Grosse rando vers la rivière La Sûre au Luxembourg.
(M100 + Diabolik 4x110 + roues 104 usées 100 mm Hyper Grip)
De 05h00 à 18h44, soit 13h44 pour 273,7 km soit 19,93 kmh.
Température 10°C le matin, 27°C l'après midi, vent assez fort 20 kmh, rafales 40 kmh, de SE, SSE, donc globalement défavorable au retour, ce qui est une grosse pénalité pour de l'endurance.
Le vent ne s'est levé qu'après midi, ainsi, non seulement je n'en ai pas bénéficié dans le dos à l'aller, mais de plus je l'ai eu de face au retour. Pas grave, on fait avec.
Tracé:
http://www.openrunner.com/index.php?id=957541
Pour cette grosse rando, je ne bénéficie que de 2 jours de repos au préalable, ce qui est peu… (en effet mercredi soir j'ai fait un speed en carbones bas de 38 km). Mais la forme est là, alors autant en profiter. Je mise sur une sortie de plus de 200 km, aussi je m'équipe en conséquence. (M100, roues Hyper + grip usées en moins de 100 mm maintenant… sac à dos de nourriture, sac banane, 2 litres d'eau, poudre isotonique, outils de secours…).
J'ai l'intention de découvrir du neuf, de me faire cette rando en mode "découverte", et en effet je ne vais pas être déçu !
Lever à 4h00 du matin. Départ à 5h00 pile, la nuit a déjà tendance à blanchir. Il fait frais, sans plus (entre 10 et 12°C, je suis en débardeur + cycliste).
Arrivé au pont de Talange, j'ai l'heureuse surprise de constater que la piste, sous le pont, n'en est plus au stade de grosses pierres de balast, mais au stade de fin gravier bien applati. Le dernier stade, celui de l'enrobé, n'est pour dans pas longtemps. Mieux, je peux passe directement par la nouvelle route, car la jonction a été bitumée. Fort de cette heureuse avancée des choses, j'arrive sur l'usine de Richemont, et là, catastrophe ! L'accès à la piste vient encore d'être barré ! ("Fermé pour travaux industriels"). Il faut dire que l'usine est en cours de démantèlement, ce qui va prendre jusqu'en 2020; aussi j'espère que la piste ne sera pas fermée jusque là !
Voir ce sujet :
http://www.rollerenligne.com/phpBB2/vie ... 663#176663
Il va donc falloir que je passe par la D953 jusqu'à Uckange. Cela ne me plaît guère, car entre Richemont et Uckange il y a une entrée/sortie d'autoroute A31, et pour négocier le passage, il faut être très vigilant (mais si les vélos passent, pourquoi pas moi après tout). Ce qui m'embête surtout c'est la perspective de devoir repasser par ici ce soir à la fin de ma grosse rando dans des conditions de fatigue que j'imagine déjà. Finalement tout se passera bien, la circulation n'étant pas très importante en ce samedi.
À Uckange je récupère enfin la piste, et me voilà enfin en territoire connu.
Besch, Allemagne (70 ème km) je puise 1 litre d'eau au robinet du cimetière. À Nennig, je prends le pont pour Remich et de là, je prends la route du Vin côté Luxembourg (Route N° 10), direction le Nord. La bande cyclable tracée en bordure de route est dans l'ensemble meilleure dans le sens Nord -> Sud que dans le sens Sud -> Nord.
Entre Machtum et Grevenmacher, la bande se transforme en une vraie piste séparée de la route par une haie de buissons.
Grevenmacher, Luxembourg. C'est là que se joue la "nouveauté" pour cette rando. Au lieu de prendre l'immense pont vers l'Allemagne, je décide de continuer côté Luxembourg.
Peu après être passé sous le pont, je passe sous un bâtiment bleu que j'avais souvent vu depuis la rive opposé : c'est en fait un restaurant. Ensuite, la piste bifurque à angle droit vers un complexe de restaurants et d'hôtels, pour finalement rejoindre la route N° 1 (Route de Trèves). La piste est parfaitement isolée de la route qu'elle longe. En contrebas, vers la Moselle, une zone industrielle où sont entreposés de monumentaux tas de ferrailles de recyclage. On sent l'odeur de la rouille… Puis ça devient un peu biscornu : la piste tourne brusquement à droite, on passe sous un petit pont, et d'un seul coup on entre dans une forêt. En fait on longe un ruisseau qui se jette dans la Moselle. (C'est la Syre - ne pas confondre avec la Sûre) Là on arrive au port de Mertert. Là encore je passe par des endroits que j'ai si souvent vus depuis la rive opposée et que pour la première fois je découvre en vrai. ça donne une impression vraiment euphorisante. La piste suit maintenant la Moselle alors qu'on entre dans la ville Luxembourgeoise de Wassebillig. J'observe la rive Allemande opposée, sous un angle nouveau et je reconnais sans peine la localité d'Oberbillig avec son petit port.
À ce moment-là, une curiosité plus forte que moi me pousse à suivre la rivière de la Sûre, petit affluant de la Moselle, qui marque la frontière Est entre le Luxembourg et l'Allemagne. (Sauer en allemand et en Luxembourgeois). Je passe sous le petit pont qui enjambe la Sûre, reste du côté Luxembourgeois, et commence alors un incroyable voyage vers un pays de forêt et de torrents…
La piste suit encore une fois la route (N° 10), et cette piste passe son temps à changer de bord. Ainsi, de nombreux franchissements de la route sont obligatoires (matérialisés par de l'enrobé rose et la signalisation adéquate). Cependant ceci devient technique : il y a du relief, la piste est mouillée par endroits à cause des infiltrations. En contrebas, la Sûre ressemble à un petit torrent avec des rochers et des plages de galets. On passe sous le pont autoroutier le plus impressionnant que j'aie vu de ma vie. Chaque pilier doit mesurer au moins 60 mètres de haut, c'est vertigineux.
Peu avant Rosport, La Sûre est canalisé sur 1 km environ : c'est en fait une "coupe" sur une boucle naturelle de la Sûre, afin d'alimenter un petit barrage hydro-électrique.
Rosport : Comme je travaille au Luxembourg, j'avais souvent vu cette marque d'eau minérale dans les rayons. Je ne m'imaginais pas qu'en fait, c'était le nom d'un village ! Je suis passé devant les entrepôts de ladite marque,
Puis, le niveau d'eau dans mes bouteilles étant au plus bas, je me mets en quête d'un commerce pour en acheter. Je trouve finalement une petit station Shell, en ville, où on me vend 2,5 litres d'eau… de l'eau d'Évian !… Je passe du temps à faire mes petits mélanges de poudre isotonique, et je continue ma route.
Echternach, ville abbatiale. La piste traverse un parc, et une jonction se fait avec une autre piste cyclable direction Luxembourg-ville. La piste se dégrade sur 200 mètres environ (énorme gratton). Je continue direction Weilerbach. La piste devient très étroite (moins d'1 mètre de large), et l'heure indique 11h30. Cela fait donc 6h30 que je roule et je décide de faire demi-tour, d'autant plus que j'ai décidé de faire un crochet par Konz (Allemagne) au retour. C'est alors que je me trouve devant un vieux pont en bois, couvert, d'aspect assez baroque. Je le traverse et de l'autre côté je me retrouve dans la cour de l'atelier d'un sculpteur sur pierre. L'artiste, un petit homme d'une soixantaine d'années est là, en train de travailler. Je me suis arrété là pour bavarder un bon quart d'heure, dans un mélange de français et d'allemand.
N'ayant pas emmené d'appareil photo (ce que je regrette beaucoup) j'ai trouvé quelques photos sur Google Earth…
Le retour se fait par les mêmes étapes, hormis à Rosport où je ne suis pas obligé de puiser de l'eau. La température grimpe. Plus au Sud, en face de Langsur, je ne résiste pas à l'envie de faire une brève incursion dans ce village Allemand quasi enclavé dans le Luxembourg car isolé sur une boucle de la Sûre.
De retour à Wasserbillig et l'embouchure sur la Moselle, après m'être renseigné, je traverse le petit pont qui franchit la Sûre et me voici en Allemagne. J'avais décidé de continuer à remonter la Moselle jusqu'à hauteur de Konz puis de revenir vers Metz du côté allemand. J'aperçois Wasserliesch sur la rive d'en face. Le soleil cogne fort. Je dépasse l'embouchure de la Saar sur la Moselle et j'arrive devant la croisée des chemins : Tout droit vers Trèves, pour prolonger encore le voyage, ou bien le pont pour Konz, pour effectuer le retour maintenant. Je choisis le retour, après avoir hésité, mais je me promets de visiter un jour cette portion de la rive gauche de la Moselle, et plus loin que Trèves d'ailleurs.
À Temmels, je puise encore 1,25 litre d'eau. Le vent souffle fortement par rafales, et comme la piste a parfois tendance à zigzaguer, il y a des moments où le vent est de dos. Dans l'ensemble cependant il reste défavorable.
À Besch, je puise encore 2 litres d'eau. À Perl, plutôt que de suivre la piste cyclable comme je fais d'habitude entre Apach et Sierck-les-Bains, (la piste est de très mauvaise qualité à cet endroit), je décide de tenter le passage directement par la route (N 153). Mal m'en a pris, c'est de la côte et de la descente à plus de 5%, avec circulation, intersections… bref j'ai bien bouffé mes roues en freinages, et j'ai pris la dernière descente entre 49 et 51 kmh parmi les voitures, (selon le radar indicateur à Sierck), et je dois dire qu'avec déjà 200 km dans les pattes, ce n'était peut-être pas une si bonne idée. La descente s'est fort heureusement bien passée (non sans avoir dû anticiper comme un devin ou un médium à cause d'une voiture qui s'est engagée au dernier moment), et me revoici sur mon axe familier, entre Contz-les-Bains et Thionville.
À Mailing, 3 cyclistes sympas m'ouvrent la route pour franchir le pont. On bavarde un bout… Peu avant Thionville, je me pose sérieusement la question de savoir si je vais passer par le même chemin qu'à l'aller, à savoir emprunter la D 953 entre Uckange et Richemont, avec les dangers que cela comporte, ou bien de passer par la D1 par Illange, Bertrange-Immeldange, Bousse, et de là, récupérer la piste cyclable. Seulement, question danger, cette option n'est pas forcément meilleure, car la D1, on la connaît bien : en général, ça roule vite. Va donc pour la D953. J'ai bien fait, la circulation sur cet axe était assez faible. Arrivé à Richemont et la barrière sur la piste, je rencontre un groupe de cyclistes dépités. Connaissant la raison de leur dépit, on bavarde un coup au sujet de cette barrière inattendue. À noter, de plus, que du côté d'Uckange, rien n'est signalé sur la piste au sujet de cette barrière. Je suppose que c'est une fois presque arrivé à l'usine que les gens se rendent compte qu'ils doivent faire demi-tour !
J'entame mes derniers 25 km, sans trop forcer et en buvant bien. J'abrège mes souffrances de 2 km à metz en coupant par le boulevard du Pontiffroy, évitant ainsi une avenue de Blida souvent trop circulante. La dernière côte pour arriver à la maison me semble un effort bien dérisoire par rapport à ce que je viens d'endurer aujourd'hui.
Malgré les 9 litres d'eau bus, les 500 grammes de nourriture avalés, mon poids est passé de 65 kg à 62,5 kg. Comme d'habitude dans ce genre d'exercice. J'ai donc dilapidé 12 kg dans la nature, comme ça…
Je me referai la Sûre, c'est trop beau. Je me referai également la rive gauche de la Moselle après Konz et Trèves.
Mais tout ça je le ferai en partant de Thionville, voire même de Schengen. Non seulement pour pouvoir aller plus loin, mais aussi pour éviter la barrière de Richemont.