mon GPS mais j’ai fait la bêtise de le mettre en mode cycliste. Donc ce c… de GPS m’a fait visité la région parisienne avant que je m’aperçoive du problème. On voit bien le « petit » crochet de 15 km en plus sur ma trace.
Je ne pensais pas que le sud de la RP était aussi vallonné ! J’arrive au camping de Versailles vers 18h00 après 71 km de rollers en ville. 22 euros la nuit !! 17 euros le repas, 10 euros de petit dèj bref le prix d’un petit hôtel pour un camping d’un standing assez moyen.
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2ème jour, je décolle sensiblement à la même heure que la veille. Je passe devant le château vers 9h30 pour rejoindre la D307 à la sortie de Versailles direction Maule. J’éprouve une certaine difficulté à choper cette départementale (cf ma trace) sans emprunter la 4 voies. Je galère un peu dans la zone hôtelière mais j’y arrive. Cette départementale est une 4 voies très fréquentée mais équipée d’une belle piste cyclable sur toute sa partie 4 voies donc pas de problème de sécurité. Là, c’est le pied !! ça avance bien ! il fait beau ! j’écoute mon mp3 à fond ! le bonheur !
Une fois la piste cyclable terminée, la circulation se fait moins dense et la cohabitation avec les voitures/camions est bonne.
Les choses se compliquent après Maule, le vent se lève et je me dis que partir vers l’ouest n’est pas forcément une bonne idée pour un premier raid si on ne veut pas se prendre le vent de face.
Je fais une pause de 2 heures dans un petit resto sympa et je repars. Toujours ce satané vent et pas mal de dénivelé. Je suis contraint de retirer à plusieurs reprises mes rollers et monter à pieds.
Vers 17h, je me mets à chercher une endroit où dormir. Je suis ouvert à tout ! camping, hôtel, gite, chambre d’hôtes mais rien ! le désert rural !!
Les choses empirent, je n’ai plus d’eau, je traverse des hameaux sans vie, personne… à croire que tout le monde est en vacances…
A 19h00 je suis toujours sur mes rollers à chercher un hôtel (j’ai fait une croix sur les campings dans ce coin…). Je me fais attaquer par des taons attirés par la sueur (et l’odeur ??) dans une montée… C’est l’enfer…
je n’’avance pas, je lutte contre ces cochonneries, j’ai soif et toujours ce satané vent !!
J’arrive enfin à me ravitailler en eau grâce à un habitant très sympa avec qui je discute 10 minutes. Il m’indique à quelques kilomètres un petit hôtel (ouf !!).
Je pose mes rollers à 20H après 85 km dans ce petit hôtel de village (Le Cormier). 50 euros la nuit avec repas et petit déj.
Je reste une bonne heure sous la douche, je mange et je m’écroule de sommeil.
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3ème jour, normalement le plus fun car je dois emprunter la longue piste cyclable Evreux – Le Bec-Hellouin (41 km).
Je décolle vers 8H00, 30 secondes après avoir enfilé mes rollers, je me plante de direction (cf ma trace) , je prends une petite route communale en très mauvais état. Et hop !! 5 km de rab…
L’arrivée sur Évreux sonne déjà comme une demie victoire ! je trouve facilement la piste cyclable (nord ouest de Évreux près de golf)
Le début de la piste est un peu décevante car humide et en légère montée. J’en demande beaucoup mais après la journée de la veille, la fatigue commence à attaquer les muscles et le moral.
La piste devient plane, le vent de la veille est tombé, j’allume les boosters ! GENIAL !
A mi chemin de la piste , vers 13h, je fais la pause repas à Le Neubourg dans un petit bistrot. J’en profite pour me rendre à l’office du touriste pour ne pas rééditer la galère de la veille et repérer les campings de la région.
Je repars sous la pluie et le vent se lève. Je trace vers le nord alors que le vent est de sud-ouest donc il ne me gène pas. Il pleut de plus en plus fort ! C’est génial !
je suis une fusée tout seul sur cette piste trempée. Mes rollers accrochent bien et mon jogger est un gros facteur de stabilité. A noter que je n’ai pas une seule fois freiné avec mes rollers mais toujours avec le jogger. De toute façon, vue le poids du matériel, mon pauvre frein de roller ne sert à rien.
Il n’a pas cessé de pleuvoir tout l’A-M, pas du petit crachin Breton mais de la bonne grosse pluie continue. Mes rollers sont comme des bottes en caoutchouc remplies d’eau. Arrivé à Le Bec-Hellouin , je suis trempé mais j’ai la pêche. Le contenu de mon jogger est bien au sec, j’ai donc l’assurance de me sécher au camping.
4km après le Bec-Hellouin, j’arrive à Pont-Authou. Une charmante jeune femme m’indique le chemin vers le camping.
Elle (abritée) > C’est par là…
Elle > mais… ça monte…
Moi (sous la pluie) > ça monte comment ?
Elle (avec un petit sourire) > ça monte beaucoup…
Moi > et ça monte longtemps ??
Elle > Heu…. Ben oui… ça monte longtemps…
Bon… je n’ai pas le choix et puis le camping n’est pas si loin….
Ok… elle ne blaguait pas… la montée est interminable. Toujours sous une pluie battante, je fais 60 coups de patins…je fais une pause… je fais 60 coups de patins…je fais une pause… etc…
J’arrive enfin en haut sur la D137, il pleut de moins en moins… Je plante ma tente à Saint-Georges-Du-Vièvre après 81 km de rollers dans un petit camping municipal (4 euros la nuit). J’achète 2/3 fruits et je me fais mes raviolis (histoire d’utiliser tout mon matériel de camping)
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4ème et dernier jour. Le soleil est revenu mais les chaussons sont toujours très humides. Nous sommes vendredi 11 juillet, c’est le W-E du 14 juillet et W-E des grands départs en vacances. La circulation est dense mais tout se passe bien.
44 km avant Deauville ça sent la mer, les touristes sont de plus en plus présents dans les villages. C’est très agréable.
Mon père est en route pour me rapatrier sur Paris. Lui se prend tous les bouchons ! Merci à lui car j’aurais sans doute galéré dans le train avec tout le matériel
J’arrive à Deauville avec un large sourire vers 12h00 en même temps que mon père parti à 7h30 de Paris.
VICTOIRE !!!
Après 2/3 photos de moi avec une inscription Deauville en arrière plan, nous nous offrons un bon moules frites, une bonne bière et retour vers la Capitale.
Je suis très heureux de l’avoir fait !. Je n’ai rencontré que très peu de routes à gros gratons et la cohabitation avec les voitures/camions a toujours été très bonne.
je pense déjà au prochain raid… Un Grisy-Suisnes - Neuchâtel (suisse) ???
