22 Février 2015 (Dimanche)
Rando Marly - Kirsch : 138,778 km x 2 = 277,556 km
http://www.openrunner.com/index.php?id=4499281
De 04h30 à 18h32, soit 14h02 pour 277,556 km, soit 19,77 kmh
Aller : de 04h30 à 11h20, soit 6h50 pour 138,778 km, soit 20,30 kmh
Retour : de 11h20 à 18h32, soit 7h12 pour 138,778 km, soit 19,27 kmh
En tout, les pauses ravito en eau, réglage de platines, besoins naturel, mont pris 40 minutes, soit un roulage effectif à 20,7 kmh de moyenne.
(Environ 40 de grattons, 110 km sur mouillé glissant.)
M100 3x125 Platines Cadomotus Comp TR5 roues Matter 125 F0 pas mal usées !...
Une grosse averse est tombée la nuit, et toute la région Moselle est trempée.
Je suis confronté à un dilemme : 4x110 ou 3x125 ?
Je pose le pour et le contre… Je me dis que le sol devrait sécher à la mi-journée, et que d'ici là, je m'adapterai.
Je me lève donc à 3h30 du matin et je décolle à 4h30, sur une route trempée.
Le train roulant 3x125 Cadomotus et Matter se comporte bien sous mes M100 et je peux progresser sans prendre trop de carres.
Il fait 2°C, le vent est faible, de secteur Sud, donc favorable.
Dans le ciel nocturne j'observe que la couverture nuageuse est morcelée, ce qui laisse présager de bonnes éclaircies dans la journée.
J'embarque 3,23 litres isotonique : 2 gourdes de 900 ml, 1 gourde de 600 ml, 1/2 bouteille de 1 litre d'eau pure (donc 500 ml), et une mini-bouteille de 33 cl de mélange thé vert + miel + vitamine C.
Nourriture embarquée : biscuits, tartines au miel, au fromage, morceaux de fromage, pruneaux, pot de poudre isotonique.
Sac à dos et sac banane, lampe frontale, lampe arrière, 2 vestes de sport, short running.
J'ai un Ipod dans mon sac banane, mais je n'ai pas envie d'écouter de musique. J'ai juste envie d'entendre le bruit de ma glisse sur le sol trempé, le long de la piste, dans la nuit noire.
La glisse devient souvent dérapage, car les Matter offrent tantôt une accroche normale, tantôt partent en savonnette, tout dépend de la granulométrie de l'enrobé.
Je dépense énormément d'énergie à contrôler mes appuis et ma moyenne s'en ressent.
Vers Argancy la piste fait semblant de vouloir sécher puis redevient trempée plus loin. La progression est lente.
Ma moyenne est de l'ordre de 21 kmh alors que j'aborde la partie grattoneuse de Koenigsmacker à Schengen : 20 km de gratton.
Et c'est là que les difficultés commencent. Le train roulant Cadomotus 3x125 est long, il mesure 13,2 pouces.
C'est parfait pour de longues poussées, donc sur lisse ! Mais pas du tout pour de courtes foulées sur gratton, qui plus est gratton glissant.
Je commence à avoir mal aux malléoles, chose qui ne m'était jamais arrivé en M100.
Je fais une pause besoins naturels à Berg-sur-Moselle, et c'est reparti vers Schengen. Aux grattons humides se mêlent les traces de boues et les copeaux de bois.
Après la route frontalière et Schengen, je continue sur la route vers Remich, le long de la piste cyclable qui se trouve toujours détruite sous les travaux.
Heureusement, pratiquement pas de circulation à cette heure matinale. Après Remich et Staedtbredimus, voilà la route du vin, déjà plus roulante et sèche.
Je bois assez peu, et il me semble que je vais pouvoir tenir tout l'aller avec l'eau embarquée.
Je dépasse donc sans m'y arrêter la station Texacco de Wormeldange, Luxembourg, et franchis le pont frontalier pour passer côté allemand (Wincheringen).
De là c'est la longue ligne droite vers Nittel, plus souvent humide que sèche.
Cela fait un moment que je me dis que je n'ai pas positionné convenablement mes platines.
En effet, je les avais décalées vers l'intérieur côté avant, et j'ai la nette impression que cela me gêne.
La douleur est si insupportable que je dois m'arrêter entre Wellen et Temmels, au km 100.
Je déchausse le patin gauche, celui qui me fait le plus mal. Avec ma clé allen je repositionne cette platine bien centrée, puis rechausse.
J'ai perdu 10 minutes, mais la douleur a quasi disparu quand je patine. Quasi, mais pas totalement car hélas, le mal est fait.
J'ai les tendons de chevilles sensibles depuis 1 an et demi, et là je sens qu'ils protestent.
La piste est complètement glissante. Impossible de patiner autrement qu'en canard. Il y a une fine couche boueuse qui rend toute adhérence impossible.
Je dépasse Temmels sans puiser de l'eau au Burgerhaus. Puis c'est Oberbillig, toujours humide et dérapant, Wasserliech, le pont de Konz, dont les raidillons d'accès sont périlleux.
Les freinages en T sont une punition.
Même après Konz la piste est mouillée. Puis ce sont les pavés de Trèves, qui, curieusement, sont assez bien avalés.
Je dépasse la station Shell de Trèves, j'ai toujours assez d'eau…
En sortie de Trèves, une portion de piste de 100 m qui grattonnait sérieusement, à été refaite à neuf. Je passe sous un pont autoroutier, direction Rüwer.
Je ne sais pas ce qui me pousse à affronter le terrible gratton du chemin (on ne peut pas appeler ça une piste) entre Trèves et Rüwer.
Le besoin de vaincre cette douleur, cette difficulté supplémentaire.
Le chemin est non seulement chaotique, mais de plus des travaux d'abatage d'arbres et de terrassement ont couvert la zone de boue mélangée à de la sciure.
C'est un calvaire. Et après Rüwer, le soleil pointe son nez, me donnant courage. Je continue sur Kenn, baigné de lumière.
Je me dis que j'ai déjà dépassé les 125 km, mais je vais quand même pousser jusqu'à Kirsh, histoire de voir un peu.
Je passe sous un pont autoroutier sous lequel, dans le sens de la longueur, court une étroite piste en pavés.
J'arrive alors sur Kirsh, juste avant Longuich. Là là piste est jonchée d'énormes pavés hexagonaux en béton, qu'il est impossible d'avaler.
La configuration longue 3x125 ne correspond absolument pas à ces franchissements tout-terrains.
En fait, dans un train roulant, plus les roues sont rapprochées, plus ça passe bien en tout-terrain. Et là c'est le contraire qui se passe.
J'effectue donc mon demi-tour sur un rond point, au bout d'une rue entièrement pavée. Bon sang j'en ai un peu marre, il est temps de faire demi-tour.
Je commence à avoir pas mal d'agressivité qui monte en moi, et voilà que des promeneurs laissent leur clébard me poursuivre.
Le bâtard est persuadé que je fuis devant lui et, bien que ce ne soit qu'un chien cette idée m'insupporte.
Freinage en T et demi tour rapide, je fais face au canidé qui stoppe net et miaule timidement en jetant un œil à ses maitres, un peu loin derrière.
Je les vois, se baladant 100 m en aval, s'interrogeant sans doute sur ce qui se passe.
Mais je les laisse là, car j'ai mieux à faire. Le soleil commence à cogner et c'est bon pour le moral.
Le vent, bien que faible, est maintenant de face. Le sol est sec, à part quelques flaques d'eau.
Rüwer est toujours humide, ainsi que Trèves. La piste vers Konz l'est aussi.
En grimpant le raidillon du pont de Konz, sur l'embouchure Saar-Moselle, un coupe d'Allemands à vélo me devancent.
C'est l'occasion de demander de l'aide. Je demande, en anglais, au Monsieur, s'il veut bien me ralentir dans la pente.
Pas de problème ! Et c'est ainsi que je peux économiser un peu mes roues, mes chevilles et mon énergie dans le raidillon.
Ma main posée sur son sac à dos, il freine avec son vélo, et avec quelle gentillesse il fait tout ça !
Je le remercie chaleureusement, en lui disant qu'ici, je devrais toujours faire en sorte de tomber sur quelqu'un d'aussi sympa.
J'estime qu'il va falloir faire le plein à Temmels. La piste n'est jamais vraiment sèche, ça dérape tout le temps. Le coin est trop ombragé.
À Temmels, je remplis mes 2 gourdes de 900 et celle de 600, fais mes mélanges de poudre.
Le soleil tape et j'ai vraiment trop chaud, aussi j'enlève une veste et mon bonnet. Je perds encore 10 minutes comme ça.
Mais, une fois reparti, je trouve l'air glacial, alors que je dépasse Wellen. Je refais donc une pause pour me rhabiller. Et encore 5 minutes perdues…
Après Nittel, la piste est sèche. Cette interminable ligne droite est parfaitement dans l'axe du soleil, et tout est éblouissant.
J'ai le vent de face, et des retours face au vent, sur des ultras, je connais, j'en ai fait plein. Mais pas avec les chevilles en compote, comme c'est le cas actuellement.
C'est ainsi que je ne peux plus envoyer les chevaux, toute mon énergie a été gaspillée à l'aller à faire des efforts d'équilibriste sur grattons mouillées en 3x125.
La route du vin défile devant moi, baignée de soleil. Je dépasse Remich, en restant sur la route N10, et il y a toujours peu de circulation.
Schengen, puis la route frontalière. Du vrai gros gratton, avec des vibrations qui me font souffrir des pieds à la tête.
Puis Contz-les-Bains, et Berg-sur-Moselle, invariablement noyé sous la boue.
Des zones de terrain à construire, sur le versant de la colline qui fait face à la rivière, sont en cours de défrichage, apparemment, ce coin va être construit.
Cela ne présage rien de bon pour cette piste qui souffre déjà depuis longtemps des allers et venues d'engins de chantier.
Entre Malling et Koenigsmacker, je me dis que "plus jamais les grattons".
Traversée de Basse-Ham avec des nuages qui reviennent, et j'aperçois les tours de refroidissement de la centrale nucléaire de Cattenom.
La vapeur des tours, à l'aller, passait au-dessus de la Moselle, donc le vent était franchement Ouest. Il était donc latéral à l'aller.
Là la vapeur se dirige vers le Nord, le vent est Sud, plein face. Cette fois je met mets un peu de musique dans les oreilles, pour essayer de me donner la pêche.
Je traverse Yutz puis Thionville, et le soleil fait un retour en force à partir de là.
Une fois dépassé Illange, tout est plus facile, c'est sec partout. Le soleil descend vers l'horizon, aveuglant.
Sur la piste d'Argancy-La Maxe, je rallume mes loupiottes, en prévision de la traversée urbaine.
Alors que j'atteins l'usine EDF de La Maxe, une rencontre vient me redonner du baume au cœur : C'est CAD77, en complet Bont Jet 110 3 pts.
Il m'a vu et me propose de m'accompagner jusqu'en centre ville. Je lui dis que vu mon état, il n'aura aucun mal à me suivre !
De fait c'est plutôt moi qui ai du mal à le suivre, rue du Trou aux Serpents !…
Pause obligatoire express : j'ai un axe qui veut se faire la malle. Je dois lui redonner un coup de clé allen.
Je remarque d'ailleurs que les axes étaient livrés sans frein filet, faudra que je règle ça.
Plus loin sur la rue, franchissement d'une plaque d'égout défoncé, pas eu le réflexe de prévenir CAD77, qui fait une chute.
Mais il est vraiment costaud, il se relève, sans trop de bobo et ça repart ! On continue la traversée urbaine à 2, et ça, c'est inoubliable.
Coucher de soleil rouge flamboyant alors qu'on franchit le Pont des Morts à Metz… Traversée du Plan d'eau… Rue St Symphorien…
Ça me donne le peu d'énergie qui me manque. On se sépare sur le rue du 20e Corps Américain. Plus que 8 km pour moi.
8 km sans problèmes, d'ailleurs. J'arrive même à envoyer un peu de vitesse rue de Blory. La nuit va bientôt tomber alors que j'entre dans Marly.
La journée, qui avait commencé à 2°C, pour monter à plus de 15°C au soleil, se termine en chute libre à 3°C.
Et c'est une arrivée salvatrice à la maison, avec les tendons des malléoles internes en vrac.
Pourtant l'année dernière, en septembre, j'avais fait un ride 220 km en 3x125, sur ce même gratton, et ça s'était bien passé.
Alors si j'ai mal aujourd'hui, je ne peux que mettre ça sur le compte de ce train roulant trop long, qui du coup ne franchit plus du tout les grattons de la même manière.
Un train roulant trop long pour le gratton, mais aussi trop décalé vers l'intérieur.
Maintenant quelques jours de repos pour les pieds, régler les platines (centrées). Elles restent extraordinaires sur le lisse, je ne l'oublie pas.
Mais pour le gros gratton, il faudra soit y aller en 4x110, soit en 3x125 platine courte. Et si c'est mouillé et glissant, alors, 4x110 et rien d'autre.