Re: La Moselle en Roller
Posté : 23 août 2015 19:30
22 Août 2015 (samedi)
Grande rando 231,5 km, rencontre avec Micha et sa bande de l'Ultra Skate Challenge 2015.
Voilà des mois et des mois que rendez-vous est pris avec Micha et sa bande lors de leur 7eme étape de l’Ultra Skate Challenge 2015:
http://www.ultraskatechallenge.de/2015/
Lyon-Amsterdam 1800 kilomètres, en 14 étapes. (128 km en moyenne par étape)
Rendez-vous est pris, au Pont frontalier de Remich, Luxemburg, mais côté allemand (Nennig)
La samedi 22 août 2015, entre 10h30 et 11h00 du matin.
Ils seront sur leur 7eme étape, 120 km : Saarschleife (D) - Kyllburg (D)
De mon côté, pour être à Nennig à partir de 10h00 du matin, je dois partir de chez moi assez tôt.
Cet endroit se situe à 83 km de chez moi à Marly, soit à 3h46 de roulage à 22 kmh de moyenne.
Départ de chez moi donc à 06h15 au plus tard, pour une arrivée au pont à 10h00.
Si ils arrivent tard, à 11h00, cela me fera une bonne pause repos.
Ensuite je projette de les accompagner jusqu’à Trier, sur 40 km environ, jusqu’au Kaiser Wilhelm-Brücke qui traverse la Moselle, au plus tard à 13h00.
Cela me fera environ 125 km pour l’aller, autant pour le retour, soit 250 km.
Le retour de 125 km, à allure cool (21 kmh de moyenne minimum) se fera en 6 h maximum,
soit un retour à la maison vers 19h00. Quoi qu'il en soit, je ne veux pas rentrer chez moi après 19h00.
Météo annoncée : De 14°C à 27°C, soleil et nuages, vent ESE 20 - 40 kmh, contraire au retour, un temps un peu lourd, possibilité quelques gouttes en soirée sur Trier.
De mon côté, après une semaine de 160 km, je me repose pendant 2 jours avant cette rando.
Cela me laisse le temps de bien penser ma logistique, préparer mes affaires, etc...
Mon matos :
Bont Semi-Race 2 pts Platines 3x125 Powerslide XXX, roues Matter 125 usées en 122.
Sac à dos contenant : outils, gourdes, bouffe, pot de poudre isotonique.
Sac banane avec : nourriture*, appareil photo, un peu d'argent, Ipod, quelques bricoles (vis, axes, entretoises).
* Tartines pain complet miel, fromage, pruneaux, biscuits.
Je me lève à 04h50, et là j'ai largement le temps de me préparer : petit déjeuner à base de muesli et de thé vert.
Je chausse consciencieusement : un bon laçage, ni trop serré, ni trop mou, juste comme il faut, est la clé de la longue rando zéro douleur.
Puis c'est un départ à 06h15 dans Marly endormi, exactement comme prévu.
Il fait 13°C, c'est un peu frais, je suis en débardeur mais ça me va très bien.
J'ai mon casque, et ma lampe pectorale/dorsale que j'ai rafistolé pour la circonstance autour de ma taille, enfin disons, autour de mon sac banane.
C'est bien entendu pour être vu, et non pour voir, car l'aube se lève. Mais je joue la prudence, mieux vaut se signaler.
Sous le pont mixte, des travaux sont en cours. La piste, qui était déjà rétrécie à cet endroit à 1 mètre de largeur, n'en fait plus que la moité.
Des barrières de chantier sont posées sur 10 mètres de long.
Une fois sur la piste, à La Maxe/Parking, je fais une pause de 4 minutes afin de ranger ma lampe au fond de mon sac à dos, faire une petite vidange, et c'est reparti.
Je roule peinard : aucune raison de se presser : 22 kmh de moyenne suffiront amplement.
Le vent vient de l'Est. Il est donc latéral, de 10 à 20 kmh.
Dès que ma trajectoire n'est plus exactement perpendiculaire au vent, soit c'est un booster, soit c'est un frein.
Vers Mondelange, je m'arrête pour faire quelques photos d'une étrange sculpture :
C'est un personnage, verdâtre, humanoïde, androgyne, reptilien, alien, avec son engin spatial, des bouées orange aux bras, faisant comme du ski nautique, tenant une corde accrochée à un arbre.

Le tout a été disposé en bas de la piste, dans les joncs et les roseaux (qui ont beaucoup poussé). Du coup on le distingue à peine.
Cela fait plusieurs mois qu'il est là. Des pancartes ont été également disposées, conviant le promeneur à une lecture délirante et poétique.
Cela faisait longtemps que voulais le photographier, c'est maintenant chose faite !
Fontaine de l'aire de jeux à Yutz : je complète ma gourde de 700 ml qui était presque vide et y ajoute de la poudre.
Après Koenigsmacker, c'est le gratton violent jusqu'à Malling, puis le gratton moyen jusqu'à Contz-les-Bains.
De plus en plus de gens empruntent cette piste cyclable (pourtant interdite aux véhicules à moteur), afin de se garer au bord de l'eau et de planter leurs tentes, pour passer quelques jours de camping libre et de pêche.
Beaucoup d'Allemands, mais également de Français : c'est ainsi que de nombreux accès aux berges ont été débroussaillés récemment, transformés en camping.
Je sais comment cela se passe : au début, ils font attention, puis, au fil du temps, les immondices sont disséminés alentour, les feux de bois se multiplient, et finalement tout le coin est dégradé.
C'est dommage que des gens cherchant précisément des coins tranquilles et sauvages, les détruisent de la sorte, comme si ils ne devaient jamais plus revenir plus tard.
Contz-les-Bains : le nouveau carrefour, aménagé avec ses îlots, plus sûr.

La route frontalière D64F, un terrible gratton, la première fois avec mes Bont : ça vibre !
Schengen, Luxembourg. Je n'aperçois aucun panneau annonçant les travaux et la piste barrée vers Remich.
Serait-ce possible ? Les travaux seraient ils enfin terminés ?
Oui ! Ô, joie ! Quelques tuyaux subsistent encore en bordure de piste. Pour le reste, c'est un nouveau billard tout neuf qui vient d'être posé.

Plus la peine de risquer sa vie sur la route N10 !
J'entre dans Remich, pile à l'heure. Je monte sur le pont et il est juste 09h55.
Moyenne pour cet aller :
De 06h15 à 09h55, soit 3h40 pour 83 km, soit 22,63 kmh.
Bien ! Me voici dans la place ! Pile au point de rendez-vous...
Derrière moi, La Moselle et le Luxembourg, d'où je viens.
Devant moi, l'Allemagne, dont le relief me cache encore, pour l'instant, la barbe de Micha.
Quelle impatience ! Je tourne en rond. J'avise une guérite, enfin, un abri-bus, côté gauche, à l'ombre, pour attendre.

Pas bon, de là, je n'ai aucune visibilité sur les gens qui arrivent en haut de la côte.
Je descends au camping, en bas, à la recherche d'eau.
Hallo, Wasser, bitte ? Un coupe de retraités Allemands, fort sympathiques, m'invitent à faire le plein à leur propre point eau. La dame me rassure, c'est bien de l'eau potable, ce dont je ne doute pas !
Je complète la conversation en jetant ce qui me reste de mon maigre allemand : "Heute, Heiss !" (aujourd'hui, chaud !)
Elle rigole, et me fait signe qu'elle a vraiment très chaud elle aussi.
Après avoir chaudement (si besoin était !) remercié ces braves gens, je remonte à la surface.
C'est bien beau tout ça, mais où est-ce que je vais les attendre ?
Je jette mon dévolu sur une maison en face. Enfin, une sorte d'ancienne auberge à moitié en ruine qui va bientôt faire place à une construction moderne.

Je m'assois sur les marches, évitant le soleil qui commence à taper assez fort.
Je mange des tartines au fromage et fais descendre avec de l'eau et des pruneaux.
Puis il me semble que j'aperçois un casque qui dandine, là-haut... mais oui, en voilà un, accompagné d'un vélo. Je bondis. Je me dresse et me signale. Ils me répondent amicalement.
Il est alors 10h35, 40 minutes que j'attends...

Je franchis la route et les rejoins. En fait, il s'agit de Bernt, il fait bien partie de l'Ultra Skate Challenge, le gars en vélo aussi.
Mais comme son niveau ne lui permet pas d'aller aussi vite que les autres, Micha le fait partir chaque fois un peu en avance. Et le vélo l'aide à freiner dans les descentes.
Il me dit que les autres derrière devraient arriver d'ici 10 minutes. Okay ! Je l'invite donc à continuer, afin de conserver son avance.
On se dit tchao, ils disparaissent, et me voilà de nouveau seul, une boule dans le ventre.
Je sais, je suis très émotif, et là, l'émotion me gagne.
J'attends, j'attends. Les voitures passent, le temps aussi. Mais qu'est-ce qu'il font...
Je sais que pour venir de Saarschleife, ils ont dû traverser un gros relief.
J'espère qu'il n'y a pas eu de casse...
Quand soudain, une horde, une énorme tribu de casques émergent de la côte !
ça y est ! Et il est 11h10, ça faisait 1h15 que j'attendais !
Je franchis la route en faisant de grands signes. En face ça répond joyeusement.
Je vois que leur vitesse ne leur permettra pas de s'arrêter pour moi.
Je donne alors un bon coup d'accélérateur, afin de les devancer dans la descente, et de bifurquer à droite vers la bonne route (vers la piste). Leur inertie fait qu'ils me rattrapent en roue libre, et je sais que c'est un super moment pour tout le monde.
C'est le genre de rendez-vous improbable, mais qui réussit, qui marche bien. C'est la joie.
Je gueule : WHERE IS MICHA ?
Un élégant, fin, et géant barbu me répond tout en retirant ses lunettes : ITS ME.
Visage buriné, sourire gravé dans les joues, yeux bleus délavés, pas de doute c'est bien lui.

Tout le monde s'arrête pour une mini-pause repos en bas du pont de Remich.
J'essaye de voir tout le monde, mais il y en a trop. Ils sont presque vingt, vélos compris.

Je fais la bise à l'unique française du groupe, serre la pince d'un autre francophone : un joyeux Belge Flamand, mais qui sait parler français moyennant un chouette accent et quelques remarquables fautes de traduction.
La moyenne d'âge est mûre : ce sont pour la plupart de solides gaillards ayant, ça se voit, de l'énergie à revendre.
Il est environ 11h25 lorsqu'on se met en route. Le groupe s'est d'ailleurs scindé en 2 : certains ont démarré plus vite, tandis que je reste avec un autre groupe, derrière, avec Micha.

On parle autant que notre patinage le permet.
Je parle de la région, de ma préférence pour le roulage de l'autre côté, (côté luxembourgeois), et je sais que Micha préfère ce côté-ci (allemand) car en site propre et non avec les voitures sur la Route du Vin.
J'estime qu'il est de mon devoir de couper le vent à notre petit groupe (et même, ça me fait plaisir comme ça) et, alors que Palzem approche, j'invite à aller tout droit, par la piste, alors que Micha suggère de passer par le village.
Selon lui à cet endroit la piste grattonne trop. (en fait je sais que ce n'est pas vraiment le cas, mais je préfère faire à sa manière).
Nous voilà donc embarqués dans la montée d'une colline, celle de Palzem, dans la traversée dudit village, puis dans une redoutable descente, raide, assez mauvaise, et terminée en bas par une voie ferrée dont les barrières sont baissées.
Je m'amuse à zigue-zaguer dans les bas-côtés herbeux pour me freiner, tandis que le gars devant moi bouffe ses roues e T et que les autres derrière marchent carrément dans l'herbe.
On les attend d'ailleurs un bon moment.
Je fais remarquer à Micha que, si on était passé tout droit par la piste, ça n'aurait pas été plus grattonneux et qu'en plus ça aurait été bien plus plat !
Il reconnait, mais que voulez-vous : il a un plan sur le papier, et dans la tête et puis, c'est quand même lui le chef : On ne peut pas lui reprocher quelques imperfections de quelques centaines de mètres dans un tracé qui lui, mesure 1800 km !
Du coup, on ne sait plus où sont les autres : ceux qui étaient devant tout à l'heure...
Pas grave, m'assure Micha : le long de l'Ultra Skate Challenge, il n'est pas rare que les pelotons se fassent et se défassent, mais ils ne sont jamais bien loin les uns des autres.
Pour cela, Micha utilise souvent son téléphone portable, et c'est un bonheur que de l'entendre s'enquérir de la position exacte de tel ou tel goupe.
On a un vent latéral/favorable. Micha et moi avons exactement la même foulée.
Il est en 3x125, platine Virus, Roues Matter et de vieux chaussons Simmons, mi-bas, plus bas que les Bont semi-Race.
D'ailleurs dans l'équipe, j'ai remarqué quelques vieux chaussons : Rollerblade et Junker.
Le Flammand, lui aussi est en 3x125, mais Cadomotus TR5, pour pouvoir switcher en 4x110 si il pleut (mais, à ce jour, ils n'ont pas encore eu de pluie), et chausons Bont Z tout neufs.
On arrive maintenant au croisement du pont de Wormeldange/Wincheringen.
Mais où diable sont les autres ? D'après moi, ils sont devant. Pour Micha, ils doivent être derrière. Coup de téléphone. Allez, on file.
Je me place devant afin de signaler une chicane dangereuse, mais aussi parce que j'ai compris que je connaissais ce parcours à fond, par coeur, dans ses moindres détails cachés et saugrenus, ce qui n'était ici, le cas de personne.
Micha avait déjà roulé quelques fois sur cette piste, quant à moi : d'innombrables fois.
L'approche de Nittel, avec ses hautes falaises calcaires et ses vignes, est majestueuse.
On passe le petit tunnel, puis c'est Wellen. Là encore, j'indique le nouveau passage qui a été créé en même temps que le nouveau pont frontalier de Grevenmacher (L)/Wellen (D).
Ensuite, c'est Temmels, et là, je me dis qu'il faut absolument que je montre à Micha le point eau frais et gratuit du Burgerhauss.
On déboule donc à 3 sur cette petite place ombragée. Devant nous, le burgerhauss, fermé par un portail en fer forgé.
Les autres me demandent, incrédules, si c'est ici. Je les rassure : c'est bien là.
Des gens en bas, déjeunent en terrasse et nous les saluons. Ils nous regardent entrer dans la petite cour. Je monte quelques marches, puis en bas, à gauche, là se trouve le robinet.
"Well ! How did you know that ! ?", me demande Micha.
Alors que nous prenons un peu d'eau bien fraîche, (j'en prends 800 ml) le Flamand rigole et lance une phrase dans le genre : "Hé, y'a encore les Manouches qui prennent de l'eau !" Et on rigole tous les trois.
Alors qu'on allait sortir de là, on voit passer tout le reste de l'équipe par la place.
Il est temps de les recoller ! Sans perdre de temps, exit le burgerhauss, ferme le portail, Tchuss, Danke, et on trace.
Prochaine étape : Oberbillig. Micha me dit qu'il est prévu que tout le monde fasse une pause repas sous le pont de Konz, donc d'ici 10 km environ.
Je trouve qu'on trace plutôt bien, pour des gens qui sont censés faire 140 km par jour.
Mais je comprends aussi qu'il y a une part d'amusement, on n'est pas dans une stratégie de compétition ; on a le droit de se cramer un coup (un peu, pas trop quand même), pour ensuite décompresser à l'ombre devant un bon pique-nique.
Et c'est exactement ce qui se passe. Tout le monde sait que la pause est proche, et ça commence à rouler bon train. J'en profite pour lâcher les chevaux et remonter toute la bande jusqu'au premier, histoire de voir comment chacun patine.
A un moment, on rattrape Bernt et son copain à vélo qui étaient partis en avance depuis Remich. Micha le briefe sur la prochaine pause repas à Konz.
En fait, ce qui est marrant, c'est que nul n'est besoin d'être un patineur hors pair pour faire l'Ultra Skate Challenge. Les défauts sont permis. Ce qu'il faut avant tout, c'est une bonne mixture de bonne condition physique, mentale, technique et relationnelle.
On dépasse ensuite Wasserliech, et je trace en compagnie du Flamand.
A l'approche du pont de Konz, on laisse le raidillon qui y monte pour continuer tout droit , sous le pont : et là, mes amis, quel spectacle !
Deux vans, décorés du logo de l'Ultra Skate Challenge, dont un avec une énorme remorque, sont garés.

Ce n'est pas un pique nique, c'est un festin : fromages, pâtés, saucissons, crèmes, pains de céréales, bananes, pêches, pastèque coupée en dés, tout est disposé sur des blocs de rochers, en bordure de piste.
Les patineurs arrivent les uns après les autres et s'affalent dans la pelouse fraîche. Il est alors 12h52.


Moyenne depuis Remich : De 11h25 à 12h52, soit 1h27 pour 32 km, soit 22,06 kmh.
Et pour moi, distance depuis Marly : 115 km.
Le pique nique est l'occasion pour tout le monde de déchausser, de faire sécher au soleil les chaussettes, et bien sûr de manger !
J'en profite pour faire des photos et de parler un peu avec tout le monde.
La logistique de l'Ultra Skate Challenge est impressionnante. Tout est parfaitement organisé.
Un homme âgé, ainsi qu'un femme (moins âgée) s'occupent d'acheminer le matériel et de préparer le repas.
Je discute un peu avec cette dame : Elle s'appelle Ziggy et parle parfaitement français : normale, elles est interprète !
Je demande à ce qu'un portrait de Micha avec moi soit réalisé : hélas, je ferme les yeux sur la photo : on dirait que je rêve... C'est sûrement le cas ! En fait toute cette journée n'a été qu'un rêve.
Mais je vois que la pause traîne en longueur, l'heure tourne, et je commence à prendre conscience que je ne pourrai pas accompagner la Team jusqu'à Trèves, si je veux être rentré chez moi à 19h00.
Chacun sa logistique interne... ça a été un moment court ensemble, mais mémorable.
Micha fait déjà partir Bernt en avance. Il nous salue de là-haut, en haut du pont... On lui fait de grands gestes.
C'est le moment des adieux. Micha me dit que c'était un honneur de m'avoir à ses côtés !
Et moi, que dire ! Je suis ému, bouleversé... Il faut que je les accompagne au moins là-haut, en haut du grand pont de Konz, qui enjambe l'embouchure de la Saar dans la Moselle.
Et c'est là-haut, sur ce beau pont que je fais mes adieux à Micha et sa team, à 13h41.
Un ride de 115 km, seul, démarre maintenant. Je ne fais pas dans le détail, j'y vais franchement. Quand on est seul, il y a moins de choses à raconter.
Le vent d'Est ne me fait pas trop de cadeaux, il est le plus souvent défavorable et la chaleur a encore monté d'un cran.
Ma moyenne n'aura pas été extraordinaire sur ce retour, mais vraiment ce vent a été omniprésent et n'a pas arrêté de forcir tout au long de l'après-midi.
De 13h41 à 18h51, soit 5h10 pour 115 km, soit 22,25 kmh.
Sur le retour à Temmels, je puise encore 900 ml. La longue ligne droite de Nittel, vent de face.
Au pont frontalier de Wormeldange, je laisse l'Allemagne et je passe côté luxembourgeois, tandis qu'une interminable file de motards fait exactement l'inverse.
Bienvenue sur la route du vin ; je me fais dépasser à toute allure par de grosses cylindrées, croise une Ferrari jaune vif, c'est d'un banal...
Je laisse Remich, puis Schengen, puis, sur l'infâme gratton de la D64F, un cycliste route me ratrappe et on discute.
Il a 68 ans, en fait 8 de moins, et se fait un petit 100 km cool. Cool, mais bon, speed quand même pour moi qui dois lutter avec le gratton et le vent.
On est ensemble jusqu'à Malling : il bifurque sur Gavisse, et moi vers Koenigsmacker... et le gratton continue.
J'ai à déplorer quelques comportements malheureux de cyclistes qui refusent de se ranger en file indienne, m'obligeant a quasiment arrêter de patiner à leur passage.
Accident évité de justesse vers Koenigsmacker : des gens qui roulent à gauche en plein virage...
Dans Basse-Ham, le badigeon au goudron pour colmater les fissures est complètement fondu, les roues dérapent dedans.
Entre Thionville et Illange, trois jeunes adolescents en balade bicyclette on eux carrément décidé, à mon approche, de rouler tous les trois de front, sans me laisser aucune possibilité de passage.
Un bien curieux comportement. C'est à coire qu'ils s'ennuient ferme sur leur vélo, à faire des conneries comme ça.
Heureusement que je sais rouler dans l'herbe... Il y en a un qui a eu bien peur, mais ce n'est pas moi.
Vers Talange, j'entame ma dernière gourde, que j'ai laissée en eau pure : l'impression de se rincer, après toute cette boisson isotonique !
Traversée de Metz sans histoire, juste une collision évitée de jusesse avec un vélo roulant à contre-sens. Ha mais qu'est ce qu'ils ont tous en vélo aujourd'hui !?
Enfin, j'arrive. Le vent continue de souffler fort, mais pour moi, c'est fini !
J'avais toujours 2 gourdes de 900 ml avec moi. Je suis parti avec le plein (1,8 litre),
Ai puisé au total 4,2 litres, en ai laissé 500 ml, donc bu au total 5,5 litres.
Et 231,5 km !
http://www.openrunner.com/index.php?id=5207434
Galerie Photo (en cours)
https://picasaweb.google.com/1159623607 ... e22082015#

Grande rando 231,5 km, rencontre avec Micha et sa bande de l'Ultra Skate Challenge 2015.
Voilà des mois et des mois que rendez-vous est pris avec Micha et sa bande lors de leur 7eme étape de l’Ultra Skate Challenge 2015:
http://www.ultraskatechallenge.de/2015/
Lyon-Amsterdam 1800 kilomètres, en 14 étapes. (128 km en moyenne par étape)
Rendez-vous est pris, au Pont frontalier de Remich, Luxemburg, mais côté allemand (Nennig)
La samedi 22 août 2015, entre 10h30 et 11h00 du matin.
Ils seront sur leur 7eme étape, 120 km : Saarschleife (D) - Kyllburg (D)
De mon côté, pour être à Nennig à partir de 10h00 du matin, je dois partir de chez moi assez tôt.
Cet endroit se situe à 83 km de chez moi à Marly, soit à 3h46 de roulage à 22 kmh de moyenne.
Départ de chez moi donc à 06h15 au plus tard, pour une arrivée au pont à 10h00.
Si ils arrivent tard, à 11h00, cela me fera une bonne pause repos.
Ensuite je projette de les accompagner jusqu’à Trier, sur 40 km environ, jusqu’au Kaiser Wilhelm-Brücke qui traverse la Moselle, au plus tard à 13h00.
Cela me fera environ 125 km pour l’aller, autant pour le retour, soit 250 km.
Le retour de 125 km, à allure cool (21 kmh de moyenne minimum) se fera en 6 h maximum,
soit un retour à la maison vers 19h00. Quoi qu'il en soit, je ne veux pas rentrer chez moi après 19h00.
Météo annoncée : De 14°C à 27°C, soleil et nuages, vent ESE 20 - 40 kmh, contraire au retour, un temps un peu lourd, possibilité quelques gouttes en soirée sur Trier.
De mon côté, après une semaine de 160 km, je me repose pendant 2 jours avant cette rando.
Cela me laisse le temps de bien penser ma logistique, préparer mes affaires, etc...
Mon matos :
Bont Semi-Race 2 pts Platines 3x125 Powerslide XXX, roues Matter 125 usées en 122.
Sac à dos contenant : outils, gourdes, bouffe, pot de poudre isotonique.
Sac banane avec : nourriture*, appareil photo, un peu d'argent, Ipod, quelques bricoles (vis, axes, entretoises).
* Tartines pain complet miel, fromage, pruneaux, biscuits.
Je me lève à 04h50, et là j'ai largement le temps de me préparer : petit déjeuner à base de muesli et de thé vert.
Je chausse consciencieusement : un bon laçage, ni trop serré, ni trop mou, juste comme il faut, est la clé de la longue rando zéro douleur.
Puis c'est un départ à 06h15 dans Marly endormi, exactement comme prévu.
Il fait 13°C, c'est un peu frais, je suis en débardeur mais ça me va très bien.
J'ai mon casque, et ma lampe pectorale/dorsale que j'ai rafistolé pour la circonstance autour de ma taille, enfin disons, autour de mon sac banane.
C'est bien entendu pour être vu, et non pour voir, car l'aube se lève. Mais je joue la prudence, mieux vaut se signaler.
Sous le pont mixte, des travaux sont en cours. La piste, qui était déjà rétrécie à cet endroit à 1 mètre de largeur, n'en fait plus que la moité.
Des barrières de chantier sont posées sur 10 mètres de long.
Une fois sur la piste, à La Maxe/Parking, je fais une pause de 4 minutes afin de ranger ma lampe au fond de mon sac à dos, faire une petite vidange, et c'est reparti.
Je roule peinard : aucune raison de se presser : 22 kmh de moyenne suffiront amplement.
Le vent vient de l'Est. Il est donc latéral, de 10 à 20 kmh.
Dès que ma trajectoire n'est plus exactement perpendiculaire au vent, soit c'est un booster, soit c'est un frein.
Vers Mondelange, je m'arrête pour faire quelques photos d'une étrange sculpture :
C'est un personnage, verdâtre, humanoïde, androgyne, reptilien, alien, avec son engin spatial, des bouées orange aux bras, faisant comme du ski nautique, tenant une corde accrochée à un arbre.

Le tout a été disposé en bas de la piste, dans les joncs et les roseaux (qui ont beaucoup poussé). Du coup on le distingue à peine.
Cela fait plusieurs mois qu'il est là. Des pancartes ont été également disposées, conviant le promeneur à une lecture délirante et poétique.
Cela faisait longtemps que voulais le photographier, c'est maintenant chose faite !
Fontaine de l'aire de jeux à Yutz : je complète ma gourde de 700 ml qui était presque vide et y ajoute de la poudre.
Après Koenigsmacker, c'est le gratton violent jusqu'à Malling, puis le gratton moyen jusqu'à Contz-les-Bains.
De plus en plus de gens empruntent cette piste cyclable (pourtant interdite aux véhicules à moteur), afin de se garer au bord de l'eau et de planter leurs tentes, pour passer quelques jours de camping libre et de pêche.
Beaucoup d'Allemands, mais également de Français : c'est ainsi que de nombreux accès aux berges ont été débroussaillés récemment, transformés en camping.
Je sais comment cela se passe : au début, ils font attention, puis, au fil du temps, les immondices sont disséminés alentour, les feux de bois se multiplient, et finalement tout le coin est dégradé.
C'est dommage que des gens cherchant précisément des coins tranquilles et sauvages, les détruisent de la sorte, comme si ils ne devaient jamais plus revenir plus tard.
Contz-les-Bains : le nouveau carrefour, aménagé avec ses îlots, plus sûr.

La route frontalière D64F, un terrible gratton, la première fois avec mes Bont : ça vibre !
Schengen, Luxembourg. Je n'aperçois aucun panneau annonçant les travaux et la piste barrée vers Remich.
Serait-ce possible ? Les travaux seraient ils enfin terminés ?
Oui ! Ô, joie ! Quelques tuyaux subsistent encore en bordure de piste. Pour le reste, c'est un nouveau billard tout neuf qui vient d'être posé.

Plus la peine de risquer sa vie sur la route N10 !
J'entre dans Remich, pile à l'heure. Je monte sur le pont et il est juste 09h55.
Moyenne pour cet aller :
De 06h15 à 09h55, soit 3h40 pour 83 km, soit 22,63 kmh.
Bien ! Me voici dans la place ! Pile au point de rendez-vous...
Derrière moi, La Moselle et le Luxembourg, d'où je viens.
Devant moi, l'Allemagne, dont le relief me cache encore, pour l'instant, la barbe de Micha.
Quelle impatience ! Je tourne en rond. J'avise une guérite, enfin, un abri-bus, côté gauche, à l'ombre, pour attendre.

Pas bon, de là, je n'ai aucune visibilité sur les gens qui arrivent en haut de la côte.
Je descends au camping, en bas, à la recherche d'eau.
Hallo, Wasser, bitte ? Un coupe de retraités Allemands, fort sympathiques, m'invitent à faire le plein à leur propre point eau. La dame me rassure, c'est bien de l'eau potable, ce dont je ne doute pas !
Je complète la conversation en jetant ce qui me reste de mon maigre allemand : "Heute, Heiss !" (aujourd'hui, chaud !)
Elle rigole, et me fait signe qu'elle a vraiment très chaud elle aussi.
Après avoir chaudement (si besoin était !) remercié ces braves gens, je remonte à la surface.
C'est bien beau tout ça, mais où est-ce que je vais les attendre ?
Je jette mon dévolu sur une maison en face. Enfin, une sorte d'ancienne auberge à moitié en ruine qui va bientôt faire place à une construction moderne.

Je m'assois sur les marches, évitant le soleil qui commence à taper assez fort.
Je mange des tartines au fromage et fais descendre avec de l'eau et des pruneaux.
Puis il me semble que j'aperçois un casque qui dandine, là-haut... mais oui, en voilà un, accompagné d'un vélo. Je bondis. Je me dresse et me signale. Ils me répondent amicalement.
Il est alors 10h35, 40 minutes que j'attends...

Je franchis la route et les rejoins. En fait, il s'agit de Bernt, il fait bien partie de l'Ultra Skate Challenge, le gars en vélo aussi.
Mais comme son niveau ne lui permet pas d'aller aussi vite que les autres, Micha le fait partir chaque fois un peu en avance. Et le vélo l'aide à freiner dans les descentes.
Il me dit que les autres derrière devraient arriver d'ici 10 minutes. Okay ! Je l'invite donc à continuer, afin de conserver son avance.
On se dit tchao, ils disparaissent, et me voilà de nouveau seul, une boule dans le ventre.
Je sais, je suis très émotif, et là, l'émotion me gagne.
J'attends, j'attends. Les voitures passent, le temps aussi. Mais qu'est-ce qu'il font...
Je sais que pour venir de Saarschleife, ils ont dû traverser un gros relief.
J'espère qu'il n'y a pas eu de casse...
Quand soudain, une horde, une énorme tribu de casques émergent de la côte !
ça y est ! Et il est 11h10, ça faisait 1h15 que j'attendais !
Je franchis la route en faisant de grands signes. En face ça répond joyeusement.
Je vois que leur vitesse ne leur permettra pas de s'arrêter pour moi.
Je donne alors un bon coup d'accélérateur, afin de les devancer dans la descente, et de bifurquer à droite vers la bonne route (vers la piste). Leur inertie fait qu'ils me rattrapent en roue libre, et je sais que c'est un super moment pour tout le monde.
C'est le genre de rendez-vous improbable, mais qui réussit, qui marche bien. C'est la joie.
Je gueule : WHERE IS MICHA ?
Un élégant, fin, et géant barbu me répond tout en retirant ses lunettes : ITS ME.
Visage buriné, sourire gravé dans les joues, yeux bleus délavés, pas de doute c'est bien lui.

Tout le monde s'arrête pour une mini-pause repos en bas du pont de Remich.
J'essaye de voir tout le monde, mais il y en a trop. Ils sont presque vingt, vélos compris.

Je fais la bise à l'unique française du groupe, serre la pince d'un autre francophone : un joyeux Belge Flamand, mais qui sait parler français moyennant un chouette accent et quelques remarquables fautes de traduction.
La moyenne d'âge est mûre : ce sont pour la plupart de solides gaillards ayant, ça se voit, de l'énergie à revendre.
Il est environ 11h25 lorsqu'on se met en route. Le groupe s'est d'ailleurs scindé en 2 : certains ont démarré plus vite, tandis que je reste avec un autre groupe, derrière, avec Micha.

On parle autant que notre patinage le permet.
Je parle de la région, de ma préférence pour le roulage de l'autre côté, (côté luxembourgeois), et je sais que Micha préfère ce côté-ci (allemand) car en site propre et non avec les voitures sur la Route du Vin.
J'estime qu'il est de mon devoir de couper le vent à notre petit groupe (et même, ça me fait plaisir comme ça) et, alors que Palzem approche, j'invite à aller tout droit, par la piste, alors que Micha suggère de passer par le village.
Selon lui à cet endroit la piste grattonne trop. (en fait je sais que ce n'est pas vraiment le cas, mais je préfère faire à sa manière).
Nous voilà donc embarqués dans la montée d'une colline, celle de Palzem, dans la traversée dudit village, puis dans une redoutable descente, raide, assez mauvaise, et terminée en bas par une voie ferrée dont les barrières sont baissées.
Je m'amuse à zigue-zaguer dans les bas-côtés herbeux pour me freiner, tandis que le gars devant moi bouffe ses roues e T et que les autres derrière marchent carrément dans l'herbe.
On les attend d'ailleurs un bon moment.
Je fais remarquer à Micha que, si on était passé tout droit par la piste, ça n'aurait pas été plus grattonneux et qu'en plus ça aurait été bien plus plat !
Il reconnait, mais que voulez-vous : il a un plan sur le papier, et dans la tête et puis, c'est quand même lui le chef : On ne peut pas lui reprocher quelques imperfections de quelques centaines de mètres dans un tracé qui lui, mesure 1800 km !
Du coup, on ne sait plus où sont les autres : ceux qui étaient devant tout à l'heure...
Pas grave, m'assure Micha : le long de l'Ultra Skate Challenge, il n'est pas rare que les pelotons se fassent et se défassent, mais ils ne sont jamais bien loin les uns des autres.
Pour cela, Micha utilise souvent son téléphone portable, et c'est un bonheur que de l'entendre s'enquérir de la position exacte de tel ou tel goupe.
On a un vent latéral/favorable. Micha et moi avons exactement la même foulée.
Il est en 3x125, platine Virus, Roues Matter et de vieux chaussons Simmons, mi-bas, plus bas que les Bont semi-Race.
D'ailleurs dans l'équipe, j'ai remarqué quelques vieux chaussons : Rollerblade et Junker.
Le Flammand, lui aussi est en 3x125, mais Cadomotus TR5, pour pouvoir switcher en 4x110 si il pleut (mais, à ce jour, ils n'ont pas encore eu de pluie), et chausons Bont Z tout neufs.
On arrive maintenant au croisement du pont de Wormeldange/Wincheringen.
Mais où diable sont les autres ? D'après moi, ils sont devant. Pour Micha, ils doivent être derrière. Coup de téléphone. Allez, on file.
Je me place devant afin de signaler une chicane dangereuse, mais aussi parce que j'ai compris que je connaissais ce parcours à fond, par coeur, dans ses moindres détails cachés et saugrenus, ce qui n'était ici, le cas de personne.
Micha avait déjà roulé quelques fois sur cette piste, quant à moi : d'innombrables fois.
L'approche de Nittel, avec ses hautes falaises calcaires et ses vignes, est majestueuse.
On passe le petit tunnel, puis c'est Wellen. Là encore, j'indique le nouveau passage qui a été créé en même temps que le nouveau pont frontalier de Grevenmacher (L)/Wellen (D).
Ensuite, c'est Temmels, et là, je me dis qu'il faut absolument que je montre à Micha le point eau frais et gratuit du Burgerhauss.
On déboule donc à 3 sur cette petite place ombragée. Devant nous, le burgerhauss, fermé par un portail en fer forgé.
Les autres me demandent, incrédules, si c'est ici. Je les rassure : c'est bien là.
Des gens en bas, déjeunent en terrasse et nous les saluons. Ils nous regardent entrer dans la petite cour. Je monte quelques marches, puis en bas, à gauche, là se trouve le robinet.
"Well ! How did you know that ! ?", me demande Micha.
Alors que nous prenons un peu d'eau bien fraîche, (j'en prends 800 ml) le Flamand rigole et lance une phrase dans le genre : "Hé, y'a encore les Manouches qui prennent de l'eau !" Et on rigole tous les trois.
Alors qu'on allait sortir de là, on voit passer tout le reste de l'équipe par la place.
Il est temps de les recoller ! Sans perdre de temps, exit le burgerhauss, ferme le portail, Tchuss, Danke, et on trace.
Prochaine étape : Oberbillig. Micha me dit qu'il est prévu que tout le monde fasse une pause repas sous le pont de Konz, donc d'ici 10 km environ.
Je trouve qu'on trace plutôt bien, pour des gens qui sont censés faire 140 km par jour.
Mais je comprends aussi qu'il y a une part d'amusement, on n'est pas dans une stratégie de compétition ; on a le droit de se cramer un coup (un peu, pas trop quand même), pour ensuite décompresser à l'ombre devant un bon pique-nique.
Et c'est exactement ce qui se passe. Tout le monde sait que la pause est proche, et ça commence à rouler bon train. J'en profite pour lâcher les chevaux et remonter toute la bande jusqu'au premier, histoire de voir comment chacun patine.
A un moment, on rattrape Bernt et son copain à vélo qui étaient partis en avance depuis Remich. Micha le briefe sur la prochaine pause repas à Konz.
En fait, ce qui est marrant, c'est que nul n'est besoin d'être un patineur hors pair pour faire l'Ultra Skate Challenge. Les défauts sont permis. Ce qu'il faut avant tout, c'est une bonne mixture de bonne condition physique, mentale, technique et relationnelle.
On dépasse ensuite Wasserliech, et je trace en compagnie du Flamand.
A l'approche du pont de Konz, on laisse le raidillon qui y monte pour continuer tout droit , sous le pont : et là, mes amis, quel spectacle !
Deux vans, décorés du logo de l'Ultra Skate Challenge, dont un avec une énorme remorque, sont garés.

Ce n'est pas un pique nique, c'est un festin : fromages, pâtés, saucissons, crèmes, pains de céréales, bananes, pêches, pastèque coupée en dés, tout est disposé sur des blocs de rochers, en bordure de piste.
Les patineurs arrivent les uns après les autres et s'affalent dans la pelouse fraîche. Il est alors 12h52.


Moyenne depuis Remich : De 11h25 à 12h52, soit 1h27 pour 32 km, soit 22,06 kmh.
Et pour moi, distance depuis Marly : 115 km.
Le pique nique est l'occasion pour tout le monde de déchausser, de faire sécher au soleil les chaussettes, et bien sûr de manger !
J'en profite pour faire des photos et de parler un peu avec tout le monde.
La logistique de l'Ultra Skate Challenge est impressionnante. Tout est parfaitement organisé.
Un homme âgé, ainsi qu'un femme (moins âgée) s'occupent d'acheminer le matériel et de préparer le repas.
Je discute un peu avec cette dame : Elle s'appelle Ziggy et parle parfaitement français : normale, elles est interprète !
Je demande à ce qu'un portrait de Micha avec moi soit réalisé : hélas, je ferme les yeux sur la photo : on dirait que je rêve... C'est sûrement le cas ! En fait toute cette journée n'a été qu'un rêve.
Mais je vois que la pause traîne en longueur, l'heure tourne, et je commence à prendre conscience que je ne pourrai pas accompagner la Team jusqu'à Trèves, si je veux être rentré chez moi à 19h00.
Chacun sa logistique interne... ça a été un moment court ensemble, mais mémorable.
Micha fait déjà partir Bernt en avance. Il nous salue de là-haut, en haut du pont... On lui fait de grands gestes.
C'est le moment des adieux. Micha me dit que c'était un honneur de m'avoir à ses côtés !
Et moi, que dire ! Je suis ému, bouleversé... Il faut que je les accompagne au moins là-haut, en haut du grand pont de Konz, qui enjambe l'embouchure de la Saar dans la Moselle.
Et c'est là-haut, sur ce beau pont que je fais mes adieux à Micha et sa team, à 13h41.
Un ride de 115 km, seul, démarre maintenant. Je ne fais pas dans le détail, j'y vais franchement. Quand on est seul, il y a moins de choses à raconter.
Le vent d'Est ne me fait pas trop de cadeaux, il est le plus souvent défavorable et la chaleur a encore monté d'un cran.
Ma moyenne n'aura pas été extraordinaire sur ce retour, mais vraiment ce vent a été omniprésent et n'a pas arrêté de forcir tout au long de l'après-midi.
De 13h41 à 18h51, soit 5h10 pour 115 km, soit 22,25 kmh.
Sur le retour à Temmels, je puise encore 900 ml. La longue ligne droite de Nittel, vent de face.
Au pont frontalier de Wormeldange, je laisse l'Allemagne et je passe côté luxembourgeois, tandis qu'une interminable file de motards fait exactement l'inverse.
Bienvenue sur la route du vin ; je me fais dépasser à toute allure par de grosses cylindrées, croise une Ferrari jaune vif, c'est d'un banal...
Je laisse Remich, puis Schengen, puis, sur l'infâme gratton de la D64F, un cycliste route me ratrappe et on discute.
Il a 68 ans, en fait 8 de moins, et se fait un petit 100 km cool. Cool, mais bon, speed quand même pour moi qui dois lutter avec le gratton et le vent.
On est ensemble jusqu'à Malling : il bifurque sur Gavisse, et moi vers Koenigsmacker... et le gratton continue.
J'ai à déplorer quelques comportements malheureux de cyclistes qui refusent de se ranger en file indienne, m'obligeant a quasiment arrêter de patiner à leur passage.
Accident évité de justesse vers Koenigsmacker : des gens qui roulent à gauche en plein virage...
Dans Basse-Ham, le badigeon au goudron pour colmater les fissures est complètement fondu, les roues dérapent dedans.
Entre Thionville et Illange, trois jeunes adolescents en balade bicyclette on eux carrément décidé, à mon approche, de rouler tous les trois de front, sans me laisser aucune possibilité de passage.
Un bien curieux comportement. C'est à coire qu'ils s'ennuient ferme sur leur vélo, à faire des conneries comme ça.
Heureusement que je sais rouler dans l'herbe... Il y en a un qui a eu bien peur, mais ce n'est pas moi.
Vers Talange, j'entame ma dernière gourde, que j'ai laissée en eau pure : l'impression de se rincer, après toute cette boisson isotonique !
Traversée de Metz sans histoire, juste une collision évitée de jusesse avec un vélo roulant à contre-sens. Ha mais qu'est ce qu'ils ont tous en vélo aujourd'hui !?
Enfin, j'arrive. Le vent continue de souffler fort, mais pour moi, c'est fini !
J'avais toujours 2 gourdes de 900 ml avec moi. Je suis parti avec le plein (1,8 litre),
Ai puisé au total 4,2 litres, en ai laissé 500 ml, donc bu au total 5,5 litres.
Et 231,5 km !
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Galerie Photo (en cours)
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