La question de l'âge est délicate et je comprends les réserves de l'ami Rphil. Il n'y a qu'à voir l'âge moyen des meilleurs Ultrafondeurs (24h course à pied, ultra trails) pour se rendre compte que l'endurance est plus développée chez les sportifs d'un certain âge. Le risque de se lancer trop jeune dans l'aventure est de se tromper à vouloir extrapoler son niveau de marathon sur 24 heures.
C'est prendre le risque de se décevoir et d'avoir une récupération très difficile. Attention aussi à ne pas dilapider des ressources physiques et mentales précieuses si l'on entend poursuivre la voie des 24 heures sur du plus long terme. D'autres peuvent en témoigner, mais à chaque nouveau 24 heures semble refaire surface un peu de la fatigue mentale accumulée lors des précédents.
Maintenant, si tu rêves vraiment de faire le Mans en solo cette année, ne te demande pas si c'est ou non une bonne idée ! Vis ton rêve ! Et demande toi plutôt comment faire pour que ça se passe le mieux possible en prenant en compte ton âge.
Dis toi par exemple que ce n'est pas ton dernier solo et que tu auras le temps plus tard de pousser à chaque fois un peu plus loin (plus vite, moins de pause).
Accepte donc de prendre des pauses plus longues et de rouler moins longtemps: j'ai du mal à donner un chiffre, mais je pense que passer sous les 90 minutes de pauses pour ton premier solo à 19 ans n'est pas souhaitable.
Entre 2 et 3 heures de pause incluant un bref sommeil , cela change beaucoup de choses ! Je ne l'avais pas compris en 2005, je l'ai payé. En 2008, j'ai fait la majeure partie de l'épreuve avec Rphil, mais en faisant durer mes pauses 1 tour de plus que les siennes. En 2010, si je ne m'étais pas planté, je n'aurais pas opté pour une stratégie 0 pauses à laquelle je viendrai un jour je l'espère.
Ça devient un lieu commun, mais privilégie un départ lent ! La première fois, je ne suis pas parvenu à oublier mes repères habituels, à accepter de voir des milliers de patineurs normalement moins rapides me passer devant. Et ce manque d'humilité m'a coûte très cher par la suite !
Je te conseille donc d'envisager un 24h solo adapté, ce qui ne veut pas dire "pépère tranquillou" mais respectueux de ton âge.
Pour tout ce qui concerne l'organisation et la préparation, il y a plein de ressources dans les archives du forum. Mais je me ferai un plaisir de répondre à tes questions dans la mesure où je peux t'aider.
Sur la "préparation méticuleuse", Tonyo n'a pas tort en ce qui le concerne. Mais je doute qu'il y ait beaucoup de phénomènes comme lui qui puissent gagner un 24h en 23 heures sans s'être préparer spécifiquement. Et la préparation,c'est aussi le bonheur de rêver tous les jours à l'approche du grand jour, d'avoir une excellente raison d'aller rouler !
Quant à l'accompagnateur, il joue une rôle essentiel. Grâce à lui ou à elle, tu peux ne penser qu'à une chose: rouler. Il pensera à tout pour toi, t'encouragera, t'engueulera si tu ne manges / bois pas assez etc.
Enfin, la triple ascension du Ventoux doit être un superbe expérience quoique je ne suis pas sûr qu'elle ait un intérêt dans le cadre d'une préparation aux 24h. Mais après une bonne récupération peut-être ?
Il exist(ait) une "Confrérie" de cyclistes à laquelle peuvent prétendre appartenir ceux qui ont homologué l'ascension du Ventoux par les 3 faces dans la même journée ! Ce sont "Les Cinglés du Ventoux" (
http://cingles.ventoux.perso.neuf.fr/menu.htm).
Pour nous rollers, l'idéal serait de redescendre à chaque fois en skatedrive pour ne pas avoir à monter en voiture entre les ascensions
