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Posté : 15 sept. 2011 12:19
par sanglier76
Bon courage !!

Posté : 15 sept. 2011 18:05
par kermit37
Je te souhaite le vent dans le dos pour l' aller comme le retour :wink: .
Bon courage

Posté : 15 sept. 2011 19:34
par sanglier76
Kermit c'est beau les reves !!

Posté : 16 sept. 2011 15:06
par sanglier76
Sortie sur les bords de Moselle ce matin, gui-gui a du avoir un léger vent de face à l'aller.
La fraîcheur matinale est de retour et les feuilles commencent doucement à tomber...L'automne approche
Cette apm il pleut, dans quel état va t'il rentrer ??
vivement le récit de sa journée !!

Posté : 17 sept. 2011 21:49
par gui_gui
Dire que ça a été dur, c'est loin de la vérité : ça a été une rude épreuve.
De 02h30 à 20h04, soit 17h34 pour 325,2 km soit 18,51 kmh.
Aller : de 02h30 à 10h40, soit 8h40 pour 162,6 km soit 19,91 kmh
Retour : de 10h40 à 20h04, soit 9h24 pour 162,6 km soit 17,29 kmh

http://www.openrunner.com/index.php?id=1231951

Ce sont des moyennes basses, très basses ! Je n'ai pas été aidé : à aucun moment je n'ai eu de vent favorable. Le vent a toujours été contraire, ou latéral, soufflant à 10 kmh, avec des rafales à 30 kmh environ. J'ai eu tous les grattons possibles et imaginables. J'ai eu la pluie ! Ce n'était pas prévu comme ça ! La pluie ne devait tomber que tard dans la soirée... En fait, elle est tombée vers 14h00, en Allemagne, après Nittel. La piste est devenue mouillée, glissante...
Mais la raison principale de cette faible moyenne, ce n'est pas que la pluie...

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Mon impatience me fait me lever à 1h30 du matin. Je vais sur la terrasse et consulte le thermomètre : 12°C. Je décide de partir en débardeur + short cycliste. Après un petit bol de thé avec quelques céréales, me voilà en route, à 2h30 précises. La fraîcheur n'est pas trop intense, et c'est un vrai plaisir que de traverser Metz désert. La route est sèche, le ciel limpide. La Lune est haute et éclaire bien. Des milliers de lapins fuient devant moi alors que je file sur la piste vers La Maxe, et déjà, un petit vent de face me fait travailler plus pour avancer moins... A Hauconcourt, je débusque un beau renard au bord de l'eau, qui s'enfuit vivement vers les champs. Ma lampe Led est fort utile pour détecter les quelques branches tombées à terre.
La température n'a pas fini de descendre, on avoisine les 9°C vers 4h00 du matin. Comme je suis maintenant chaud, je carbure bien, mais une grosse partie de mon énergie part en chauffage. Je me dis que quand le soleil pointera, tout ira mieux. J'arrive en Allemagne vers 5h30 et il fait encore nuit. Je ne m'arrête pas à Besch pour puiser de l'eau car je vais en avoir assez jusqu'à Temmels.

J'ai embarqué beaucoup de nourriture, surtout des petits pains au lait, mais aussi des macarons à la noix de coco, et quatre petits sandwiches au fromage blanc, jambon et juste un peu de roquefort. Le froid m'ouvre un appétit énorme. Sachant que la température ne sera pas trop élevée, je n'ai aucune raison de trop charger en sel. Par contre je dose la poudre isotonique au maximum afin de bénéficier de son apport énergétique. Au total j'aurai bu 9 litres et perdu 1 kg.

Le ciel blanchit, verdit et jaunit à l'Est, alors que je gravis la grande côte de Palzem, dans les vignes. C'est un beau spectacle. Vers Wormeldange, à 6h30, il fait vraiment très froid, peut-être seulement 7°C. Je m'active pour garder mon corps chaud. Il fait maintenant assez clair pour me passer de lampe. A Temmels, je ne puise qu'un seul litre, et ma réserve totale en eau devrait alors me suffire pour tenir jusqu'à Neumagen.
Wellen : travaux sur voirie : Les Allemands sont à pied d'oeuvre de très bon matin, vers 7h15 : ils sont en train de refaire le revêtement de la route. Comme la piste cyclable longe la route à Wellen, cela pose quelques problèmes de franchissement. Mais finalement, entre barrières de sécurité, circulation alternée et goudron fumant, j'arrive à me faufiler sans problèmes.
Oberbillig, Allemagne, en face de l'embouchure de la Sûre : j'ai droit à ma première apparition de soleil, entre les coteaux de vignes...
Me voici en haut du pont de Konz. Spectacle grandiose de l'embouchure de la Saar sur la Moselle, tout ceci dans des couleurs pastel.
La piste entre Konz et Trier est littéralement défoncée par les racines des arbres. Il y a 1 an, c'était encore acceptable, mais aujourd'hui cela a pris de graves proportions. A mon avis, les pluies abondantes de juillet - août ont ramolli le sol, en même temps qu'elles ont donné beaucoup de vigueur aux arbres, qui entendent bien faire valoir leur droit naturel. Si rien n'est fait d'ici un an, cette piste sera impraticable. La traversée de Trèves est toujours aussi éprouvante, avec cette piste en pavés. Les gens vont au travail, il y a une forte circulation. Le soleil me réchauffe enfin. Passé Kenn, Riol, Detzem, me voici enfin dans Neumagen, ville touristique. Je m'arrête à la superette au carrefour du pont pour y acheter une bouteille de 1,5 litre d'eau. Après mes petits mélanges, je pousse jusqu'à Piesport.
Je m'engage sur le pont (condamné) qui marque le but ultime de mon parcours et pousse sur ma lancée jusqu'à une maison classée historique qui affiche clairement son âge : 1701. Je fais demi-tour, et je sens déjà que je commence à fatiguer. Une certaine douleur se fait sentir au niveau de ma hanche gauche.
Il est donc 10h45 et le vent, qui était jusqu'alors orienté au Nord-Est, a tendance à passer au Sud-Est, restant ainsi défavorable, bien que j'aie fait demi-tour, mais ça, je le savais déjà. Je savais déjà que ça allait se passer comme ça, et pourtant, je ressens un gros coup de fatigue. Fatigue et douleur. au niveau de la hanche gauche/fessier gauche. Pourtant, c'est ma hanche droite qui est handicapée, avec son clou en titane, alors pourquoi cette douleur à gauche ? Eh bien, comme ma jambe droite (opérée) est désormais plus courte que la gauche, c'est cette jambe gauche qui travaille trop, et du coup elle fatigue... De plus, cette grosse rando, que je suis en train de faire, est-ce que ce n'est pas la grosse rando de trop, pour une saison vraiment chargée en ultra-endurance ? Bref, je me pose trop de questions et cela me fatigue encore plus. Je me fixe une cadence régulière, mais basse. Malgré cela, les douleurs s'accentuent. Je suis en plein doute; je me demande si je vais réussir à rentrer. Il me reste quand même plus de 150 km à faire. Voici Trèves, étape importante. J'achète 1,5 litre d'eau et une canette de Red Bull à la station Shell. Je n'aime pas ce truc, mais dans des cas comme ça, il y a raison d'Etat. J'engloutis le Red Bull coupé à 50% d'eau en à peine 3 km. En tout cas ça descend bien, c'est agréable, et il est permis de supposer que ça fasse du bien au moral... c'est au moins ça ! Car en attendant, je rame toujours autant. Je multiplie les pauses de remplissage de bouteille. Une pause en haut du pont de Kontz, une autre à Temmels, évidemment, où je ne puise qu'un demi-litre d'eau avant Besch. Voici Wellen et ses travaux. Puis Nittel. Et là le vent devient fort, le ciel s'assombrit, je reçois une goutte. C'est pas vrai, manquait plus que ça. Il me reste encore 90 km à faire et la pluie se met à tomber. Hé attendez, ce n'est pas ce qui était convenu ! On s'était dit que la pluie tomberait le soir, après 20h00, quand tout serait fini... non ? La piste est maintenant mouillée, je patine comme un canard. Un canard boiteux. Voici Wormeldange, tantôt la pluie se calme, tantôt elle reprend. Ce n'est pas si grave après tout, il reste des portions sèches sous les arbres... La montée de Palzem, en gros gratton des campagnes et mouillée en plus. Suivi d'une super descente, position descendeur, pour une vitesse juste honorable, car je n'ai pas eu la force de lancer au départ. Et puis, c'est trempé. ça gicle derrière mes mollets... Puis Remich, puis Besch, trempé. Je puise 1,5 litre au robinet du cimetière. Je m'assois un moment. La frontière. Apach, puis Sierck-les-Bains. Tiens, ici le sol est plus sec. La pluie se serait-elle arrêtée à nos frontières ? Après Contz-les-Bains, je constate qu'en fait ici aussi il a plu, mais ça a bien séché. Mais cette douleur ne veut pas me lâcher... Mailing, Koenigsmacker. Je m'assois un moment sur une pierre. J'ai des idées noires du style : "arrivé à Thionville, - si j'y arrive - je monte dans un TER direction Metz, tant pis." Et tout d'un coup je décide qu'en fait, non. Il n'y aura plus de pensées négatives, c'est décrété, c'est officiel. Donc là on se lève et on roule, ok ? Fort de cette noble décision, je m'en vais, le coeur léger, et je n'ai plus mal. Ou presque. Ou alors, c'est que je fais comme si...
Yutz, Thionville, Illange. Tout se passe bien, je vais y arriver. Si j'arrive à Richemont, il ne peut plus rien m'arriver. Parce que de Richemont à la maison, il n'y a que 26 km. Et ces 26 km là, je les ai fait...des dizaines, peut-être des centaines de fois. De plus, quand je passerai les deux cheminées bariolées rouge et blanc de l'usine de Richemont, je saurai que j'aurai fait 300 km. Enfin presque. Disons, jusqu'au pont suivant alors. Tope la.
Ainsi donc, les derniers kilomètres défilent dans un climat d'allégresse et de bonheur indescriptibles. Chaque brin d'herbe semblait me dire "ah ben t'es arrivé finalement, c'est pas trop tôt". La Maxe, Metz. Les grandes côtes qui montent vers chez moi, histoire de me finir, comme si je pouvais être plus fini que maintenant, comme si on pouvait re-tuer un mort. Et pour arroser tout ça, l'averse, la vraie, ponctuelle : il est 20h00, il fait presque nuit, et je patine dans la côte. Je ne suis plus qu'à 500 mètres et ça tombe dru. Puis ça s'arrête, comme ça, d'un seul coup. ça y est, je suis arrivé. Comme par hasard ma femme est justement là, en bas de la maison, en train de garer la voiture, et mon fils aîné aussi est là. Ils sont là et moi aussi je suis là, c'est le bonheur.
J'ai vraiment trop forcé, j'en ai bien conscience, et le lendemain, où j'écris ces lignes, j'ai mal aux lombaires, à la hanche, et, curieusement, aux muscles du cou, comme si j'avais porté un sac à dos de 20 kilos pendant toute une journée.
Mais j' y suis arrivé finalement, et vivant. Il va me falloir quelque jours pour que les douleurs s'estompent. Par contre il me faudra beaucoup plus pour être capable à nouveau de patiner comme avant... J'ai gagné un bon repos obligatoire de mes guiboles.
J'en tire quand même une leçon : quand tout a lâché : muscles, tendons, quand le corps n'en peut plus, quand on a franchement abusé et dépassé la dose, il y a le mental. Il reste juste le mental, et c'est ça qui sauve.

P.S. : La petite blague sur le Roquefort, de XSFred, et le "Bon courage", de Sanglier76, ont agi comme des soutiens au moral. (je n'avais pas lu le "bon courage" de Kermit57 avant mon départ : un grand merci en tout cas à vous tous pour ces encouragements).

Posté : 18 sept. 2011 9:04
par jojojo
Chapeau l'artiste pour tes perf sur parcours et tes récits.
Reprends des forces et l'appel des kilométres va se faire resentir très vite.

Posté : 18 sept. 2011 9:47
par Hub
Bravo à toi et repose toi bien. Repose le mental aussi, je crois que ce truc-là peut s'épuiser aussi, plus lentement que le physique mais quand même, ce serait dommage que tu érodes ton feu sacré!

Respect.

Posté : 18 sept. 2011 12:08
par gui_gui
Merci à vous; ça va déjà beaucoup mieux ! Aujourd'hui on reste tranquille...

Posté : 18 sept. 2011 20:35
par sanglier76
Bravo et merci pour ton récit,en plus d'etre super roulleur tu es bon écrivain !
Bon repos,la santé c'est primordial.

Posté : 19 sept. 2011 18:13
par XSFred
sanglier76 a écrit :Bravo et merci pour ton récit,en plus d'etre super roulleur tu es bon écrivain !
Bon repos,la santé c'est primordial.
+1 !
Je retiens l'épisode qui commence par s'asseoir sur une pierre our faire le point : je suis prêt à croire que c'es un geste très ancien.

Posté : 24 sept. 2011 20:13
par gui_gui
Après la grosse rando de 325 km, il a fallu que je roule doucement 3 jours plus tard (32 km) pour retrouver quelques sensations de roulage en toute sérénité. Puis j'ai fait une sortie courte (14 km) où j'ai poussé plus fort.
Aujourd'hui, j'ai fait une moyenne rando, presque 123 km, en poussant... normalement, disons. Quelques pointes de vitesse mais pas trop.

Détail de la rando: 13h21'30" à 18h36'07" : Metz - Contz-les-Bains - Metz.
61,49 km x 2 = 122,98 km
Aller : 13h21'30" à 15h57' soit 2h35'30" pour 61,49 km soit 23,72 kmh
Retour : 15h57' à 18h36'07" soit 2h39'07" pour 61,49 km soit 23,18 kmh
Total : 5h14'37" pour 122,98 km soit 23,45 kmh
Lien openrunner:
http://www.openrunner.com/index.php?id=1071165
J'ai embarqué mon appareil photo, et j'en ai juste fait 4, histoire de garder un souvenir visuel de cette journée qui fut magnifique.
Lien Picasa :
https://picasaweb.google.com/gui.gui.ro ... 24Sept2011

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Très ensoleillé ! 25°C, vent faible de 5 à 10 kmh, de SW.
Embarqué 2,650 litres d'eau + poudre isotonique, pruneaux. J'ai presque tout bu.
Il y avait beaucoup de monde sur les pistes (vélos, piétons, rollers et même chevaux).
J'ai bien récupéré depuis ma grosse rando de la semaine dernière. La douleur à la hanche n'est pas réapparue même si de ce côté-là mieux vaut rester prudent.
J'ai bien maintenu le speed au retour malgré un petit vent défavorable. ça a été une rando speed super agréable, malgré une petite douleur à la cheville interne gauche.

Posté : 14 oct. 2011 19:22
par sanglier76
Demain matin belle journée en perspective !!
Voila l'occasion de me faire un petit thionville-Metz !! y aura du soleil et o, frolera les 0 degrés !!!

Posté : 15 oct. 2011 17:48
par sanglier76
Voici quelques photos prises ce matin,09h30 4 degres...

Le vent d'est s'est vite levé et les feuilles craquent sous les roues !!

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Posté : 15 oct. 2011 17:59
par alfathor
Chez nous, il fait froid aujourd'hui, à peine 24°C :-)
ça change des 30°C de ces derniers jours !

Posté : 15 oct. 2011 18:09
par sanglier76
en effet....
Mais bon l'arrivée de basses températures chez nous n'a pas empeché certains de rouler ce matin !!
Tant qu'on a pas de pluie ici on est content !!!

Posté : 15 oct. 2011 22:03
par gui_gui
250 km aujourd'hui : Metz - Saarburg en passant par Konz, en 12h14 (de 06h00 à 18h14) (20,44 kmh de moyenne)... j'ai fait plein de photos du parcours. J'ai même visité un peu Saarburg. Il me faut le temps de mettre tout ça en forme... Un soleil radieux, un ciel bleu, et c'est l'automne... ça a été super !

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Posté : 15 oct. 2011 22:09
par sanglier76
Belle photo,tu as fait comment pour qu'elle s'affiche en grand ?

En informatique c'est comme en roller j'ai des gros progres a faire !!

Posté : 15 oct. 2011 22:16
par gui_gui
Ben 72 dpi, optimisé pour le web, elle fait juste 229 ko (sur photoshop) et ensuite hébergé chez imageshack, avec un compte -> lien direct. Que dire de plus... Bon c'est pas tout ça mais... dodo !

@Sanglier76 : Chez Imageshack, là où tu as hébergé tes images, c'est le fait d'avoir un compte utilisateur et d'être connecté en tant qu'utilisateur, qui te donne droit au lien direct, c'est à dire au lien qui pointe vers ton image non redimensionnée. On peut héberger une image chez Imageshack sans avoir de compte, mais alors on ne dispose que de miniatures.
Dans ton cas, tes photos sont très grandes et de toutes façons un lien direct présenterait l'inconvénient de forcer l'affichage d'une très grande photo. Moi ce que je fais, je redimensionne mes images à une taille acceptable, et ça passe...

Posté : 16 oct. 2011 10:02
par gui_gui
15 Octobre 2011
Metz - Konz - Saarburg - Konz - Metz : Rando en M100 (+ Diabolik 4 x 110 + Matter Image 110 usées en 105 mm environ).
De 06h00 à 18h14, soit 12h14 pour 250 km soit 20,43 kmh.
Une bonne moyenne, si on considère que j'ai pris une pause de 15 minutes à Saarburg à prendre des photos dans la vieille ville.
J'ai embarqué 3,150 litres d'eau (dont 0,5 litre de potion magique : thé vert très fort + miel + vitamine C).
Puisé 1 litre à Temmels, encore 3 litres à Temmels, jeté 0,5 litre d'eau pour me laver les mains suite à une chute, et il me restait 0,3 litre à l'arrivée.
J'ai donc bu au total 6,350 litres. Poids au départ : 64,5 kg. Poids à l'arrivée : 64,3 kg.
Nourriture : petites brioches, pruneaux, tartines de miel, biscuits "de secours".

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Galerie Picasa:
https://picasaweb.google.com/gui.gui.ro ... tzSaarburg

Tracé Openrunner:
http://www.openrunner.com/index.php?id=1276645

Pour cette rando, j'ai décidé de faire entre 200 et 250 km... seulement. En effet le jour se lève tard et la nuit tombe tôt. De plus, le froid commence à se faire sentir. Il faut donc s'adapter à ces conditions. Du vent de 15 kmh est annoncé, descendant du Nord-Est, donc défavorable à l'aller, avec des pointes à 55 kmh.
Je me lève un peu avant 05h00. Tout mon barda est prêt bien sûr, et après un copieux petit déjeuner de céréales, je mets les voiles à 06h00 pétantes.
Je porte un débardeur cycliste, short cycliste, veste cycliste, un coupe-vent léger, une casquette et des gants. Les thermomètres de la ville affichent une température de 4°C, mais en rase campagne, les traces de gelées blanches resteront bien visibles jusqu'à 10h00 du matin, dans les coins ombragés. Heureusement, avec mon équipement je n'ai absolument pas souffert de ce froid. Dès 07h00 on aperçoit des nuances vertes et bleues à l'horizon, annonciatrices d'un grand ciel bleu. La Lune termine sa course dans le ciel.
Les nuages de vapeur de la centrale nucléaire de Cattenom sont obliques, signe d'un vent de Nord-Est assez fort à une altitude de 100 mètres, alors qu'au niveau du sol, on ne ressent pas ce vent : la surface de la Moselle est lisse. J'ai embarqué suffisamment d'eau (3 litres) pour ne pas avoir à faire le plein à Besch (km 70), mais seulement à Temmels (km 100), ce qui me permet de passer par la Route du Vin, beaucoup plus roulante que les pistes en béton allemandes.
J'ai embarqué mon Ipod, histoire de maintenir un bon feeling. Là-dessus, le vent se lève.
Arrivé à Contz-les-Bains, je constate que la Route du Vin qui mène à Schengen est ornée d'un panneau de travaux : "Route barrée à 3 km". 3 km, c'est justement la distance qui nous sépare de la frontière. J'observe des véhicules faisant demi-tour. J'y vais quand même ! Si les voitures ne peuvent pas passer, les rollers, eux, le peuvent sûrement ! C'est génial, j'ai la route pour moi tout seul, ou presque. Arrivé à l'entrée de Schengen, je vois qu'une sorte de kermesse est en train d'être montée en plein milieu de la rue, ce qui explique le panneau en amont.
Le vent souffle, mais seulement par intermittences, heureusement. On est loin des rafales de 55 kmh annoncées. Le vent souffle peut-être en altitude, mais pas trop au niveau du sol.
La Route du Vin, samedi matin, est très calme. À Wormeldange, je traverse le pont pour passer rive droite côté allemand et je poursuis jusqu'à Temmels, où je ne puise qu'un seul litre d'eau. Avec ce qui me reste, j'aurai assez d'eau pour pousser jusqu'à Saarburg, et revenir à Temmels afin de refaire un dernier plein pour le retour à Metz.
Voici Konz. Pour une fois je ne passe pas en haut du pont, mais sous le pont, car je bifurque sur la Saar. Cette rivière est nettement moins large que la Moselle, et est beaucoup plus encaissée par de hauts contreforts. D'emblée, j'ai affaire à toutes sortes de revêtements : pistes en béton rugueux, pistes très étroites en asphalte recouvertes de feuilles mortes, pistes en pavés hexagonaux, et même route pour véhicules.
Arrivé à l'écluse (entre Filzen et Kanzem), je me souviens d'une chose : c'est à cet endroit que je suis censé changer de rive. Je franchis donc l'écluse.
De l'autre côté, une piste en pavés hexagonaux part sur la droite, direction Saarburg, rectiligne, le long de la Saar canalisée. Ces pavés sont peu engageants . Il y a à cet endroit un croisement, et une autre piste part sur la gauche, direction Saarburg également, par la Saar "naturelle", mais ce parcours est plus long (en gros, 12 km au lieu de 7). Je choisis ce dernier parcours.
Il me fera traverser le village de Kanzem, puis emprunter une route, sans voie cyclable, car à cet endroit l'encaissement est tel qu'il n'y a pas eu la place d'aménager de piste. Quant aux pistes, sur cette boucle isolée et un peu perdue, elles sont assez bonnes dans l'ensemble, malgré quelques portions en béton rugueux. C'est malgré tout nettement préférable aux terribles pavés hexagonaux. Ceci rallongera mon parcours initialement prévu, de 5 bons kilomètres.

Détour par Kanzem:
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En vert : le parcours que j'avais initialement prévu, mais qui s'avère être en pavés.

Une autre écluse-barrage me fait revenir sur le parcours prévu, une fois cette boucle bouclée. Je constate que les mêmes pavés hexagonaux sont là, le long de la Saar canalisée. Encore quelques kilomètres sans histoire, et je débarque a Saarburg, avec ses châteaux, ses collines.
J'enlève le coupe-vent, la veste et la casquette et je range tout ça dans mon sac à dos. La "chaleur" ambiante (à peine 12°C, mais bien plus sous les rayons) me permet de rester en débardeur, et je me sens tout à fait à l'aise comme ça.
Je m'offre le luxe d'une petite visite touristique dans le vieux centre, pendant 15 minutes environ.
Je retourne enfin dans l'autre sens, il est 12h15. Arrivé au barrage de Schoden, je m'engage sur une centaine de mètres le long de la piste qui longe la Saar canalisée, mais je fais demi-tour, car tout semble être recouvert de pavés hexagonaux. Je récupère donc le chemin par lequel je suis arrivé, le long de la Saar naturelle. J'ai un vent de Nord-Est de face, mais ceci sera à mon avantage dès que j'aurai atteint Konz, car j'obliquerai alors plein Sud-Ouest.
Effectivement, dès que j'ai dépassé le pont de Konz, ça souffle dans mon dos, et c'est bien cool pour la vitesse sans trop se fatiguer. Temmels et son burgerhauss : je puise carrément 3 litres d'eau, car avec ça je vais devoir tenir jusqu'à Metz. En effet j'ai décidé de reprendre la Route du Vin à hauteur de Wormeldange afin d'éviter les gros grattons entre Palzem - Remich - Besch. Cette Route du Vin est à ce moment-là une véritable piste de vitesse et j'envoie tout ce que je peux pendant 10 km jusqu'à Remich. La kermesse de Schengen bat son plein, la bière coule à flots… tandis que les véhicules français qui ont fait comme s'ils n'avaient pas vu le panneau "Route barrée à 3 km" en sont pour leurs frais et doivent faire demi-tour. Entre Mailing et Koenigsmacker, une grosse chute et je me râpe les paumes des mains, plus un choc à la hanche gauche, mais ça va, je me relève et je continue. À cet endroit, c'est pire que du gratton, c'est carrément des trous dans la piste. Tout ceci combiné à une certaine fatigue, un manque de vigilance, et hop, par terre. Arrivé à Yutz, j'utilise 50 cl d'eau claire que j'avais puisé à Temmels mais sans l'additionner de poudre isotonique, au cas où. Eh bien le cas s'est présenté, et cette eau pure m'a été fort utile pour me laver les mains. Je traverse alors le Pont des Alliés à Thionville, et son trafic incessant.
Les derniers kilomètres se font à bonne allure. Le soleil est bas mais très brillant, mon ombre est démesurée.
Enfin la maison. Finalement, ces "petites randos de 250 km" sont beaucoup plus faciles à avaler que les grosses randos de 320 km !

Posté : 16 oct. 2011 10:35
par Régis
Bravo et merci pour tes posts.

J'espère que ça va mieux, c'est le principal.

La prochaine foir sur ce genre de route prends des RTT :lol: