Championnat du monde roller course 2011 à Yeosu (Corée du Sud) : bienvenue au Chili !
Par alfathor |
Publié le 17 septembre 2011 |
Mis à jour le 3 novembre 2020 |
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Les patineurs de ce pays tricontinental ont dû se déplacer sur un quatrième continent pour affronter et se confronter aux meilleurs mondiaux de la discipline à Yeosu, en Corée du Sud et donc en Asie. Rencontre avec les patineurs Chiliens…
Rencontre…
La République du Chili est en effet présente à la fois en Amérique du Sud (territoire de 4300km de long du Pérou au Cap Horn et de 180km de large en moyenne), dans l’océan Pacifique (avec les Îles de Pâques) et également en Antarctique (le gouvernement revendique une possession sur le continent).
La délégation du pays de Pablo Neruda
La délégation chilienne 2011 était composée de quatorze athlètes et cinq officiels. Six des quatorze patineurs étaient Juniors. Et la parité hommes/femmes fut parfaitement respectée, tant chez les Juniors que chez les Seniors. Parmi les officiels figuraient un médecin, un dirigeant et trois entraineurs. Selon le niveau et les résultats des coureurs, le gouvernement chilien leur verse des subventions, ce qui leur donne en quelque sorte un statut de semi-professionnel.
Le roller et le sport au Chili : « Si tu as du temps libre, ce n’est pas pour faire du sport, c’est pour travailler encore plus ! »
Le roller n’est ni développé, ni véritablement connu au Chili. « Le sport n’est de toute façon pas très reconnu dans le pays » affirme l’un des entraineurs. « Ça n’est pas dans la personnalité des Chiliens, c’est le travail avant tout ! Si tu as du temps libre, ce n’est pas pour faire du sport, c’est pour travailler encore plus ! » renchérit son adjoint.
Le football reste à part. En effet, c’est le sport national, le plus pratiqué depuis 1933, date à laquelle la Liga chilienne vit le jour pour la première fois. Même si les qualifications à la Coupe du monde s’avèrent assez irrégulières, les footballeurs chiliens ont tout de même décroché le bronze aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000.
Pour revenir au roller, il faut compter environ 500 patineurs sur l’ensemble du territoire, licenciés dans l’un des 35 clubs affiliés à la fédération. En termes d’équipements, le pays est doté de deux pistes et de trois circuits routiers, tous implantés dans la capitale à Santiago du Chili, le plus grand centre urbain du pays avec ses 7 millions d’habitants (soit un tiers de la population chilienne) et qui ne compte pas moins de 37 communes différentes.
La sélection pour le mondial
Les critères de sélection sont très spécifiques et tous connus à l’avance des coureurs pouvant prétendre à une qualification en équipe du Chili.
Neuf courses de référence pour les fondeurs et neuf courses de référence pour les sprinteurs sont déterminées au début de la saison. Les patineurs doivent choisir s’ils s’orientent vers du sprint ou du fond, car il ne leur est pas permis de se présenter à la fois aux courses réservées aux fondeurs et à celles réservées aux sprinteurs. Parmi ces neuf courses, les sept meilleurs résultats seront pris en compte pour établir la liste des patineurs retenus pour le mondial.
Notons que les championnats nationaux ne figurent pas dans la liste des « neuf » et ne constituent donc aucunement une course déterminante pour les championnats du monde. En revanche, les championnats panaméricains à l’occasion desquels le Chili s’est classé 2ème derrière la Colombie et devant les Etats-Unis, fait partie de la fameuse liste. Il en est de même pour d’autres courses se déroulant en Colombie justement, mais également en Equateur, en Argentine et au Venezuela.
Une fois la sélection arrêtée, les athlètes ont poursuivi leur entrainement chacun de leur côté avant de se retrouver pour un stage de dix jours à Santiago du Chili, peu avant leur départ pour Yeosu.
A Yeosu
Comme leurs amis vénézuéliens, les Chiliens ont mis plus de trente heures en porte à porte à rejoindre le Pays du Matin calme. C’est pour cette raison qu’ils ont décidé de rallier Yeosu relativement longtemps avant le début de la compétition. La délégation chilienne a ainsi quitté ses terres le 14 août pour rejoindre le Sud de la Corée du Sud le 16 août. Le retour au pays était prévu de 9 septembre.
Les objectifs de la sélection étaient assez peu définis. « Nous savions que nous avions de bons éléments, mais la concurrence est particulièrement rude, alors concernant nos meilleurs espoirs, nous espérions qu’ils intègrent des Top 5 » explique l’entraineur principal. Les résultats des Chiliens ont été au-delà des espérances de leurs entraineurs, et c’est tant mieux !
« Por la razón o la fuerza » – « Par la raison ou par la force »
Avec la devise nationale en tête, la Senior femme Maria Jose Moya et les Juniors garçons Hugo Ramirez et Emanuelle Silva se sont surpassés pour aller chercher leurs médailles d’or et d’argent.
Maria Jose Moya est l’une des quatre Sud-Américaines à s’être hissée dans la fameuse finale inédite du 500 m sur route, en ayant évincé Asiatiques et Européennes, mais en s’étant également payé le luxe de sortir les Colombiennes lors des demi-finales. Maria Jose Moya a donc décroché l’argent juste derrière la Vénézuélienne et devant la Mexicaine en 43’920, à trois centièmes du titre.
Le jeune fondeur Hugo Ramirez est également allé chercher une médaille d’argent sur la route, mais ce fut à l’occasion du 20000 m à éliminations juste derrière Chao Tsucheng de Taïwan et devant l’Américain Mario Valencia.
Et c’est Emanuelle Silva qui remporte le plus beau métal à l’occasion de 200 m Chrono alors qu’il avait fait preuve d’une grande malchance sur piste, en chutant dans le dernier virage avant la ligne d’arrivée de la finale du 300 m Chrono… Il était redouté de ses adversaires et ces derniers ne s’étaient pas trompés puisqu’il est allé décrocher son maillot avec un temps magistral de 16’433 ! Avec ce temps, il se serait placé cinquième chez les Seniors juste derrière l’Espagnol Ioseba Fernandez (16’416) et devant le Colombien Pedro Causil (16’515). Ces brillants résultats lui donneront sûrement des idées… Cela tombe bien : il reste encore un an à Emanuelle pour améliorer encore ses temps avant de d’affronter l’élite mondiale de la distance, chez les Seniors en 2013.
A l’issue de ces championnats du monde 2011, le Chili se place au sixième rang mondial, juste devant la France ! Il maintient son rang à l’échelle du continent américain en se classant deuxième derrière les imbattables Colombiens.
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Photos : Daniel Busser