Je m'excuse par avance de la longueur du récit, mais en mettre un max par écrit me permet de pas mal extérioriser


La 1ere partie concerne la logistique, si vous voulez faire plus court vous pouvez direct sauter au début de course quelques paragraphes en dessous

Bonne lecture, et à bientôt

Ok, maintenant que je suis un peu posé, comme promis je vais vous faire le récit de mes 24h.

2018 sera une année un peu particulière, à bien des égards...le forfait de Pascal qui m'a bien marqué


Bref, on commence par la logistique !
Jeudi après midi :
Début jeudi après midi en allant récupérer le matériel de cuisson, ensuite j’enchaine avec les courses faites chez promocash par moi même, on s’embête pas, on reprend le ticket de l’année dernière et on reprend à l’identique, le désistement de notre intendant ne me laisse pas le choix, je joue la sécurité ! Le temps de rentrer, on met tout au frais, je prépare dans le garage tout ce qui va partir dans le nemo pour le camping. Fin d’après midi, direction v2 avec Chloé et Catherine

A moi maintenant de préparer mes sacs, un sac camping/hôtel et un sac paddock, je checke mes boissons, mes barres énergétiques, mes gels énergétiques (mouais là dessus j’y reviendrais plus tard

Vendredi matin :
Réveil à 7h, p’tit déj rapide, bisous à ma p’tite femme que je reverrais pas avant lundi

8h20 je prends la route, direction Ronchin, j’y arrive pour 9h pour aller récupérer Marc chez Florence, qui fera la route avec moi. Nous décidons de passer par Paris, mauvais choix puisque nous allons nous retrouver dans les bouchons et ralentissements, pour le même temps de trajet mais sans les bouchons l’année prochaine on passera par rouen ! Petite pause à midi pour se restaurer, et nous arrivons au camping vers 14h30-14h45. Après avoir récupéré les accès camping, on file s’installer, mais pas au même emplacement que l’année dernière, à un emplacement plus éloigné de l’entrée du circuit, les emplacements près de l’entrée doivent être libérés dimanche soir…
Vendredi après midi :
Installation du campement, avec l’aide de Roland (et de son fils) venu directement de Belgique en roller en 4 jours



Début de soirée, le minibus arrive, Antoine nous dépose Lucas et Chloé et reprend Roland et Marc pour les déposer à l'hôtel, d’autres arrivent par leurs propres moyens (train ou voiture) au fil de la soirée, et vers 23h/0h tout le monde est là (Aurélien, Florent, Aline (Brine Aluynooghe), Justine et Enora) ! Ne me reste plus qu’à leur souhaiter bonne nuit et me diriger vers l’hôtel pour une (petite) nuit de repos bien méritée !
Samedi matin :
Lever 6h45, p’tit déj avec les membres de l’équipe présents à l’hôtel, je file au camping reprendre du service ! Mise à contribution de toutes les bonnes volontés pour terminer de préparer la bouffe du week end, Antoine récupère Giovanni à la gare, tout en déposant le reste de l’équipe au circuit.
L’heure de la parade approche, on boucle les derniers préparatifs, on prépare le matos à emporter et on envoie les équipes à la parade, les solos David Antoine et Nicolas commencent à ramener le matériel vers le circuit, ainsi dès l’ouverture des box on envoie les équipes installer le camp aux paddocks.
Bon, voilà, les solos vont pouvoir se poser un peu maintenant avant le début de la course. Durant ce temps les 2 capitaines d'équipe envoient leurs meilleures recrues au casse pipe (les qualifs quoi


L’heure du départ approche, chacun se prépare, les solos s’habillent et chaussent (rassurez vous on n’était pas à poil, j’aurais du dire les solos se changent


16h : Nous voilà sur la piste, prêts au départ, prêts à en découdre avec la chaleur folle (plus de 45° relevés sur la piste) et avec cette montée du dunlop qui nous observe de loin et attend patiemment qu’on vienne la défier, sûre de sa force et des épreuves auxquelles elle compte nous confronter tout au long de ce week end. Je décide de faire un tour rapide auprès des solos que je connais déjà, afin de les saluer, je croise notamment Sanglier Soixante-seize, Jean Claude, Christophe, le papa de Vincent Vdb, on se tape dans les mains, on s’encourage, je reviens vers Nicolas et Antoine pour un dernier check, on y est les gars !

Et la voilà enfin cette sirène, libératrice et oppressante à la fois, le départ est donné !! J’essaie de voir vite fait ce que donne le départ des équipes, ça part vite, très vite !! Ca commence à bouger chez les solos, on sait que notre départ à nous ne va plus tarder, pour un peu on en entendrait presque certains piaffer d’impatience !
CA Y EST, les solos sont lâchés !!! Les plus compétiteurs se lancent rapidement sur la piste, nous de notre côté prenons un départ plus relâché, on avance devant les stands à un train ni trop lent ni trop rapide, histoire de savourer à notre manière ce moment magique du départ, et tentant de repérer dans la foule les membres de nos équipes (d’ailleurs félicitations les gars, vous criez fort, on vous vus et entendus

Très rapidement, des trains se forment, j’en emboîte un avec Antoine et Nicolas, non sans avoir prévu de déclencher le chrono dès notre passage sur la ligne de départ sous l’arche afin de surveiller nos temps de passage. La chaleur est déjà accablante, on est quasiment dans les heures les plus chaudes de la journée, l’organisation va relever 45° sur la piste, je n’ai pas souvenir d’une telle chaleur lors de l’édition 2015 qui avait pourtant été bien chaude elle aussi

Les tours s'enchaînent pour moi jusqu’à 18h40, sous la chaleur écrasante, je prends régulièrement de la boisson isotonique, qui se réchauffe malheureusement rapidement avec la température ambiante


Le 14eme tour s’accélère un peu, rien de bien méchant, et pourtant c’est ce moment que choisit une vieille connaissance de l’année dernière pour se rappeler à mon bon souvenir...le quadriceps de ma jambe gauche a décidé de jouer les troubles fêtes, et s’amuse à me signaler douloureusement sa présence un peu au dessus de la rotule...je n’en suis qu’à moitié étonné, presque pas de préparation physique cette année hormis les rfn de l’asso sur Lille et les 100 bornes de la trans’oise, c’était certain que mon corps allait me le faire payer d’une manière ou d’une autre...il est rancunier le bougre


Pour couronner le tout, alors que je bouclais le 18eme tour, mon genou gauche m’alerte violemment ! Houston on a un problème !! Et merde, atterrissage d'urgence, le genou hyper douloureux, heureusement Justine est là au bord la piste pour m’aider à rejoindre le box


Un peu requinqué je décide donc de rechausser et de retourner rouler...il est presque 23h, j’ai perdu plus de 3h de course au total !! Un coup d’oeil au classement me permet de me rendre compte que Nicolas a + 10 tours sur moi, et Antoine +15...ok bon on va voir ce qu’on peut faire, me voilà reparti sous la fraîcheur de la nuit, propice à économiser un peu les organismes. Rebelote, je prends un train de solo, le rythme est entre 11 et 12 minutes, ça me va très bien !! Je roulerais donc en bande organisée jusque 1h du matin, mon genou me fichant un peu la paix, et se réveillant au 30eme tour...Re-passage par la case kiné, y’a un peu de monde, je ne peux repartir qu'après 1h20 de pause...long...trop long...Il est 2h du matin, les sensations se sont encore améliorées, la jauge de moral oscille entre orange et jaune, c’est bien faut arriver à la ramener dans le vert...31eme tour je repars, là encore je prends le train de nuit dans lequel je vais retrouver Antoine et faire la connaissance de Bruce (YADPS) entre autres (ainsi que du p’tit japonais avec qui j’ai roulé un bon bout de temps, faut que je retrouve son numéro de dossard ! C’est un p’tit pimousse ce gars, petit mais costaud


Je reprends la route au bout d’1h de pause, et attrape au vol le train de nuit (merci aux coachs des solos de m’avoir indiqué leurs temps de passage



Gonflé à bloc je me décide à prendre mon destin en mains, il me reste 6 h de course, maintenant plus question de pauses, il faut y aller, j’en suis à 57 tours à 6h de la fin, je sais que je peux aller chercher ma médaille de bronze à 76 tours mini, c’est à dire battre mon record perso de l’année dernière.
Retour sur la piste, gonflé d’énergie, je décide prendre un max de relais jusqu’à la fin, je n’ai pas osé le faire avant trop souvent par manque d’expérience dans ce domaine, mais les gars avec qui j’ai roulé méritent aussi que je m’investisse pour les remercier d’avoir mené depuis le début !
Je me rappelle avoir pu pas mal échangé avec Bruce (YADPS), qui a su m’aider à régler mon rythme (ben oui trop plein d‘énergie à ce moment là, on a tendance à s’emballer



L’aventure se poursuit, le rythme se maintient sous les 12mins jusque midi, il va ensuite commencer à se réduire progressivement, la chaleur s’est réinstallée et les organismes sont bien fatigués maintenant. Je ferais juste 2 passages éclairs au box pour remplir mes gourdes, n’ayant pas de moyens de communiquer avec nos équipiers pour qu’ils me les préparent (Note pour l’année prochaine Catherine si t’es partante je cherche toujours une nounou Solo


Vincent roule aussi avec nous, je suis content d’être là à rouler avec les amis et d’autres solos, content de ces rencontres et de recroiser au fil des heures les amis des années précédentes, je pense notamment à Sanglier Soixante-seize, Jean Claude Pinaud, Anaëlle Sanson, Christophe…
Je repense à mes équipiers prestige et endurance, à Clemence que j’avais croisé en larmes quand les secours lui avaient interdit de reprendre la course suite à sa chute , heureusement après radio elle a pu reprendre sa place comme une guerrière !! A Aurélien et Aline (Brine Aluynooghe), qui roulaient ensemble et ont été victimes d’une chute quand 2 patineurs sont venus leur couper la trajectoire et taper les patins (je suis déçu par le manque de réactivité des secours, plus de 30 mins si je me souviens bien avant que les secours n’arrivent, heureusement que Ludovic Dumouchel était là, grand merci à lui !!)
Mes pensées s’égarent et le soleil tape, dur, rude et impitoyable, il nous nargue depuis là haut, sûr de sa force tranquille et attendant patiemment une défaillance de notre part. Il n’en sera pas question, nous avons nos armes pour lutter, et nous luttons, à coups de volonté et de bouteilles de cristaline

Ca sent la fin on sera bientôt dans la dernière heure, mais comme il est dit que rien n’est jamais facile (sinon comme je le dis, c’est pas marrant hein


L’esprit embrumé un peu hagard je ressens le besoin de faire le point sur mon nombre de tours, je pense avoir atteint mon objectif N°3, mais je dois m’en assurer, j’interpelle un des équipiers afin qu’on m’informe sur mes tours, ...on m’annonce 83 tours, l’objectif N°3 de dépasser mes 76 tours de l’année dernière est atteint ! il ne reste plus que quelques dizaines de minutes de course, le rythme a encore baissé, logiquement, je m’essaie à pas mal de calculs dans ma tête, si je veux passer à +10 par rapport à l’année dernière, je vais devoir accélérer pour pouvoir boucler un tour avant le tour complet de l’horloge, Bruce m’informe qu’il commence à baisser de rythme mais qu’il est content car son objectif à lui est réalisé, on n’est plus beaucoup dans le train, et je lui fais part de mon désir d’aller chercher le tour qui me manquerait pour atteindre un +10...Vas y fais toi plaisir et va les chercher me dit il, je décide alors d’aller voir au fond de mes réserves s’il me reste encore quelque chose à donner...bon les réserves ont bien diminué, mais ça devrait tenir, je décide d’appuyer un peu sur l’accélérateur et démarre dans la côte du dunlop ( avec le recul je me demande bien ce qu’il m’a pris de démarrer là

Je continue à puiser dans les dernières réserves, je dois boucler ce tour avant l’entame de la dernière demi heure, ainsi je pourrais faire un peu relâche au tour suivant et m’arrêter en haut du dunlop pour le dernier tour, c’est un moment dont je veux profiter...Ravito flotte...oui oui ravito flotte, on sort du dernier virage avant les stands, j’indique mon intention de sortir prendre de l’eau et me relève, je me retourner et identifie la présence derrière moi, c’était le p’tit japonais !! Un p’tit pimousse je vous dis ce gars

Cet effort a mis mon corps en surchauffe, heureusement que j’ai pris 2 bouteilles d’un coup au ravito, je m’asperge encore et encore, je bois, je bois, je m’asperge encore ...l’avant dernier tour ne ressemblera qu'à ça, encore plus que sur les tours précédents


Le dunlop se profile une dernière fois devant moi, la dernière montée, je suis vidé mais heureux, j’arrive en haut et m’arrête auprès des autres solos. Nicolas va me rejoindre, puis Antoine, c’est au tour de bruce d’arriver, Chloé est là aussi, Marc, Christophe, Jean Claude, Vincent...j’en oublie certainement, la chaleur m’a trop matraqué le cerveau, qu’ils m'excusent par avance ! Je retombe sur mon p’tit pote asiatique, il me fait comprendre qu’il veut faire une photo, ah ben oui, carrément, une photo tout sourire bras dessus bras dessous, j’espère qu’il gardera une bonne image de son aventure au mans

Les dernières minutes s’égrènent, on voit passer les premiers, on crie on les encourage, les 24h sont bientôt écoulées, on démarre tranquillement la descente, je tiens à terminer avec mes équipiers mais aussi avec Bruce avec qui j’aurais roulé plus de la moitié de ces 24h, un bon état d’esprit et toujours la vanne prête à dégainer, je suis content de cette rencontre. On descend pépère, on papote, on profite du fait de pouvoir rouler cool et de la magie de ces dernières minutes...j’ai perdu de vue Antoine Chloé Marc et Nicolas, pas de soucis je vais les retrouver à l’entrée de la ligne droite des stands, ils m’attendaient, désolé pour le retard les gars


On tombe dans les bras les uns des autres, on se checke, je croise Christophe Audoire qui au vu de mon t-shirt me dit “Tu l’auras bien mérité ta bière”, ça c’est sûr

Coup d’oeil au classement ensuite et légère déception, alors que je m’attendais à avoir réalisé 86 tours et avoir atteint mon +10, je constate que je n’ai effectué que 83 tours...l’information qu’on m’avait donné auparavant sur mon nombre de tours était erronée, pas bien grave au final, j’ai quand même battu mon record perso, je suis quand même content !
La course est terminée, je vais une dernière fois embrasser les copains solos que je croise, on se dit à bientôt (6h de paris c’est sûr), on récupère notre médaille, il faut déjà penser maintenant à ranger le matos et tout ramener au camping.
L'aventure de cette année est déjà terminée, oui c’est vrai, mais celle de l’année prochaine vient déjà de commencer.
Je vais essayer de ne pas la faire façon remise des prix aux oscars, mais je souhaiterais remercier tous ceux qui m’ont ou nous ont soutenu tout au long ce week end de folie :
Catherine, mon épouse, qui me supporte (dans tous les sens du terme



Toute la famille qui nous ont suivis et encouragés, Chloé, Noah, Marie-christine...etc…
Les amis FB et/ou du roller, je pense notamment à FAnny Cnl et Lud Skyrider, vos messages étaient rafraichissants par ce temps

L’asso Ride On Lille qui a permis une fois de plus à ses adhérents de participer à cette superbe aventure en mettant à notre disposition une logistique et des moyens de transport. Défi pour l’année prochaine, encore plus d’adhérents au Mans ?
Les membres des équipes prestige et endurance :
Pour l’équipe endurance, Marc, Florence, Aurélien, Nicolas, Roland et Loïc
Pour l’équipe prestige : Chloé, Justine, enora, aline, Grégoire , Giovanni, Clemence, Loic, Lucas, Florent
Les membres de l’organisation, Christophe, Nathalie, et toute la tribu roller, les photographes, les bénévoles, les secours ainsi que les kinés...et j’en oublie certainement, faut pas m’en tenir rigueur, j’en suis à 6 pages de texte là


Je ne puis qu’espèrer dans les mois à venir d’avoir du temps pour mettre en oeuvre une préparation physique digne ce nom, 2017 et 2018 ayant été marquées par les travaux de rénovation de la maison (sans compter l’incendie de mon ancien logement

Les 1ers mois à venir me demanderont encore pas mal d’énergie sur le plan personnel pour arriver à boucler le gros des travaux encore engagés, à moi ensuite de gérer au mieux et préparer mon corps à cette belle épreuve, et à ce défi qu’à réussi à me lancer Antoine aujourd’hui : Passer ses 103 tours !! J’arrive mec !!!

#ThisGuyNeedsABeer
PS : Si vous avez eu le courage de TOUT lire, félicitations, vous êtes aussi timbrés que moi
